Lesmusées du Capitole sont un ensemble de musées d'art et d'archéologie situés sur laplace du Capitole, àRome. Ils constituent le principalmusée civique municipal de Rome, faisant partie duSistema Musei di Roma Capitale (système muséal de Rome Capitale), avec une surface d'exposition de 12 977 m2[1].
Fondés en 1471 et ouverts au public en 1734 sous le papeClémentXII, ils sont considérés comme le premier musée au monde, conçu comme un lieu où l'art pourrait être apprécié par tous et pas seulement par les propriétaires d'œuvres[2]. On parle de « musées », au pluriel, car à la collection originale desculptures antiques a été ajoutée par le papeBenoîtXIV, auXVIIIe siècle, lapinacothèque capitoline, constituée d'œuvres illustrant principalement des sujets romains.
Leurs collections comprennent des statues en marbre ou en bronze, des peintures, des mosaïques et des inscriptions, toutes en provenance de Rome et de sa région. Elles sont conservées dans les deux palais de la place du Capitole conçue parMichel-Ange, lepalais Neuf et lepalais des Conservateurs, siège historique des musées du Capitole, ainsi que plus récemment dans lepalais Caffarelli al Campidoglio tout proche et à lacentrale Montemartini, dans un faubourg de Rome.
Les musées du Capitole sont créés en 1471 par le papeSixteIV pour accueillir quatre exceptionnelles statues de bronze, jusque-là conservés aupalais du Latran et données au peuple romain : laLouve capitoline, leCamillus (statue)[4], leTireur d'épine et deux fragments d'une statue colossale deDomitien (la tête et une main tenant un globe), s'inscrivant dans un vaste mouvement qui intéresse le patrimoine archéologique de Rome à partir duXVe siècle, époque à partir de laquelle il n'est plus considéré seulement en fonction de ses possibilités de réutilisation, mais comme un objet d'intérêt antiquaire et de collection[3]. Comme le précise l'inscription conservée au palais des Conservateurs, il s'agit non d'une donation mais d'une « restitution » : « il jugea que ces remarquables statues de bronze, témoignage de la grandeur antique du peuple romain qui les avait créés, devaient lui être restituées et données sans réserve[5] » : ces œuvres d'art avaient formé lethesaurus Romanitatis, représentant une sorte d'héritage du monde antique que l'Église avait recueilli et sur lequel elle avait jalousement veillé durant tout le Moyen Âge.SixteIV choisit pour abriter les bronzes la colline du Capitole, dominée alors par le vieuxpalais sénatorial, lui-même bâti sur les restes dutabularium, siège des archives romaines. La Louve est placée sur la façade du palais des Conservateurs, en remplacement du groupe duLion dépeçant un cheval, qui se trouvait là jusqu'alors, symbole des fonctions juridiques de l'autorité sénatoriale et seule sculpture du Capitole avant la donation deSixteIV[6], et devient le symbole de Rome. Cette donation symbolise la continuité entre la Rome impériale et le pouvoir temporel de l'Église[3], affirmant la domination de la puissance pontificale sur le Capitole, faisant de cette colline antique le symbole même de la mémoire historique de Rome, par opposition au rôle de centre moteur de l'autonomie civile que défend alors âprement la magistrature capitoline[7].
En 1513, deux statues colossales de divinités fluviales, trouvées dans lesThermes de Constantin (Rome) sur leQuirinal, sont placées aux côtés de l'entrée du palais : ces sculptures de l'époque deTrajan s'ajoutent en 1588-1589, à celles qui décoraient déjà l'escalier d'accès monumental au palais sénatorial[8].
En 1515, sont acquis trois grand panneaux enhaut-relief figurant les scènes de la vie deMarc Aurèle. Ils appartenaient au décor sculpté d'un monument honorifique élevé à cet empereur à l'occasion de sontriomphe en 176. Expressions accomplies de la sculpture à sujet historique de l'art romain, ils sont utilisés pour souligner la continuité idéale entre le monde antique et le Capitole de la Renaissance[8].
Dès 1523, les ambassadeurs vénitiens qualifient les collections capitolines des « plus belles et les plus célèbres au monde[9] ».
En 1537, le papePaulIII ordonne le transfert au Capitole de lastatue équestre de Marc Aurèle et demande à Michel-Ange de redessiner la place du Capitole pour l'accueillir. L'aménagement s'étale sur un siècle : Michel-Ange remanie le palais sénatorial, qui donne sur le Forum Romain, mais la rénovation du palais des Conservateurs, à droite de la place, ne commence qu'en 1563.
En 1541, une grande statue d'Athéna, découverte et donnée à la magistrature civile à l'époque dePaulIII, est installée sur la façade principale de la cour, dans une niche située face à l'entrée. Elle est utilisée sousSixteV comme élément central du décor du grand escalier du palais sénatorial conçu par Michel-Ange. Elle devait déjà avoir été déplacée du mur du fond de la cour pour permettre l'installation des fragments desFastes consulaires retrouvés en 1546 sur la Forum romain, et donnés quelques années plus tard au Peuple romain par le cardinal Farnèse. Michel-Ange, selon le témoignage d'Onofrio Panvinio, contribue lui-même à la recomposition des fragments découverts et à leur présentation architecturale au Capitole : lesFastes capitolins, transférés en 1583 de l'actuelle salle de la Louve, sont alors remontés selon le projet de l'artiste tout en subissant, à cette occasion de profondes modifications[10].
En 1566,PieV donne un lot de trente statues en provenance dupalais du Belvédère (Vatican), jugeant inconvenant que le successeur dePierre (apôtre) conserve chez lui des idoles païennes[11]. Un nombre considérable d'œuvres d'art arrivent ainsi au Capitole dont elles viennent ainsi enrichir le « statuario », déplacé par la suite au rez-de-chaussée du palais des Conservateurs. Certaines statues sont placées sur l'anciencampanile du palais sénatorial et sur la façade de ce même édifice, réalisant ainsi le projet de Michel-Ange, tel qu'il est documenté par les gravures d'Étienne Dupérac[10].
Dans la seconde moitié du siècle, entrent notamment dans les collections, les deux statues deJules César et duNavarque, leBrutus capitolin et laLex de imperio Vespasiani. Ce document est installé en 1568 dans la salle des Horaces et des Curiaces, où se trouvaient également la main et le globe de Constantin, déplacés du portique extérieur du palais. Dans la cour, complètement restructurée, sont installés le sarcophage d'Sévère Alexandre, acquis en 1590, et le groupe duLion dépeçant un cheval restauré pour l'occasion par Ruggero Bescapé[12].
