Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Mutation consonantique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur la police de caractères Unicode

Cette page contient des caractères spéciaux ou non latins. S’ils s’affichent mal (▯, ?etc.), consultez lapage d’aide Unicode.

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirMutation.

Lamutation consonantique, ensynchronie, est unemodification phonétique qui voit laconsonne d'unmot changer selon son environnementmorphologique ousyntaxique. Elle relève de lamorphophonologie.

Ce phénomène se rencontre dans de nombreuses langues sur tous les continents. L'exemple typique est la mutation consonantique de l'initiale dans toutes leslangues celtiques modernes. Cette mutation consonantique initiale s'observe également dans lepaiute du Sud ainsi que dans plusieurslangues d'Afrique de l'Ouest, comme lepeul. Leslangues fenniques (ou balto-finnoises) telles que lefinnois et l'estonien, ainsi que lesame, ont des mutations internes aux mots, appeléesalternance consonantique. Ledholuo, unelangue nilo-saharienne parlée auKenya, fait muter les consonnes finales desradicaux, ainsi que l'anglais dans une moindre mesure. La mutation des consonnes initiales, médianes et finales se rencontre également dans l'hébreu moderne. Lejaponais fait muter certaines initiales encomposition : le phénomène s'appellerendaku.

Le terme demutation consonantique est également employé dans un autre sens enphonétique historique, pour décrire des évolutions systématiques dans l'articulation de séries de consonnes, notamment dans leslangues germaniques : voirloi de Grimm etmutation consonantique du haut-allemand.

Mutations observées dans diverses langues

[modifier |modifier le code]

Langues celtiques

[modifier |modifier le code]
Voir les articlesbreton,cornique,gallois,gaélique d'Écosse,gaélique d'Irlande,mannois pour plus d'information sur les langues celtiques. Les mutations du breton sont tout particulièrement décrites dans lesmutations du breton. Celles de l'irlandais le sont dans les(en)mutations de l’initiale en irlandais.

Les langues celtiques sont connues pour leurs mutations consonantiques des initiales. Selon les langues, le nombre et les types de mutations varient: le gaélique écossais et le mannois n'en ont qu'une, le gaélique irlandais en a deux tandis que leslangues brittoniques (breton, cornique et gallois) en ont trois chacune (mais pas les mêmes). De plus, le gaélique d'Irlande et les langues brittoniques possèdent desmutations mixtes qui font muter certains sons d'une façon et d'autres sons d'une autre manière dans certains contextes grammaticaux.

Bien que les conditions de mutation diffèrent selon les langues, certaines sont assez générales. Dans toutes les langues celtiques, les noms singuliers féminins mutent après l'article défini, ainsi que leurs adjectifs épithètes. De même, les pronoms possessifs des troisièmes personnes (« son », « sa » et « ses ») sont souvent homonymes et se distinguent à l'oral par les mutations qu'ils entraînent. Voici quelques exemples en breton, irlandais et en gallois :

BretonIrlandaisGalloisTraduction française
gwregbeangwraigfemme
bras/meurmórmawrgrand
arwregvras/veuranbheanmhórywraigfawrla grande femme
kazhcatcathchat
egazhachateigathson chat (à lui)
hec'hazhacateichathson chat (à elle)
oc'hazhagcateucathleur chat

Langues gaéliques

[modifier |modifier le code]

Leslangues gaéliques présentent les mutations suivantes :

  • lalénition, improprement appelée aussiaspiration, correspond à un affaiblissement général de l'articulation : lesocclusives etm deviennent desfricatives,f s'amuït,s devienth,n etl sont réalisés avec moins de tension
  • l'éclipse, improprement appelée aussinasalisation, transforme les occlusivessourdes ensonores, les occlusives sonores ennasales, et sonorisef. L'éclipse est spécifique de l'irlandais.

L'orthographe de l'irlandais décrit précisément ses mutations, sauf pourn etl ; chaque consonne écrite correspond enphonologie à deuxphonèmes, car l'irlandais pratique une distinction depalatalisation pour presque toutes ses consonnes, indiquée dans l'orthographe par l'écriture des voyelles environnantes. Le tableau suivant présente les mutations écrites, d'abord sous leur forme orthographique, puis sous forme phonologique (la réalisationphonétique varie selon les dialectes). Le phonème indiqué correspond à celui de la consonne non palatalisée.

