Mitt Romney se spécialise dans leconseil en stratégie et intègreBain & Company en 1977. Il en devient plus tard le directeur général et parvient à la sortir de la crise financière qu'elle connaît. En 1984, il cofonde et dirigeBain Capital, qui devient une des plus grandes sociétés d'investissement aux États-Unis ; son bénéfice net, estimé entre 190 et 250 millions de dollars, permet à Mitt Romney de financer ses campagnes politiques. En tant que membre de l'église mormone, Romney est, pendant sa carrière d'homme d'affaires, évêque de sa congrégation, avant de devenir président de son diocèse deBoston. Il abandonne ensuite Bain Capital et son rôle dans l'Église afin de se consacrer à la politique.
Candidat sans succès duParti républicain à l'élection sénatoriale de 1994 dans le Massachusetts face àEdward Moore Kennedy, il retourne à Bain Capital. Désigné président du« Comité de Salt Lake City chargé de l'organisation desJeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2002 », Romney parvient à redresser les finances du comité, ce qui relance sa carrière politique. Il devientgouverneur du Massachusetts à l'issue de l'élection de 2002. Il est à l'origine d'une réforme permettant à tous les habitants de bénéficier d'une assurance maladie avec le choix de souscrire auprès de l'État ou auprès d'une compagnie privée d'assurance. Il redresse également les finances de son État, allégeant le déficit de deux milliards de dollars grâce à une combinaison de réduction des dépenses, d'augmentation des impôts de certaines tranches de la population (notamment en ôtant certains boucliers fiscaux) et de baisse des impôts sur lesPME.
Malgré des spéculations, il ne candidate pas à l'investiture républicaine pour l’élection présidentielle américaine de 2016. Cependant, il s’avère être l’un des opposants républicains les plus résolus àDonald Trump et ce avant même que ce dernier ne décroche l’investiture du Parti républicain à l’issue desprimaires présidentielles. Le, il annonce sa candidature à l'élection sénatoriale qui aura lieu dans l'Utah au mois de novembre de la même année. Il remporte facilement l'élection face à la démocrate Jenny Wilson, récoltant plus de 62 % des voix. Il ne se représente pas en 2024 et prend sa retraite en 2025.
Willard Mitt Romney naît le àDetroit, dans leMichigan. Il est le fils deGeorge W. Romney (né en 1907 et mort en 1995) qui est, notamment, président deAmerican Motors Corporation de1954 à1962,gouverneur du Michigan de1963 à1969 et candidat aux élections primaires républicaines pour l'élection présidentielle de 1968. Sa mère, Lenore LaFount-Romney (née en 1908 et morte en 1998), est une ancienne apprentie actrice de la fin des années 1920, candidate au poste de sénateur du Michigan en 1970. Les arrière-grands-parents de Mitt Romney sont des mormons polygames qui avaient fui lesÉtats-Unis pour leMexique à la fin duXIXe siècle avec leurs enfants à cause de l’interdiction de la polygamie par legouvernement fédéral, à un moment où l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours n’avait pas encore renoncé à cette pratique. C'est ainsi que George Romney naît auMexique, dans unecoloniemormone.
Dernier d'une famille de quatre enfants, Mitt Romney est élevé dans le strict respect de la foi mormone. Il a 22 ans quand il épouse sa petite amie de l'école secondaire,Ann Davies, convertie à sa foi et avec qui il aura cinq fils.
Entre 1965 et 1966, Mitt Romney est étudiant àStanford.Enjuillet 1966, il part pour deux ans enFrance commemissionnaire mormon[1],[2]. En1968, il est victime d'un grave accident de voiture enGironde, àBernos-Beaulac[3],[4],[5]. Le président de mission retourne aux États-Unis à la suite du décès de son épouse dans ce même accident. Mitt Romney se voit alors confier la direction des quelque 200 missionnaires que compte la « mission française » dont le siège est à Paris ; à cette époque-là deux autres missions mormones – la « mission franco-belge » et la « mission franco-suisse » – couvrent une partie de la France. Il dépassera les objectifs fixés deprosélytisme[3]. De ce séjour, il garde l'image d'un pays plus archaïque que révolutionnaire. Il déclare ainsi auWall Street Journal en qu'une victoire deHillary Clinton à l'élection présidentielle de 2008« ferait de l'Amérique la France duXXIe siècle : une ancienne grande puissance devenue un second couteau[3] ». Il est de retour aux États-Unis en, et s'inscrit à l'université Brigham Young pour laquelle, en tant que président du cercle social de cette université, il réussit à recueillir un million de dollars de dons[6]. Ayant obtenu son diplôme de fin d'études en 1971 avec la plus haute distinction honorifique, il est donc accepté à l'université Harvard.
