Cet article est uneébauche concernant labiologie.
Unemycophycobiose (composé demyco-, venant dugrec ancien :μύκης,mukês, « champignon »), dephyco-, dugrec ancien :φῦκος, (phûkos, « fucus », utilisé pour lesalgues), et de -biose, dugrec ancien :βιόω (bióô, « passer sa vie ») est un organismesymbiotique formé d'unealgue pluricellulaire et d'unchampignon ascomycète hébergé à l'intérieur de l'algue (dans lethalle par exemple). L'algue et le champignon impliqués dans cette association sont appelésmycophycobiontes (Mycobionte).
Le rôle essentiel de l'algue est de réaliser la photosynthèse, celui du champignon est moins évident, mais il pourrait être lié aux transferts de minéraux au sein du thalle, à un effet répulsif sur les herbivores et, surtout, à la résistance à ladessiccation de cet organisme vivant dans la zone de balancement des marées[1].
De telles symbioses ont été signalées chez quelquesalgues vertes (Prasiola,Blidingia) et desalgues rouges (Apophlaea (en)), eneau de mer et eneau douce.
Bien qu'assimilés à deslichens par certains auteurs[2], les mycophycobioses réalisent une association de type inverse : le partenaire algal y est pluricellulaire et il forme la structure externe de l'organisation symbiotique. De plus la reproduction des deux partenaires est toujours disjointe (l'algue et le champignon se reproduisent séparément)[3]. Pour expliquer les nuances de cette dualité, les écologues Chantal Delzenne-Van Haluwyn, Michel Lerond proposent l'analogie des deuxsymbiotes avec un « couple idéal ». Chez un lichen, l'hôte est comparé à un « champignon macho ; dans une mycophycobiose, l'hôte est « l'algue qui porte la culotte »[4].
Selon Hawksworth (2000)[2] laphysiologie de cette symbiose pourrait bien être comparable à celle des lichens, mais elle reste à mieux explorer. À la différence des lichens, les mycophycobioses ont l'allure du partenaire algal, qui reste fertile. Ces associations paraissent moins coévoluées que les lichens, car elles ne présentent ni multiplication asexuée conjointe des partenaires, ni équivalent des acides lichéniques[5].
L'appellation de mycophycobiose fut introduite parJan etErika Kohlmeyer en1972, à partir du cas de l'algue bruneAscophyllum nodosum qui héberge de manière régulière l'ascomycèteMycosphaerella ascophylli[6].
Un autre exemple de mycophycobiose est constituée par le genreTurgidosculum (synonyme :Mastodia) qui associe unealgue verte du genrePrasiola avec un ascomycètepyrénomycète du genreKohlmeyera[7]. Alors que l'algue seule du genrePrasiola reste inféodée à un certain recouvrement marin au moins temporaire, l'association mycophycobiotique permet une conquête plus terrestre hors de la zone de balancement des marées.
Certains auteurs[8] émettent l'hypothèse que les plantes vasculaires pourraient avoir évolué à partir d'un tel type d'association et que cette symbiose pourrait avoir aidé lesplantes terrestresà conquérir les continents[9](tout comme l'association qui a donné naissance aux lichens).
Les principaux groupes de phototrophes pour le carbone,procaryotes oueucaryotes, sont apparus en milieu marin. L'établissement desymbioses a permis d'apporter des solutions et d'effectuer unsaut macroévolutif pourconquérir le milieu terrestre plus hostile. Diversesassociations mutualistiques (mycophycobioses, lichens, puismycorhizes) ont été simultanément ou successivement utilisées[10].
Eneau douce,
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