LeNamthar (« Vie de Milarépa ») et leGourbum (« Cent Mille Chants »), ouvrageshagiographiques aux allures de légendes, content sa vie et son enseignement. Leur importance au sein du bouddhisme tibétain les a fait comparer auxÉvangiles.
Dans le bouddhisme tibétain, Milarépa est considéré comme un grand yogi, poète et saint du Tibet. Selon certains récits rapportés dans ses biographies, il aurait appris la sorcellerie dans son jeune âge et, par vengeance, utilisé la magie noire à l'encontre de ses ennemis. Pourtant, poussé par le remords, purifié par les épreuves infligées par Marpa dont il demande à devenir le disciple, il réussit, grâce à l'enseignement qui lui est transmis et à sa vie d'anachorète, à atteindre l'éveil. Son parcours inspira de nombreuses personnes au cours des siècles[5].
Milarépa est principalement connu en Occident au travers des différentes traductions de deux ouvrages réputés : laVie de Milarépa (1488) et lesCent Mille Chants. Il existe d'autres documents tibétains à valeur historique et biographique auxquels font référence certaines études. Il y a aussi une tradition orale, celle-là même qui débuta au Tibet avecMarpa et son disciple Milarépa, mais il s'agit d'un enseignement spirituel, doctrinal et technique, réputéésotérique sur lequel les informations sont rares[6].
LeNamthar, « la plus célèbre des Vies de Milarépa »[7], est la principale source scripturale biographique publiée en Occident. Son nom se traduit selon les auteurs par « la vie », « la biographie », « l'histoire d'une vie », « le récit d'une vie »[8]. Son sens exact est « complète réalisation »[9]. Ce texte est parfois aussi nomméJetsum Kabhum, « Les Cent Mille Mots du Vénérable (Milarépa) », de la même façon les « Cent Mille Chants » ouGourboum[10] est le titre du recueil de ses poèmes[11].
Ce récit concerne principalement l'enfance, la quête spirituelle et la mort de Milarépa. Il n'aborde qu'en un seul chapitre les trente dernières années de sa vie passées à enseigner et qui font l'objet des « Cent Mille Chants ». LeNamthar est divisé en un prologue et deux parties comprenant douze « Grands Actes » ou « Hauts Faits ». Un parallèle est ainsi créé avec le récit de la vie duBouddha historique[12]. La première partie comprend trois actes : naissance, jeunesse et vengeance. La seconde partie est divisée en neuf actes, sept concernent son repentir, ses épreuves et les « austérités terribles » auxquelles il se livre pour obtenir l'éveil, le huitième donne sous forme d'une énumération les lieux, grottes et ermitages, où, pendant trente ans, il rencontre et convertit ses disciples[13]. Il prépare ainsi le Gourboum. Enfin, le dernier acte, douzième du Namthar et neuvième de la deuxième partie, concerne sa mort et sonnirvāna.
Le texte tibétain est écrit de bout en bout sans structuration, rien ne sépare les questions de disciples des réponses de Milarépa ou des poèmes, rien n'individualise les deux parties ou les douze actes. Les différents traducteurs ont donc incorporé, plus ou moins arbitrairement, des chapitres et une mise en page afin d'en améliorer la lisibilité[14]. Ces chapitres reprennent généralement la division des « Hauts Faits » mais varient d'un auteur à l'autre.
À l'exception du dernier chapitre - la mort - et de l'avant-dernier - annonce duGourboum - le texte duNamthar est écrit sous la forme du récit de sa vie que fait Milarépa lui-même dans une grotte proche du glacier Lapchi à l'ouest du Tibet près du mont Everest. Le Maitre, ayant déjà accompli l'état de bouddha, est entouré d'un important groupe de disciples, humains et non-humains, et répond aux questions que lui pose son principal élève Retchungpa, narrant de façon « vivante une expérience vécue ». Certains anciens traducteurs de cette œuvre, comme Jacques Bacot et Walter Evans-Wentz, l'ont ainsi tout d'abord considérée comme une authentique autobiographie transcrite par Retchungpa et remontant auXIe siècle[15].