Une fois les travaux du palais des Conservateurs achevés, les reliefs de Marc Aurèle sont murés au niveau du premier palier de l'escalier où ils se trouvent encore aujourd'hui[12].
Les statues colossales desDioscures, découvertes vers 1560, sont dressées sur leurs piédestaux avec les plus grandes difficultés en raison de leur caractère très fragmentaire, qui nécessite une importante restauration qui commence en 1582 et dure de nombreuses années avant qu'elles ne soient installées sur la balustrade qui ferme la place en direction de la rampe. En 1590, lesTrophées de Marius sont installés sur la balustrade, qui décoraient, dans l'Antiquité, la fontaine monumentale construite par Alexandre Sévère sur l'Esquilin. À cette occasion, deux lions égyptiens sont également placés au bas de la rampe[12].
Depuis lors, le musée s'est considérablement agrandi, comprenant non seulement desartefacts de l'époque romaine de grande quantité et qualité (statues, inscriptions, mosaïques), mais aussi des pièces d'art médiéval, d'art de la Renaissance etbaroques. La première pierre du palais Neuf, jumeau de ce dernier, est posée en 1603 ; la collection d'antiquités est mieux répartie dès lors sa construction terminée en 1654. L'ancienne magistrature continue toutefois à utiliser les salles du palais des Conservateurs comme bureaux et siège de représentation[13].
Le musée est ouvert aux visites publiques à la demande du papeClémentXII près d'un siècle plus tard, en 1734. Son successeur,BenoîtXIV, inaugure la Galerie des tableaux du Capitole, acquérant les collections privées de la famille Sacchetti et de la famille Pio.
L'enrichissement des collections reprend de plus belle auXVIIIe siècle. En1714, le papeClémentXI (1700-1721) fait don au musée de cinq statues égyptiennes trouvées aux environs de laPorte Salaria. En1733, sous le papeClémentXII (1730-1740), le musée achète la collection du cardinalAlessandro Albani, comprenant des pièces majeures comme lesSatyres della Valle, laJunon Cesi ou encore une statue d'Antinoüs découverte à la villa d'Hadrien, mais aussi une série de portraits conservés aujourd'hui dans la salle des Empereurs et des Philosophes, qui suscitent beaucoup d'intérêt par leur valeur « documentaire ». L'abbéJean-Jacques Barthélemy visitant le musée écrit ainsi aucomte de Caylus :
« La première fois que j'entrai au musée du Capitole, je sentis le coup de l'électricité ; je ne saurais vous décrire l'impression que me firent tant de richesses assemblées. Ce n'est plus un cabinet ; c'est le séjour des dieux de l'ancienne Rome ; c'est le Lycée des philosophes ; c'est un Sénat composé des rois de l'Orient[14]. »
En1734, le musée est ouvert au grand public. LeGalate mourant rejoint les collections quelque temps plus tard en 1737[15],[16],[17], leFaune du Capitole en marbre rouge, en 1746, et laVénus capitoline en 1750.
BenoîtXIV (1740-1758) donne au complexe muséal une nouvelle orientation en créant la Pinacothèque capitoline, destinée à accueillir les collections des marquis Sacchetti et des princes Pio, rachetées parSilvio Valenti-Gonzaga, soncardinal secrétaire d'État. C'est le fruit d'une politique pontificale active, visant à empêcher les œuvres picturales de quitter Rome. Leur accueil nécessite la construction de deux sallesad hoc, la salle sainte Pétronille et la salle Pierre de Cortone.
En 1744, laForma Urbis de marbre, d'époque sévérienne, donné parBenoitXIV, est subdivisé en vingt-six cadres placés le long du grand escalier qui mène au premier étage du musée. Ce document exceptionnel sur les plans historiques et topographiques, demeurera aux musées jusqu'au début duXXe siècle[18]. Au centre du Salon, les deux Centaures en marbre gris et la délicate mosaïque des Colombes, provenant de la villa d'Hadrien, sont données parClémentVIII dans le courant de la seconde moitié duXVIIIe siècle[18].
Dès lors, le musée capitolin conserve au fil du temps son aspect d'origine presque inaltéré, offrant un témoignage exceptionnel de muséographie duXVIIIe siècle[18].
Sarcophage des Muses, anciennement aux musées du Capitole, saisi par Napoléon et aujourd'hui au musée du Louvre.
La fin duXVIIIe siècle n'est pas favorable au musée : la fondation dumusée Pio-Clementino, au Vatican, relance la compétition entre les collections communale et pontificale. Cela se traduit par un coup d'arrêt brutal porté à l'accroissement des collections archéologiques capitolines : l'attention du pontife est dès lors entièrement absorbée par ce nouveau musée[18].
En 1797,Napoléon Bonaparte impose par letraité de Tolentino le transfert aumusée du Louvre de certaines des pièces les plus fameuses.Antonio Canova, délégué par le Saint-Père pour les soi-disant « récupérations », remédie auxspoliations napoléoniennes à force d'obstination (ou plus probablement les clauses duCongrès de Vienne), fait revenir en 1815 après la chute de Napoléon leTireur d'épine, leBrutus capitolin, leGalate mourant et d'autres œuvres. Certaines, cependant, comme leSarcophage des Muses, autrefois aux musées du Capitole à travers la collection Albani, restent au Louvre[19].
En 1838, la fondation du musée grégorien égyptien parGrégoireXVI prive le musée de ses pièces égyptiennes. Il acquiert en échange quelques œuvres, dont le sarcophage Amendola et l'Athena du type Velletri. Le musée est alors rendu à la magistrature civile[18].
Parmi les acquisitions les plus significatives, figurent le groupe de grands bronzes découverts dans levicolo della Palme, auTrastevere en 1848, la collection de vases grecs etétrusques donnés par Augusto Castellani, et surtout, un groupe demonnaies antiques qui constituent le noyau principal du cabinet des médailles capitolin[18].