RadicaleLénitionÉclipse
p /p/ph /f/bp /b/
t /t/th /h/dt /d/
c /k/ch /x/gc /g/
b /b/bh /w/, /v/mb /m/
d /d/dh /γ/nd /N/
g /g/gh /γ/ng /ŋ/
m /m/mh /w/–
n /N/n /n/–
f /f/fh (zéro)bhf /v/
s /s/sh /h/–
n /N/n /n/–
l /L/l /l/–

L'écossais suit les mêmes principes pour indiquer la lénition.

Langues brittoniques

[modifier |modifier le code]

Leslangues brittoniques présentent les mutations suivantes :

  • lalénition, également appeléeadoucissement ouaffaiblissement, est comme dans les langues gaéliques un affaiblissement générale de l'articulation. Mais les effets produits sont différents :
    • elle transforme les occlusives sourdes en occlusives sonores d'une part,
    • les occlusives sonores etm en fricative sonores ;
    • en gallois lesliquides mutent aussi ;
    • encornique tardif et dans de nombreux dialectes bretons, on observe également unenéo-lénition de constitution plus tardive, qui transforme les fricatives sourdes en sonores, mais pas toujours dans les mêmes contextes.
  • laprovection, également appeléedurcissement ourenforcement, transforme les occlusives sonores en sourdes :
    • elle est spécifique au breton et au cornique à l'initiale, mais toutes les langues brittoniques la connaissent comme alternance morphologique interne.
  • laspirantisation, passage de l'occlusive sourde à la fricative (sourde à l'origine, mais pouvant devenir sonore par néo-lénition)
  • lanasalisation, passage de l'occlusive à la nasale ;
    • elle est surtout productive en gallois, il en existe des traces en breton et en cornique.

Tableau des mutations initiales en gallois :

RadicaleLénitionNasalisationSpirantisation
p /p/b /b/mh /mh/ph /f/
t /t/d /d/nh /nh/th /θ/
c /k/g /g/ngh /ŋh/ch /x/
b /b/f /v/m /m/–
d /d/dd /ð/n /n/–
g /g/– (zéro)ng /ŋ/–
m /m/f /v/––
ll /ɬ/l /l/––
rh /r̥/r /r/––

Paiute du Sud

[modifier |modifier le code]

Cettelangue amérindienne connaît trois mutations consonantiques, qui sont causées par différentspréfixes :

RadicalSpirationGéminationPrénasalisation
/p//v//pp//mp/
/t//r//tt//nt/
/k//ɣ//kk//ŋk/
/kw/w//kkw//ŋkw/
/ts/ /tts//nts/
/s/ /ss/ 
/m//ŋkw//mm//mm/
/n/ /nn//nn/

Par exemple, le suffixe (en finale absolue)-pi apparaît dans différentes formes, selon le nom auquel il se suffixe :

  • /movi-ppi/ “nez”
  • /sappɪ-vi/ “ventre”
  • /aŋo-mpi/ “langue”

Peul

[modifier |modifier le code]

Le dialecte gombe dupeul, parlé auNigéria, possède des mutations causées par les classes dedéclinaison. Deux types de mutations sont rencontrés : ledurcissement et laprénasalisation.

RadicalDurcissementPrénasalisation
/f//p//p/
/s//ʃ//ʃ/
/h//k//k/
/w//b//mb/
/r//d//nd/
/j//dʒ/,/g//ɲdʒ/,/ŋg/
/ɣ//g//ŋg/

Par exemple, les radicaux/rim-/ “homme libre” et/ɣim-/ “personne” possèdent les formes suivantes :

  • /rimɓe/ (classe 2),/dimo/ (classe 1),/ndimon/ (classe 6)
  • /ɣimɓe/ (classe 2),/gimɗo/ (classe 1),/ŋgimkon/ (classe 6)

Finnois

[modifier |modifier le code]
Voir aussi plus spécialement l'articleAlternance consonantique.

Enfinnois (ainsi que dans les langues apparentées comme l'estonien et de plus loin lesame), les consonnes finales des radicaux mutent (ce qui est généralement appelégradation dans la littérature anglo-saxonne etalternance consonantique en français). Il n'y a qu'un seul type de mutation, l'affaiblissement, concernant les occlusives p t k (et, dans une moindre mesure leurs correspondants voisés g et b).

RadicalForme affaiblie
ppp
ttt
kkk
pv
td
kv, zéro
bbb
ggg
  
RadicalForme affaiblie
mppmp
mpmm
nttnt
ntnn
nkknk
nkng
lplv
ltll
lkl, lj
rprv
rtrr
rkr, rj
hthd
hkh, hj

Par exemple, les noms et adjectifs au génitif singulier voient leurs consonnes médianes s'affaiblir :

  • lappu "morceau de papier" (nom.),lapun (gén.)
  • halpa "bon marché" (nom.),halvan (gén.)
  • kota "tente lapone" (nom.),kodan (gén.)
  • suka "brosse" (nom.),suan (gén.)
  • puku "habit" (nom.),puvun (gén.)