En1975, il obtient unMBA et un diplôme dedroit àHarvard[7]. Il en sort avec la plus haute distinction, leBaker Scholar designation, attribuée aux 5 % d'étudiants les plus brillants. Il rejoint d'abord une société de conseil,Boston Consulting Group. Recruté par Bill Bain, un ancien de cette société de conseil, il entre alors chezBain and Company, un cabinet de stratégie qui a entre autres clients la firmeMonsanto, où il devient l'un des conseillers les plus recherchés, de 1977 à 1985[8], puis se laisse convaincre par six collègues et amis de participer à la fondation deBain Capital, une société d'investissement. Une photographie faite alors par un journaliste deThe Boston Globe qui ne la publiera qu'en 2007, montre les sept fondateurs de Bain Capital avec des billets dans les poches, entre les dents…, indiquant ainsi leur statut de« golden boys »[9],[10]. Il prend alors comme assistant principal T. Coleman Andrews III, petit-fils deT. Coleman Andrews(en), un candidat indépendant à la présidentielle de 1956[9]. À l'époque, Romney négocie avec Bain & Co. la possibilité de revenir au cabinet en cas d'échec de Bain Capital[9]. Ce sera en fait un immense succès, tous les fondateurs et premiers membres devenant de richissimes hommes d'affaires. Au cours des années, la réussite professionnelle de Romney lui permet d'amasser une fortune personnelle estimée à 200 millions de dollars[3]. Trois des cofondateurs de Bain Capital travailleront pour Romney l'homme politique :Eric Kriss(en), qui fut son secrétaire des finances, etFraser Bullock(en), également mormon, qui fut son bras droit pour l'organisation desJeux olympiques d'hiver de 2002, et surtoutBob White(en), qui détient une partie des parts desCeltics de Boston et assiste de près Romney dans la campagne présidentielle de 2012[9].
Son activité au sein de Bain Capital lui permet de recevoir, au prix de « restructurations » et de licenciements, plus de 200 millions de dollars[11].
En 1995, au décès de son pèreGeorge W. Romney, il lègue l'intégralité de son héritage à l'Institut de management de l'université Brigham Young. En1999, il est chargé de sauver de la faillite lesJeux olympiques d'hiver qui auront lieu en 2002 àSalt Lake City[12], où se trouve le siège dumormonisme. Les Jeux, entachés par des scandales et des pots-de-vin, affichaient une perte prévisionnelle de 379 millions de dollars. Il parvient à clore son budget avec un excédent de 100 millions de dollars et à rétablir la réputation des J.O., jusqu'alors minés par la corruption[13]. Il offre alors l'intégralité de son salaire, soit 1,4 million de dollars, à une œuvre caritative.
En1994, il se lance pour la première fois dans la vie politique. Il se présente sous les couleurs républicaines aux élections duSénat contreEdward Moore Kennedy. Romney est battu, mais obtient 41 % des suffrages, le meilleur score jamais obtenu par un candidat contre Kennedy.[réf. nécessaire]
Portrait officiel de Mitt Romney comme gouverneur duMassachusetts (2005).
En2002, il se présente au poste degouverneur du Massachusetts et évince le gouverneur républicain sortant lors des primaires. Durant la campagne électorale, Romney propose d'instaurer unmoratoire sur l'avortement : se prononçant personnellement contre l'IVG, il déclare également qu'il n'est pas question pour lui de remettre en cause ce droit. Le, Romney est élu gouverneur du Massachusetts, battant, avec 49,8 % des voix, ladémocrate Shannon O'Brien, qui recueille 44,9 % des suffrages. Il prend ses fonctions le. Son lieutenant-gouverneur estKerry Healey.
