Pour les articles homonymes, voirMouche (homonymie) etLa Mouche.
Pour l’article ayant un titre homophone, voirMuş.
Taxons concernés
Plusieurs espèces dans lesordres
Autres taxons utilisant le terme :
Lamouche (/muʃ/) est unnom vernaculaire ambigu enfrançais qui désigne généralement desinsectes de petite taille de l'ordre desdiptères et en particulier dusous-ordre desbrachycères[1]. Il provient du motlatinmusca, qui désigne de nos jours principalement ungenre (Musca) comprenant lamouche domestique (Musca domestica). Il désigne d'une façon plus générique des animaux volants très divers. Les termes demoucherons ou demouchettes, oumouchillons en Suisse, désignent des espèces de mouches de petite taille, et non des bébés mouches. L'asticot est lalarveapode de certaines mouches. La durée de vie d'une mouche dépend de son espèce. Les mouches domestiques, par exemple, ont une durée de vie moyenne de dix-sept jours pour le mâle et vingt-et-un jours pour la femelle[2].
On dit que la mouche bourdonne[3] ou vrombit[4].
La diversité des diptères commence auCrétacé encoévolution avec lesplantes à fleurs, les plus anciensfossiles de mouches connus remontant à240 millions d'années[5].
Les caractéristiques générales des mouches sont celles desinsectes volants, avec des nuances pour chaqueespèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie et notamment le genre (Musca) pour les mouches au sens strict.
Le terme de « mouche » désigne principalement des insectes volants, ayant une paire d'ailes et classés parmi l'ordre des diptères, avec les moustiques, tipules et divers moucherons. Les mouches sont les diptères du sous-ordre desbrachycères et de l'infra-ordre desmuscomorphes ou de l'ancienne dénomination descyclorrhaphes. La mouche ne possède qu'une paire d'ailes ; les deux haltères ou balanciers qu'elle porte en arrière duthorax sont les reliquats d'autres ailes disparues que possédaient ses ancêtres qui étaient plus petites mais reprenaient l'ordre d'équilibre (utile pour la reproduction). Elles ont un corps cylindrique en boule, avec unetête ayant une grande liberté de mouvement.
Une caractéristique des mouches est laveine médiane des ailes (M1+2 ou quatrième longue veine de l'aile) qui montre une courbure prononcée vers le haut ainsi qu'une trompe lui servant à aspirer sa nourriture. Il en existe plusieurs espèces.
Lesespèces ont une taille qui va du demi-millimètre jusqu'à huit cm.[réf. souhaitée]
Lamouche de mai désigne les éphémères (ordre deséphéméroptères). L'ordre deshyménoptères incluent :mouche à galles,mouches à scie (qui désignent lessymphytes du sous-ordreSymphyta), et lamouche à miel (qui désigne les abeilles). Lamouche à feu désigne le lampyre et lamouche d'Espagne la cantharide officinale (ordre descoléoptères). Lamouche pisseuse est une punaise (ordre deshémiptères). Lamouche scorpion désigne la panorpe (ordre desmécoptères). Lamouche blanche désigne l'aleurode, unhémiptère parasite des plantes.
Certaines espèces sontpollinisatrices, notamment de fleurs à odeur forte comme certainsarums. Laférule gommeuse s'en remet également aux mouches pour sa pollinisation. C'est une plante vivace dont les fleurs jaunes en ombelles dégagent une odeur déplaisante pour l'homme mais très attirante pour les mouches. Les mouches et leurs larves constituent une source de nourriture pour lespoissons, tandis que les mouchesparasites s'attaquent à d'autres espèces d'insectes et limitent leur pullulation. Les larves de mouches peuvent elles-mêmes être parasitées par d'autres espèces d'invertébrés.
Les mouches servent de moyen de transport auxpseudo-scorpions. C'est comme cela que l'on peut en voir à l'intérieur des habitations. Ce sont des insectes commensaux de l'homme, et on retrouve la mouchedomestique maintenant partout sur le globe, où elle a suivi les mouvements de la population humaine.