Dholuo

[modifier |modifier le code]

Ledholuo (également appeléluo oulwo) est parlé par lesLuos en Afrique de l'Est. Cette langue connaît des mutations entre consonnes sourdes et sonores en finale. Lors de la dérivation de l'état construit (forme que prend un nom lorsqu'il est complété : "colline de", "bâton de", etc.), levoisement de la consonne finale est modifié (Il y a également souvent des altérations des voyelles qui sont indépendantes des mutations consonantiques).

  • /gɔt/ “colline” (abs.),/god/ (const.)
  • /lʊθ/ “bâton” (abs.),/luð/ (const.)
  • /kɪdo/ “apparence” (abs.),/kit/ (const.)
  • /tʃogo/ “os” (abs.),/tʃok/ (const.)
  • /buk/ “livre” (abs.),/bug/ (const.)
  • /kɪtabu/ “livre” (abs.),/kɪtap/ (const.)

Anglais

[modifier |modifier le code]

Levieil anglais voisait lesfricatives en finale de radical, ce que l'on observe encore dans la langue moderne dans les couples noms-verbes et dans la formation des nomspluriels anglais :

  • belief (n.s) -believe (vb.)
  • life (n.s) -live (vb.)
  • proof (n.s) -prove (vb.)
  • strife (n.s) -strive (vb.)
  • thief (n.s) -thieve (vb.)
 
  • bath/bɑ:θ/ (n.s.) -bathe/beɪð/ (vb.)
  • breath/bɹeθ/ (n.s.) -breathe/bɹi:ð/ (vb.)
  • sheath/ʃi:θ/ (n.s.) -sheathe/ʃi:ð/ (vb.)
  • wreath/ɹi:θ/ (n.s.) -wreathe/ɹi:ð/ (vb.)
  • choice/ʧɔɪs/ (n.s.) -choose/ʧu:z/ (vb.)
  • house/haʊs/ (n.s.) -house/haʊz/ (vb.)
  • use/ju:s/ (n.s.) -use/ju:z/ (vb.)

Les modifications phonétiques dans la formation du pluriel tendent à se perdre ; parmi les modifications répertoriées ci-dessous, de nombreux locuteurs ne connaissent que la mutationfv, qui est d'ailleursécrite :

  • knife (n.s.) -knives (n.pl.)
  • leaf (n.s.) -leaves (n.pl.)
  • self (n.s.) -selves (n.pl.)
  • shelf (n.s.) -shelves (n.pl.)
  • wharf (n.s.) -wharves (n.pl.)
  • wife (n.s.) -wives (n.pl.)
  • wolf (n.s.) -wolves (n.pl.)
 
  • bath/bɑ:θ/ (n.s.) -baths/bɑ:ðz/ (n.pl.)
  • mouth/maʊ:θ/ (n.s.) -mouths/maʊ:ðz/ (n.pl.)
  • oath/ɘʊθ/ (n.s.) -oaths/ɘʊðz/ (n.pl.)
  • path/pɑ:θ/ (n.s.) -paths/pɑ:ðz/ (n.pl.)
  • youth/ju:θ/ (n.s.) -youths/ju:ðz/ (n.pl.)
  • house/haʊs/ (n.s.) -houses/haʊzɪz/ (n.pl.)

Hébreu moderne

[modifier |modifier le code]

L'hébreu moderne possède quelques mutations, qui ne provoquent que laspirantisation de certaines consonnes. Elles concernent les consonnes initiales, médianes ou finales des radicaux.

Lettre hébraïqueRadicalForme spirante
ב (bet)/b//v/
כ (kaf)/k//x/
פ ()/p//f/

Par exemple, certains verbes mutent ; comparez :

  • /katav/ “il écrit”, /yixtov/ “il écrira”
  • /tiba/ “il coule” (non transitif), /tava/ “il coule” (transitif)

Certains noms mutent également selon qu’ils soient masculin ou féminin, singulier ou pluriel, ou après les prépositions :

  • /melex/ “un roi”, /malka/ “une reine”
  • /dov/ “un ours”, /dubim/ “des ours”
  • /bayit/ “une maison”, /be-vayit/ “dans une maison”

Mais tous les mots ne mutent pas :

  • /tov/ “bien”, /tuvim/ “biens”
  • /xatav/ “il hacha”, /yaxtav/ “il hachera” (le son /x/ correspond ici à la lettreHet (ḥ))
  • /zikef/ “il posa”, /zakaf/ “il dressa” (le son /k/ correspond ici à la lettreQof (q))
  • /kibuts/ “un kibboutz”, /be-kibuts/ “dans un kibboutz” (le son /k/ correspond ici à la lettreQof (q))

Japonais

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :rendaku.

