Contrairement à ce que souhaite la tradition, la Première dame s'implique énormément dans la politique et dans les médias pour militer pour des causes juvéniles, féministes et sanitaires ; son engagement lui confère une certaine appréciation de la part d'une majorité d'Américains.
Après l'achèvement des deux mandats de son époux, elle continue de s'engager politiquement via les réseaux sociaux et des campagnes politiques.
Michelle Robinson rencontreBarack Obama en 1989, au sein du cabinet d'avocatsSidley Austin, pour lequel ils travaillent et où ils sont les deux seulsAfro-Américains. Travaillant dans le cabinet avant lui, elle y est son maître de stage[10]. Ils se marient le et choisissent de rester à Chicago, plutôt que de se rapprocher aussitôt deWashington. Leur première fille, Malia, naît le et leur seconde fille, Natasha (dite Sasha), le.
Parmi les ancêtres maternels de Michelle Obama, son arrière-arrière-grand-mère, Melvinia Dosey[11] dite Shields[12], était esclave sur la plantation de Henry Murs Shields dans le comté de Clayton, enGéorgie. Le premier fils de Melvinia, Adolphus T. Shields, était unmétis, né esclave vers 1860, dont, sur la base de recherche d'ADN, des chercheurs ont pu identifier que Charles Marion Shields (à 20 ans), fils de son patron était probablement le père. Adolphus Shields a déménagé àBirmingham, enAlabama après laguerre de Sécession, puis certains de ses enfants ont émigré versCleveland et Chicago.
Après ses études, Michelle Robinson revient àChicago, et travaille pour le cabinet d'avocatsSidley Austin. Elle entre également dans l'équipe dumairedémocrate de Chicago,Richard M. Daley (pendant son mandat 1989-2011), où elle occupe le poste d'assistante du maire.
En 1993, la désormais Michelle Obama devient la directrice générale duChicago office of Public Allies[13], uneassociation à but non lucratif encourageant les jeunes à travailler dans des associations à but social et non lucratif. En 1996, elle travaille pour l'Associate Dean of Student Services, à l'université de Chicago où elle développe le centre de service communautaire.
En 2002, elle commence à travailler pour l'hôpital de l'université de Chicago, comme directrice générale des affaires communautaires. En mai 2005, elle devient vice-présidente des affaires externes de l'université de médecine de Chicago[2].
Avec la campagne de son mari à l'élection présidentielle américaine de 2008, Michelle Obama devient rapidement un personnage médiatique. En effet, en juillet 2007 et 2008[14], le magazine américain,Vanity Fair la classe parmi les dix personnes les mieux habillées du monde.
En novembre 2008, le magazine02138 la classe neuvième des cent anciens élèves de Harvard les plus influents[15]. Son mari est alors classé premier[16].
Au courant de l’élection présidentielle américaine de 2008, Michelle Obama fait plusieurs discours qu’elle écrit elle-même. Au début de la campagne, n’ayant pas de rédacteur de discours à son service, Michelle Obama parle librement, sans filtre. Elle ne se préoccupe que très peu de l’effet que ses discours peuvent avoir, son but à l’époque étant seulement de soutenir son mari dans ce qu’il entreprend. Lors d’une convention démocrate en 2008 àDenver, elle prononce un discours qui émeut le peuple américain[17].
Michelle Obama, au cours de la campagne, ne s’investit que plus tard de manière significative. On rapporte que ce n’est qu’en milieu de campagne qu’elle se concentre réellement sur les discours et entrevues. Il est relevé qu’elle ne pratique quasiment plus son métier d’avocate[18]. Ces sacrifices lui seront plus tard bénéfiques, car ils lui vaudront l'engouement du public américain à la suite de l’annonce publique deBarack Obama reconnaissant ses efforts[17].
John McCain, candidat au sein de l’opposition républicaine attaque Michelle Obama lors de la campagne lorsqu’elle affirme qu’elle est réellement fière de son pays« pour la première fois ». Lesrépublicains la critiqueront sévèrement. LaPremière Dame des États-UnisLaura Bush lui offrira alors son soutien dans la sphère médiatique en la défendant et en reformulant que Michelle Obama n’avait jamais été« aussi fière » de son pays[19].