Pendant son mandat, il parvient notamment à rétablir l'équilibre du budget et réforme l'assurance maladie. Mitt Romney introduit ainsi le premier système universel de soins de santé aux États-Unis. Son système offre une « couverture quasi-universelle aux résidents de l'État sans coûter plus cher au contribuable[3] ». Les commentateurs politiques estiment que ce qui fut son atout le plus précieux devient une faiblesse lorsqu'il se présente aux primaires républicaines de 2012, alors que les Républicains critiquent vivement uneréforme lancée par Obama et comparée à celle de Romney dans le Massachusetts[14].
En novembre2003, il doit engager un combat juridique et parlementaire pour bloquer les décisions de la Cour suprême de l'État favorables aumariage homosexuel. S'il ne parvient pas à les suspendre alors qu'un amendement constitutionnel est en cours d'élaboration pour y mettre fin, il réussit à ne réserver les mariages homosexuels qu'aux résidents du Massachusetts.
En2004, il fait activement campagne pour le présidentGeorge W. Bush dans leNew Hampshire et leMichigan, sans succès puisque ces deux États sont gagnés, de justesse[15], par le candidat démocrate à la présidence,John Kerry, par ailleurs sénateur du Massachusetts. Lors du renouvellement de l'assemblée législative locale, les démocrates gagnent trois sièges.
Le même mois, soutenu par les sondages d'opinion, Romney déclare qu'il va proposer à laChambre des représentants du Massachusetts le rétablissement de lapeine de mort[16]. Le projet de loi, qui prévoit le rétablissement de la peine de mort en cas deterrorisme, de meurtres de masse et de meurtres de policiers, est déposé le. Il est rejeté à la Chambre par 99 voix contre 53.
En, Romney déclare avoir changé d'avis sur l'IVG, qu'il soutient désormais à titre personnel.
Il met sonveto à un projet de loi concernant les recherches sur lescellules souches, en raison du fait qu'il n'interdisait pas leclonage d'embryons humains. Avec la majorité qualifiée, l'assemblée outrepasse alors le veto du gouverneur. Il met également son veto, en, à un projet de loi sur la « contraception d'urgence ».
Le, il annonce qu'il ne se représentera pas pour un second mandat. Il quitte ainsi ses fonctions le.
S'il remporte ensuite leWyoming lors d'une élection interne au Parti républicain (67 %), il arrive de nouveau deuxième lors de laprimaire du New Hampshire avec 32 % des voix, derrièreJohn McCain (37 %), alors que cette primaire était censée lui être favorable. Il remporte sa première primaire le dans leMichigan, avec 39 % des voix contre 30 % à McCain. Dans cet État touché de plein fouet par l'effondrement de l'industrie automobile et où son père avait été gouverneur de1963 à1969, il s'est présenté à la fois comme le candidat du changement, en rupture avec l'administration du président Bush, mais aussi comme l'enfant du pays promettant une relance de l'automobile américaine notamment par l'octroi de 20 milliards de dollars de fonds fédéraux, bien qu'il soit théoriquement un adversaire de l'intervention de l'État dans l'économie[17]. À ce stade de la campagne, il est alors en tête des candidats républicains pour le nombre de délégués, ayant été le plus constant dans ses résultats (deuxième ou premier), position qu'il renforce après sa victoire lors du caucus (non disputé par ses concurrents) duNevada le. Au soir du29 janvier, avec 31 % des voix, Romney est finalement distancé par John McCain (36 %) lors de la primaire cruciale deFloride, alors queRudy Giuliani (15 %) est quasiment mis hors-jeu. Si la course présidentielle, côté républicain, se transforme alors principalement en duel avec le sénateur pour l'Arizona, Romney perd à ce moment sa première place en nombre de délégués, au profit de McCain.
À la suite duSuper Tuesday, le5 février, Romney aligne 286 délégués contre 714 pour John McCain et 181 pour Mike Huckabee. Romney ne remporte à l'occasion de ce scrutin crucial que quelques États lui étant nettement favorables, à savoir l'Alaska, leColorado, son État duMassachusetts, leMinnesota,Dakota du Nord et l'Utah. Il échoue à s'imposer dans les États les plus importants, où McCain réalise des résultats surprenants, comme laCalifornie, l'Illinois, leMissouri et l'État deNew York. Après avoir dépensé 35 millions de dollars de sa fortune personnelle pour sa campagne, il annonce, le7 février, le retrait de sa candidature[18], puis, une semaine plus tard, son ralliement à John McCain, lui apportant théoriquement les 268 délégués qui lui étaient attribués au vu de ses résultats lors des primaires[19].