Les mouches sont des animaux souvent mal aimés par l'être humain car elles peuvent apporter des souillures dans les habitations humaines (excréments sur les murs, bactéries apportées sur les aliments…), elles sont une cause de dérangement ou sont encore associées à l'idée de dégradation descadavres et demort. Ce sont parfois desravageurs des cultures et des potagers. Les mouches sont particulièrement attirées par la saleté (ordures, excréments, urines, égouts, cadavres, sueur, bétail...) et la nourriture qu'elles souillent donc par contact direct.
La mouche est le plus souvent regardée par l'homme comme uninsecte malpropre etvecteur de maladies comme letyphus ou lecholéra. Les mouches se trouvent par exemple par milliers dans leslatrines. Quelques mouches sonthématophages et peuvent transmettre des maladies comme laleishmaniose ou lamaladie du sommeil. D'autres espèces, de par leur coexistence avec l'Homme, peuvent lui transmettre des maladies comme lecholéra ou letyphus, durant des périodes où la situation sanitaire d'une région est de mauvaise qualité (zones de guerre, régions atteintes par les tremblements de terre, les raz de marée, quartiers concentrant la pauvreté). D'autres mouches, une fois ingurgitées, peuvent provoquer desmyases.Certaines sont vectrices de maladies parasitaires, telle lamaladie du sommeil qui est véhiculée par lamouche tsé-tsé. Certaines espèces font aussi, à l'état larvaire surtout, des dégâts aux récoltes ou parasitent le bétail. Aussi, la lutte contre les mouches mobilise-t-elle des sommes très élevées, et le recours à des procédés très divers afin de limiter leurs populations, dans lespays industrialisés comme dans leTiers-Monde.
Le principal facteur qui rend les mouches mal perçues par l'Homme est le dérangement et la perturbation de ces insectes. Les mouches ont tendance à se poser n'importe où sur le corps humain en dépit du sentiment d'insécurité senti une fois traquées, avec une insistance incompréhensible. Leur bourdonnement est très nuisible, surtout en période de sommeil ou de concentration. C'est la cause la plus importante qui rend les mouches détestées et traquées par les êtres humains. Par conséquent, le marché d'outils de lutte fleurit (tapette mécanique ou électrique, piège électrique, insecticide…).
Dans la nature, et parfois dans lesdécharges et dans leségouts, les mouches participent largement à l'élimination des déchets organiques produits par les différents êtres vivants (Homme inclus). Appliqués sur une plaie, certains asticots élevés en milieu stérilisé permettent unecicatrisation rapide en mangeant les chairs mortes et le pus dans les cicatrices après une intervention chirurgicale ou une blessure et en sécrétant une substance coagulante et antiseptique (asticothérapie). Des mouches prédatrices sont utilisées dans le cadre de lalutte biologique, afin de combattre divers animaux ravageurs (coléoptères, chenilles de certains papillons, pucerons, voire d'autres mouches)[réf. nécessaire]. La X60 est une mouche Muscidae dont les larves sont prédatrices des asticots d'une grande diversité de Diptères communément désignés mouches et moucherons. Ces insectes sont fortement nuisibles dans les élevages.
En 1664, dans son œuvreMicrographie,Robert Hooke décrit avec unmicroscope unœil de mouche. En1668,Francesco Redi, en étudiant particulièrement les insectes et les parasites, fit paraîtreEsperienze Intorno alla Generazione degl'Insetti, où il fait la démonstration qu'il n'existe pas degénération spontanée chez les mouches. Celles-ci naissent d'œufs pondus par d'autres mouches et n'apparaissent pas spontanément. En 1910, le pionnier de la génétique,T. H. Morgan choisit la mouche du vinaigre ou drosophile (Drosophila melanogaster) pour effectuer ses recherches. C'est grâce à cette mouche qu'il parvient à mettre en évidence la première mutation génétique observée sur un animal. Ses successeurs telsAlfred Sturtevant travaillèrent sur le même insecte. En médecine légale, la connaissance de différentes espèces de mouches (et d'autres insectes parasites) permet de déterminer l'ancienneté d'un décès, ainsi que les lieux dans lequel le corps a éventuellement été entreposé. Un certain nombre d'espèces de mouches pondent leurs œufs sur de la viande en décomposition. Ce comportement intervient, selon les espèces, à des stades différents de décomposition et est utilisé enmédecine légale pour déterminer notamment la date de décès d'un corps : en déterminant les différentes espèces de mouches qui ont pondu et en établissant l'âge de leurs larves respectives, il est possible d'estimer ladate de la mort avec une précision de quelques dizaines d'heures environ. Compte tenu que certaines espèces fréquentent préférentiellement certains biotopes, il est possible d'en déduire les lieux dans lequel le corps a éventuellement été entreposé. L'Homme a également su tirer d'autres partis des mouches : les larves sont mangées chez certains peuples[réf. nécessaire].