Malais / Indonésien

[modifier |modifier le code]

Enmalais et enindonésien, la forme active d'un verbe commençant par une occlusive ou une fricative se forme avec le préfixemeN-, oùN est une consonne nasale de mêmepoint d'articulation que l'initiale duradical.

  • garuk → menggaruk (= gratter), hitung → menghitung (= compter),
  • beri → memberi (= donner), fitnah → memfitnah (= accuser à tort),
  • cari → mencari (= rechercher), dapat → mendapat (= obtenir), *jangkau → menjangkau (= atteindre)

Quand la consonne initiale est une occlusive sourde ou uns, elle disparaît en ne laissant que la nasaleassimilée.

  • kandung → mengandung (= contenir / être enceinte),
  • putih → memutih (= blanchir),
  • satu → menyatu (= s'unir),
  • tulis → menulis (= écrire).

Quand le radical commence par une voyelle, la nasale est réaliséeng([ŋ]).

Quand le radical est monosyllabique, il y aépenthèse vocalique et le préfixe devientmenge-.

  • bor (= foret) → mengebor (= forer).

Quand le radical commence par une nasale, le préfixe se réduit àme-.

Exemples adaptés du Wikibook en anglais concernant l'Indonésien[1].

Sindarin

[modifier |modifier le code]

Lesindarin,langue imaginaire créée parJohn Ronald Reuel Tolkien, possède des mutations inspirées dugallois.

La première lettre d'un nom mute généralement lorsque ce nom est fortement lié au mot qui le précède (article, préposition…). Aussi avons-nous /certh/ (rune), mais /igerth/ (la rune). Le deuxième élément d'unmot composé et lecomplément d'objet direct mutent également.

Corse

[modifier |modifier le code]

On retrouve le phénomène de mutation de la consonne initiale en Corse.

Dans la partie nord de l’île, l’initiale du mot est marquée par un mécanisme d’alternance consonantique entre position forte et position faible. La position faible est précédée d’une voyelle atone. La position forte concerne tous les autres cas : précédée d’une voyelle tonique, d’une pause, d’une consonne[2].

position forteposition faible
ppp[tr’ɛ pp’ani]

trois pains

b[u b’anɛ]

le pain

ttt[in tt’æra]

par terre

d[a d’æra]

la terre

kkk[‘a kkolpi]

à coups

g[d’ui golpi]

deux coups

ccc[‘ɛ cc’ara]

c’est clair

ɟ[unn’ɛ mm’ikka ɟ’ara]

ce n’est pas clair

nota : ɟ = g mouillé

bbb[‘a bb’iʂʈu]

il a vu

w[‘anu w’iʂʈu]

ils ont vu

ddd[un dd’ɛntɛ]

une dent

δ[d’ui δ’ɛnti]

deux dents

nota : δ = th de l’anglais that

ggg[iŋ gg’ɔla]

dans la gorge

w[di w’ɔla]

de gorge

ɟɟ[pɛr ɟ’ogu]

par jeu

j[u j’ogu]

le jeu

gwgw[iŋ gw’æra]

en guerre

w[a w’æra]

la guerre

grgr[‘ɛ gr’anu]

c’est du blé

r[u r’anu]

le blé

mmm[‘a mm’amma ]

à ma mère

[di m’amma]

de ma mère

nnn[‘ɛ nn’adu]

il est né

n[‘era n’adu]

il était né

lll[‘a ll’uni]

à lundi

l[u l’uni]

le lundi

tstts[s’ɔ tts’ɛkki]

ce sont des tiques

dz[‘una dz’ɛkka]

une tique

ttʃ[s’ɔ ttʃ’imidƷɛ]

ce sont des punaises

[‘una dƷ’imidƷa]

une punaise

fff[s’ɔ ff’ɔlɛ]

ce sont des contes

v[p’arɛnu v’ɔlɛ]

on dirait des contes

sss[‘ɛ ss’ɔlu]

il est seul

z[‘era z’ɔlu]

il était seul

Mutations et sandhi

[modifier |modifier le code]

La mutation de la consonne initiale ne doit pas être confondue avec lesandhi, qui dénomme l’altération systématique de l'initiale des mots en fonction de leur environnement phonétique, contrairement aux mutations, qui sont déclenchées par leur environnementmorphologique ousyntaxique.

