Le film raconte le destin d'un jeune Américain incarcéré enTurquie après avoir été arrêté pourcontrebande dehaschich. Le scénario du film diffère du récit autobiographique deWilliam Hayes. Ce dernier critique d'ailleurs le film, tout comme les autorités turques.Oliver Stone, scénariste du film, avoue avoir surdramatisé son scénario. Le film est longtemps interdit en Turquie et suscite quelques controverses. Cela n'empêche pasMidnight Express d'être un succès aubox-office et de récolter notamment deuxOscars et sixGolden Globes[2]. Le film est également connu pour la musique deGiorgio Moroder, particulièrement lethème principal,Chase.
En1970,William Hayes, jeune touriste américain, est en vacances avec sa petite amie Susan enTurquie. Espérant se faire un peu d'argent, il tente de rentrer auxÉtats-Unis avec deux kilogrammes dehaschich répartis sur son corps et dissimulés sous ses vêtements. Le, alors qu'il est sur le point de monter dans l'avion, il est, comme les autres passagers, soumis à une fouille de sécurité par des douaniers qui trouvent ladrogue. Débute alors pour « Billy » un cauchemar le conduisant à laprison de Sağmalcılar, àBayrampaşa (district d'Istanbul). D'abord condamné à quatre ans de prison pour détention de drogue, il est rejugé pour l'exemple et se retrouve condamné à trente ans de prison pourtrafic de stupéfiants. N'ayant plus rien à perdre, il va tout tenter pour s'évader (« prendre l'express de minuit »).
En vacances àIstanbul, enTurquie, en 1970,William Hayes, un étudiant américain, s’attache deux kilogrammes de blocs de haschisch sur la poitrine. Alors que sa petite amie et lui s’apprêtent à prendre l’avion pour rentrer auxÉtats-Unis, Billy est arrêté par la police turque, qui est en état d'alerte élevé, redoutant des attentats terroristes. Billy est fouillé et arrêté.
Un Américain obscur — que Billy surnomme Tex en raison de son fort accenttexan — arrive et accompagne Billy au poste de police et sert d’interprète lors de l’interrogatoire. Billy affirme avoir acheté le haschisch à unchauffeur de taxi et accepte d’aider la police à le localiser en échange de sa libération. Devant un bar où il semble avoir ses habitudes, Billy désigne le chauffeur de taxi à la police qui l'arrête. Mais, craignant de ne pas être relâché, Billy tente de s'échapper mais est rattrapé par Tex.
Au cours de sa première nuit dans la prison de Sağmalcılar, Billy, frigorifié, se faufile hors de sa cellule afin de récupérer une couverture. Il est ensuite expulsé de sa cellule par le détenu Rifki, qui fait office de maton et brutalement battu par le gardien en chef Hamidou pour ce vol. Quelques jours plus tard, Billy se réveille dans sa cellule, entouré de ses camarades prisonniers occidentaux : Jimmy (un Américain qui a volé deux chandeliers dans une mosquée), Max (unhéroïnomane anglais) et Erich (un trafiquant de drogue suédois). Jimmy prévient Billy que la prison est dangereuse pour les étrangers et dit qu’on ne peut faire confiance à personne, même pas aux jeunes enfants.
Billy se retrouve face à son père, un représentant de l'« ambassade » américaine et un avocat turc pour discuter de sa situation. Pendant son procès, le procureur veut le faire condamner pour trafic de drogue. Le juge principal est favorable à Billy et lui inflige une peine de quatre ans pour possession de drogue, une infraction moins grave que le trafic. Billy et son père sont accablés, mais leur avocat turc insiste sur le fait que c’est un bon résultat.
Jimmy veut que Billy se joigne auMidnight Express, une tentative d’évasion par les tunnels souterrains de la prison. Billy, qui doit être bientôt libéré, refuse. Jimmy tente alors une évasion par les toits, mais est pris et sévèrement battu. Cinquante-trois jours avant sa libération, Billy apprend que laCour de cassation a annulé sa condamnation après un recours de l’accusation, qui voulait à l’origine que Billy soit reconnu coupable de contrebande et non de simple possession de stupéfiants. Lors d'un nouveau procès, il est condamné à trente ans de prison.