Les sondages révèlent que son taux de popularité est, en 2008, grandement supérieur à celui deCindy McCain, la femme du candidat John McCain. Les médias sont intrigués par Michelle Obama, qui semble être une femme d’exception par sa parole éloquente et sa ténacité[20].
Même si au départ elle est fortement critiquée par les médias, elle gagne l’appréciation du public grâce à son charisme et sa détermination. Michelle Obama gagne le respect de la foule en leur démontrant ouvertement ses valeurs traditionnelles« If you can’t run your own house, you certainly can’t run the White House »[21].
Elle a participé à un épisode spécial de la saison 3 de la série télévisée deDisney ChannelJessie ainsi que durant un épisode de la saison 13 deNCIS dans son propre rôle de Première dame.
Après l’élection présidentielle américaine de 2008, Michelle Obama fait équipe avec une conseillère pour gérer son image[21]. Obama commence dès le début de sa carrière politique à briser le moule. La tradition veut que la Première dame ne donne pas son opinion publiquement. Une simple erreur de sa part peut coûter à son mari la présidence[21].
La Première dame est décrite comme étant une grande oratrice charismatique et humoristique[25]. Son importance médiatique lui donne un poids politique majeur. Elle stimule son activité politique en organisant des rencontres avec des acteurs politiques, en visitant des écoles et en poursuivant ses discours poignants[17][style à revoir].
La critique est parfois crue, mais Michelle Obama se voit être en mesure de rester concentrée sur les enjeux politiques tout au long de la présidence de son mari. Les commentaires sur son style vestimentaire, ou même parfois sur la couleur de sa peau ne semblent pas l’ébranler[21]. Elle affirme que la démocratie est basée sur la critique, et confirme que Barack et elle ont désormais développé une tolérance pour ce genre de commentaires, puisque le jeu politique peut parfois être dur[26][style à revoir].
Durant les deux mandats présidentiels de son mari, elle s’engage pour de nombreuses causes, comme la lutte contre l’obésité, le soutien aux vétérans et à leurs familles, les droits des personnes LGBT ou encore l’éducation des jeunes filles dans le monde[27].
Michelle et Barack Obama fondent en mai 2018 la sociétéHigher Ground Productions(en), qui produit pourNetflix des films, des documentaires et des séries télévisées.
Michelle Obama tenant une affiche avec lehashtag #BringBackOurGirls en soutien aux 276 filles enlevées auNigeria parBoko Haram.
L'image médiatique de Michelle n’a rien d’accidentel ; l'image de l'ex-Première dame surTwitter est stratégique et méticuleuse quant au fait qu'elle reflète les thèmes traditionnellement utilisés dans la représentation communément divulgués des Premières dames américaines. De plus, la communication de Michelle Obama s'étend sur des« messages s'affichant sur les réseaux sociaux […] qui portent sur des causes non controversées telles que l'éducation et la santé des enfants - des figures non partisanes avec de forts attachements familiaux »[32].
D'ailleurs, un exemple de ses mobilisations médiatiques se trouve dans la campagne #BringBackOurGirls initiée par Michelle Obama en 2014, en publiant une photo sur Twitter portant sur l’enlèvement de 276 filles d’une écolenigérienne, par l'organisation terroristedjihadisteBoko Haram. Elle a permis la sensibilisation de l'auditoire sur un sujet qui, sans son intervention, n'aurait probablement pas eu l'envergure dont il a bénéficié.
Ensuite, par l'entremise de sa présence médiatique, Michelle Obama s’est associée à plusieurs figures publiques au fil de la présidence des Obama, mais surtout à la fin du mandat de 2012. Dans l'optique de promotion de causes symboliques rattachées à des valeurs partagées par son public cible, l'ex-Première dame est régulièrement invitée auEllen DeGeneres Show, auTonight Show StarringJimmy Fallon, auJimmy Kimmel Live!, auOprah Winfrey Network (ouOWN), auThe Late Show with Stephen Colbert et plus encore. Cette proximité avec la culture populaire a projeté les nombreuses initiatives de Michelle Obama dans l'œil du public.