Le transfert à Rome de la capitale du nouveauRoyaume d'Italie en 1870 et les évènements de la fin de ce siècle marquent une étape fondamentale dans la vie et le développement de la cité qui a pour conséquence la transformation et l'agrandissement des musées du Capitole. La présentation des ensembles archéologiques, dont l'importante collection de sculptures antiques était principalement regroupée dans le palais Neuf, subit une mutation profonde. Le caractère essentiellement antiquaire de ces collections, formées de dons ou d'acquisitions, s'efface alors au profit d'une approche de caractère scientifique, suscité par l'afflux de nombreux objets provenant des fouilles menées en contexte urbain. Les grands travaux de terrassement et de construction portant sur de vastes aires périphériques, entrepris par la nouvelle classe politique pour doter la capitale des édifices publics et des quartiers d'habitation nécessaires à ses nouveaux besoins, mènent à la découverte d'une grande quantité de matériel archéologique[20].
Un nouveau secteur de musée nait au palais des Conservateurs qui a perdu sa fonction de siège officiel de la magistrature civile homonyme : un pavillon en bois est construit pour la présentation temporaire des œuvres découvertes au cours des grands travaux effectués en milieu urbain[20].
Les collections sont réorganisées en 1903 par Rodolfo Lanciani selon des critères muséographiques plus rigoureux, mettant davantage en valeur le contexte archéologique des œuvres. Les œuvres sont réparties dans les salles en fonction de leur contexte d'origine, en privilégiant une lecture plus attentive des données archéologiques par opposition à une vision d'inspiration plus attachée à la valeur esthétique des sculptures en tant que chefs-d'œuvre de l'art antique[21].
Les années du Gouverneurat, notamment entre 1925 et 1930, voient une profonde modernisation des musées qui permet, avec l'acquisition du palais Gaffarelli, auparavant propriétéautrichienne, la constitution d'un nouveau secteur, le musée Mussolini, qui prend ensuite le nom de musée Neuf, composé de sculptures découvertes auXIXe siècle, ou bien transférées à cette occasion de l'Antiquarium communal duCælius. La présentation des œuvres cherche à retracer les étapes les plus significatives de l'art grec au travers des copies romaines inspirées d'originaux helléniques. L'inadéquation du nouvel Antiquarium du Cælius à partir de 1939, et la quantité importante d'objets de grand intérêt artistique et scientifique récupérés dans les différentes zones de la ville, mais surtout sur les pentes du Capitole, à l'occasion de l'isolation de la colline, exigent à nouveau avec la plus grande urgence des espaces supplémentaires pour l'agrandissement des musées. La création du nouveau secteur du palais des Conservateurs, leBraccio Nuovo, intervient en 1936, et permet d'exposer des sculptures de grand intérêt appartenant à des monuments républicains ou des débuts de l'Empire, retrouvés sur les pentes du Capitole ou dans les fouilles duLargo di Torre Argentina. À la même époque, la galerie qui existe sous la place du Capitole, et présente l'intérêt considérable de relier entre eux le palais des Conservateurs, le palais Neuf , le palais sénatorial, le Tabularium et le temple de Véiovis, est utilisé pour exposer la collectionépigraphique[21].
L'œuvre la plus célèbre conservée est peut-être lastatue équestre de Marc Aurèle ; celle au centre de la place est une copie, tandis que l'original, après avoir subi des travaux de restauration, est maintenant placé dans la nouvelle salle de verre, l'Exedre de Marc-Aurèle, dans lejardin romain, derrière le palais des Conservateurs.
La visite de l'autre bâtiment des musées, lePalais neuf, est incluse dans le même billet d'entrée ; il est accessible depuis la place ou depuis une galerie souterraine (galerie de conjonction) construite dans les années 1930 et aménagée actuellement engalerie lapidaire (c'est-à-dire chargée d'exposer lesépigraphes), qui donne également accès auTabularium et réunit les deux bâtiments. LaPinacothèque des musées y est installée, dans laquelle se trouve un très célèbre tableau :saint Jean-Baptiste, par Le Caravage.
LePortrait deCharlesIer d'Anjou d'Arnolfo di Cambio (1277), le premier portrait probable d'un personnage vivant sculpté en Europe qui nous est parvenu de l'ère post-classique, est un chef-d'œuvre de la sculpture médiévale.
Le palais des Conservateurs est situé sur la place du Capitole, à droite du palais sénatorial et en face du Palais Neuf. Le palais des Conservateurs doit son nom au fait qu'il était le siège dupouvoir judiciaire électif de la ville, les Conservateurs, qui, avec le Sénateur, administraient la Ville éternelle. Le palais, dans cette position, a été construit par le papeNicolasV. Michel-Ange, qui avait été chargé de procéder au réaménagement d'ensemble de la place, dessina la nouvelle façade, qu'il ne put voir terminée puisqu'il mourut pendant les travaux (en 1564).
Son projet a redessiné la façade médiévale de l'édifice, remplaçant le portique par deux ordres : l'ordre corinthien formé de hautspilastres placés sur de grands socles, et l'ordre ionique qui supporte les voûtes duportique. Une série de grandes fenêtres sont placées entre ces ordre, toutes de la même taille. Les travaux ont été poursuivis par Guido Guidetti et achevés en 1568 parGiacomo della Porta qui a presque fidèlement suivi les projets de Michel-Ange, ne s'en écartant que pour construire une salle de réception plus grande au premier étage et, par conséquent, également une fenêtre plus grande par rapport à toutes les autres présentes sur la façade du bâtiment. Il y a eu aussi des transformations à l'intérieur du bâtiment, à la fois la construction d'un grand escalier monumental, et la nouvelle redistribution des pièces de l'Appartement des Conservateurs, qui a conduit à la destruction du cycle de fresques du début duXVIe siècle qui décoraient les salles qui donnaient sur la place du Capitole.
La cour est accessible après avoir passé les aires de services (billetterie, vestiaire, bibliothèque).
La cour du palais des Conservateurs, qui abrite des statues antiques, a toujours été un lieu d'attraction pour la préservation de la mémoire de l'ancien : les œuvres qui sont parvenues dans le bâtiment représentaient cette continuité culturelle héritée du monde antique, figurant quasiment un pont dans la connexion virtuelle avec un passé glorieux.
Sur le côté droit se trouvent les fragments ducolosse de Constantin (tête, mains, pieds, partie des bras), retrouvé sousInnocentVIII, en 1486. La statue se trouvait dans l'abside ouest de laBasilique de Maxence et Constantin, où certains de ses restes ont été retrouvés ; l'absence du corps a laissé supposer qu'il s'agissait d'unacrolithe, construit en partie en marbre et en partie en bronze doré sur une structure porteuse en bois et brique, pour une hauteur totale qui devait atteindre12 mètres. La tête seule mesure2,60 mètres et le pied2 mètres. La datation de l'œuvre varie entre 313 (année de la dédicace de la basilique àConstantinIer (empereur romain)) et 324 (date à laquelle lediadème commence à apparaître dans les portraits de l'empereur romain).