Après la défaite de John McCain face à Barack Obama lors de l'élection présidentielle de 2008, Romney apparaît immédiatement comme un chef potentiel pour reprendre le flambeau républicain. Il est cité parmi d'autres personnalités pour représenter son parti contre Obama lors de l'élection présidentielle suivante. Un sondage réalisé par Fox News en parmi les électeurs républicains le place en tête des intentions de vote avec 22 % de soutien, contre 21 % pour Mike Huckabee et 17 % pour la candidate à la Vice Présidence choisie par John McCain lors de la campagne de 2008,Sarah Palin[20].
Pendant la campagne, il est notamment critiqué pour son supposé soutien à la politique économique deBarack Obama et pour sa religion. Donné favori, il doit successivement faire face à la montée dans les sondages deMichele Bachmann,Rick Perry,Herman Cain etNewt Gingrich, qui parviennent à le distancer avant de voir tour à tour leurs intentions de vote s'effriter. Malgré cette opposition constante d'une grande partie de l'électorat républicain, il reste tout au long de la campagne en 2011 le grand favori. Il garde ainsi le soutien constant d'au moins 20 % des électeurs républicains tout au long de l'année 2011, ce qui fait de lui le candidat le plus solide[22].
Lors du vote dans lecaucus de l'Iowa, le, Mitt Romney arrive deuxième avec 24,53 % des voix, devancé de trente-quatre voix parRick Santorum (24,56 %), qui réalise une percée surprenante. Mitt Romney s'impose ensuite le10 janvier suivant dans la primaire duNew Hampshire : avec 39 % des suffrages, il devance largementRon Paul (23 %) etJon Huntsman, Jr. (17 %). Il obtient le score plus élevé en pourcentage de voix exprimées dans l'histoire des primaires républicaines du New Hampshire, avant queDonald Trump ne réalise un meilleur exploit quatre ans plus tard. Le21 janvier, il perd la primaire enCaroline du Sud avec 28 % des voix, face à Newt Gingrich, nouvelle figure d'opposition principale à Romney, qui l'emporte avec plus de 40 % des voix. Néanmoins, Romney remporte la primaire enFloride dix jours plus tard en rassemblant 46 % des voix contre 32 % pour Newt Gingrich. Mitt Romney conforte son avance en remportant, le4 février suivant, lecaucus duNevada avec 50 % des suffrages, encore une fois loin devant Gingrich. Le7 février, il perd dans les États duColorado et duMinnesota, qui sont tous les deux gagnés parRick Santorum. Cette double victoire de Santorum relance les spéculations sur la possible défaite de Romney aux primaires. Bien que toujours largement favori dans le calcul du nombre de délégués, la crainte commence à s'installer chez Romney. Il remporte néanmoins sans difficulté l'État duMaine trois jours plus tard, mais il est un temps devancé par Santorum dans les enquêtes d'opinion à l'échelle nationale. Romney retrouve progressivement son statut de favori et, le28 février, il remporte les primaires des États duMichigan et de l'Arizona ainsi que celle de l'État deWashington le3 mars, alors que Santorum espérait créer à nouveau la surprise. Lors du« Super Tuesday », le, Mitt Romney conforte son avance en remportant six États sur dix (l'Ohio, leMassachusetts, laVirginie, leVermont, l'Idaho et l'Alaska).
Du au, ses trois derniers concurrents, Rick Santorum, Newt Gingrich puis Ron Paul, distancés et à court de financement, déclarent successivement forfait (Ron Paul n'a pas vraiment abandonné mais a annoncé le ne plus consacrer ses moyens financiers qu'à remporter des délégués aux conventions locales). En, alors qu'il n'est pas encore officiellement le candidat du Parti républicain à l'élection présidentielle, il est attaqué par les spots de campagne du candidat démocrate et président sortant,Barack Obama, qui mettent en avant son passé à la tête de la société d'investissementBain Capital, notamment entre 1999 et 2002, où Mitt Romney dit ne pas avoir dirigé la société[23]. Durant ces trois ans, les achats de différentes entreprises par Bain Capital ont entraîné la fuite des emplois vers le Mexique et la Chine[24]. Il avait également été mis en cause par son rival républicain Gingrich, qui lui avait demandé de « rendre tout l’argent qu’il a gagné grâce aux faillites d’entreprises et aux licenciements d’employés » et décrivait les dirigeants de Bain Capital comme des « personnes riches qui ont trouvé des moyens légaux et astucieux de piller des entreprises »[11]. L'équipe de campagne de Barack Obama a également mis en avant ses différents comptes bancaires en Suisse[25] et dans desparadis fiscaux tels que les Bermudes ou les Iles Caïmans[26].
