Créé en 1985, rénové entre 2013 et 2016, le musée de Pont-Aven a pour objectifs de faire connaître l’œuvre des artistes inspirés par laBretagne et plus particulièrement par Pont-Aven, depuis lesannées 1860, de développer un travail scientifique concernant cette période chronologique et de s’ouvrir à lacréation contemporaine.
Le musée accueille aussi des expositions temporaires mettant en lumière certains thèmes ou artistes, mêlant différents styles et inspirations, de l'école de Pont-Aven à l'art contemporain.
Camille Corot et ses amis séjournent en 1862 sur la côte bretonne, dans le petit village dePont-Aven, situé entreConcarneau etQuimperlé. En,Paul Gauguin fait son premier séjour à Pont-Aven, sur les conseils du peintreArmand Félix Marie Jobbé-Duval, Breton d'origine, ainsi que du Père Tanguy, son marchand de couleurs. Entre 1887 et 1896, Paul Gauguin y revient à de nombreuses reprises et rencontre ainsiÉmile Bernard. Ils adoptent de nouvelles techniques de peinture (lesynthétisme et lecloisonnisme), caractérisées par de grands aplats de couleurs pures, cernés d'un trait noir et supprimant la perspective classique. De nombreux peintres les rejoignent à Pont-Aven (Paul Sérusier,Charles Filiger,Maxime Maufra,Henry Moret,Ernest de Chamaillard), formant ainsi l'École de Pont-Aven.
En émerge un premier regain d’intérêt pour le passé artistique de la ville. Le maire de Pont-Aven, Félix Le Louët, inaugure une plaque commémorative fixée sur l’anciennepension Gloanec, rappelant le séjour de nombreux artistes. Parallèlement, les salons de l’hôtel Julia accueillent une exposition consacrée àPaul Gauguin et au groupe de Pont-Aven.
En 1953, année du cinquantenaire de la mort de Paul Gauguin, est organisée une rétrospective dont le point d’orgue est le prêt exceptionnel deLa Belle Angèle, tableau alors conservé àParis aumusée du Louvre[2].Jean-Jacques Manrot-Le Goarnig fut un temps conservateur du musée Paul-Gauguin de Pont-Aven[3].
Créée en 1960, l'Association des Amis de Gauguin[4] est présidée parMaurice Malingue. Son but est d'organiser une fois par an une exposition pour faire connaître l’École de Pont-Aven[5]. En 1961, la Société de peinture de Pont-Aven, présidée par Bertrand Queinec, se substitue à la précédente association. Elle est rebaptisée Association des Amis du musée de Pont-Aven[6].
Le projet de musée prend réellement corps avec le début des travaux de construction et d’aménagement de l’établissement à l'automne 1984. Le musée des Beaux-Arts de Pont-Aven est inauguré le[7],[8].
En 2003, grâce à une souscription auprès des entreprises et particuliers de la région, le musée acquiertDeux têtes de Bretonnes, un pastel dePaul Gauguin. Ce tableau, qui représente deux Bretonnes en coiffe de Pont-Aven et date du cinquième et dernier séjour de Gauguin en Bretagne, en 1894, est dédié à son ami le peintreMaxime Maufra[9],[10].
Des études pour l'extension du musée sont initiées en 2006[11]. En 2010 se tient l'exposition des 25 ans du musée. En 2012, sous la maîtrise d'ouvrage deConcarneau Cornouaille Agglomération et à la suite du choix du cabinet d'architectes L’Atelier de l’Île, le, les travaux du nouveau musée démarrent en 2013. Le musée rouvre après travaux le[12]. La surface d'exposition est alors doublée, passant de 850 à 1 700 m2.
Le rez-de-chaussée, en dehors des infrastructures classiques (accueil, caisses, boutiques…) dispose d'un centre de ressource important sur l'école de Pont-Aven.
Au premier étage, la salle Julia est nommée ainsi en l'honneur de Julia Guillou (1848-1927), qui fit construire cet hôtel entre 1881 et 1900, devenu par la suite ce musée. Il s'agit de la salle à manger de l'ancien hôtel, dont les boiseries ont été conservées et restaurées, auxquelles trois luminaires duXXIe siècle deMatali Crasset ont été ajoutés. Cette salle fait office de salon de réception, de lieu de conférence ou de concert.
Le deuxième étage est consacré aux expositions temporaires.
Le troisième niveau présente les expositions permanentes sur les auberges des artistes, la chronologie, Paul Gauguin, les fondateurs de l'école de Pont-Aven, lejaponisme, lesnabis et Pont-Aven après Gauguin.
Un jardin intérieur en terrasse est visible depuis le hall lumineux vitré qui dessert les niveaux du musée, avec des plantes se référant aux œuvres de l'école de Pont-Aven (ajoncs, bruyères…).
Une annexe est intégrée pour les réserves du musée[13].
En 2018, le musée a accueilli 94 044 visiteurs.
Le, lemusée d'Orsay deParis a signé un partenariat avec le musée de Pont-Aven[14]. Ce parrainage a pour but de bâtir un partenariat scientifique et d'obtenir plus facilement des prêts du musée[15]. Trois autres musées de France sont partenaires du musée d'Orsay.
Né sans collection, le musée a mené dès ses débuts une importante campagne d’acquisitions. Il compte actuellement un fonds de 1 300 œuvres[16] (4 500 d'après le site du musée[17]) dont la moitié est consacrée aux arts graphiques (gravures, aquarelles, pastels…). La période chronologique balayée va de 1870 aux années postérieures à 1900.
À l’occasion de la réouverture, le musée d’Orsay a déposé à Pont-Aven six œuvres majeures, dont une toile de Gauguin,Village breton sous la neige, de 1894[18]
du 6 juin au 5 octobre 2009 :Maurice Denis (1870-1943) et la Bretagne. La leçon de Pont-Aven. Exposition labellisée d'intérêt national par le ministère de la Culture[24]
du 10 octobre 2009 au 3 janvier 2010 :Maurice Chabas (1862-1947)
Le Musée de Pont-Aven dispose d’un centre de ressources qui rassemble plus de 500 manuscrits d’artistes et plus de6 000 ouvrages et documents : monographies, ouvrages généraux sur Pont-Aven, catalogues d’expositions, dossiers thématiques et d’artistes, photothèque, archives[42].
↑Artzari.fr, guide de l'art et des artistes, juillet 2009.
↑Olivier Derveaux,La « suite Volpini » de Gauguin s'étoffe au musée de Pont-Aven, journal'Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 23 novembre 2020.