De la cour un escalier permet de monter au premier étage, où se trouvent quelques reliefs, dont trois faisaient partie d'un arc de triomphe dédié àMarc Aurèle qui sont installés au Capitole depuis 1515. Ils appartenaient à une série de douze reliefs (dont huit ont été réutilisés sur l'arc de Constantin et un dernier, disparu, dont il reste un fragment àCopenhague). Les reliefs, sculptés en deux temps, en 173 et 176 ont été attribués à unarcus aureus ouarcus Panis Aurei in Capitolio, mentionné dans les sources médiévales, qui se dressait sur les pentes de la colline du Capitole, à l'intersection entre lavia Lata et leclivus Argentarius, non loin de l'église Santi Luca e Martina où les trois reliefs des musées du Capitole avaient été réutilisés[23], ou peut-être près de lacolonne de Marc-Aurèle comme entrée monumentale du portique entourant le monument « colchide »[24].
Marc Aurèle fait un sacrifice avant la campagne militaire contre les barbares du nord.
Marc Aurèle avec deux barbares .
Triomphe de Marc Aurèle.
Deux autres appartenaient à un arc de triomphe dit « du Portugal » (transférés au Capitole en 1664, après la destruction de l'arc), concernant plutôt la figure de l'empereur Hadrien. Dans le premier panneau Hadrien assiste à l'apothéose de sa femme Sabine, dans le second il est accueilli par la déesse Roma et par leSenatus populusque Romanus. Un troisième panneau, en revanche, provient de la piazza Sciarra, toujours concernant l'empereur Hadrien, et a été acheté en 1573 par les conservateurs pour compléter le cycle décoratif.
Plan de l'étage noble du palais des Conservateurs.
L'escalier permet de rejoindre directement l'Appartement des Conservateurs composé de9 pièces constituant les salles de représentation des Conservateurs. Cet «Appartement» était étroitement lié à la fonction exercée par les Conservateurs qui, avec le Prieur du Capo Rioni, constituaient les trois Magistrats romains à partir de 1305[25]. Ces pièces sont richement décorées: fresques, stucs, plafonds, portes, tapisseries… Cette partie est la plus ancienne du palais, avec encore des fresques duXVIe siècle.
Les9 salles présentent l'histoire ancienne de Rome, de sa fondation à la République. À partir de la fin duXVe au début du XVIe siècle, à la suite de la commande du premier cycle defresques dans les salles de réception, en plus de l'introduction de quelques sculptures en bronze importantes, l'édifice connait une véritable renaissance artistique et décorative. Les sujets utilisés pour les fresques de cette première phase sont inspirés par l'histoire de Rome (Ab Urbe condita libri) deTite-Live, plus précisément par lafondation de Rome et par lesMos majorum de certaines des figures les plus représentatives de laRépublique romaine. Parmi celles-ci, les fresques de la salle de Hannibal et de la salle de la Louve se distinguent.
Par la suite, les fresques commandées continuent à suivre ce critère décoratif : les sujets d'épisodes de l'histoire de laRome antique continuent à constituer le pivot central de toute la caractérisation artistique de cet « appartement », bien que conçus dans des contextes culturels et historiques complètement différents.
Après la restructuration de Michel-Ange, le Conseil public se réunit dans la grande salle. Même aujourd'hui, elle est souvent utilisée pour des cérémonies importantes, telles que la signature duTraité instituant la Communauté économique européenne de 1957.
En 1595, une nouvelle série de fresques est commandée à Giuseppe Cesari, ditCavalier d'Arpin, pour remplacer la précédente. Cesari réalisera des travaux dans toute la structure du palais tels que : laDécouverte du Loup (1595-1596), laBataille entre les Romains et les Veienti (1597) et leCombat entre les Horaces et les Curiaces (1612-1613). Il reviendra pour terminer le cycle en 1636 avec l'Enlèvement des Sabines,Numa Pompilius institue le culte des Vestales à Rome et laFondation de Rome.
Grande fresque de laBataille entre les Horaces et les Curiaces par Giuseppe Cesari.
Une fresque du peintre sicilienTommaso Laureti, réalisée entre 1586 et 1594, selon un style se rapportant àJules Romain,Michel-Ange etRaphael décore cette salle. L'exaltation des vertus de la Rome antique s'y poursuit dans les différentes scènes :Muzio Scevola et Porsenna (inspiré de Michel-Ange),Orazio Coclite sur le pont Sublicio,Justice di Bruto (clairement inspiré de la peinture de Raphaël) etLa victoire du lac Regillo. Ces quatre fresques sont principalement inspirées de l'historien romain Tite-Live et de sonAb Urbe condita libri.
Cette salle était la deuxième seulement en taille et en richesse décorative après la précédente, la salle des Horaces et des Curiaces. Il a également été choisi d'y célébrer non seulement les vertus des anciens Romains, mais aussi celles des hommes contemporains de la fin duXVIe siècle qui ss sont distingués par leurs mérites et leurs valeurs dans lesÉtats pontificaux. Des pierres tombales à leur mémoire ont été placées sur les murs, ainsi qu'une série de grandes statues commémoratives decondottieri, réutilisant des trouvailles antiques, dontAlexandre Farnèse (1545-1592) etMarcantonio Colonna (1535-1584), vainqueur de laBataille de Lépante en 1571. En 1630, pour célébrerCarlo Barberini, frère du papeUrbainVIII, le tronc d'une statue antique est réutilisé, pour lequel le sculpteurAlessandro Algardi crée les jambes, les bras, ainsi que le bouclier ; Le Bernin complète la statue en créant le buste. Deux autres sculptures d'Ercole Ferrata sont dédiées l'une à Tommaso Rospigliosi, l'autre à Gianfrancesco Aldobrandini.
Tommaso Laureti,Bataille du lac Regillo ; en bas à gauche la statue de Gianfrancesco Aldobrandini, à droite celle de Carlo Barberini.
