Cet article se concentre sur la France de 2017 et nécessite uneinternationalisation().
Unmouvement politique est uneassociation à but non lucratif avec une réflexion ou une action dans le domainepolitique. Il peut, comme unmouvement social, s'organiser autour d'idées et de préoccupations d'ungroupe social, ou en mouvement d'opinion, être plus focalisé sur un thème (droits fondamentaux,écologie politique,féminisme, etc.). Il s'agit de formes demilitantisme.
Le terme mouvement est synonyme de changement, de modification[1].
Slate a publié un article qui s'intéresse aux revendications de certaines organisations politiques commeLa République en marche ouLa France insoumise, qui se sont présentées comme des « mouvements ».Slate, lorsqu'il s'agit de trouver une définition au terme « mouvement », commence par signaler que « peu de gens semblent s'accorder sur une définition », puis donne deux définitions de ce que serait un « mouvement social » :
Slate citeAlain Touraine, « principal sociologue des mouvements sociaux » dans lesannées 1960 et1970, pour qui un mouvement social est « la conduite collective organisée d’un acteur de classe luttant contre son adversaire de classe pour la direction sociale de l’historicité dans une collectivité concrète ». SelonSlate, cette définition, restrictive, ne peut s'appliquer à des mouvements sociaux comme leféminisme par exemple[2].
Slate cite aussi le sociologueErik Neveu, qui donne une définition plus large, où un mouvement social désigne une « forme d’action collective concertée en faveur d’une cause »: « il s’agit d’un agir-ensemble intentionnel, marqué par le projet explicite des protagonistes de se mobiliser de concert. Cet agir-ensemble se développe dans une logique de revendication, de défense d’un intérêt matériel ou d’une “cause” »[2].
Les mouvements politiques sont organisés, comme tous les groupements de personnes, selon les lois en vigueur dans chaque pays. Il peut s'agir d'organisations structurées et enregistrées (ainsi en France,association loi de 1901) ou de structures informelles (voirassociation de fait)[2].
Par contraste avec unparti politique, le mouvement politique n'est pas organisé dans l'objectif de l'élection de certains de ses membres, ou autour de membres élus. L'action de ses adhérents vise à convaincre lescitoyens et les acteurs politiques (gouvernement,parlementaires oudéputés européens,élus locaux) à s'engager sur les préoccupations du mouvement, ce qui l'apparente à ungroupe d'influence.
On ne peut négliger, par ailleurs, que dans divers pays plusieurspartis politiques ont choisi de se nommer mouvement, tels :Mouvement démocrate,Mouvement populaire.
En politique,Slate estime (en 2017) qu'il existe désormais une volonté de créer des « mouvements » et non des « partis », citant,La France insoumise notamment en France, leMouvement 5 étoiles en Italie, ou le « mouvement-parti »Podemos enEspagne. Pour expliquer cette volonté,Slate met en avant qu'il existe désormais une défiance par rapport aux partis ainsi qu'une tendance sociétale à rechercher une « horizontalité », représentée par les réseaux (notammentsociaux) et la possibilité d'initiatives autonomes[2]. Cette tendance sociétale est aussi analysée (en 2017) par Florence Haegel, professeure à Sciences Po :« Pour la nouvelle génération, avec la transformation des modes de communication, la forme parti politique, hiérarchisée, disciplinée, n’est plus adaptée »[3]. En France particulièrement, le contexte historique a été défavorable aux partis, associés de plus à l'idée de division ;« la pensée jacobine a fait des partis des ennemis de l'intérêt général »[4]. Mais, si « la mode est aujourd'hui aux mouvements », derrière cette « rupture lexicale » les changements organisationnels qui en résultent sont « à relativiser », d'aprèsSlate :« nous assistons à l’émergence, non pas d’unidéal-type nommé « mouvement », mais bien à l’adaptation des structures partisanes aux changements qui touchent la société [...] ».