Les travaux plus récents, telle l'étude « Histoire et Philologie tibétaine » de l'universitaire Ariane Spanien[16], montrent que le véritable auteur du texte tel que nous le connaissons est en faitTsang Nyön Heruka (1452 -1507), un moine bouddhiste, maitre de la traditionKagyüpa qui rédigea aussi la biographie de Marpa le Traducteur. LeNamthar fut donc composé et achevé, sous forme dexylographie, à La-stod Lho en 1488, soit « 365 ans après la mort de Milarépa »[15].
Pour A. Spanien il ne fait aucun doute que le matériel utilisé pour cette œuvre provient principalement de documents écrits antérieurs[17] que l'auteur duNamthar a remis en forme sous l'influence d'un maître spirituel « apparu en vision pure »[18]. La forme autobiographique serait, quant à elle, une fiction adoptée par Heruka. M.-J. Lamothe, dans son récent travail, suit cette attribution ainsi que l'importance des sources écrites plus anciennes[19], mais elle laisse toujours entendre que ce travail n'a fait que respecter une autobiographie plus ancienne rédigée par Retchungpa[20].
En tant que grand maître de la tradition Kagyüpa, Heruka, en qui certains disciples auraient voulu voir une incarnation de Retchung-pa, a conféré à sa version duNamthar une importance religieuse etmystique qui la distingue des versions antérieures[21],[18].
Les différents traducteurs et historiens ont tous fait ressortir l'aspect légendaire et hagiographique de cette vie de Milarépa. Ils ont différemment apprécié la valeur historique de ce document dans certaines de ses parties[22], laissant parfois au lecteur le choix d'apprécier la véracité des faits qui y sont relatés[23]. L'aspect légendaire, voir mythique, de ce texte et du héros qu'il décrit étant une des caractéristiques souvent mise en avant par les différents auteurs ayant abordé le sujet[24],[25],[26],[27].
LesCent Mille Chants constituent un important recueil de poèmes attribués à Milarépa. Les « chants[28] » y sont situés chronologiquement et géographiquement et reliés entre eux par des textes, descriptions ou dialogues. L'ensemble formant soixante-douze chapitres répartis en trois parties où sont décrits les enseignements de Milarépa pendant les trente années que dura sa vie de maitre spirituel. Cet ouvrage est donc le complément biographique direct duNamthar[29], il vient, chronologiquement, s'intercaler entre le onzième « Grand Acte » et le douzième, la mort[30].
Plus imposant et moins narratif que leNamthar, cet ouvrage a été aussi moins souvent traduit de façon intégrale.Marie-José Lamothe en a fait en 2006 une traduction française complète depuis le tibétain ; en anglais la traduction de Garma C.C. Chang est souvent citée[31]. Comme pour leNamthar ce texte est présenté en tibétain sans aucune division interne et les traducteurs sont à l'origine de sa mise en forme en différents livres et chapitres avec des choix typographiques mettant en évidence la partie versifiée. Dans les éditions intégrales tibétaines il fait suite auNamthar sans aucune coupure ou séparation.
Les trois parties duGourboum sont présentées dans l'avant dernier chapitre duNamthar de la façon suivante : « La section qui concerne la soumission des démons non humains. Celle qui raconte comment il [Milarépa] a introduit ses disciples dans la voie de la libération. Et celle qui raconte comment il a tourné la roue de la Loi pour des auditeurs et des disciples en des lieux et des moments variés »[32].
LeGour est un poème à refrain, les vers se composent généralement de sept syllabes voisinant parfois avec des vers plus longs. Les rimes, répétitions, assonances et allitérations confèrent aux poèmes un rythme vivant et prenant.