Dédiée à la Vierge et aux saintsPierre (apôtre) etPaul de Tarse, patrons de la ville, elle a été décorée de fresques dans les années 1575-1578 par les peintres Michele Alberti et Iacopo Rocchetti. À l'origine, les conservateurs pouvaient assister aux réceptions depuis la salle des Horaces et des Curiaces voisine à travers une grille. Des rénovations récentes ont permis de reconstituer l'autel (démonté après 1870), orné de précieux marbres colorés qui fut probablement édifié sous le papeUrbainVIII (1623-1644). Il est surmonté d'un tableau deMarcello Venusti intituléVierge à l'enfant entre les saints Pierre et Paul (1577-1578). De retour dans la salle d'Hannibal, il est possible d'accéder à la salle suivante « des Tapisseries ».
La salle est également ornée de quelques toiles du peintreGiovanni Francesco Romanelli, qui traitent de la vie des deux saints et desévangélistes. La fresque appeléeVierge à l'enfant et aux anges est attribuable àAndrea Aloigi.
Michele Alberti,Remise des clés à saint Pierre (plafond de la chapelle).
La salle est destinée en 1770 à abriter le dais pontifical. Lestapisseries ont été réalisées par lecomplexe monumental de San Michele a Ripa Grande. Les sujets des tapisseries ont été exécutés parDomenico Corvi et reproduisent des œuvres conservées au Capitole, telles queRomulus et Rémus (Rubens), la sculpture de la déesse Roma (appeléeRoma Cesi, conservée dans la cour du palais des Conservateurs), laVestale Tuccia et leCamillus et lemaestro di Falerii.
Pietro da Cortona,Victoire d'Alexandre sur Darius.
La première des salles orientée vers la ville s'appelle salle des Triomphes du fait des quelques fresques qui ont été commandées en 1569 aux peintres Michele Alberti et Iacopo Rocchetti, tous deux élèves de Daniele da Volterra. La fresque représente leTriomphe romain duConsul (Rome antique)Lucius Æmilius Paullus Macedonicus surPersée (roi), qui eut lieu en167 av. J.-C. d'après ce que nous a transmis l'historienPlutarque. Pour cette salle d'autres peintures ont été réalisées telles que :La déposition de Paolo Piazza (à partir de 1614),SainteFrançoise Romaine deGiovanni Francesco Romanelli (à partir de 1638), laVictoire d'Alexandre sur Darius dePierre de Cortone.
Le plafond en bois est dû à Flaminio Boulanger, unébéniste français très actif à Rome dans la seconde moitié duXVIe siècle,auteur destudioli et de plafonds, qui a réalisé les travaux en 1568.
Cette salle, sur les murs de laquelle figurent lesFastes consulaires (de483 à19 av. J.-C. et lesFasti triumphales (de753 av. J.-C. à 19 19 av. J.-C.), trouvés dans le Forum Romain auXVe siècle, ornant lesarcs d'Auguste, était autrefois une loggia qui s'ouvrait vers la ville, ornée de fresques picturales aujourd'hui presque totalement perdues. Ces fresques ont été presque détruites avec l'inclusion dans les murs de l'ancienFasti des pierres tombales de deux importants dirigeants de l'époque, Alexandre Farnèse et Marcantonio Colonna. Il s'agissait de peintures datant d'environ 1508-1513 (attribuables àJacopo Ripanda), dont les sujets semblent êtrele Triomphe de Lucio Emilio Paolo et uneCampagne contre lesTolistobogiens.
Au centre de la salle se trouve la soi-disantLouve capitoline, donnée par le papeSixteIV. Le plafond à caissons en bois actuel a été exécuté en 1865.
Salle de la Louve, avec laLouve Capitoline au centre.
Fastes consulaires.
Fasti triumphales.
Fresque de Jacopo Ripanda,Campagne contre les Tolistobogiens.
Fresque de Jacopo Ripanda,Triomphe de Lucio Emilio Paolo.
Cette petite pièce est décorée de nombreuses vues de Rome, telles que la place du Capitole peu de temps après le transfert de la statue équestre de Marc Aurèle, leColisée et d'autres, ainsi que d'un riche plafond en bois, dans lequel des scènes sont représentées peintes, avec des rosaces dorées. Une petite sculpture de la déesseDiane-Artémide Efesina y est conservée.
Vue du Colisée (vers 1544).
Cristoforo Gherardi,Clelia traverse le Tibre à cheval.
Dans ces trois salles sont exposés des objets provenant des donations d'Augusto Castellani dans les années 1867 (« collection de vases tyrrhéniens ») et 1876 (vaste collection d'antiquités). Augusto Castellani était unorfèvre, collectionneur et antiquaire actif à Rome, avec une large clientèle internationale. Contrairement à son frèreAlessandro Castellani, le but de son entreprise était principalement - et est toujours resté - d'augmenter sa collection qui, comme il l'affirme lui-même, « doit rester à Rome ». Au moment de laProclamation du royaume d'Italie, Augusto participe activement à l'établissement de la nouvelle capitale, y contribuant également en tant que membre fondateur de la Commission archéologique municipale qui, dans ces années de fièvre de construction, avait une quantité impressionnante de nouvelles découvertes à son disposition, et duMuseum Artistico Industriale de Rome, fondé en 1872 par les deux Castellani et par le prince Baldassarre Odelscalchi, sur le modèle de ceux analogues deParis,Londres etVienne (Autriche). Dans ce cadre, il est également nommé, à partir de 1873, directeur honoraire des musées du Capitole.
Dans la première salle sont conservées les céramiques produites à l'étranger, y compris celles importées deGrèce, dans la seconde celles produites localement. Les nombreux vasesattiques retrouvés surtout dans la nécropole étrusque permettent ainsi aux archéologues de reconstituer l'histoire de la production artistique, non seulement de laGrèce antique, mais aussi de toutes les autres civilisations présentes sur lebassin méditerranéen desVIIIe – IVe siècle av. J.-C..
Vase dit Aristonotos (Cerveteri), acheté en 1869 par Augusto Castellani ; sur le côté gauche, figure un combat naval entre deux navires.
Vase appelé Aristonotos (Cerveteri), où cinq guerriers (de gauche à droite) attaquent un sixième au sol (à droite).
Exèdre de Marc-Aurèle, nouvelle aile du musée inaugurée en 2005.
