La foi des musulmans repose sur cinq piliers : la foi enAllah commeDieu unique, foi en ses anges, foi dans ses livres, foi dans ses prophètes et messagers et foi auJugement dernier. En outre, le musulman se doit de respectercinq devoirs religieux : lachahada (profession de foi), lasalat (cinq prières quotidiennes), lesaoum (jeûne du mois deRamadan), lazakât (aumône légale) et lehajj (pèlerinage àLa Mecque).
Le mot« musulman » vient d'un terme arabe signifiant« celui qui se soumet » à la volonté de Dieu.
Le terme « musulman » provient soit directement, soit par l'intermédiaire duturcmüslüman, dupersanmusulmān oumuslimān (où la terminaison-ān correspond au pluriel des noms d'êtres animés), lui-même issu de l'arabemuslim, participe actif du verbeaslama qui signifie « se confier, se soumettre, se résigner (à la volonté de Dieu) » et dont le nom d’action estislam[8]. On y retrouve une racines-l-m également représentée en arabe parsalaam et enhébreu parshalom, et commune à la plupart deslangues sémitiques — comme l'araméen, lephénicien ou lenabatéen — où elle couvre un ensemble de significations très large« comprenant bien-être matériel, sécurité affective et plénitude spirituelle »[9]. Le mot « salam » signifie « paix ».
Le musulman marque habituellement son intégration dans la pratique de l'islam par le prononcé de la profession de foi musulmane, lachahada :أشهد أن لآ إلَـهَ اِلا الله وأشهد أن محمدا رسول الله /
Ašhadu an lā ilāha illa-llāh, wa-ašhadu anna Muḥammadan rasūlu-llāh, qui peut se traduire par :« J'atteste qu'il n'y a pas de divinité en dehors deDieu et queMuḥammad est l'envoyé de Dieu »[10].
Lachahada, avec lasalat (prière quotidienne), lesaoum (jeûne du mois deRamadan), lazakât (aumône légale) et lehajj (pèlerinage àLa Mecque), font partie des cinq devoirs religieux, cinq « piliers du culte » (arkān al-'ibada)[11], que les musulmans sont tenus de respecter[12]. En outre, et même s'il n'existe pas de texte unique de la profession de foi musulmane dans le Coran[13], les musulmans s'appuient sur des « piliers de foi » (arkān al-imān) généralement au nombre de cinq[14] : la foi enAllah commeDieu unique, la foi en ses anges, la foi dans ses livres révélés, la foi dans ses prophètes et messagers ainsi que la foi auJugement dernier[13].
Cependant, au-delà de ce trait commun, la diversité des formes que connaît l'islam dans le monde fait obstacle, même sur le plan strictement religieux, à une définition unique du musulman[15].
« Nous ne t’avons envoyé que comme Miséricorde pour l’humanité »
— (Sourate 21, Verset 107)
Pourcentage de musulmans par pays : en vert lessunnites, en violet leschiites et en noir lesibadites
L'universalité du message de l'islam ne permet pas de définir un musulman selon sa nationalité, ni son appartenance ethnique ou culturel. Mais plutôt selon sa croyance et son suivi du Messager d'Allah.
Il arrive aussi que le terme soit utilisé en un sens plus large, pour renvoyer par exemple à une « origine musulmane » ou à une « culture musulmane » ; en France notamment, il est possible de rencontrer, illustrant cette acception étendue, des individus qui se définissent ou sont définis en même temps comme musulmans et athées, ce qui est impossible selon ledogme[16]. La sociologue Marie-Claire Willems impute aux pesanteurs de l'histoire et de la société françaises le fait que dans ce pays,« le mot « musulman » ne peut et n’a jamais pu décrire l’unique pratique d’un monothéisme »[17].
Le terme peut aussi correspondre, dans certains pays et à certaines époques, à une catégorie juridique particulière. Ainsi, la constitution de laYougoslavie, depuis un amendement de1971, reconnaissait lesMusulmans — c'est-à-dire lesSlaves de tradition musulmane — comme l'une desnationalités constitutives du pays[18].
Dans l'Algérie coloniale, lestatut d'« indigène musulman » entraînait l'application d'un système juridique différent du droit commun, en particulier en matière civile (mariage, succession…). Dans les faits, ce statut avait un caractère ethnique et politique, et non pas simplement religieux et civil : ainsi, un « indigène » converti aucatholicisme mais non « naturalisé » (c'est-à-dire n'ayant pas acquis la citoyenneté française) restait considéré juridiquement comme un « indigène musulman ». Confirmant en1903 ces dispositions, la cour d'appel d'Alger a été amenée à expliquer que le terme de musulman « n’a pas un sens purement confessionnel, mais qu’il désigne au contraire l’ensemble des individus d’origine musulmane qui, n’ayant point été admis au droit de cité, ont nécessairement conservé leur statut personnel musulman, sans qu’il y ait lieu de distinguer s’ils appartiennent ou non au culte mahométan »[19],[20],[21].
Dans les pays où l'islam estreligion d'État, l'application de textes comme laDéclaration des droits de l'homme en islam ou laCharte arabe des droits de l'homme, qui tendent à ce que la loi ne s'inspire que de la seulecharia, peut conduire à imposer certaines prescriptions de l'islam y compris aux non-musulmans. Par exemple, dans certains de ces pays, il est interdit sous peine de prison, même aux non-musulmans, de manger ou de boire en public pendant lejeûne duramadan[22],[23],[24].
Le musulman peut lui-même être confronté à des incohérences entre les lois humaines et divines. Selon l'essayisteWaleed Al-Husseini, « l’islam refuse par définition la suprématie des lois humaines par rapport aux lois divines »[25]. Cependant, des publications islamiques mettent l'accent sur l'obligation pour le musulman de se soumettre à la fois à la loi du pays dont il est citoyen et où il réside, et à sa propre religion[26],[27],[28].
Selon lePew Forum, en2009, plus de 60 % des musulmans vivent enAsie et environ 20 % vivent auMoyen-Orient et enAfrique du Nord. Également, approximativement300 millions de musulmans (sur un total d'environ 1,4 milliard) sont localisés dans des pays où l'islam n'est pas la religion majoritaire.
En2021, les trois pays qui comptent le plus de musulmans sont l'Indonésie (231 000 000), lePakistan (212 000 000) et l'Inde (200 000 000)[29].