Mitt Romney en campagne avec son colistier,Paul Ryan, enVirginie, en 2012.
Lors de la convention républicaine d' àTampa enFloride, il est officiellement désigné candidat du Parti républicain à la présidence, avec le représentant duWisconsin,Paul Ryan, comme colistier pour la vice-présidence. La campagne s'avère cependant difficile pour les candidats républicains. D'abord distancé dans les sondages, Romney rattrape son retard sur le président sortant après le premier débat télévisé, au point d'avoir une avance dans certains sondages à l'échelle nationale[27]. Malgré cette percée, il reste néanmoins derrière son concurrent démocrate dans lesSwing States, les États clés indécis qui peuvent basculer facilement d'un camp à l'autre lors de l'élection. Ainsi, dans l'État le plus convoité, l'Ohio[28], Obama a gardé une avance confortable dans les intentions de vote tout au long de la campagne. Romney a cependant considérablement mis le président sortant en difficulté dans d'autres États clés, comme laFloride[29], laVirginie[30] et laCaroline du Nord[31], notamment à la suite du premier débat télévisé. Les deux autres débats ont cependant montré un candidat républicain plus hésitant que lors du premier duel. Cette performance décevante de Romney a freiné sa progression dans les enquêtes d'opinion, aussi bien dans les sondages nationaux que dans les États pris individuellement.
Comme Barack Obama, Romney suspend sa campagne lors du passage de l'ouragan Sandy, à la fin du mois d'octobre.
Le, il recueille 47,2 % des suffrages et 206 grands électeurs contre 51,1 % et 332 grands électeurs pour son rival démocrate, ce dernier étant reconduit à la Maison-Blanche[32],[33].
La défaite de Romney face à Barack Obama en 2012 a ravivé beaucoup d'ambitions parmi les républicains. Cependant, tandis que les sondages d'opinion montrent qu'Hillary Clinton est largement favorite pour obtenir l'investiture du parti démocrate en vue de l'élection présidentielle de 2016, aucune figure républicaine ne parvient véritablement à s'imposer. C'est dans ces conditions que Mitt Romney est à nouveau mentionné comme possible recours pour représenter le camp conservateur lors de cette élection.
Longtemps hésitant, Romney décide de ne pas se représenter afin de laisser leur chance à d'autres prétendants. Il déclare en : « Je crois que l'un de nos nouveaux dirigeants républicains de la prochaine génération, qui n'est peut-être pas aussi connu que je le suis aujourd'hui, qui n'a pas encore porté son message à travers le pays, qui vient de démarrer, pourrait bien émerger comme étant mieux à même de vaincre le candidat démocrate »[34].
Au cours de la campagne, Romney reste silencieux jusqu'en. Il critique alors violemmentDonald Trump, le favori, le traitant d'« escroc », rappelant ses échecs dans les affaires et le décrivant comme fondamentalement malhonnête et misogyne. Romney appelle les électeurs républicains à voter pour tous les autres candidats afin de faire barrage au milliardaire new-yorkais. Malgré ces attaques et critiques, Donald Trump gagne l'investiture républicaine et l'emporte face àHillary Clinton lors de l'élection générale. Malgré les divergences qui l'opposent au nouveau président, Romney est alors envisagé un temps pour devenir le prochainSecrétaire d'État au sein de l'administration Trump[35],[36].
Romney avec son épouse, Ann, en campagne enUtah, en 2018.
Resté en retrait de la vie publique depuis lors, des rumeurs font part de sa possible candidature à l'élection sénatoriale de 2018 dans l'Utah[37],[38]. Le retrait d'Orrin Hatch, sénateur pour l'Utah depuis plus de 40 ans, ouvre la porte à son possible remplacement à ce poste par Romney[39]. Il annonce officiellement sa candidature au poste desénateur de l'Utah le, via une vidéo postée sur ses comptesTwitter etFacebook. Prenant exemple sur la politique de l'Utah, il y dénonce les dérives de celle de Washington, le rejet des immigrants et les dépenses excessives[40].Donald Trump lui apporte officiellement son soutien quelques jours après[41].
En avril, Romney perd la convention du Parti républicain de l'Utah contre lereprésentant Matt Kennedy (49 % contre 51 %). Il remporte cependant la primaire du mois de juin en rassemblant près de trois quarts des suffrages et devient le candidat républicain pour l'élection de novembre[42]. Il remporte l'élection générale avec plus de 62 % des voix face à la démocrate Jenny Wilson[43]. Il prête serment et devientsénateur pour l'Utah le.
Discours de Mitt Romney avant son vote en faveur de la destitution de Donald Trump pour abus de pouvoir.
Il est un des républicains les plus critiques vis-à-vis de Donald Trump durant la présidence de celui-ci. En, il est le seul sénateur républicain à voter en faveur du premier chef d’accusation (abus de pouvoir) visant à ladestitution du président ; il vote en revanche contre le second (entrave au Congrès)[44].
À la suite de l'assaut du Capitole, Mitt Romney est un des sept sénateurs républicains qui votent avec les 50 sénateurs démocrates pour la condamnation de Donald Trump lors dusecond procès en destitution de ce dernier devant le Sénat, qui se termine par l'acquittement de l'ex-président, prononcé le par le Sénat, la majorité des deux tiers n'ayant pas été atteinte[45]. Sept sénateurs républicains votent pour la condamnation :Susan Collins (Maine),Lisa Murkowski (Alaska), Mitt Romney (Utah),Ben Sasse (Nebraska),Pat Toomey (Pennsylvanie),Richard Burr (Caroline du Nord) etBill Cassidy (Louisiane)[45]. Après l'acquittement, laprésidente de la Chambre des représentants des États-UnisNancy Pelosi déclare :« Je salue les sénateurs républicains qui ont voté selon leur conscience et pour notre pays. Le refus des autres sénateurs républicains de tenir Trump pour responsable d'avoir déclenché une violente insurrection pour s'accrocher au pouvoir sera considéré comme l'un des jours les plus sombres et des actes les plus déshonorants de l'histoire de notre nation »[46].
Le, le sénateur Mitt Romney annonce son intention de ne pas se représenter aux prochainesélections sénatoriales de 2024, et de prendre ainsi sa retraite définitive à partir de janvier 2025[47].John Curtis remporte la primaire républicaine contre Trent Staggs, le maire deRiverton soutenu parDonald Trump, et d'autres candidats avec 48,7 % des voix[48]. Il remporte largement l'élection générale en novembre, succédant ainsi à Romney le[49].
En matière de politique étrangère, Mitt Romney très favorable àIsraël[11]. Il promet, lors de sa candidature aux primaires républicaines de 2012, de « renforcer les engagements militaires américains à l’étranger », d'attaquer laChine devant l’Organisation mondiale du commerce pour « manipulation de sa monnaie », de s'appuyer sur laTurquie et l'Arabie saoudite contre laSyrie, ou encore de supprimer l'aide aux pays étrangers[11]. Il défend l'utilisation de latorture par l'eau[50].
Sur les questions économiques, il est considéré comme un fervent partisan dulibéralisme. Il revendique, pour lesmultinationales américaines, la liberté d’agir comme elles l’entendent, partout dans le monde[51].
Sur les résultats des élections présidentielles de 2020, Mitt Romney a manifesté un désaccord frontal avec Donald Trump et avec les électeurs croyant que les élections avaient été truquées. Il déclare ainsi :« Après tout ce temps, il n'y a aucune preuve de fraude généralisée. En fait, la plupart des preuves que j'ai vues jusqu'à présent concernaient des républicains qui essayaient de corrompre l'élection »[52].
↑John Kerry l'emporte avec 50,2 % des voix dans leNew Hampshire, soit un écart de seulement 9 000 voix avecGeorge W. Bush. Dans leMichigan, John Kerry l'emporte avec 51,23 % des voix contre 47,81 % au président républicain sortant.