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Parmi les techniques de lutte contre les mouches :
La mouche, qui accompagne l'humanité, a souvent été considérée, dans la culture, comme un animal nuisible, envahissant, collant et inutile (voirLe coche et la mouche de Jean de La Fontaine). Selon lepolygrapheromainSuétone, l'empereur romainDomitien (untyran qui régna de 81 à 96) s'amusait dans ses moments de loisir à percer des mouches avec un poinçon d'or. C'est ce qui donna lieu à un bon mot du sénateur Vibius Crispus. Comme on lui demandait s'il y avait quelqu'un avec l'empereur, Vibius Crispus répondit : « Non, il n'y a pas même une mouche » (Ne musca quidem). Domitien l'apprit et fit périr le plaisant[6].
En 1986, le filmLa Mouche réalisé parDavid Cronenberg et avecJeff Goldblum connaît un succès mondial et devient un des grands classiques du cinéma descience fiction.Ajoutons également en référence, le personnage de Monsieur Mouche dans l'œuvre animée de Walt Disney Peter Pan. Monsieur Mouche prend le rôle de bras droit du capitaine Crochet.
Le symbole de la mouche dans l'iconographie militaire est très ancien. Les plus anciennes attestations se rencontrent dans la civilisation mésopotamienne, vers la fin duIIe millénaire avant notre ère, où l’association de l'insecte à la mort revêt une importance toute particulière dans la littérature[9] et l’iconographie[10]. Son image sur les sceaux babyloniens a été parfois interprétée comme le symbole deNergal, le dieu des maladies et de la mort[11]. On rencontre l'image de la mouche sur certaines scènes où, parfois associées à des vautours, elles survolent le champ de bataille, ainsi que sur des dagues et des pendentifs donnés aux soldats en hommage à leur bravoure[12].
Des pendentifs en forme de mouche furent également découverts enNubie, dans des tombes de militaires àKerma etBouhen, deux cités nubiennes d’importance[13]. Les sépultures furent datées d’entre 1700 et 1500 avant notre ère. Ces pendentifs sont de grande taille et en matériaux précieux (or, ivoire, bronze et électrum). Ils furent retrouvés au cou de tous les défunts, par ailleurs inhumés avec une épée ou une dague dans la plupart des tombes mises au jour. Ces découvertes ne sont pas sans rappeler qu’à cette période – qui correspond à l’apogée de la civilisation nubienne – la population était foncièrement guerrière, un fait qui se traduit par la présence de nombreuses armes en contexte funéraire.
Enfin, des pendentifs en forme de mouche, très souvent associées à des lions, furent découverts enÉgypte antique. Les premières attestations remontent à laXVIIe dynastie mais c'est principalement durant laXVIIIe dynastie que les hauts gradés de l'armée reçurent cette récompense émanant dupharaon en personne. L'image de la mouche est à comprendre en tant que symbole négatif de l’ennemi mort, vaincu, misérable, tandis que l'image du lion est le symbole positif du soldat courageux, voire du pharaon, puissant et en action[14]. Ces deux emblèmes diamétralement opposés se rejoignent, dans une vision dualiste, si caractéristique de la pensée égyptienne, pour célébrer la bravoure du guerrier égyptien.
Les habitants des rives du lac Victoria utilisent deschaoborus edulis pour confectionner legâteau de mouches.
Les mouches sont en peinture un moyen de rendre encore plus réalistes lesnatures mortes ou letrompe-l'œil au cours duXVe siècle. Un exemple est le tableauPortrait d'un Chartreux, peint en 1446 parPetrus Christus, montrant une fausse mouche au bas du cadre. La mouche peinte réclame une distance particulière :« La mouche rapproche le corps énoncé et le corps énonçant, obligeant ce dernier à une observation attentive des formes et des textures[15]. »
Salvador Dalí était un grand passionné des mouches qu'il considérait comme l'insecteparanoïaque-critique par excellence.
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