En désespoir de cause, Billy accompagne Jimmy et Max pour tenter de s’échapper par lescatacombes, sous la prison. Ils abandonnent après s’être heurtés à des impasses sans fin. Rifki informe les gardiens de leur tentative. L’emprisonnement de Billy devient dur et brutal : des scènes detorture physique et mentale se succèdent et Billy fait unedépression nerveuse. Il bat brutalement Rifki, lui arrachant la langue et le laissant pour mort. Il est interné dans le quartier psychiatrique de la prison, où il erre dans l'étourdissement parmi les autres prisonniers perturbés etcatatoniques.
En 1975, la petite amie de Billy, Susan, lui rend visite. Épouvantée par l’état de Billy, elle lui dit qu’il doit sortir ou bien mourir. Elle lui laisse un album photo avec de l’argent caché dans la doublure pour aider Billy à s’échapper. Sa visite aide fortement Billy à retrouver ses esprits. Il tente de corrompre Hamidou qui l'emmène alors dans un vestiaire des gardiens où il tente dele violer et Billy le tue accidentellement en se défendant. Billy revêt un uniforme de gardien et sort par la porte d’entrée vers la liberté.
L’épilogue dit que Billy a réussi à traverser la frontière grecque en octobre 1975 et qu'il est arrivé chez lui trois semaines plus tard.
Le film s'inspire de l'autobiographieMidnight Express deBilly Hayes, coécrite avec William Hoffer.Oliver Stone, presque inconnu à l'époque, est engagé comme scénariste par les producteurs[6]. Quelques années plus tard, lors d'une interview, le réalisateurAlan Parker avoue qu'à l'époque, tout le monde pensait qu'Oliver Stone ne ferait qu'écrire le premier jet du scénario et qu'ensuite Alan Parker le réécrirait. Finalement, tous les producteurs et Alan Parker sont d'emblée séduits par le travail d'Oliver Stone[6], même si les rapports de Stone avec Putnam et Parker ne sont pas très chaleureux[2].
Richard Gere était le premier choix du studio pour le rôle principal[6],[7].Dennis Quaid et Brad Davis passent ensuite desessais. Malgré une très bonne prestation de Dennis Quaid, c'est Brad Davis qui obtient le rôle car il avait, selon les producteurs, une plus forte vulnérabilité, nécessaire dans la seconde partie du film[6].
Le tournage débute le. Il s'est révélé éprouvant pour l'équipe du film à cause d'une durée de seulement cinquante-trois jours, d'un rythme de travail de six jours sur sept, d'un climat chaud et humide et d'un sujet lourd à traiter[7]. Brad Davis s'est tellement investi qu'il a déclaré à la fin du tournage avoir eu l'impression d'avoir réellement vécu quatre années entières en prison. Alan Parker a reconnu avoir poussé l'acteur dans ses derniers retranchements et que l'expérience a fini par l'affecter aussi bien physiquement que mentalement[8],[9].
Bien que l'histoire du film se déroule largement enTurquie, il a été tourné entièrement àMalte, après le refus d'Ankara d'accueillir le tournage. Quelques prises de vues d’Istanbul, précédemment filmées, ont été insérées au montage. Les scènes de la prison ont été majoritairement tournées aufort Saint-Elme deLa Valette[10]. La scène dusouk, où Hayes indique aux autorités le chauffeur de taxi qui lui a vendu sa drogue, a été tournée dans le vieux marché couvert de La Valette, surMerchants Street ; celles des deux procès ont été tournées dans le cloître du monastère dominicain Triq Il-Kullegg àRabat et la « section 13 » pour les criminels aliénés à laSacra Infermeria de La Valette[11].