Cetteexèdre a été conçue par l'architecteCarlo Aymonino sur la zone duJardin romain, où Virgilio Vespignani, en 1876, avait déjà installé un pavillon où étaient exposées les meilleures trouvailles issues des fouilles de cette période. Les pièces principales, désormais exposées en permanence dans la grande exèdre, sont l'original de la statue équestre de Marc Aurèle, placée à l'intérieur après sa restauration, l'Hercule du Forum Boarium en bronze doré, les fragments de la statue colossale en bronze de Constantin appartenant à la donation initiale deSixteIV (avec la Louve capitoline). Cette nouvelle aile qui, avec une salle vitrée, agrandit l'espace d'exposition des musées, a été inaugurée en. Le projet comprend également la nouvelle disposition des fondations dutemple de Jupiter capitolin. L'ouverture de cette nouvelle aile s'inscrit dans le projet plus vaste du « Grande Campidoglio », de réorganisation et d'agrandissement des musées, qui a vu la création de la Galerie Lapidaire (fermée plusieurs années auparavant pour rénovation), l'acquisition du Palazzo Clementino, aujourd'hui siège de la collection des médailles du Capitole (collectionnumismatique), et la rénovation dupalais Caffarelli al Campidoglio. Dans les salles attenantes se trouvent les vitrines de la Collection Castellani, offerte à la municipalité de Rome par Augusto Castellani.
Statue équestre de Marc Aurèle (détail).
Au fond la statue d'Hercule.
Parties en bronze de la statue colossale en bronze de Constantin I.Statue d'Hercule en bronze doré.
Lion mordant un cheval (époque hellénistique avec restaurations par Ruggero Bascapé de 1594).
Le Palais est dit Neuf car il a été construit pour compléter la place du Capitole, qui comprenait déjà le Palais Sénatorial et le Palais des Conservateurs.
L'espace intérieur au rez-de-chaussée abrite un portique avec de grandes statues (comme celle de Minerve ou deFaustine l'Ancienne-Cérès), appartenant autrefois à la Collection du Belvédère du Vatican et plus tard donnée à la ville de Rome.
Au milieu de l'atrium se trouve la cour, où est installée la fontaine surmontée de la statue deMarforio, du nom de sa découverte auXVIe siècle, dans le Forum de Mars (Martis Forum, nom que les anciens attribuaient auForum d'Auguste). Le Marforio a été placé dans la cour entouré de statues antiques ; deux niches rectangulaires encadrées detravertin accueillent, après divers remaniements, les deux statues desatyres portant une corbeille de fruits sur la tête. Il s'agit de deux statues-miroir représentant le dieuPan, probablement utilisées commeatlantes dans la structure architecturale duthéâtre de Pompée, et conservées pendant une longue période non loin du lieu de découverte, dans la cour du Palazzo della Valle (sans surprise elles sont appelés lesSatyres de la Vallée). Le traitement du marbre et le rendu du modelé permettent de les dater de la fin de l'époque hellénistique.
ClémentXII apposa, en 1734, une plaque commémorative pour l'inauguration des musées du Capitole, sur la nouvelle fontaine au fond de la cour, la surmontant de ses propres armoiries.
Est également conservée dans la cour une statue colossale deMars, trouvée auXVIe siècle auForum de Nerva. Identifié jusqu'auXVIIIe siècle àPyrrhusIer, roi d'Épire, il fut plus tard reconnu comme le dieu de la guerre en tenue militaire, sur l'armure duquel sont sculptés deuxgriffons ailés et uneméduse. Un groupe caractérisé parPolyphème tient un jeune prisonnier à ses pieds.
Statue de Marforio.
Plaque commémorative pour l'inauguration des musées du Capitole (1734).
Pendant le pontificat deClémentXI, une série de statues ont été acquises qui ont été trouvées dans le domaine de la Villa Verospi Vitelleschi (Jardins de Salluste) où elles ornaient le pavillon égyptien construit par l'empereur romain Hadrien. Elle se composait de quatre statues, qui ont été placées dans le Palais neuf, mais plus tard (à partir de 1838), presque toutes les sculptures égyptiennes ont été transférées au Vatican.
La salle des monuments égyptiens est maintenant accessible par la cour ; derrière un grand mur de verre se trouvent les grandes œuvres engranit. Parmi les œuvres les plus représentatives, un grand vase en forme de cloche de laVilla d'Hadrien et une série d'animaux symbolisant les dieux égyptiens les plus importants : le crocodile, deux cynocéphales, un épervier, un sphinx, un scarabée, etc.
La dénomination de « salles terrene » identifie les trois salles du rez-de-chaussée à droite de l'atrium qui abritent des monumentsépigraphiques d'un intérêt considérable dont des fragments decalendriers romainspost-césariens montrant la nouvelle année queJules César a défini comme comportant365 jours, ainsi que des listes de magistrats, lesFasti Minori, en relation avec les plus célèbresFastes consulaires (Fasti consulares), conservés dans le palais des Conservateurs.
La première salle conserve de nombreux portraits de particuliers romains, parmi lesquels peut-être celui deGermanicus, fils deNero Claudius Drusus, ou de Drusus lui-même ; le cinéraire de T. Statilio Apro et Orcivia Anthis et le sarcophage avec des reliefs représentant un épisode de la vie d'Achille.
Buste de Tibère jeune, beau-fils et successeur d'Octave Auguste.
Buste du jeune Drusus (38-9 av. J.-C.), beau-fils d'Octave Auguste, ou peut-être aussi de son fils Germanico Giulio Cesare.
Le décret deCnaeus Pompeius Strabo (le dénommébronze d'Ascoli), avec lequel des privilèges particuliers ont été accordés à certains chevaliers espagnols combattant en faveur des Romains lors de la bataille d'Ascoli (90-89 av. J.-C.) ;
Le plus ancien vestige d'un décret en bronze du sénat presque dans son intégralité : leSénatus-consulte concernant l'asclépiade deClazomènes et les alliés (78 av. J.-C.), où le titre d'amis Populi Romani est attribué à troisnavarques grecs qui ont combattu aux côtés des Romains dans laGuerre sociale, ou peut-être dansSeconde guerre civile entre Marius et Sylla (83-82 av. J.-C.). Le texte est écrit en latin avec une traduction grecque, qui est restée dans la partie inférieure du tableau, ce qui a permis l'interprétation de l'écriture mutilée.
En plus de lamosaïque des colombes, lamosaïque des Masques de Théâtre.