Je me prosterne aux pied du GracieuxMarpa. Je suis heureux d'avoir rompu les relations avec mes proches, D'avoir renoncé à l'attachement au pays ; Heureux car je suis libéré des devoirs officiels. Je ne me suis pas chargé des accessoires d'un moine, […] J'ai interrompu le va-et-vient de l'intellect, J'en suis heureux. […] Je suis un yogi qui chante d'allégresse Et ne souhaite pas d'autre joie.[33]
SiMarpa le Traducteur, songuru, était un savant érudit et mondain, Milarépa lui abandonne tout pour vivre nu, en parfait anachorète, dans les grottes de l'Himalaya. Il néglige et repousse même les spéculations philosophiques pour s'adonner à la seule expérimentation pratique. Dans « Les Chants », les enseignements issus de cette contemplation expriment les bases de lavoie tantrique vers l'Éveil. LeGourboum est ainsi un « texte fondateur tibétain » qui va donner sa doctrine à uncourant bouddhique appelé Lignée de transmission orale ou Lignée de la Pratique[34]. Lesnouveauxtantras[réf. nécessaire] liés au bouddhisme indien tardif et introduits au Tibet par Marpa et d'autres traducteurs-commentateurs tibétains de textes sanskrits (lotsawas) doivent beaucoup de leur audience à la forme que sut leur conférer Milarépa dans ses chants[35]. Joignant à la mystique des mélodies indiennes le fond culturel de son pays, son œuvre fut adoptée par les saltimbanques et les conteurs errants qui se réclament de sa tradition et en ont fait leur patron[36], affirmant « qu'ils chantent et dansent selon la tradition donnée par Milarépa dans ses Cent mille chants »[37].
Gampopa, disciple de Milarépa, composa une des premières biographies[38]. D'autres biographies anciennes de Milarépa et de Réchungpa son disciple, dont plusieurs étaient considérées comme perdues, ont été retrouvées ces dernières années, ainsi celles des lamas Donmo Ripa (XIIIe siècle)[39], Gyaltangpa Dechen Dorjé (XIIIe siècle)[40], Montsepa Kunga Palden,Zhang Yudrakpa Tsöndru Drakpa (1123-1193) et du3e Karmapa (1284-1339)[41],[42],[43]. Écrit quelques années avant leNamthar parGö Lotsāwa Zhönnu Pel,The Blue Annals, document exhaustif à valeur historique, contient aussi une biographie courte et complète de Milarépa[44].
Mis à partThe Blue Annals ces documents ne semblent pas avoir de versions traduites publiées.
Dans son ouvrageLa Civilisation tibétaine[46], Rolf A. Stein écrit que l'ancêtre de Milarépa était un sorcier d'une tribu d'éleveurs du Nord du Tibet. Ayant guéri un malade possédé d'un démon (mi-la) particulièrement revêche, sa famille pris dès lors le nom de Mila. Mais sa fortune, assurée par sa réputation et ses guérisons, fut dilapidée par son fils (grand-père de Milarépa) dans un duel au jeu de dés où il perdit tous les biens familiaux. Le père et le fils partirent alors à la frontière du Népal où l'exorcisme, pour l'un, et le commerce de la laine, pour l'autre, leur permirent de reconstituer leur richesse. Le fils épousa là une fille de bonne famille, acheta un grand champ, réaménagea une maison en château, et maria son fils (le père de Milarépa) à une fille du clan noble de Myang.
Selon ces sources, Milarépa serait né deMila Sherab Gyaltsen, son père, etNyangtsa Kargyen, sa mère[47], dans le village de Kya Ngatsa de la région deGungthang à l'ouest duTibet, près duNépal, dans une famille noble et fortunée du clan de Khyungpo. Nommé Mila Thöpaga (« celui qu'on écoute avec joie », Mila étant un nom associé à sa lignée familiale). Il aurait eu une sœur nommée Peta Gonkaj[47].