La majorité des acteurs sont donc des Maltais locaux ainsi que quelquesItaliens, Américains,Grecs etArméniens jouant des Turcs[12].
Le manque de budget oblige l’équipe de tournage à modifier la fin du film. Dans la véritable histoire,William Hayes parvient à s'enfuir lors d'un transfert de prisonniers et non déguisé en gardien comme dans le long métrage[13].
Alors qu'Alan Parker avait prévu d'utiliser de la musique déjà existante deVangelis, les producteurs lui présententGiorgio Moroder[6]. D'abord réticent au style trèsdisco etélectronique du compositeur, Alan Parker décide finalement de l'engager. La musique devient un énorme succès et reçoit de nombreux prix dont l'Oscar de la meilleure musique de film. C'est la première bande originale entièrement composée avec dessynthétiseurs à recevoir cette récompense[7]. Certains titres de la bande originale sont entendus en fond sonore sur l'enregistrement audio du testament du célèbre gangsterJacques Mesrine[14].
Midnight Express a rencontré un accueil critique favorable[15] et aussi un succès commercial dès sa sortie en salles : auxÉtats-Unis, le film a récolté 35 000 000 USD de recettes aubox-office[4], permettant ainsi au film d'être rentable en comparaison du budget de2,3 millions de dollars. EnFrance, le film obtient un large succès commercial, en totalisant 5 973 335 entrées[16], se hissant en tête dubox-office français de 1978.
En France, le film a été exploité entre 1978 et 1987, dont une reprise en salles importante en 1982[17], voici le nombre d'entrées réalisées par le film au cours de ses exploitations[18],[19]:
Le,Midnight Express est présenté à un public de journalistes du monde entier, à l'occasion dufestival de Cannes. Il y est notamment qualifié de« scandaleux » ou encore de« film le plus violent jamais présenté au festival », mais les spectateurs l'applaudissent[2].
L'État turc tente de faire interdire le film, qualifié de« raciste ». Cela refroidit un temps les relations du pays avec les États-Unis. Le film aurait par ailleurs eu des répercussions sur la fréquentation touristique[2].
Le film est interdit de diffusion en Turquie jusqu'en 1993[21],[22].
Endécembre 2004, lors d'une visite en Turquie, Oliver Stone a admis avoir « surdramatisé » son scénario et l'intrigue d'origine[23],[22]. Le réalisateurAlan Parker demeure quant à lui très fier de son film :« Je ne m’excuserai jamais ! […] Nous avons conçu une œuvre pour une période particulière. Et si les gens parlent encore du film trente-cinq ans après, c’est que l’on a fait quelque chose de bien[2] ! »
Le,William Hayes retourne en Turquie, un peu moins de quarante ans après son incarcération. Il présente ses excuses à propos du film et déclare notamment :« Je dois accepter ma part de responsabilité pour les dégâts qu'il a causés. [...] Le film a donné une image terrible de la Turquie et du peuple turc qui n'était pas juste et ne correspondait pas à mon expérience[22]. »
Sauf indication contraire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données cinématographiquesIMDb, présente dans la section« Liens externes ».
Dans l'argot des prisons, leMidnight Express (l'« Express de minuit ») est un terme employé par les prisonniers pour désigner l'évasion[10]. Les détenus du film répètent cependant que« l'« Express de minuit » ne s'arrête pas à Sağmalcılar. »
Certains Turcs y portent lefez alors qu'il n'est plus porté en Turquie depuis l'abolition des couvre-chefs symboliquesottomans en1923 par la république turque[24].
Sally Sussman a réalisé le documentaireMidnight Return, présenté aufestival de Cannes 2016. Tourné sur huit ans, le film revient sur les coulisses du film.William Hayes explique la haine que le film a suscité envers lui et déclare notamment :« J’ignorais à quel point le film serait efficace pour créer une animosité contre ce peuple ». Un journaliste turc interviewé explique notamment :« Pour nous, il était diabolique ». On peut également voir le retour de William Hayes en Turquie en 2007[2].