Cette petite salle polygonale, semblable à unnymphée, encadre la statue appeléeVénus Capitoline ouAphrodite du Capitole, trouvée lors du pontificat deClémentX (1670-1676) dans labasilique San Vitale de Rome ; selonPietro Santi Bartoli, la statue se trouvait à l'intérieur de pièces anciennes avec d'autres sculptures. Le papeBenoîtXIV acheta la statue à la famille Stazi en 1752 et en fit don aux musées du Capitole. Après diverses vicissitudes à la fin dutraité de Tolentino, elle revient définitivement aux musées en 1816. Vénus a des dimensions légèrement plus grandes que nature (h. 193 cm) et est faite d'un marbre précieux (probablement dumarbre de Paros) ; la déesse est représentée sortant du bain, tandis que dans une attitude modeste elle couvre sonpubis et ses seins ; c'est une copie romaine dePraxitèle. La sculpture, qui est aujourd'hui l'une des plus connues du musée, apparaît dans toute sa beauté dans cette salle duXIXe siècle qui s'ouvre sur la galerie.
La salle des Empereurs est l'une des plus anciennes salles des musées du Capitole. Depuis l'ouverture des espaces d'exposition au public en 1734, les conservateurs ont souhaité disposer les portraits desempereurs romains et des personnages de leur entourage dans une seule pièce. L'aménagement actuel est le résultat de divers remaniements effectués au cours du siècle dernier. Il se compose de 67 bustes-portraits, d'une statue féminine assise (au centre), de8reliefs et d'une épigraphe honorifique moderne. Les portraits sont disposés sur deux niveaux d'étagères en marbre, ainsi le visiteur peut suivre chronologiquement l'évolution de laportraiture romaine de l'époque républicaine à l'Antiquité tardive.
Buste d'Auguste (r. 27 av. J.-C. - 14 ap. J.-C.), jeune homme à la couronne de feuilles de laurier (31 av. J.-C.-14 ap. J.-C.).
Buste de Néron (r. 54-68).
Buste de Vespasien (r. 69-79).
Buste de Titus (r. 79-81), collection Albani.
Domitien (r. 81-96).
Buste de Nerva (r. 96-98).
Trajan (r. 98-117), collection Albani.
Buste d'Antonin le Pieux de Lanuve (r. 138-161).
Buste de Lucio Vero jeune (r. 161-169).
Buste de Lucio Vero (r. 161-169).
Marc Aurèle jeune (r. 161-180).
Buste de Marc-Aurèle en uniforme militaire (r. 161-180).
Commode jeune (r. 180-192).
Buste de Commode (r. 180-192).
Septime Sévère (r. 193-211).
Septime Sévère (r. 193-211).
Caracalla jeune (r. 211-217).
Buste de Caracalla (r. 211-217).
Buste de Macrino, collection Albani (r. 217-218)
Buste d'Élagabale (r.218-222).
Buste d'Alexandre Sévère (r. 222-235).
Maximin Trace (r. 235-238).
Buste de Gordien Ier (r. 238).
Buste de Marco Clodio Pupieno Massimo (r. 238).
Gordien III jeune (r. 238-244).
Buste de Decius Trajan (r. 249-251).
Buste d'Ostilien (r. 251).
Buste de Gallien (r. 253-268).
Buste de Marc-Aurèle Probus (r. 276-282). Marbre, 46 cm (Collection Albani).
Buste d'Honorius (r. 393-423).
Les portraits féminins ne manquent pas, avec leurs coiffures complexes, leurs perruques et leurs boucles élaborées ; parmi les sujets se trouvent l'épouse d'Auguste Livie, celle de Germanicus, Agrippine l'Aînée,Plotine,Faustine l'Ancienne etJulia Domna.
Comme dans le cas de la « salle des Empereurs », la salle des philosophes est également née, lors de la fondation des musées du Capitole, de la volonté de collectionner les portraits, bustes ethermès de poètes, philosophes etrhéteurs de l'antiquité. 79 sont présents Dans la salle. L'itinéraire commence par le poète le plus célèbre de l'antiquité,Homère, représenté comme un vieil homme, avec une barbe, des cheveux flottants et des yeux ternes, signe decécité. SuitPindare, un autre poète grec bien connu,Pythagore, avec sonturban sur la tête, etSocrate avec un nez charnu semblable à celui d'unSilène. Sont également présents les grands tragiques athéniens :Eschyle,Sophocle etEuripide.
Parmi les nombreux personnages du monde grec, quelques portraits de l'époque romaine sont également exposés, dontCicéron, célèbre homme d'État et homme de lettres, représenté au début de la cinquantaine dans la plénitude de ses facultés intellectuelles et politiques.
La salon du Palais Neuf est certainement l'environnement le plus monumental de tout le complexe muséal du Capitole. Il convient de mentionner le grand portail qui s'ouvre sur le long mur de communication avec la Galerie, conçu par Filippo Barigioni dans la première moitié duXVIIIe siècle, voûté, avec deux Victoires ailées.
La salle tire son nom de la célèbre sculpture présente au centre de la salle depuis 1817, le « Faune rouge » retrouvé à Tivoli dans la villa d'Hadrien. La statue du Faune a été retrouvée en 1736 et restaurée par Clemente Bianchi etBartolomeo Cavaceppi. Il fut acheté par le musée en 1746 et devint très vite l'une des œuvres les plus appréciées des visiteurs de ce siècle.
Le Galate est entourée d'autres copies d'une qualité remarquable : l'Amazone blessée, la statue d'Hermès-Antinoüs (achetée au cardinal Albani par le papeClémentXII vers 1734 ; elle provient de la Villa d'Hadrien), et le Satyre au repos (d'après un original de Praxitèle duIVe siècle av. J.-C. offert par le papeBenoîtXIV aux musées du Capitole en 1753), tandis que contre la fenêtre, le délicieux groupe rococo de Cupidon et Psyché symbolise la tendre union de l'âme humaine avec l'amour divin, selon un thème remontant auPlatonisme (doctrine philosophique) qui eut un grand succès dans la production artistique depuis le début de l'hellénisme. Viennent ensuite les bustes de l'assassin de César,Marcus Junius Brutus, et du chef macédonienAlexandre le Grand (marbre, copie romaine d'un original hellénistique duIIIe – IIe siècle av. J.-C.).
