Souvent considérée comme la meilleure actrice de sa génération, elle est la personnalité la plus nommée de l'histoire desOscars du cinéma (21 nominations) et en a remporté trois.
Elle est considérée par beaucoup comme une « actrice modèle » avecEmma Thompson[2],Frances McDormand,Olivia Colman[2] ou encoreGlenn Close[3] comme le sont, du côté masculin,Gary Oldman ou encoreRobert De Niro. Elle fait partie des meilleures actrices de sa génération[4] pour sa capacité à s'effacer derrière ses personnages, pour l'extrême justesse de son jeu, la richesse de son registre et la densité émotionnelle de ses compositions. Elle a été à ce titre maintes fois reconnue par ses pairs[5].
Elle est l'une des comédiennes les plus récompensées du cinéma anglophone, comptabilisant 3Oscars dont 2 pour le titre de « Meilleure actrice », de 9Golden Globes, 2BAFTA et plus d'une vingtaine de nominations pour différentes récompensesaméricaines et internationales. Elle est l'interprète la plus nommée de l'histoire des Oscars, hommes et femmes confondus, avec 21 sélections dont 17 pour le titre de « Meilleure actrice ». Il en est de même pour les Golden Globes où elle cumule 30 nominations
Depuis les années 2000, elle est considérée comme la « reine des comédies musicales », titre que lui a par ailleurs attribué le magazineLos Angeles Times[6]. En effet, cette dernière a joué dans un peu plus de huit longs-métrages musicaux. Parmi eux on peut citer lesMamma Mia! etThe Prom ou encore ses deux collaborations marquantes avecRob Marshall, dont le filmInto the Woods : Promenons-nous dans les bois, en 2014. Ce dernier lui vaut une nouvelle nomination à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, en 2014, et fait d'elle la seconde actrice à être nommée pour un Oscar dans une production Disney, aprèsJulie Andrews.
Ses autres films mémorables incluentLe Mystère Silkwood (1983), dans lequel elle apparaît sous les traits d'une employée d'usine de traitement nucléaire enquêtant sur les agissements de sa direction. Pour son rôle de mère accusée d'infanticide dansUn cri dans la nuit (1988), elle est primée aufestival de Cannes 1989. Elle incarne également une femme au foyer désemparée par la passion qu'elle porte à un photographe solitaire dansSur la route de Madison (1995) de, et avecClint Eastwood, ainsi qu'une éditrice lesbienne s'interrogeant sur le bonheur dansThe Hours (2002) aux côtés deNicole Kidman etJulianne Moore. Elle s'est aussi essayée à la comédie avecAdaptation (2002),Pas si simple (2009) etLe diable s'habille en Prada (2006). En 2012, elle gagne un troisième Oscar, son second dans la catégorie Meilleure actrice, pour son interprétation deMargaret Thatcher dans le filmLa Dame de fer.
Mary Louise Streep naît dans leNew Jersey. Son père, Harry William Streep Jr., est pharmacien et sa mère, Mary Wolf (née Wilkinson) est artiste[7],[8],[9]. Elle a également deux frères, Dana et Harry[10] et ses ancêtres sontallemands,suisses etanglais[11],[12].
Meryl Streep en 1966.Meryl Streep encheerleader à la Bernards High School, en 1966.
Du côté paternel, ses origines allemandes remontent à dix générations dans la localité deLoffenau enpays de Bade puis duWurtemberg, d'où son arrière-grand-père, Gottfried Streeb (1815-1890) et son arrière-grand-mère Christina Rosina Streeb (née Zeltmann) ont émigré auxÉtats-Unis[13], et où l'un de ses ancêtres a été maire[réf. nécessaire]. Un de ses arrière-grands-pères paternels, Balthasar Wilhelm Huber, originaire deKerns (mais né àGiswil) en Suisse a émigré aux États-Unis en 1869 à l'âge de dix-sept ans avec ses deux frères, Josef et Arnold et leur père Felix Huber[14].
En 1971, celle qui se destine originellement à une carrière decantatrice obtient sonbachelor en art dramatique (Bachelor of Arts) auVassar College, où elle reçoit brièvement l'enseignement deJean Arthur. Elle s'inscrit aussi comme étudiante d'échange àDartmouth College pendant un semestre, avant que l'établissement scolaire ne devienne mixte. Elle obtient par la suite unMaster d'arts (Mastership in Art, MFA) à laYale School of Drama. Pendant son séjour à Yale, elle tient plusieurs rôles sur scène[20] notamment Helena dansLe Songe d'une nuit d'été deWilliam Shakespeare etThe Idiots Karamazov, comédie écrite par Christopher Durang et Albert Innaurato[21],[22].
Le doyen duYale Repertory Theatre in New Haven, Robert Brunstein, a dit qu'il« était évident qu'elle était destinée à de grandes choses »[23]. Elle réussit à intégrer le « Phoenix Repertory » du théâtre deNew York, et fait ses débuts au théâtre dans de grandes salles en 1975 avec la pièceTrelawney of the Wells.
Meryl Streep, photographiée parJack Mitchell en 1977.
Alors qu'elle commence à s'orienter vers le cinéma, Meryl Streep est profondément marquée par la prestation deRobert de Niro dans le filmTaxi Driver (1976) deMartin Scorsese et aspire à devenir elle-même une actrice de la même stature[L1 1]. Elle passe plusieurs auditions, notamment pour le rôle principal du filmKing Kong, produit parDino De Laurentiis. Lorsque ce dernier la rencontre, il lance à son fils, qui a repéré la jeune actrice au théâtre,« Che brutta ! » (« Quel laideron ! »), ignorant que Meryl Streep parle l'italien couramment[L1 2]. L'actrice lui répond alors :« Je suis désolée que vous pensiez que je suis trop moche pour votre film, mais vous êtes juste une opinion dans un océan et je m’en vais en trouver une plus clémente »[L1 3].
En 1977, elle obtient son premier rôle au cinéma dansJulia deFred Zinnemann, où elle a pour partenairesJane Fonda etVanessa Redgrave. L'expérience se révèle déplaisante pour Meryl Streep, qui est prise de doutes sur l'avenir de sa carrière :« J’avais une perruque horrible et ils ont pris les répliques d’une scène que j’avais tournée avec Jane pour les mettre sur une scène différente dans laquelle je jouais. Je me suis dit que j'avais fait une énorme erreur, plus jamais de films. Je déteste cette industrie »[L1 1]. Malgré tout, Jane Fonda lui apporte son soutien et la pousse à continuer[24].