Alors que Thöpaga n'avait que sept ans, son père serait mort de maladie et les propriétés de la famille confiées à un oncle et une tante, à charge pour eux de les restituer au jeune homme à sa majorité. Mais ceux-ci se les seraient appropriées, réduisant Thöpaga, sa mère et sa sœur à l'état de domestiques, et auraient maltraité ces derniers. Sa mère, malgré sa pauvreté, aurait organisé une réception où elle aurait demandé publiquement la restitution de leurs biens, mais aurait fini humiliée par l'oncle et la tante. Elle aurait alors décidé de chercher vengeance en envoyant son fils àYarloung, dans la province de Tsang[48], pour apprendre lamagie noire auprès d'un sorcierbön expert, jurant à l'adolescent Thöpaga que s'il ne réussissait pas à devenir un puissant sorcier, elle se suiciderait sous ses yeux :
alors moi, ta vieille mère, je me suiciderai et mourrai devant toi », dit-elle.
Après plus d'une année d'apprentissage, Thöpaga, lors de la fête de mariage du fils ainé de l'oncle, aurait provoqué l'effondrement de leur maison en visualisant des serpents et des scorpions poussant les piliers de la demeure[48], causant ainsi la mort de 35 personnes – seuls l’oncle et la tante auraient été épargnés –, et déclenchant un orage de grêle qui aurait détruit le village et les champs d’orge de ses ennemis, à l’exception de la maison et du petit champ de sa mère. Il aurait finalement dû s'enfuir loin du village pour échapper à la vindicte des habitants, sans plus pouvoir revoir sa mère de son vivant.
Thöpaga aurait éprouvé des remords d'avoir causé tant de malheur et de destruction. Ne mangeant plus, ne dormant plus et n'ayant plus de goût à la vie ordinaire, il aurait alors recherché un maître bouddhiste capable de l'aider à transformer lekarma négatif qu'il avait accumulé. Il serait devenu disciple d'un maîtreNyingmapa appelé Lama Rongtön qui, pensant qu'il avait des affinités avecMarpa, l'aurait envoyé voir ce traducteur tibétain dans leLhodrak. Marpa avait rapporté d'Inde au péril de sa vie, puis traduit, les enseignements du maître indienNaropa (1016-1100), eux-mêmes transmis par le sage indienTilopa (988-1069).
Tour de Milarépa de neuf étages, dans le Lhodrak en 1950.
Marpa aurait eu l'intuition qu'il avait affaire à un être au destin exceptionnel qui deviendrait son successeur. Il n'en aurait cependant rien montré et, connaissant les méfaits passés de Milarépa (Thöpaga) et selon une méthode d'enseignement traditionnelle, il aurait d'abord testé la volonté de son élève et cherché à le purifier de ses crimes passés. Ainsi, il aurait imposé à Milarépa des épreuves considérables afin de le préparer à recevoir les instructions et enseignements ultérieurs. Le test le plus connu aurait consisté à lui demander de construire seul différentes tours en pierre, de formes variées (ronde, carrée, triangulaire…) et lui reprocher à chaque fois un défaut dans la construction, ordonner de détruire l'ouvrage et de remettre les pierres à leur place d'origine, pour recommencer ensuite. Pendant cet ouvrage, Marpa aurait continué à enseigner à ses élèves, excluant Milarépa. Celui-ci aurait tenté d'obtenir des enseignements auprès d'un autre maître, et de Dagméma, l'épouse de Marpa, etc., tout cela en vain, Marpa refusant toujours de lui enseigner. Milarépa aurait alors décidé d'en finir avec sa vie de misérable et aurait songé au suicide. Marpa l'aurait arrêté au dernier moment : il aurait considéré que Milarépa avait purgé toutes ses fautes et était désormais apte à recevoir son enseignement.
Nourri et logé par Marpa, il aurait reçu de lui lemandala deChakrasamvara, l’abhisheka d’Hevajra, de Mahamaya, de Buddhakapala et deGuhyasamaja, et aurait obtenu son nom de pratiquanttantrique, Hasavajra (« Glorieux Vajra rieur »), avant de partir en retraite solitaire afin d’apaiser son esprit. Après quelques années auprès de Marpa, alors que ce dernier et sa femme seraient devenus comme des parents pour Milarépa, il serait parti après un festin sacré, avec un rouleau, un texte sur letoumo, et le manteau de Naropa, symbolisant que Milarépa est désormais le détenteur de la lignéeKagyü[48].