L'Amazone blessée (d'après un original duVe siècle av. J.-C., de lavilla d'Este à Tivoli, dans le périmètre de la Villa d'Hadrien), est également appelé « tipo Sosikles », d'après la signature sur cette réplique. Généralement attribué àPolyclète (ouPhidias), elle a des dimensions légèrement plus grandes que la vraie. Le bras levé est le résultat d'une restauration, peut-être brandissait-elle à l'origine une lance sur laquelle reposait le personnage. La tête est tournée vers la droite, le bras gauche soulève à la place la draperie montrant la plaie. Elle a été offerte parBenoîtXIV aux musées du Capitole en 1753.
Galate mourant.
Amour et psyché.
Unsatyre au repos.
Amazone blessée.
Flore de l'époque impériale.
Junon (copie romaine d'un original hellénistique ; collection Albani).
Adossé au Palais des Conservateurs, ce palais a été intégré à l'ensemble muséal en 2000. Il comprend la Salle des Fresques et3 salles attenantes.
La collection de monnaies, médailles et bijoux de la Commune, située au deuxième étage de l'édifice, a été constituée en 1872 et ouverte au public en 2003. Cette collection a été créée à la suite d'un legs de Ludovico Stanzani en 1872, et a été constituée à la suite de la participation d'Augusto Castellani. Par la suite, un important groupe de pièces d'or romaines et byzantines, provenant de la collectionGiampietro Campana et un denier républicain de celle de Giulio Bignami, se sont fondus dans la collection. En 1942, le «trésor» de la via Alessandrina, composé de17 kilos d'or, pièces et bijoux compris, trouvé lors des démolitions pour la construction de la via dell'Impero, l'actuelle via del Fori Romani, faisait partie de la collection de médailles d'un antiquaire qui les avait cachées dans sa maison. La collection de médailles a été ouverte au public en 2003[29].
Une terrasse et bar sont situés au troisième étage.
Selon l'opinion commune, le bâtiment était destiné à abriter les archives publiques de l'État : les actes publics les plus importants de la Rome antique, des décrets duSénat romain auxtraités de paix. Ces documents étaient gravés sur destabulae bronze (d'où le nom detabularium pour toute archive du monde romain). Le nom du bâtiment du Capitole, cependant, dérive d'une inscription, conservée dans le bâtiment à laRenaissance, mentionnant une archive : il pourrait s'agir d'une ou plusieurs pièces, pas nécessairement une prétendue « archive d'État » qui occupait l'ensemble du complexe. Les archives de l'administration de l'État, entre autres, étaient dispersées dans divers bâtiments de la ville.
Actuellement, leTabularium fait partie du complexe des musées du Capitole et est accessible depuis la galerie lapidaire qui relie le Palais Neuf au palais des Conservateurs. La base de 73,60 m de long, avec des murs deTuf volcanique d'Aniene et de blocs depépérin, soutient l'actuel Palais sénatorial, siège de la municipalité de Rome. Au début, il était possible d'accéder au Tabularium depuis le Forum par un escalier de67 marches, encore bien conservé, mais à l'époque deDomitien avec la construction duTemple de Vespasien l'entrée du forum fut bloquée.
En 1997, en raison de graves problèmes d'infiltration d'eau et d'humidité, la Galerie lapidaire et divers secteurs du Palais des Conservateurs ont dû être fermés au public ; pour permettre les travaux de rénovation, des centaines de sculptures ont été transférées dans certaines salles de l'ancienne centrale électrique de Montemartini (située le long de laVia Ostiensis), où une exposition a été installée. La collection comprend400 statues romaines, ainsi que des épigraphes et des mosaïques. La plupart des trouvailles constituent les pièces de l'acquisition la plus récente, provenant des fouilles effectuées après la proclamation du royaume d'Italie, en particulier dans l'antiquehorti romaine (jardins de Salluste).
Statue de Dionysos.
Reconstruction dupérirrhanteion.
La salle des machines ; au fond, le fronton du temple d'Apollon Sosiano.
Chaufferie ; au sol, la mosaïque de Santa Bibiana.
Statue d'un jeune homme à tunique courte trouvée en 1874 via Ariosto, copie d'un original hellénistique duIVe siècle av. J.-C.
Tête de jeune homme (Héphaïstos?) avec traces de dorure, retrouvée en 1879 via Ariosto.
↑AA. VV.Roma e dintorni, edito dal T.C.I. nel 1977, pag. 83.(ISBN88-365-0016-1). Sandra Pinto, inRoma, edito dal gruppo editoriale L'Espresso su licenza del T.C.I. nel 2004, pag. 443.(ISBN88-365-0016-1). AA. VV. La nuova enciclopedia dell'arte Garzanti, Garzanti editore, 2000,(ISBN88-11-50439-2), alla voce "museo".
↑ab etcCommune di Roma,Les musées capitolins, guide,p. 11.
↑Dans la religion romaine le camillus (latin camillus, féminin camilla) est le jeune homme qui assiste le prêtre lors du sacrifice (Anna Ferrari.Camillo, dansDizionario di mitologia greca e latina. Torino, UTET, 1999,p. 138.(ISBN8877507543).)
↑Textelatin original : « æneas insignes statuas, priscæ excellentiæ virtutisque monumentum, Romano populo unde exorte fuere restituendas condonansque censuit. » Cité parLes musées capitolins,p. 14.
↑a etbCommune di Roma,Les musées capitolins, guide,p. 13.
↑Commune di Roma,Les musées capitolins, guide,p. 12.
↑a etbCommune di Roma,Les musées capitolins, guide,p. 14.
↑F.Coarelli,La colonna di Marco Aurelio, Roma, 2008,p. 42-44.
↑Claudio De Dominicis,Senatori, Conservatori, Caporioni e loro Priori e Lista d'oro delle famiglie dirigenti (secc. X-XIX) Membri del Senato della Roma pontificia, Roma 2009,p. 15.
Commune di Roma,Les musées capitolins, guide, Milan, Mondadori Electa S.p.A.,, 221 p.(ISBN978-88-370-6260-6).
Francis Haskell et Nicholas Penny,Pour l'amour de l'Antique. La statuaire gréco-romaine et le goût européen, trad. de François Lissarague, Hachette, Pluriel, 1999 (1re édition 1981)(ISBN2-01-278918-8)
(it)Adolf Michaelis, « Storia dellea Colleziona Capitolina di Antichità fino all’inaugurazione del museo nel 1734 »,Bullettino dell’Imp. Istituto Archeologico Germanico, 1891,V,fasc. 1.
AA.VV.,Musei Capitolini - Guida, Comune di Roma - Zètema - Electa, 2006.