Repérée par Robert de Niro dans la pièceLa Cerisaie deTchekhov, l'acteur la suggère àMichael Cimino pour jouer sa petite amie dans le filmVoyage au bout de l'enfer (1978), fresque réaliste, épique et tragique consacrée à laguerre du Viêt Nam[L1 4]. L'actrice accepte ce rôle secondaire afin de rester auprès de son compagnon,John Cazale, également acteur du film. Ce dernier souffre d'uncancer des os généralisé et n'a plus que quelques mois à vivre[L1 5],[25]. Quand les producteurs apprennent la maladie de Cazale, ils souhaitent le remplacer mais Michael Cimino s'y oppose et Meryl Streep va même jusqu'à menacer de quitter le tournage[26]. Afin de payer les frais médicaux de Cazale, l'actrice accepte ensuite, à contrecœur, un rôle dans la mini-sérieHolocauste, tournée enAllemagne et enAutriche, qui traite de laShoah et qui fera des remous en Europe.
À son retour aux États-Unis, l'état de son compagnon s'est dégradé. Meryl Streep veille alors sur lui jusqu'à son décès, cinq mois plus tard, le[L1 6]. Après sa disparition, l'actrice parle de sa souffrance et de l'espoir que son travail constitue une échappatoire. Elle enchaîne avec le filmLa Vie privée d'un sénateur (1979) deJerry Schatzberg, avecAlan Alda, et joue dans la pièceLa Mégère apprivoisée deShakespeare.
Holocauste etVoyage au bout de l'enfer, connaissant un immense succès critique et public, lui apportent la consécration internationale et la font connaître du grand public. Par ailleurs, la mini-série lui vaut d'être récompensée d'unEmmy Award et le film de Michael Cimino d'être nommée à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, pour la première fois.
L'année suivante, Meryl Streep joue dansKramer contre Kramer (1979) deRobert Benton le rôle d’une épouse, perdue en pleine procédure de divorce, se déchirant avec son mari pour la garde de leur fils. Après avoir lu le scénario, l'actrice estime que le discours que son personnage doit dire devant le tribunal ne reflète pas la réalité d’une femme traversant un divorce et explique au réalisateur :« Ce n’est pas le discours d’une femme, c’est le discours d’un homme essayant d’écrire pour une femme »[L1 7]. Robert Benton accepte alors de réviser le scénario et l'autorise à modifier elle-même ses répliques, malgré les objections deDustin Hoffman, l'acteur principal du film.
La relation avec ce dernier s'avéra plus que tendue lors du tournage. Hoffman, adepte de la « Méthode », était en effet particulièrement odieux avec la jeune actrice : d'après certaines sources, l'acteur l'aurait attouchée, aurait jeté un verre contre le mur près de son visage et aurait même haussé le ton sur elle à plusieurs reprises. Cependant, l'anecdote la plus répandue est la fois où il la gifle par surprise lors d'une scène. Selon l'un des producteurs du film, Richard Fischoff,« Il [Hoffman] la piquait, la provoquait. Il utilisait des éléments de sa vie personnelle pour obtenir la réponse qu’il pensait qu’elle devait donner dans sa prestation »[27]. Meryl Streep ne laisse cependant rien paraître de ce qu'elle ressent hors-caméra.
Lors de la sortie du film, Dustin Hoffman parle de sa partenaire en termes élogieux :« Elle a fait un travail extraordinaire, dans la mesure où son attention est proche de l'obsession. Elle ne pense à rien d'autre qu'à ce qu'elle fait »[28].
Kramer contre Kramer rencontre un accueil critique unanimement favorable ainsi qu'un grand succès commercial. Pour sa prestation, l'actrice obtient plusieurs récompenses, dont unGolden Globe et unOscar, dans la catégorie« meilleure actrice dans un second rôle »[29]. En parallèle, elle apparaît dans un rôle secondaire mais remarqué, de mère divorcée ayant refait sa vie avec une femme dansManhattan (1979) de, et avecWoody Allen.
En 1981, elle obtient le premier rôle principal de sa carrière avecLa Maîtresse du lieutenant français deKarel Reisz, dans lequel elle joue à la fois Sarah et Anna, deux femmes amoureuses à des époques différentes. Dans sa critique du film, leNew York Magazine estime qu'à la différence de nombreuses stars féminines de l'âge d'or d'Hollywood, qui avaient cultivé une identité singulière dans chacun de leurs films, Meryl Streep est un« caméléon », capable de jouer n'importe quel type de rôle[30]. Bien que sa prestation soit saluée et lui permette de remporter leBAFTA de la meilleure actrice et leGolden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique, l'actrice considère ce rôle comme l'un des moins convaincants de sa carrière. Elle juge ne pas avoir été« inspirée », ni« impliquée », et regrette la structure« artificielle » de l'intrigue[31].
Son film suivant,Le Choix de Sophie (1982) d'Alan J. Pakula, d'aprèsWilliam Styron, la voit interpréter une Polonaise catholique meurtrie par l'expérience descamps de concentration et dont un choix tragique a fait, à jamais, basculer l'existence. Meryl Streep réussit à convaincre le réalisateur de lui confier le rôle, malgré les réticences de ce dernier, le personnage ayant été écrit à l'origine par l'auteur pourUrsula Andress[34]. Tout le long du film, l'actrice joue avec un accent polonais et apprend pour l'occasion à parler la langue couramment, ainsi que l'allemand. La scène du« choix », qu'elle tourne en une seule prise et refuse de refaire, est pour elle« extrêmement douloureuse » et« émotionnellement épuisante »[35]. Bien que la réception en salle du film soit polarisée, la prestation de Meryl Streep est unanimement acclamée. Elle remporte plusieurs récompenses, notamment son troisièmeGolden Globe, le second dans la catégorie« meilleure actrice dans un film dramatique », ainsi qu'un deuxièmeOscar, le premier dans la catégorie« meilleure actrice »[36].
DansLe Mystère Silkwood (1983) deMike Nichols, première de ses quatre collaborations avec le réalisateur, Meryl Streep prête ses traits àKaren Silkwood, une chimiste américaine disparue dans des circonstances douteuses alors qu'elle enquêtait sur des actes délictueux dans l'usine deplutonium où elle travaillait. Pour se préparer à jouer le personnage, l'actrice rencontre plusieurs de ses proches et réalise que chacun d'eux avait une perception différence de sa personnalité :« Je n'ai pas essayé de me transformer en Karen. J'ai simplement essayé de comprendre qui elle était. J'ai rassemblé toutes les informations que je pouvais trouver sur elle... J'ai fini par regarder les différents événements de sa vie et essayé de la comprendre de l'intérieur »[37]. Pour sa prestation, l'actrice est à nouveau louée par la critique et se voit nommer pour la cinquième fois à l'Oscar et la sixième fois aux Golden Globes.