En 2020, Michelle Obama lance son propre balado sur la plateformeSpotify. Ce podcast souligne les relations avec sa famille et ses proches[33].
En, elle lance la campagneLet's Move! pour lutter contre l'obésité[37]. Toujours dans sa lutte contre l'obésité, elle est à l'initiative du programme manger sain qui entraîne en 2012 l'adoption d'une loi visant à forcer les écoles à prendre des mesures nutritionnelles pour mettre en place des repas avec moins de sel, de graisse et de sucre dans les cantines scolaires. En 2017, l'administration deDonald Trump explique son souhait de réformer ce programme, et met donc un frein à la lutte contre l'obésité infantile notamment, très chère à l'ancienne Première dame[38].
En 2011, elle s'engage avec laDr Jill Biden[39] au mouvementJoining Forces[40],[41] qui a pour mission la défense des intérêts des familles de militaires[42].
En, dans le cadre de sa campagneBetter Make Room orientée sur l'éducation, elle réalise un clip de rap parodique intituléGo To College[43] aux côtés de l'humoriste et acteur américainJay Pharoah, dans lequel elle incite les écoliers à s'inscrire à l'université. La demande est en effet en baisse à cause d'un taux d'échec de l'ordre de 45 % des étudiants durant le cursus les menant aubaccalauréat universitaire, et les jeunes préfèrent alors entrer dans la vie active après leurs études secondaires[44]. En 2015, elle s'engage dans le mouvementLet Girls Learn[45] qui a pour but d'encourager les jeunes filles à poursuivre des études[46].
Bénéficiant d'une forte popularité (64 % contre 50 % à son mari), elle s'engage derrièreHillary Clinton lors de sa campagne pour l'élection présidentielle de 2016, alors que la candidate démocrate souffre de difficultés[42].
En 2018, Michelle Obama publie son autobiographieDevenir[47],[48], où elle retrace notamment son quotidien à laMaison-Blanche[49], mais aussi son enfance dans leSouth Side deChicago, son parcours parfois semé d'obstacles, sa carrière et sa vie de famille. Pour l'écrivaine suisseMona Chollet, si cette biographie parle aux classes populaires et aux lecteurs qui sont souvent renvoyés à leur appartenance ethnique, elle présente surtout l'enrichissement financier personnel comme une solution, plutôt que de mener des politiques de partage des richesses[50].
Michelle Obama travaille beaucoup durant la présidence de son mari[17]. Elle commence plusieurs projets qui lui tiennent à cœur et qui sont de réels enjeux au sein de la société américaine. Tout d’abord, elle lance son programmeLet’s Move! en 2010 dans le but de combattre l’obésité chez les jeunes enfants à travers la nation[51]. Il s’agit de la première fois qu’on s’adresse réellement à cette problématique qui touche de nombreux jeunes auxÉtats-Unis. Elle propose plusieurs politiques qui seront plus tard adoptées pour combattre ce problème, par exemple, un accès plus facile aux soins médicaux, des repas santé et abordables dans les cafétérias d’écoles et une augmentation de l’activité physique dans les institutions académiques[51].
L’initiativeReach Higher est un autre mouvement débuté par Michelle Obama. Cette campagne a vu le jour pour encourager les jeunes Américains à poursuivre leurs études postsecondaires[52]. Il vise à amener les jeunes à comprendre les avantages d’une éducation supérieure, les opportunités de carrière qu’elle amène et vise à les informer de l’aide financière qu’ils peuvent obtenir. Ce programme permet à plusieurs adolescents de prendre une décision réfléchie quant à l’éducation qu’ils souhaitent obtenir[52]. Plusieurs autres initiatives sont créées grâce à Michelle Obama, telles queJoining Forces etLet Girls Learn. Michelle Obama a beaucoup utilisé lesréseaux sociaux pour promouvoir les programmes et les projets qui lui tenaient à cœur. Il est possible de voir plusieurs de ses initiatives sur sa pageInstagram etTwitter.
Veronica Chambers,The Meaning of Michelle : 16 Writers on the Iconic First Lady and How Her Journey Inspires Our Own, St. Martin's Press, 2017,(ISBN978-1-250-11496-9)