Selon la légende, de retour chez lui, Milarépa aurait retrouvé le squelette abandonné de sa mère gisant au milieu de décombres de la maison en ruine, et sa tante l’aurait considéré comme la honte de la famille, lui jetant des pierres[48]. Milarépa aurait alors passé plusieurs années en retraite méditative dans la région deLapchi[49].
Milarépa aurait pratiqué laméditation pendant de nombreuses années dans le plus grand isolement dans des grottes de haute montagne jusqu'à maîtriser les transmissions qu'il avait reçues. Il y aurait vécu ainsi dans le dénuement le plus total, ne portant qu'un léger vêtement de coton (d'où son nom de Milarépa, Mila le « répa » ou Mila le yogi vêtu de coton[50]) et ne se nourrissait que d'orties de l'Himalaya, à tel point - nous dit la tradition - que son corps aurait pris une teinte verte ainsi qu'on le voit sur de nombreuses peintures[51]. Il aurait alors lu le document écrit par son maître Marpa, comportant des instructions sur la méditation et lui enjoignant d'avoir une bonne alimentation et à ne pas exagérer son ascèse. Il aurait ensuite suivi les conseils de son maître et sa méditation atteignit un stade d'accomplissement complet[52].
C'est à la suite des pouvoirs et acquis spirituels de sa méditation prolongée qu'il aurait commencé à enseigner avant de devenir populaire grâce aux chants poétiques,Les Cent Mille Chants de Milarépa dont il est dit qu'ils contiennent l'essence de son enseignement.
On lui attribue de nombreux disciples célèbres. Parmi eux, le moineGampopa, détenteur suivant dans la lignée. Au même titre queRechung Dorjé Drakpa, Milarépa lui aurait transmis les enseignements qu'il avait reçus de Marpa. Rechung Dorjé Drakpa aurait reçu les cinq enseignements du cycle desdakinis dusiddha Tipoupa[48], puis poursuivitla tradition des yogis laïcs tandis que Gampopa fonda l'école kagyüpa du bouddhisme tibétain.
Selon ces récits, Milarépa serait mort empoisonné par Tsaphuwa, unlama jaloux, à l'âge de huitante-quatre ans[53] àChuwar où, vers la fin des années 1620, le10e karmapa fonda un centre de méditation[54] dénomméChuwar Gompa[55]. Prenant conscience que Milarépa était parfaitement conscient de l’affaire, Tsaphuwa aurait compris l’absurdité et l’horreur de son acte et aurait pris à cœur de pratiquer correctement par la suite[48].
Parmi les principaux disciples de Milarépa, c'est àGampopa que fut confiée la transmission complèteKagyüpa.
Selon Changling Rinpoche, Milarépa aurait écrit, non pas sous la forme de chants, des enseignements sur lemahamudra à l'attention de Rechungpa. Ces enseignements ne sont pas encore traduits[57].
Il n'y a aucunerelique disponible à ce jour de Milarépa ; la biographieJetsun-Kahbum transmise par son second disciple Rechungpa, témoigne comment il n'a laissé qu'un sucre se renouvelant constamment comme dernière et seule trace de sa présence après sa mort, au grand désespoir de tous ses disciples[58].
Divers auteurs ont rapproché le parcours de Milarépa de celui deJésus-Christ[59],[60],[61],[62]. Pour certains bouddhistes, l'histoire de Milarépa revêt la même importance que leNouveau Testament pour des chrétiens[47].
Sous le titreMilarépa, les éditions Maeght ont produit une édition bibliophilique de ses textes traduits parJacques Bacot, enrichie de gravures eteaux-fortes originales deGeorges Braque etJean Signovert (1950).