Elle retrouve ensuite Robert de Niro pourFalling in Love (1984) d'Ulu Grosbard, drame romantique mal reçu par la critique, avant d'incarner un agent de liaison entre les parachutistes anglais et la résistance française dans le dramePlenty (1985) deFred Schepisi. Pour ce dernier, le critiqueRoger Ebert duChicago Sun-Times estime que l'actrice a su jouer son rôle avec« une grande subtilité », ajoutant qu'il est« difficile d'interpréter une femme déséquilibrée, névrosée, autodestructrice, et de le faire avec autant de douceur et de charme »[38].
L'actrice incarne ensuite la femme de lettres danoiseKaren Blixen dans un film adapté de ses mémoiresLa Ferme africaine, avecOut of Africa (1985) deSydney Pollack. L'histoire revient sur l'expérience africaine de l'auteur, son mariage raté avec Bror Blixen et sa relation avecDenys Finch Hatton, interprété à l'écran parRobert Redford. Sydney Pollack est particulièrement impressionné par Meryl Streep :« Elle était si directe, si honnête, et donc sans foutaises. Il n'y avait pas de blindage entre elle et moi », bien que les deux se disputent à de nombreuses reprises au cours du tournage, notamment en raison de la voix que l'actrice donne au personnage[L1 8]. En effet, après avoir écouté longuement des cassettes de Karen Blixen pour s'en imprégner, Meryl Streep parle de manière aristocratique et démodée, ce que Pollack jugea excessif[L1 9]. Le film est un succès critique et public considérable lors de sa sortie. Il reste aujourd'hui l'un des rôles les plus emblématiques de Meryl Streep. Elle est par ailleurs une nouvelle fois nommée pour un Oscar ainsi qu'un Golden Globe. Dès lors, l'actrice exige un salaire de quatre millions de dollars par film[L1 10].
L'actrice doit ensuite incarner le rôle d'Eva Perón sous la direction du réalisateurOliver Stone dans une adaptation de la comédie musicaleEvita. Elle abandonne cependant le projet deux mois avant le début du tournage, en raison de désaccords avec la production sur son salaire[L1 11]. Désireuse de s'essayer à la comédie, elle tient ensuite l'affiche deShe-Devil, la diable (1989) deSusan Seidelman, une satire sur les obsessions d'Hollywood pour la beauté et lachirurgie esthétique. En réaction à l'insuccès commercial de ses derniers films, l'actrice déclare :« Le public est moins large et les stratégies marketing dominantes visent les hommes entre 16 et 25 ans – c'est devenu leparadoxe de l'œuf et de la poule. Lequel est apparu en premier ? D'abord, ils sortent tous ces films l'été, puis font un sondage pour savoir qui va les voir »[L1 11].
Meryl Streep en 1990.
Au début des années 1990, Meryl Streep privilégie sa vie familiale et n'accepte de préférence que les films tournés aux alentours deLos Angeles, une situation qu'elle avait anticipée dès 1981 :« À partir du moment où une actrice atteint la quarantaine, plus personne ne s'intéresse à elle. Alors si vous voulez devenir mère, il faut choisir ses rôles avec grand soin »[30]. Lors d'une conférence donnée par laScreen Actors Guild, elle critique ouvertement l'industrie cinématographique qui, selon elle, minimise l'importance des femmes aussi bien sur l'écran qu'en dehors. Plus généralement, elle déplore l'insuffisance de possibilités d'emploi pour les femmes ainsi que l'absence de parité salariale[39].
Elle apparaît ensuite dans le drameLa Maison aux esprits (1993) deBille August, mais le succès n'est pas au rendez-vous.The New Yorker écrit même :« C'est un véritable exploit. Le film réunitJeremy Irons, Meryl Streep,Winona Ryder,Antonio Banderas etVanessa Redgrave et s'assure que, sans exception, ils délivrent tous leurs pires prestations »[40]. L'année suivante, elle joue une mère de famille prise en otage par deux violents criminels lors d'un voyage de rafting dans le thrillerLa Rivière sauvage (1994) deCurtis Hanson, aux côtés deKevin Bacon etJohn C. Reilly. Le film reçoit des avis mitigés mais la critique salue la prestation de l'actrice, qui apporte de l'humour et de l'intelligence à son personnage, comme l'un des meilleurs éléments du film[41].
Elle se voit ensuite proposer parClint Eastwood d'être sa partenaire dans le film qu'il s'apprête à réaliser,Sur la route de Madison, adaptation du best-seller du même nom deRobert James Waller, en raison de son pouvoir d'attraction sur le public féminin[42]. Le roman met en scène une femme d'âge mûr, épouse d'un fermier parti pour la foire de l'État. Un photographe en visite dans la région s'éprend d'elle et ils vivent un grand amour romantique sans lendemain. Initialement peu intéressée par le projet, en raison du livre qu'elle n'aime pas, Meryl Streep accepte finalement le rôle proposé après avoir lu le scénario final[L1 12]. Avant le tournage, Eastwood ne lui dit rien d'autre que« sois naturelle » et ce, malgré le fait que le personnage ait grandi en Italie[42]. Ignorant la demande du réalisateur, Meryl Streep commence le tournage en prenant un accent italien pour lequel elle s'était entraînée plusieurs semaines, s'inspirant des actricesSophia Loren etAnna Magnani[L1 13]. Durant la première moitié des prises de vues, Eastwood ne dit rien à l'actrice, qui se demande si elle joue réellement ce qu'il attend d'elle. Aussi, ce dernier lui dit-il un jour :« Tu sais, je ne dis jamais rien, sauf quand je n'aime pas ». Lors de la promotion du film, on peut lire dans les journaux qu'une« intense amitié est née entre les deux stars »[42].
Sur la route de Madison sort en 1995 et connaît un grand succès critique et public.The New York Times évoque« une émouvante et élégiaque histoire d'amour au cœur de l'œuvre dégoulinante » et estime qu'il s'agit du meilleur rôle de Meryl Streep depuis plusieurs années[43]. L'actrice est à nouveau proposée pour un Oscar et un Golden Globe.