Voici quelques exemples de sandhis :

  • Espagnol :[b, d, g], qui apparaissent après uneconsonne nasale ouocclusive, alternent avec[β, ð, ɣ], qui apparaissent après unevoyelle ou uneconsonne liquide. Exemple :[unbarco] “un bateau”,[miβarco] “mon bateau”.
  • Gaélique d’Écosse: les occlusives dans les syllabes accentuées sontvoisées après les nasales, e.g.cat[aʰt] “un chat”,an cat[əŋaʰt] “le chat”.
  • Nivkhe : les occlusives deviennent des fricatives après les voyelles ou des occlusives avant une autre fricative. Exemples :
    • [q͡hos] “cou”,[c͡holŋiχos] “cou d’un renne”
    • [χa-] “tirer”,[c͡hxəfq͡ha-] “tirer sur un ours”
  • Grec moderne : les occlusives sourdes (non voisées) deviennent sonores (voisées) après nasale (ν [n]) ; la nasale elle-même peut ne pas se prononcer :
    • ex. ο παράδεισος[ɔ pa'raðisɔs] “le paradis” mais στον παράδεισο[stɔ(m) ba'raðisɔ] “au paradis”.
    • c'est ce mécanisme qui permet de noter les sons [d] et [b], par des digraphes incluant une nasale : ντ et μπ (en effet, en grec moderne, les graphies β et δ notent désormais les fricatives sonores [v] et [ð]). Ex. μπορώ[bɔ'rɔ] “pouvoir”.

Ces sandhis (ainsi que d’autres transformations phonétiques similaires) sont à l’origine historique des mutations consonantiques.

Par exemple, la mutation desfricatives anglaises décrite ci-dessus découle d’une altération par sandhi envieil anglais : une fricativevoisée apparaissant entre deuxvoyelles (ou d’autres consonnes voisées) était voisée, une fricativesourde apparaissant à l’initiale, en finale ou à côté d’une consonne sourde était sourde. Lesinfinitifs du vieil anglais se terminaient en/-(i)an/ et les noms pluriels en /-as/. Ainsi,/hūs/ “une maison” a un[s], alors que/hūsas/ “maisons” et/hūsian/ “à la maison” ont un[z]. Dès lors que la majorité des finales furent tombées en anglais, et que le contraste entre fricatives sonores et sourdes fut devenuphonologique (en partie sous l’influence dufrançais), la mutation était apparue.

De même, les mutations dans les langues celtiques semblent provenir d’anciens sandhis qui sont progressivement passés d’un rôle purement phonétique à un rôle grammatical après l’amuïssement des anciennesdésinences.

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. (en) Cette information est issue du document The prefix “me” in the Indonesian language sur Wikibooks en anglais.
  2. Marie-José Dalbera-Stefanaggi,La langue corse, coll Que Sais-Je,

Bibliographie

[modifier |modifier le code]
  • en français :
    • François Falc'hun,Études sur la langue bretonne : système consonantique, mutations et accentuation, Label LN, 2005,(ISBN 2-915915-06-7)
  • en anglais :
    • D. W. Arnott,The Nominal and Verbal Systems of Fula, Oxford, Oxford University Press, 1970.
    • Martin J. Ball et James Fife (s. la dir.),The Celtic Languages, Londres / New York, Routledge, 2002.
    • Juliette Blevins, « Gilyak lenition as a phonological rule »,Australian Journal of Linguistics, 13, 1993, p. 1–21.
    • Michael Branch, « Finnish », dansThe World's Major Languages, s. la dir. de Bernard Comrie, Oxford, Oxford University Press, 1987, p. 593-617.
    • James Fife et Gareth King, « Celtic (Indo-European) », dansThe Handbook of Morphology, s. la dir. d’Andrew Spencer et Arnold M. Zwicky, Oxford, Blackwell, 1998, p. 477–499.
    • L. Glinert,The Grammar of Modern Hebrew, Cambridge, Cambridge University Press, 1989.
    • Ekaterina Gruzdeva, « Aspects of Nivkh morphophonology: initial consonant alternation after sonants »,Journal de la Société Finno-Ougrienne, 87, 1997, p. 79–96.
    • Edward Sapir, « The Southern Paiute Language (Part I): Southern Paiute, a Shoshonean Language »,Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, 65, 1930, p. 1–296.

Articles connexes

[modifier |modifier le code]
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Mutation_consonantique&oldid=204253088 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp