La minijupe (oumini-jupe, oujupette) est unejupe très courte, droite ou plissée, dont la longueur se situe entre sous lesfesses et la mi-cuisse. On distingue également la microjupe, qui est encore plus courte et dont l'ourlet se situe juste en dessous des fesses.
Le port de la minijupe, développé par la styliste anglaiseMary Quant au début desannées 1960, a été très vite popularisé dans lemonde occidental. Devenue un des symboles de larévolution sexuelle, la minijupe fut l'une des manifestations de l'évolution des mœurs vestimentaires féminines.
Le succès considérable de la minijupe conduisit au développement descollants, et à la quasi-disparition du port desbas. Au fil du temps, la minijupe s'est modernisée et diversifiée au gré des collections proposées par les créateurs demode.
De la tunique grecque à la jupette guerrière du soldat romain, cette jupe très courte est exclusivement portée par les esclaves ouguerriers masculins pendant l'Antiquité. Elle sera au fur et à mesure abandonnée au profit destuniques plus longues, despantalons ou desculottes. AuMoyen Âge, vont apparaître les premiers pantalons utilisés exclusivement par les hommes qui les portaient sous leurs lourdesarmures rigides. De cette époque arrivera, encore que bien plus tard en fait, la démarcation pantalons pour les hommes et jupes pour les femmes, mais le port de la jupe au masculin perdurera au moins jusqu’auXVIIIe siècle et l’avènement de l’époque industrielle.
Lors de son spectacle au théâtre desFolies Bergère à Paris en 1926,Joséphine Baker porte une sorte de minijupe composée uniquement debananes. Il s'agit ici d'un costume de scène uniquement et non d'un véritable vêtement. D'ailleurs la minijupe reste un classique du monde du spectacle lors de l'entre-deux-guerres[3].
LesAnnées folles voient la disparition ducorset, à la grande joie des sportives. La jupe courte peut faire son retour, au féminin, à travers lesport : la FrançaiseSuzanne Lenglen abandonne le costume usuel detennis qu'elle porte encore à l'occasion desJeux olympiques d'été de 1920 pour une robe signéeJean Patou à partir de 1921[4]. Cette robe présente deux caractéristiques qui font débat : les bras sont totalement dénudés et la jupe plissée s'arrête au-dessus du genou. C'est ensuite lepatinage artistique, auxJeux olympiques d'hiver de 1928 àSaint-Moritz où la norvégienneSonja Henie, la jeune diva dupatinage artistique, se présente pour la première fois en jupe courte, et fait sensation grâce à ses mouvements audacieux et libérés du port de la jupe longue.
La première minijupe est commercialisée en 1962 dans une boutique appeléeBazaar surKing's Road dans le quartier deChelsea àLondres.Mary Quant était alors une jeunestyliste demode,autodidacte, dont le design de stylePop répondait bien à l’éclectisme desbaby boomers du Royaume-Uni en matière de look (culture desMods)[5]. Mary Quant avoue que la première juperase-pets qu'elle a confectionnée (plus connue sous le nom de « mini » venant de lavoiture éponyme[6]) lui était destinée[7]. Elle précise également avoir« imaginé la mini-jupe pour les femmes qui doivent courir derrière un bus »[8]. Puis elle a commencé à habiller ses amies qui trouvaient amusant et provocant de montrer leursjambes[8]. Elle prétend que son idée s'inspire des courtes robes de plage qu'elle a vues àSaint-Tropez[6] : la rumeur veut que la jeune styliste se soit procurée sa première minijupe à la boutique des Arts deSaint-Tropez avant d'en lancer la vogue enGrande-Bretagne.
En 1965, Mary Quant met la minijupe dans sa collection, le succès est immédiat auprès desjeunes, d'abord comme symbole duSwinging London, très vite ensuite en Europe puis dans tout le monde occidental[9], grâce entre autres àJean Shrimpton : si la minijupe nait à Londres dans la boutique de Quant, c'est la photo — scandaleuse à l'époque mais mondialement répandue — deJean Shrimpton à laMelboune Cup enAustralie qui va réellement la populariser[10]. Aux États-Unis,Edie Sedgwick se fait remarquer à New York avec cette tenue[11]. Certains pays comme lesPays-Bas feront interdire la minijupe, la trouvant alors beaucoup trop provocante[12].
Le styliste Jacques Delahaye avait essayé de lancer la minijupe dès 1963 en France, mais il était encore trop tôt et ce lancement ne connut aucun succès[13].
En, quatre ans après la fondation desa maison de couture, legrand couturier françaisAndré Courrèges est le premier à se saisir du phénomène en faisant de la minijupe la pièce phare de sa collection printemps-été 1965, dans une version plusfuturiste que sa cousine d’outre-Manche[14]. Il présente plusieurs modèleshaute couture de mini tenues, lui donnant ainsi ses lettres de noblesse[3],[8]. Ses minijupes, contrairement à celles de Quant, cessent d'être droites et prennent des ailes sur les côtés pour porter le nom dejupes trapèze[5].
Contrairement àAndré Courrèges,Mary Quant propose une ligne de vêtements plus populaire[6]. À la fois bon marché, futuristes et pratiques, ses collectionsLondon look connaissent rapidement un grand succès ; la minijupe est l'élément phare de ces collections. Très vite, Mary Quant lui associe des bottes à laçage croisé pour la femme sexuellement libérée[15]. Parallèlement, la naissance des modèles de confection en série (leprêt-à-porter), sont destinés à habiller les femmes avec élégance et à prix modérés et permettent le développement de la minijupe. Les adolescentes s'approprient ainsi ces minijupes aux couleurs hardies et claires, devenues un véritablesymbole[16][réf. à confirmer] derevendication féministe dans un contexte de prospérité économique qui favorise la transgression des normes sociales mais aussi derévolution sexuelle[8]. La minijupe devient alors l'un des porte-parole de l'évolution des mœurs pour les jeunes femmes (telle la journalisteCathy McGowan(en) qui présente l'émissionReady Steady Go! en tenue très courte) et fait scandale dans certains milieux conservateurs. Déjà en 1964,Noële Noblecourt, présentatrice de l'émission de télévisionTélé Dimanche avait été officiellement licenciée de l'ORTF pour avoir montré ses genoux à l'écran, mais interviewée parVincent Perrot une trentaine d'années après, elle affirme avoir été renvoyée pour avoir refusé les avances deRaymond Marcillac, directeur de l'information deTF1[17],[18].
Pendant des années, la minijupe reste interdite dans la plupart des lycées[8].Coco Chanel s'oppose violemment à l'arrivée de la minijupe. Quant au ministre de l'Éducation nationale,Christian Fouchet, il la juge« déplacée dans les lycées »[12],[19]. Cela n'empêche pas de nombreuses personnalités, tellesSylvie Vartan,Twiggy,Françoise Hardy,Catherine Deneuve ouBrigitte Bardot de s'habiller en minijupe, tandis que les AméricainesJoan Baez ouJanis Joplin par exemple, encore plus anticonformistes osaient lejeans. Mary Quant avoue avec élégance :« Ni moi, ni Courrèges n'avons eu l'idée de la minijupe. C'est la rue qui l'a inventée »[20]. En effet,« pour la première fois, la mode vient de la rue, deKing's Road et de Carnaby Street : minijupe, imperméable court en vinyle, pull moulant, rouge à lèvres pâle et faux cils »[21]. D'autres stylistes britanniques, telsJohn Bates(en) ouBarbara Hulanicki (de la boutique londonienneBiba), suivent la tendance instaurée par Mary Quant[22].
Dans la continuité de la mini, à partir de 1965, le raccourcissement des jupes prend véritablement la dimension d'un phénomène de mode qui ne va cesser de croître dans les années suivantes[23] jusqu'à l'émergence d'une« mode mini » voyant les jupes mais aussi les robes raccourcir[22]. L'importance de ce phénomène entraîne la vogue du mot « mini » lui-même, mot dont le chanteurJacques Dutronc fera un « tube » en1966 :Mini, Mini, Mini. Pas moins de 200 000 minijupes sont vendues en France en 1966[12]. À la fin desannées 1960 en France,« l’émancipation lycéenne (…) passe par les cheveux longs pour les garçons et la minijupe pour les filles »[24].
En 1969, lephotographe de mode Berry Berenson photographie sa sœur,Marisa Berenson,mannequin et future actrice, dans une rue passante, vêtue d'une minijupe d'Yves Saint Laurent. Cette image devient le symbole graphique de l'esprit de liberté omniprésent dans la mode des années 1960[25]. Fin 1969,Roland Barthes écrit dans le magazineMarie Claire :« Ce n'est pas un raccourcissement mais une construction parfaite »[12].
AuQuébec, durant les années 1960, quelques garçons ont tenté de lancer la mode des minijupes masculines, à l’aval de la mode alors naissante despantalons pour femmes. Les principaux représentants de ce courant éphémère appartenaient principalement à la scène musicale québécoise. Notamment, les membres du groupeCésar et les Romains qui portaient une sorte de minijupe romaine, ou encore Georges Marchand, le batteur du groupe québécoisLes Sinners qui portait parfois une minijupe pour filles[26]. Les paroles du succès radiophoniqueUn Garçon en Mini-jupe lancé en 1967 par l'auteure-compositrice-interprète québécoiseCaroline Vallée, dite Karo, illustrent bien l'esprit de l'époque, qui rejette cette tendance nouvelle :
« Je l'ai vu, qu'est-ce que c'est, c'est inconnu, un garçon en minijupe, oui un gars en minijupe ! C'était foudroyant, ah oui c'était criant, […] son bel habit, modernisé. C'est fou, c'est incroyable, c'est le bout, c'est pitoyable ! »
La mode des minijupes pour homme reste encore marginalisée auXXIe siècle.
Le,Sheila participe à l'émission téléviséeSi ça vous chante deGuy Lux ; elle y chante sa chansonLa vamp en mini-jupe et cuissardes[27]. La minijupe devient populaire, elle se porte avec des bottes mais aussi à l'opposé avec desMary Jane, qui deviennent bientôt à la mode été comme hiver. Brigitte Bardot etClaudia Cardinale font souvent la une des journaux, vêtues d'une minijupe, de bottes et d'uncol roulé, ce qui fait dire à Harriet Worsley :
« En 1968, la minijupe, les bottes et le col roulé sont l'uniforme décontracté pour le jour. »
La démocratisation de la jupe courte favorise en outre l’essor descollants qui viennent remplacer lesbas, et se portent généralement de couleur[14]. Ceux-ci se sont démocratisés depuis la fin desannées 1950 par leur baisse de prix et l'essor des matières synthétiques. De plus, les jeunes, vecteurs de mode dans les années 1960, rejettent presque systématiquement les principes vestimentaires de leurs ainés. La généralisation des collants, assure un nouveau confort[29], au grand dam des amateurs deporte-jarretelles qui disparaissent[30], le collant étant considéré« plus décent que le bas »[31].
« Qui dit minijupe, dit collant assorti pour l'accompagner[32]. »
Le succès de la minijupe fait exploser le marché des collants, si confortables et pratiques que les femmes ne les ont pas abandonnés depuis[33]. L’idée du collant, qui jusqu’alors était exclusivement porté par les danseuses est reprise par les industriels et commercialisée sous le nom deMitoufle[34].
« Le slippanty, par sa simplicité, illustre les dessous d'une nouvelle génération qui trouve dans la minijupe et les collants, particulièrement ceux, multicolores, deDim, l'expression de cette liberté accomplie. Leporte-jarretelles, assimilé à des mœurs révolues, disparaît de cet univers de « non-lingerie », mais réapparaît vingt ans plus tard lorsque la lingerie féminine se voit à nouveau affecter une fonctionérotique[35]. »
Auréolée du prestige de lahaute couture, la minijupe cesse de choquer[36]. Au fil du temps, la minijupe se modernise, se diversifie et« se propage à la vitesse des mass médias »[37]. Dans sa collection 1970,Louis Féraud propose une minijupe évasée, portée avec descuissardes de skai noir[38]. Mais son succès va s'amenuiser pour laisser la place aux pantalonspattes d'éléphant (déjà présents dans les années 1960 ceux-ci sont portés par les groupeshippies la décennie suivante), lesshorts ditsHot Pants également dus à Mary Quant[39], puis lesblue-jeans.
Le, le magazineParis Match titre en couverture« La minijupe est morte »[40]. Bien qu'étant moins à la mode dans lesannées 1980, les personnalités people ont continué à faire la une des magazines, vêtues de minijupes telleStéphanie de Monaco[41], voire en minijupe et cuissardes telleCindy Crawford[42]. Mais le déclin de la minijupe date déjà de 1967[43] et la sortie du filmBonnie et Clyde.Faye Dunaway impose alors massivement et internationalement son style, fait d'une jupe plus longue[44].
Évasée, écossaise ou plissée, c'est sous d'autres formes qu'elle réapparait sur les podiums desdéfilés de mode au début des années 2000[45]. Elle est ainsi toujours plus sexy et aguichante. La minijupe évolue cependant en gardant toujours le même esprit deséduction et de liberté pour les femmes. C'est le cas notamment des minijupes encuir[46], en particulier pour les personnes attirées par lefétichisme du cuir ainsi que des minijupes stretch d'Azzedine Alaïa ouHervé Léger.
La minijupe est portée par des femmes de tous âges et en toutes saisons, pour des occasions courantes (école, travail, loisirs, etc.) ou plus formelles (mariage, rendez-vous d'affaires, etc.). Dans ces derniers cas, elle est parfois portée avec une veste assortie (tailleur minijupe).
Le port de la minijupe s'est développé en hiver[47] avec le développement descollants épais, voire desleggings de couleur de préférence caril n'« y a pas plusfashion »[réf. nécessaire]. La minijupe adore le maxi : la minijupe en jean se marie à merveille avec le pulloversize col V et des bottes de biker, la minijupe peut aussi se mettre avec un pull près du corps et desbottes cavalières, ou encore, avec des collants de laine, une botte plate, une veste structurée égayée par un foulard[48].
Depuis de nombreuses années, le port de la robe ou de la jupette, de couleur blanche, était réglementaire dans les tournois de sports de raquettes (tennis, tennis de table, badminton). Le port du short, et de vêtements de couleur sont maintenant généralement autorisés. C'est le cas notamment au sein du règlement issu de la fédération française du tennis de table.
Lors dutournoi de Wimbledon en 2007, la FrançaiseTatiana Golovin s'est présentée sur le court vêtue d'un shorty rouge sous une robe blanche très courte. Les organisateurs ont longtemps délibéré sur la longueur de son vêtement du fait que le règlement du tournoi impose un caractère « majoritairement blanc » de la tenue. L'année suivante autournoi de Wimbledon, la RusseMaria Sharapova a innové en remplaçant la traditionnelle jupette blanche par un short blanc.
Le, les joueuses du club de deuxième division néerlandais du FC de Rakt ont fait sensation en se présentant dans le stade de football, non pas en short, mais en jupette blanche de tennis. La capitaine Rinske Temming déclare alors :« Nous trouvons les jupes beaucoup plus élégantes que le traditionnel short. Et par-dessus tout, elles sont plus pratiques. »
Si la jupette est généralement considérée comme « déshabillant » la femme, elle constitue un élément vestimentaire qui « habille » ladanseuse classique dans la seconde moitié duXXe siècle.Elle ajoute un habillage et une marque deféminité à la stricte tenue tunique-collant utilisée en classe comme sur scène, sans rejoindre pour autant les costumes de scène traditionnels constitués par letutu court, à la française ou long.
Les années 1960 sont, enEurope, des années de contestation et de nouvelle relance économique. La culture et la mode des jeunesbaby boomers se sont développées plus que jamais auparavant. C'est une période de changement des statuts sociaux et de remise en question dans de nombreux domaines. Plusieurs mouvements de jeunes tels que lesMods (abréviation des Moderns) apparus au début des années 1960 s'expriment dans les rues aussi bien avec la musique ou la peinture qu'avec leurs tenues vestimentaires. La minijupe est alors un symbole qui tourne le dos à la mode sage et guindée desannées 1950. Certains y voient le signe que la société commence alors son évolution vers son désir d'égalité des sexes.
Le mannequinTwiggy personnifie cette époque et défile en minijupe pour Mary Quant. Son corps d'adolescente à la silhouette filiforme, la raie sur le côté à la garçonne et son jeune âge firent deLondres unhaut-lieu de la mode. Sa visite au Japon en 1967 y aura pour conséquence un engouement pour la minijupe.
« Dans les années 1960, porter la minijupe était un signe radical de résistance face aux adultes » explique le sémiologue de la mode Alberto Cantoni. Toutefois, le spécialiste prévient que« si aujourd'hui on la trouve dans tous les placards des femmes et qu'elle a pris une connotation de séduction douce, elle n'est pas innocente pour autant ». Plus de50 ans après les débats lancés par Mary Quant, la minijupe est toutefois devenue un« basique de la mode », porté à la fois par des jeunes mais aussi par des femmes telles que l'actriceSophia Bush, l'actrice et chanteuse américaineLindsay Lohan« grande adepte de la minijupe » ou encore la femme politique américaineSarah Palin, qui portait une minijupe d'à peine 30 cm de hauteur, lors de son discours du[49].
Au fil des années, le port de la minijupe s'est développé à travers le monde. La minijupe reste cependant un vêtement sexy qui attire généralement les regards. Outre le symbole véhiculé, la minijupe présente des avantages et des inconvénients pour la femme qui la porte. Le principal avantage réside dans le fait que la minijupe, puisque s'arrêtant à mi-cuisses, offre une liberté de mouvement supérieure à une jupe plus longue enserrant davantage les jambes. Le principal inconvénient réside également dans sa longueur : d'une part, une femme en minijupe droite doit savoir croiser les jambes en s'asseyant, au risque de se retrouver dans une postureimpudique comme cela est arrivé lors d'uneémission de télévision àCameron Diaz où sa jupe est remontée jusqu'en haut des cuisses ; à l'inverse, la présentatrice d'une émission portant une minijupe, pourra prendre une posture pour séduire le téléspectateur, en croisant et recroisant ses jambes.Pierre Bourdieu explique que« les femmes savent sans le savoir que, en adoptant telle ou telle tenue, tel ou tel vêtement, elles s'exposent à être perçues de telle ou telle façon »[51].
En 2001, le règlement intérieur de l'entrepriseAirbus interdisait le port de la minijupe[52]. Durant l'été 2006, une jeune Pakistanaise de21 ans qui habitait en Italie a été égorgée par son père qui voulait la punir de s'habiller en minijupe. Le, le premier président de laCour de cassation en France lance une réflexion pour savoir s'il faut proscrire le port de la minijupe par les magistrates[53]. Le, le député polonais Artur Zawisza dépose une proposition de loi« visant à réprimer les tentations sexuelles, incluant en cela le port de la minijupe, les décolletés généreux, les chemisiers transparents ou les maquillages insistants »[54][source insuffisante]. Le, plusieurs centaines de personnes défilent enAfrique du Sud, dans le centre deJohannesbourg, pour défendre le droit des femmes à porter des minijupes sans être victime de commentaires désobligeants ou de gestes déplacés[55]. Le, Nasba Buturo, ministre ougandais de l’éthique et de l’intégrité, déclare que les minijupes devaient être interdites, arguant que ce vêtement distrairait les conducteurs et serait la cause de nombreux accidents[56].
En 2012, l'intégrisme musulman s'empare du sujet :
« Le, Suryadharma Ali, ministre des affaires religieuses de l'Indonésie, plus grand pays musulman du monde, compare le port de la minijupe à de la pornographie. Début mars, le parlement avait déjà annoncé un projet visant à interdire aux députées de porter des vêtements considérés comme provocants tels que des minijupes[57]. »
La microjupe devient fréquente dans les défilés dans les années 2000, notamment après la déclaration deTom Ford, le styliste américain deGucci, relative à son engouement pour la microjupe dans la collection printemps/été 2003[59] en plein courant « porno chic », ainsi que dans nombre d'autres collections comme l'ensembletailleur composé d'une microjupe et veste de la collectionVersace. La microjupe est souvent portée seule, mais peut être portée le reste de l'année par-dessus un pantalon ou bien avec desleggings, comme le montre la mode de la fin des années 2000, telle l'actrice américaineGwyneth Paltrow[60].
Elles sont populaires auJapon où elles peuvent faire partie de l'uniforme des écolières d'été (tradition desKoromogae), portées par leskogaru et chez les jeunes filles qui pratiquent lepanchira. Elles sont arrivées en Europe au début des années 2000[61].
« De nos jours, étant donné que les minijupes se font de plus en plus courtes et les décolletés de plus en plus plongeants, il n'y a plus qu'à attendre que les deux se rejoignent. »
Le mot minijupe est parfois utilisé comme qualificatif d'un discours, d'un exposé ou d'une présentation. On parle ainsi d'un « exposé minijupe ». Ceci en référence à l'analogie formulée par le préfetJacques Gandouin[12] :« Un discours doit être comme une minijupe, suffisamment long pour couvrir le sujet, mais suffisamment court pour retenir l'attention. »
Cette analogie a depuis été reprise par le gouvernement français, qui sur son site officiel énonce le « principe de la minijupe » destiné aux entreprises :« Il faut en montrer assez pour attirer l'attention du chaland mais pas trop pour cacher ce qui doit l'être. »[62].
Wilfrid Baumgartner, ministre de l'Économie et des Finances en 1960-1961, faisait un parallèle entre les statistiques et la minijupe[63] :« Les unes et l'autre cachent l'essentiel mais elles peuvent tout de même donner des idées ! »
Dans le filmPrête à tout,Nicole Kidman interprète le rôle d'une jeune femme qui s'habille de manière très sexy et porte presque toujours destailleurs minijupe.
Dans la comédie romantiquePretty Woman,Julia Roberts, qui joue le rôle d'une prostituée, apparait en minijupe moulante et cuissardes en vinyle[3].
Dans le filmLa Journée de la jupe, le professeur joué parIsabelle Adjani, porte une minijupe pour montrer sa liberté et aller contre les conventions sociales du lycée de la cité où elle enseigne.
Christine Bard,Ce que soulève la jupe : identités, transgressions, résistances, Autrement, 2010
Ouvrage collectif sous la direction de Geneviève Dreyfus-Armand,Les Années 68, le temps de la contestation,éditions Complexe, 2008(ISBN2-80-480138-1)Ce livre contient un chapitre consacré à l'évolution de la mode, ainsi qu'à chapitre consacré à l'importance des articles parus dans les revues féminines (Elle,Marie-Claire…) sur cette évolution. Ce livre a inspiré cet article.
Sophie George, EncyclopédieLe vêtement de A à Z, éditions Falbalas, 2008(ISBN2-95-302404-2)
Bianca Lang,Minijupe, La minijupe : la révolution, les créateurs, les icônes, Éditions White Star,(ISBN9788861123991)(OCLC810543872)
Mary Quant,Quant on Quant, éditions C. Chivers, 1966(ISBN0-85-594936-8)
↑Anne-Marie Sohn, « Un nouveau défi : traiter à égalité féminin et masculin, ou de l’histoire des femmes à l’histoire de "tous les garçons et les filles »,Le Mouvement Social,no 198,,p. 134(lire en ligne).
↑Noberto Angeletti et Alberto Oliva,En VOGUE,p. 181.
↑« Le principe de la minijupe » inLe catalogue des produits, des services ou du savoir-faire. Des outils permettant de mettre l'entreprise à l'écoute et au service du client, de détecter de nouveaux partenaires ou d'informer ses actionnaires., ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, secrétariat d'État à l'Industrie.
↑Citation faite par Patrick de Fréminet« Taux des prélèvements obligatoires : on peut et on doit comparer entre pays développés pour comprendre et pour progresser »,Revue de droit fiscal,no 26,,p. 7.
La version du 18 janvier 2009 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.