La même année, elle obtient une nouvelle nomination à l'Oscar pour sa prestation dansContre-jour, avecRenée Zellweger etWilliam Hurt. Sous la direction deWes Craven, l'un des maîtres ducinéma d'horreur, elle incarne Roberta Guaspari, une violoniste américaine, dansLa Musique de mon cœur en 1999. Elle remplace la chanteuseMadonna, originellement choisie pour le rôle, après son départ en raison de différends artistiques avec le réalisateur[44]. Nommée pour un Oscar, un Golden Globe et un Screen Actors Guild Award, l'actrice est à nouveau saluée par la critique pour sa prestation.
En 2001, Meryl Streep est la voix de la fée bleue dansA.I. Intelligence artificielle deSteven Spielberg, un projet repris du défunt réalisateurStanley Kubrick[45]. Le film connaît une belle carrière commerciale, mais cePinocchio futuriste reçoit un accueil critique mitigé, certains le trouvant magnifique, d'autres trop long et ennuyeux.
L'année suivante, elle incarne la journaliste américaineSusan Orlean dansAdaptation (2002) deSpike Jonze, avec égalementNicolas Cage. Le scénario, qui traite de l'adaptation cinématographique d'une œuvre littéraire et des atermoiements du scénariste qui y est employé, sombrant dans une crise existentielle, est pour l'actrice« l'un des plus intéressants et l'un des plus ambigus » qui lui a été donné de lire depuis longtemps[48]. Pour l'occasion, elle accepte une diminution de son salaire en raison du budget du film, plus modeste que ceux qu'elle tourne habituellement[49]. L'accueil critique est excellent et permet à l'actrice de remporter le quatrièmeGolden Globe de sa carrière et le second dans la catégorie« meilleure actrice dans un second rôle ». Avec également une treizième nomination à l'Oscar, elle devient l'actrice la plus nommée de l'histoire, devantKatharine Hepburn etJack Nicholson avec douze nominations chacun.
La même année, elle partage l'affiche du drameThe Hours (2002) deStephen Daldry, avecNicole Kidman etJulianne Moore. Le film raconte une journée cruciale des vies respectives de trois femmes de différentes époques, dont les destins sont interconnectés par le roman deVirginia Woolf,Mrs Dalloway. Meryl Streep y joue une éditrice de New York qui s'occupe depuis des années de son meilleur ami et ancien amant atteint du sida. Le film est un succès aussi bien critique que commercial. Meryl Streep remporte l'Ours d'argent de la meilleure actrice lors duFestival de Berlin 2003, récompense qu’elle partage avec Kidman et Moore. PourRolling Stone, les trois comédiennes font deThe Hours« un film de toute beauté ». Le magazine estime également que Meryl Streep prouve une nouvelle fois qu'elle est« capable de faire des miracles »[50]. Sa prestation lui permet d'obtenir une nomination au Golden Globes.
En 2004, l'actrice devient, à l'âge de 54 ans, la plus jeune récipiendaire du prestigieuxAFI Life Achievement Awards, récompense honorifique remise chaque année par l'American Film Institute à un acteur ou un réalisateur ayant accompli une carrière remarquable au cinéma. La même année, elle apparaît dansUn crime dans la tête deJonathan Demme, remake dufilm homonyme réalisé parJohn Frankenheimer en 1962. L'actrice y reprend le rôle tenu à l'origine parAngela Lansbury, celui d'une sénatrice américaine et mère manipulatrice et impitoyable d'un candidat à la vice-présidence. Le film connaît un succès modéré, tant sur le plan critique que commercial, mais la prestation de l'actrice est louée.
Toujours en 2004, elle tient un second rôle aux côtés deJim Carrey dans le film d'aventure pour enfants,Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire. L'année suivante, elle donne la réplique àUma Thurman dans la comédiePetites Confidences (à ma psy). Elle y joue une psychiatre juive découvrant qu'une de ses patientes est la nouvelle petite amie de son fils. Le film reçoit des critiques mitigées et connaît un succès modeste au box-office.
En 2006, elle fait son retour au théâtre avec une adaptation deMère Courage et ses enfants deBertolt Brecht, mise en scène parGeorge C. Wolfe et jouée auPublic Theater de New York[52]. La même année, elle tourne dans le dernier film réalisé parRobert Altman,The Last Show. Les critiques sont favorables, estimant que ce« chant du cygne » est« digne de celui qui fut l'un des plus grands réalisateurs que le cinéma ait connu ».
Toujours en 2006, Meryl Streep connaît l'un des plus grands succès populaires de sa carrière avecLe diable s'habille en Prada deDavid Frankel, adapté duroman homonyme deLauren Weisberger. Aux côtés d'Anne Hathaway et d'Emily Blunt, elle y interprète la cruelle et tyrannique Miranda Priestly, rédactrice en chef du magazine de modeRunway, inspirée de la figure d'Anna Wintour à la tête du magazineVogue. L'actrice ne s'inspire cependant pas de cette dernière mais deDiana Vreeland, la précédente rédactrice en chef du magazine, ainsi que deLiz Tilberis, la directrice d'Harper's Bazaar et deCarmen Dell'Orefice, un mannequin célèbre pour ses cheveux blancs[53]. Les critiques sont mitigées quant au film, mais unanimes à propos de son interprète principale. Ainsi,Critikat estime que« siLe diable s'habille en Prada mérite d’être vu, c’est principalement pour l’immense Meryl Streep, capable de transformer un personnage très cartoonesque (genreCruella reconvertie en prêtresse de la mode) en véritable être humain dont la monstruosité perverse n’est jamais une conséquence – ce qui en ferait une victime – mais un choix. Sous le vernis comique du rôle rêvé par tout comédien qui se respecte, on trouve dans le jeu de Meryl Streep une infinité de nuances qui enrichissent sans cesse son personnage »[54].
Le film permet à l'actrice d'être nommée pour plusieurs prix, notamment une quatorzième proposition à l'Oscar, et de remporter son sixième Golden Globe.Le diable s'habille en Prada est également l'un des plus grands succès commerciaux de sa carrière, avec plus de 2 millions d'entrées en France, et des recettes internationales supérieures à 420 millions de dollars, pour un budget de 35 millions[55].
L'actrice enchaîne ensuite avec un petit rôle dansDark Matter (2007) deChen Shi-Zheng, drame intimiste sur un jeune et brillant Chinois qui, pendant les années autour desmanifestations de la place Tien An Men, vient poursuivre ses études de chimie dans une université américaine. Dans le thrillerDétention secrète sorti la même année, elle côtoieJake Gyllenhaal etReese Witherspoon. Les critiques sont globalement négatives et les recettes ne parviennent pas à couvrir les frais de production.
En 2008, Meryl Streep est l'héroïne deMamma Mia!, adaptation de lacomédie musicale du même nom basée sur les chansons du groupe de pop suédoisABBA. Grande admiratrice de leur musique, l'actrice interprète notamment les singlesMoney, Money, Money,Dancing Queen etThe Winner Takes It All, et affirme :« Les chansons sont intemporelles. Elles entrent en vous. Quand j'ai commencé à les apprendre, je me suis rendue compte que je les connaissais toutes. Elles sont terriblement accrocheuses avec de formidables mélodies[57]. » En dépit d'un accueil critique relativement négatif, le film est un grand succès commercial, rapportant plus de 740 millions de dollars de recettes dans le monde[58], et permet à Meryl Streep de recevoir la vingt-deuxième proposition auxGolden Globes de sa carrière. PourThe Boston Globe, l'actrice« fait ressortir le meilleur de chacun. Elle communique avec son public comme elle ne l'a jamais fait auparavant. La plus grande actrice des États-Unis est finalement devenue une star de cinéma[59]. »
En 2011, l'actrice retrouve la réalisatrice deMamma Mia !,Phyllida Lloyd, pourLa Dame de fer dans lequel elle incarneMargaret Thatcher, première femme à avoir exercé les fonctions dePremier ministre du Royaume-Uni. Bien qu'en désaccord sur à peu près tout ce qui concerne la politique de cette dernière, l'actrice est cependant impressionnée par« sa capacité à parler en développant de longs paragraphes, de répondre aux questions avec précision, d'écouter les arguments et de s'y confronter[60]. »La Dame de fer reçoit des avis mitigés, la critique reprochant au film son absence de point de vue sur la politique de Thatcher. Meryl Streep est cependant acclamée. PourLe Monde, son interprétation« relève, selon les standards de l'actrice, de l'ordinaire. Admirable donc. Elle intègre de manière stupéfiante la gestuelle de son personnage, ses tics de langage, le léger mouvement de sa lèvre inférieure quand Thatcher venait de s'exprimer, le sourire qui semble se figer, son impeccable savoir-vivre avec son entourage, la froideur cassante dont elle faisait preuve avec ses ministres[60]. » Le film permet à Meryl Streep d'être récompensée par plusieurs prix, notamment un Golden Globe, le huitième de sa carrière et le troisième dans la catégorie« meilleure actrice dans un film dramatique » et son secondBAFTA de la meilleure actrice. Elle remporte également son troisième Oscar, égalant ainsi le record d'Ingrid Bergman et deJack Nicholson pour le nombre et le type de trophées obtenus (deux pour le meilleur rôle principal et un pour le meilleur second rôle). Lors de la remise de ce dernier prix, l'actrice déclare dans son discours :
« Je veux vraiment remercier tous mes collègues, tous mes amis. Je regarde ici et, vous savez, je vois ma vie défiler devant mes yeux: mes vieux amis, mes nouveaux amis. C'est vraiment un grand honneur, mais ce qui compte le plus pour moi, ce sont les amitiés, l'amour et la joie que nous avons partagés en faisant des films ensemble. Mes amis, merci à vous tous, défunts et présents, pour cette carrière inexplicablement merveilleuse[61]. »
L'année suivante, elle est à nouveau dirigée par le réalisateur duDiable s'habille en Prada,David Frankel, dans la comédie romantiqueTous les espoirs sont permis, aux côtés deTommy Lee Jones. Sa prestation de mère tyrannique et dépendante dans le drameUn été à Osage County (2013), avec égalementJulia Roberts etEwan McGregor lui permet d'être proposée à l'Oscar pour la dix-huitième fois de sa carrière et une quinzième citation dans la catégorie« meilleure actrice ». Elle est à nouveau nommée en 2014, cette fois dans la catégorie« meilleure actrice dans un second rôle », pour son rôle de sorcière dans le film musical deRob Marshall,Into the Woods. Elle devient à ce titre la deuxième actrice à être citée à l'Oscar pour une production estampilléeDisney, cinquante ans après le sacre deJulie Andrews pour une autre comédie musicale signée des mêmes studios,Mary Poppins (1964).
La même année, elle apparaît dansThe Giver, film d'anticipation tiré du best-sellerLe Passeur, avant de tenir un second rôle dans le westernThe Homesman de et avec Tommy Lee Jones. Elle doit ensuite incarner la cantatriceMaria Callas dans un film censé la réunir avec le réalisateurMike Nichols, mais la mort de ce dernier empêche le projet de se concrétiser[62].
En 2015, l'actrice joue le rôle d'une rock star des années 1980 dansRicki and the Flash pour lequel elle donne la réplique à sa propre fille,Mamie Gummer. Le film, qui marque également ses retrouvailles avec le réalisateurJonathan Demme, reçoit un accueil critique mitigé. La même année, elle incarne la femme politique britannique féministeEmmeline Pankhurst dansLes Suffragettes, aux côtés deCarey Mulligan etHelena Bonham Carter. Le film reçoit globalement des critiques positives mais le distributeur se voit reprocher d'avoir mis en avant Meryl Streep dans sa campagne marketing alors que l'actrice n'a qu'un petit rôle[63].
En, elle préside le jury du66e Festival de Berlin. La même année, elle prête ses traits au rôle-titre de du filmFlorence Foster Jenkins sous la direction deStephen Frears, biographie filmée de la richehéritière du même nom animée, à laBelle Époque, d'une grande passion pour l'art lyrique mais chantant terriblement faux. Meryl y chantera en live tout le long du tournage[64]. Le film reçoit de bonnes critiques et permet à l'actrice de passer la barre symbolique de la vingtième nominations aux Oscars.
Dans le cadre des révélations suivant l'affaire Harvey Weinstein, Meryl Streep est critiquée publiquement par l'actriceRose McGowan pour avoir travaillé avec lui alors qu'elle était, selon elle, au courant des agissements du producteur, accusé de harcèlements et d'agressions sexuelles par plusieurs femmes, dont McGowan elle-même[67]. Meryl Streep lui répond dans un communiqué, réaffirmant qu'elle n'avait pas eu connaissance du comportement de Weinstein avant les révélations :« Je n'ai pas sciemment gardé le silence. Je ne savais pas. HW avait besoin que l'on ne sache pas, car le fait que nous lui fassions confiance lui donnait une crédibilité qui lui servait à piéger de jeunes femmes pleines de rêves. Il avait beaucoup plus besoin de moi que je n'avais besoin de lui, et il s'est assuré que je ne sois au courant de rien »[68].
Dans un entretien accordé à la chaîneCNN, Meryl Streep explique n'avoir que de« l'empathie » pour Rose McGowan et déclare :« Je suis sûre qu’à bien des égards elle aurait souhaité que je sache. Ce qui est arrivé à Rose est insupportable. Je pense qu'elle et toutes ces femmes qui se sont manifestées —Annabella Sciorra,Mira Sorvino,Asia Argento, nous leur devons une dette de gratitude parce qu'elles ont changé le 21e siècle. Vraiment »[69],[70]. Peu de temps après, sur la même chaîne, Rose McGowan adresse à Meryl Streep ses remerciements pour ses déclarations et explique que le tweet l'accusant d'être au courant avait été envoyé dans un moment de profonde tristesse[71].
L'année suivante, Meryl Streep joue pour la première fois de sa carrière dans la suite de l'un de ses films[72]. AvecMamma Mia! Here We Go Again, elle reprend son rôle de Donna Sheridan-Carmichael qu'elle partage cette fois avecLily James, soit dix ans après le premier opus. Également pour la première fois de sa carrière, elle n'est pas doublée car elle ne tient aucun dialogue dans ce film et ne fait que chanter.
Au départ l'actrice n'est pas vraiment en faveur du projet car elle le trouve un peu inutile et, selon sa règle d'or, ne fait jamais de suites. Mais selon la productrice principale du film, Judy Cramer, ce qui a fait basculer l'actrice en faveur du projet est qu'il soit surtout unepréquelle :« Elle adorait l’idée d’unprequel parce qu’elle aimait l’idée de laisser la place aux jeunes. Meryl ne fait pas de suites. Elle ne nous a jamais dit ça, mais elle voulait en faire partie sans tenir le rôle le plus important. Pour être honnête, elle a dit : "Je ne vais pas chanter neuf chansons, courir dans la colline, faire maMélodie du Bonheur. Je l’ai déjà fait". »[73].
À sa sortie en salles, lefilm musical reçoit des critiques majoritairement positives et connaît un grand succès commercial. Toutefois, la quasi-absence de l'actrice dans le film se fait beaucoup ressentir. Le réalisateurOl Parker explique que Meryl Streep n'a pu tourner qu'une semaine de film, car elle enchaînait par la suite avec les tournages des filmsPentagon Papers deSteven Spielberg et celui duRetour de Mary Poppins[74].
L'actrice est ensuite annoncée dans la distribution de la seconde saison de la sérieBig Little Lies, dans le rôle de Mary Louise Wright, avec notammentNicole Kidman,Reese Witherspoon,Laura Dern et la jeune prodige :Shailene Woodley. Puis, à celui de la suite des aventures de lanurse anglaise deDisney,Le Retour de Mary Poppins, où elle incarne la cousine de celle-ci, et qui lui permet de retrouver l'actriceEmily Blunt[75], sa partenaire duDiable s'habille en Prada et le réalisateurRob Marshall, avec qui elle avait déjà tourné ultérieurement. Elle retrouve aussi,Colin Firth et a la chance de collaborer aux côtés deDick Van Dyke et de l'acteur et compositeurLin-Manuel Miranda qui fait sa première apparition au cinéma. À la sortie en salle de ce second opus, sa performance à la fois déjantée et inattendue est vivement saluée par la critique aux États-Unis tandis que dans les pays européens, les médias sont assez mitigés, sur ce nouveau rôle et qualifient sa performance de « gênante ». Ce second volet est d'ailleurs un semi-échec en Europe.
Netflix annonce que l'actrice rejoindra la distribution dufilm musicalThe Prom deRyan Murphy[81]. Ce long-métrage signe sa sixième incursion dans le monde musical. La distribution du film se compose majoritairement d'acteurs avec qui elle a déjà tourné dans le passé dontNicole Kidman (qui jouait sa belle-fille dans la seconde saison deBig Little Lies et qui fut sa partenaire dans le drame historiqueThe Hours deStephen Daldry)James Corden (avec qui elle avait partagé l'affiche dansInto the woods). Et pour la première fois, elle donnera la réplique à l'humoristeafro-américainKeegan-Michael Key,Andrew Rannells, et de la jeune actriceAriana DeBose (alors inconnue du grand écran, la nouvelle adaptation deWest Side Story n'étant pas encore sortie) qui remplace au pied levé la chanteuseAriana Grande[82].
Elle est ensuite tardivement annoncée aux côtés de l'acteur prometteurLucas Hedges et des actricesDianne Wiest etCandice Bergen[83] dans le prochain long métrage deSteven Soderbergh,La Grande Traversée. Ce film signe sa seconde collaboration avec le réalisateur américain. Toutefois ce projet est compromis à cause de lapandémie de Covid-19 qui force les studios hollywoodiens, tout comme les autres entreprises, à fermer leurs portes.
Durant le confinement mis en place pour enrayer la pandémie, à l'instar de beaucoup d'artistes, l'actrice américaine reste très présente dans le domaine des médias. Ainsi, elle participe à différents évènements virtuels, comme un hommage au compositeurStephen Sondheim, à l'occasion de son anniversaire. Ainsi, elle reprend certains des grands tubes du compositeur aux côtés des actricesAudra McDonald et son amieChristine Baranski[84].
En septembre 2020, l'actrice est annoncée pour jouer le rôle de la présidente fictive Janie Orlean dans le filmDon't Look Up[87]. Satire du monde du monde politique, par le réalisateurAdam McKay, le projet rassemble l'élite hollywoodienne d'alors. Ainsi, Meryl retrouve certains de ses collaborateurs parmi euxTimothée Chalamet,Leonardo DiCaprio ou encore l'actriceCate Blanchett[88]. Elle fait aussi équipe avecJennifer Lawrence,Ariana Grande etChris Evans, avec qui elle n'avait jamais tourné auparavant[89].
Dans le même temps, une première bande-annonce de sa nouvelle comédie-musicaleThe Prom est révélée et l'actrice y est saluée pour son style vestimentaire et sa nouvelle coiffure[90]. Trois mois plus tard, Meryl Streep se retrouve à l'affiche deThe Prom, qui signe son grand retour dans le domaine de la comédie musicale. De son expérience, l'actrice confie : « Je suis la plus âgée du casting et c'est moi qui danse le plus, ce qui n'a aucun sens. J'étais terrifiée par Ryan Murphy, en partie à cause de la sérieAmerican Horror Story. Mais je savais qu'il avait un œil tranchant pour ce qui était vrai. »[91], et fait part de toute son admiration pour le réalisateur et producteur américain. Nouveauté dans cette nouvelle comédie musicale : l'actrice se met aurap[92].
Les critiques sont pour la plupart dithyrambiques quant à sa performance. AinsiLe Parisien note qu'elle « est toujours parfaite »[93]. Tandis quePremière dit d'elle : « Meryl Streep dont l’enthousiasme à danser, chanter et jouer les pestes au cœur plus grand qu’il ne paraît emporte tout sur son passage. »Musical Avenue est plus nuancé, affirmant seulement que « Meryl Streep n'a jamais aussi bien chanté dans un film que dansThe Prom »[94],[95]. Quant à la presse américaine, elle la titre : « reine des comédies musicales »[6]. Elle explique aussi que même si elle ne fait pas partie des divas de Broadway, « chanter a toujours été une obsession » pour elle[96].
Elle confiera plus tard en guise de vœux de bonne année :
« L’année 2020, on va tâcher de l’oublier d’accord ? Mes vœux pour 2021 ? Mon Dieu, mais si je devais les lister il vous faudrait plusieurs éditions spéciales. J’aimerais bien tourner encore plus de comédies musicales. Ce n’est un secret pour personne, j’aime chanter ! Et ce bien avantMamma Mia. Mais depuis que j’ai participé àThe Prom sous la direction de Ryan Murphy, j’ai compris que c’était vraiment une chose qui me transcende et je serais ravie de pouvoir renouveler l’expérience. Chanter, cela me donne des ailes ! Je l’ai toujours su ! À part ça, j’aimerais pouvoir retourner en France au plus vite. La gastronomie française et les vins français, c’est mon péché mignon ! J’espère que cette pandémie va être éradiquée afin que je puisse voyager à nouveau. À chaque fois que je vais en France, je ramène de bonnes choses. En quantités raisonnables cela va sans dire…[97] »
En 2021, Meryl Streep entame le tournage du drame de science-fictionDon't Look Up qu'elle décrit comme un de ses projets les plus« sombre, audacieux et complexe » fait dans sa carrière[100] où elle interprète la présidente des États-Unis. Le film est dévoilé le jour de Noël[101]. Ce dernier obtient des critiques positives dans l’ensemble.
Pour interpréter ce rôle, l’actrice suit les indications scénaristiques de son réalisateur en s’inspirant de divers présidents des États-Unis, comme l’outrance deDonald Trump mais également le côté « beau-parleur » deBarack Obama ou l’ingérence deGeorge W. Bush[102], soit en improvisant totalement une scène, qui est finalement coupée au montage[103], soit en se mettant nue pour les besoins d’une autre scène, créant la gêne chez son partenaireLeonardo DiCaprio qui la« considère comme une reine »[104].
Tandis qu'il prépare activement le remake américain de sa sérieDix pour cent, le producteur et ancien agent françaisDominique Besnehard évoque son envie de faire tourner la star hollywoodienne dans son propre rôle, dans un des épisodes de son adaptation[105].
En juin 2021, Meryl Streep est à nouveau la cible d'une polémique. En effet alors qu'elle fait la promotion de ses mémoires, l'actriceSharon Stone la critique ouvertement, disant d'elle :« Je pense que c’est une femme et une actrice incroyable et merveilleuse.Viola Davis est tout aussi douée que Meryl Streep.Emma Thompson,Judy Davis,Olivia Colman,Kate Winslet. Mais tu dis Meryl, et tout le monde tombe par terre. […] Je suis sûre que Meryl a une histoire. Mais si elle vous la racontait, elle ne serait plus la Meryl que l’on veut qu’elle soit, et elle n’aurait plus tous ces boulots. Meryl ne peut pas être le fer de lance, parce qu’elle n’aurait plus ses emplois. »[106],[107].
Après deux ans de pauses et de nombreuses rumeurs concernant la suite de sa carrière, l'actrice revient en 2023 dans deux projets pour la télévision. Dans un premier temps, elle est confirmée dans la mini-série d'anticipation :Extrapolations. Développée par le scénariste américainScott Z. Burns pourApple TV, la série tourne autour de plusieurs thématiques politiques et sociales, dont celle duréchauffement climatique. Bien qu'elle ne partage pas l'entièreté de ses scènes avec la plupart des acteurs de la série, Meryl Streep travaille pour la première fois avec les françaisTahar Rahim etMarion Cotillard, ainsi queKit Harington[108]. Cette mini-série permet la seconde collaboration de l'actrice avecGemma Chan, les deux comédiennes ayant déjà joué ensemble sur le drameLa Grande Traversée deSteven Soderbergh. La série reçoit pour le moins des critiques mitigés[109].
Elle est ensuite annoncée dans la troisième saison de la série comiqueOnly Murders in the Building, portée par le trioSteve Martin,Martin Short etSelena Gomez. Ce projet signe ainsi sa troisième collaboration avec lesstudios Disney qui produisent et diffusent la série via leurs plateformesHulu etDisney +[110]. L'actrice y interprète le rôle Loretta, une actrice qui n’a jamais vraiment percé dans le domaine artistique et qui devient la suspecte d’un meurtre. En plus de son rôle dans la série, elle enrichie son répertoire musicale en interprétant le titreLook for the Light, en duo avecAshley Park[111]. Son interprétation d’actrice est vivement saluée[112],[113]. Sa participation à la série lui vaut sa 34e nomination auxGolden Globes. L'année suivante, il est annoncé qu'elle prolonge sa participation à l'occasion d'une quatrième saison d'Only Murders in the Building[114].
En 2024, elle fait part de son désir de reprendre plusieurs de ses rôles iconiques. Elle annonce vouloir retrouver les membres des films musicauxMamma Mia à l'occasion d'un troisième volet développé par les producteursTom Hanks etRita Wilson pour les studios Universal[118]. Dans le même temps, les actrices et productricesNicole Kidman etReese Witherspoon font part de leur envie de retrouver l'actrice américaine à l'occasion du tournage d'une troisième saison de la sérieBig Little Lies.[119]
En juillet 2024, après s’être opposée pendant longtemps à un tel projet, la presse révèle que Meryl Streep reprendrait son rôle deMiranda Priestly dans un projet de suite à la comédieLe Diable s'habille en Prada développé par Disney via sa filiale 20th Century Studios. Elle y retrouverait ses acolytes du premier volet :Emily Blunt,Anne Hathaway etStanley Tucci[120].
Meryl Streep à la cérémonie d'ouverture de laBerlinale 2016.
Célèbre pour ses divers engagements, Meryl Streep a marqué les esprits lors de ses débuts. Elle s'est battue pour jouer des personnages forts, profonds et intenses, dans unHollywood où les femmes n'avaient pas la même place qu'aujourd'hui. Sa volonté de modifier ses dialogues ou de d'apporter des modifications à ses personnages lui ont valu une réputation d'actrice au fort caractère, perfectionniste et engagée[121].
L'un de ses multiples combats concerne l'égalité homme-femme[122]. Lors de ses premières interviews, elle n'hésite pas à dénoncer l'écart de salaires présents entre les actrices et les acteurs des studios. Elle revient également sur la place qu'occupent les femmes sur le grand écran disant dans une interview :« Je me rendais au cinéma et, une chose m'a choquée. Sur les dix-huit films qui étaient à l'affiche, seuls cinq avaient une femme comme premier rôle, dont trois où elle était méchante, instable, folle ou dérangée. »[réf. souhaitée]
Elle est connue pour êtrepolyglotte et capable de prendre n'importe quel accent, comme pour le filmLe Choix de Sophie (1982) d'Alan J. Pakula, où non seulement elle prend facilement l'accent polonais dans sa version originale anglaise, mais elle le prend aussi pour la version française (qu'elle a elle-même assurée), ou encore pour le film musicalLe Retour de Mary Poppins où elle dut prendre l'accent russe pour son personnage de Topsy Poppins.
En 1978, elle accepte de jouer un petit rôle dansVoyage au bout de l'enfer deMichael Cimino afin de rester aux côtés de son compagnon de l'époque, le comédienJohn Cazale, alors atteint d'un cancer des os. Dans le scénario, son rôle est secondaire, et c'est elle qui se charge de rédiger ses répliques pour donner plus d'importance à son personnage. Elle fait de même pour son rôle dansKramer contre Kramer l'année suivante, qui lui vaudra l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 1980.
En 1992, lors d'une interview au cours d'une émission surCanal+ pour la promotion du filmLa mort vous va si bien, la journaliste lui demande s'il est vrai qu'elle aurait dû jouer dansThelma et Louise, ce à quoi elle répond :« On nous en a parlé, à toutes les deux,Goldie Hawn et moi. » Alors que la journaliste lui demande pourquoi elle a refusé, la comédienne répond qu'elle a demandé un report du projet à la production car elle était alors enceinte, mais que la production a affirmé ne pas vouloir attendre, puis d'ajouter non sans humour« mais à mon avis c'est parce que nous étions trop chères[123]. »
Dans les années 1980, un projet de film nomméEvita, sous la direction d'Oliver Stone voit le jour, dans lequel Streep y tiendrait le rôle principal. Mais le film ne se fait finalement pas, une autre version sera réalisé sous la direction d'Alan Parker avecMadonna en 1996.
En 1993, pour le tournage du filmLa Rivière sauvage, la comédienne s'entraîne très sérieusement aurafting et exécute la majeure partie de ses cascades[124]. Quelques années plus tard, toujours par professionnalisme, elle doit apprendre à jouer du violon pour le filmLa Musique de mon cœur (1999), pratiquant six heures par jour pendant six semaines.
Le, alors qu'elle reçoit leCecil B. DeMille Award pour l'ensemble de sa carrière lors de la74e cérémonie des Golden Globes, Meryl Streep prononce un discours engagé visant à défendre l'immigration ainsi que la liberté de la presse et à dénoncer le comportement qu'elle qualifie de« dangereux » du nouveauprésident des États-Unis,Donald Trump, ceci sans jamais prononcer son nom. L'actrice critique l'attitude de ce dernier vis-à-vis d’un journaliste duNew York Times handicapé :« Cela m'a brisé le cœur. Je n'arrive toujours pas à y croire parce que ce n'est pas du cinéma, c'est la vraie vie. Cet instinct d'humilier qui est mis en avant en public, par quelqu'un de puissant, a une incidence sur la vie de tous parce que cela devient comme une autorisation à faire de même. Le manque de respect appelle au manque de respect. La violence appelle à la violence. Quand les puissants utilisent leur position pour malmener les autres, nous sommes tous perdants »[127].
Alors qu'il la trouvait jusqu'alors« excellente »[128], Donald Trump répond au discours de Meryl Streep en la qualifiant d'une des« actrices les plus surestimées d'Hollywood » et« un larbin d'Hillary qui a beaucoup perdu »[129].
De 1976 à 1978, Meryl Streep vit une grande histoire d'amour avec l'acteurJohn Cazale, connu grâce à son rôle de Fredo (frère de Michael Corleone) dans le filmLe Parrain (1972) deFrancis Ford Coppola, et que l'actrice avait rencontré au théâtre. Elle accepte de jouer avec lui dansVoyage au bout de l'enfer (1978) deMichael Cimino pour rester à ses côtés, alors que l'acteur est atteint d'un cancer du poumon qui s’est propagé jusqu’aux os. John Cazale meurt le, peu de temps avant la sortie du film.
Le, elle épouse le sculpteurDon Gummer. Le couple a quatre enfants :
1975 :The Trelawney of the Wells, pièce deSir Arthur Wing Pinero, mise en scène par A.J. Antoon et jouée au Vivan Beaumont Theatre du au : Miss Imogen Parrot
1976 :27 Wagons Full of Cotton, pièce deTennessee Williams, mis en scène par Arvin Brown et jouée au Playhouse Theatre du au : Flora Meighan
1976 :A Memory of Two Mondays, pièce d'Arthur Miller, mis en scène par Arvin Brown et jouée au Playhouse Theatre du au : Patricia
1976 :Secret Service, pièce deWilliam Gillette, mis en scène par Daniel Freudenberger et jouée au Playhouse Theatre du au : Edith Varney
2001 :The World of Nick Adams, pièce mise en scène par Frank Corsaro et jouée le auLincoln Center : elle-même
2005 :Theater of The New Ear, pièce mise en scène parJoel Coen,Ethan Coen etCharlie Kaufman jouée du 28 au à St. Ann's Warehouse, le au Royal Festival Hall et du 14 au au UCLA Live : elle-même
2006 :The Public Sings, spectacle musical jouée le : elle-même
↑« N.J. Teachers Honor 6 Graduates »,The Philadelphia Inquirer,(lire en ligne, consulté le) — Streep is a graduate of Bernards High School in Bernardsville….