↑Ce mot, qui s'applique à une biographie en général, correspond à un genre littéraire traditionnel du Tibet :Marpa le Traducteur 2010, à ainsi écrit unNamthar deTilopa et J. Bacot parle duNamthar de Marpa (écrit parTsang Nyön Heruka), ce genre est comparé ou assimilé à celui de l'hagiographie.
↑Signifiant par là qu'une vie exemplaire et complète mène à une totale réalisation spirituelle : « Le dessein premier d'une biographie (tibétaine) tient tout entier dans sa qualité libératrice. Car leNamthar tibétain expose toujours une pratique liée à l'expérience bouddhique » (Marie-José Lamothe 2006, Chap.Préface au Namthar, Un seul corps, une seule vie).
↑« cent mille » ne faisant pas référence à un nombre précis mais voulant souligné l'immense importance et la portée métaphysique de ces textes.
↑À propos de ce rapprochement, M.-J. Lamothe, écrit : « Le Bouddha historique, Shakyamouni, naquit en Inde. Représentatif de l'Inde, son parcours spirituel est archétypal de l'Inde. Milarépa incarne le Bouddha tibétain. Son histoire, son chemin vers l'Éveil, son Éveil même n'auraient pu se jouer ailleurs qu'au Tibet »(M.-J. Lamothe 2006, chap.Préface au Gourboum, Quand chante Milarépa.3e section).
↑C'est « l'Acte par lequel il s'est rendu utile aux êtres et à la Doctrine grâce au fruit de sa méditation mystique », d'après le colophon de l'œuvre, (A. Spanien 1982,p. 248).
↑a etbTsang Nyön Heruka déclarant : « Bien qu'il existe au Tibet de nombreuses biographies (de Milarépa) et des recueils de ses chants, comme la lignée de transmission de ce Rnam-thar (sorti de la bouche du maître) ésotérique était coupée, je l'ai fait connaître (littéralement « rendue claire ») en la composant pour le bénéfice de mes disciples dotés d'un bon karma ». A. Spanien remarque à propos de cette « vision pure » qu'elle est « la forme usuelle donnée à l'inspiration créatrice par les Tibétains ».(A. Spanien 1982,p. 250).
↑« Pour composer son œuvre,Tsang Nyön Heruka bénéficia bien sûr de chapitres isolés, de versions ou de compilations des chants déjà effectués par des disciples personnels de Milapépa et qui circulaient dans le pays depuis cette époque. Le propos n'est pas d'énumérer toutes les versions répertoriées à ce jour et qu'il faudrait lire afin d'en noter les différences ». (M.-J. Lamothe 2006, Chap.Préface au Namthar).
↑« C'est lui (Retchungpa) dit-on, qui transcrira la biographie de Milarépa, avant qu'elle ne soit plus tard codifiée par Nyön Heruka »(M.-J. Lamothe 2006, Chap.Préface au Namthar).
↑« Chansons », « poèmes » ou « hymnes » selon les traductions.
↑Rolph Stein dansLa Civilisation tibétaine, nomme « biographie de Milarépa » aussi bien leNamthar que leGourboum, ces deux ouvrages étant référencés sous le même numéro (134) dans sa bibliographie (R. Stein 2011).
↑Marie-José Lamothe dans son édition intégrale, 2006,Namthar +Gourboum, a choisi cette présentation en intercalant leGourboum entre les deux derniers chapitres duNamthar.
↑(en)Rechungpa, Rangjung Yeshe Wiki - Dharma Dictionnary« some of the early biographies of Milarépa and Rechungpa (several of which were deemed lost but have come to light again in recent years, such as the works authored by don mo ri pa, rgya ldang pa bde chen rdo rje, mon rtse kun dga' dpal ldan, Lama Zhang and the 3rd Karmapa rang byung rdo rje etc.) ».
↑« Ce qui est frappant pour le lecteur occidental c'est un parallèle étroit avec la vie de Jésus-Christ » Cahiers du sud : Volumes 43 à 44, 1956,p. 324.