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Meng Jiangnü

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Extrémité de la Grande Muraille rejoignant lamer de Bohai dans la région deShanhaiguan. Selon l'une des variantes de l'histoire, c'est d'un rocher des environs que Meng Jiangnü attendait son mari ; elle y serait enterrée et un temple y a été construit[1].

Meng Jiangnü (chinois 孟姜女 , pinyin Mèng Jiāng Nǚ) est l'héroïne d'une légende chinoise très populaire. Elle est l'une des « quatre grandes légendes » chinoises, avec lalégende du serpent blanc, laromance de Liang Shanbo et Zhu Yingtai et la légende duBouvier et de la Tisserande[2].

Temple de Meng Jiangnü à Shanhaiguan en 1907. Photographie d'Édouard Chavannes.

Le canevas de la légende

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Lors de la construction de laGrande Muraille, sous le règne de l'empereurQin Shi Huangdi, l'un des nombreux travailleurs enrôlés de force meurt d'épuisement. Son corps est utilisé comme remblai dans la muraille. Sa femme, entre-temps partie au milieu de l'hiver et traversant une partie de la Chine pour lui fournir des vêtements, arrive après sa mort. Ses pleurs et son désespoir sont tels que le Ciel fait s'écrouler la muraille à l'endroit où se trouve le corps. L'épouse meurt à la suite[3].

Origine et développement

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Carte de Shanghai de 1553. On a retrouvé en 1920 dans les soubassements de la muraille construite en 1550 une statue portant le nom du héros de la légende, et comme nom de famille Wan (= Dix Mille). Cette découverte est à mettre en relation avec certaines variantes de la légende selon lesquelles les époux sont des êtres fantastiques, présents sur terre pour sauver dix mille êtres humains[4].

À l'origine de la légende se trouve un événement, raconté dans leCommentaire de Zuo, ayant eu lieu en : le général Qi Liang meurt lors de l'attaque de la ville de Ju par le marquis deQi ; alors que le marquis de Qi présente ses condoléances à la femme du général Qi Liang venue à la rencontre de la dépouille de son époux, celle-ci exige que ces condoléances soient présentées à son domicile, conformément aux rites. L'anecdote est ensuite à l'origine de chants funèbres, « chants en l'honneur de Qi Liang ».Liu Xiang reprend l'histoire dans saBiographies de femmes exemplaires : il y ajoute un épisode au cours duquel les pleurs de l'épouse de Qi Liang font s'écrouler la muraille, qui est encore celle de la ville de Ju. L'histoire se retrouve ensuite chez le poèteCao Zhi : c'est désormais le mont Liang (homophone du général Qi Liang), à proximité de la Grande Muraille, qui s'écroule[5].

La popularité de la légende sous ladynastie des Tang est due aux nombreuses conscriptions provoquées par les expéditions vers l'Asie centrale, les malheurs de Meng Jiangnü et de son époux rappelant à la population les leurs. C'est sous les Tang que le surnom de Meng est donné à l'héroïne, que l'histoire est liée à celle du Premier Empereur, et que l'époux devient un conscrit enrôlé pour édifier la Grande Muraille. Le récit, repris dans tous les genres populaires, chansons, ballades, opéras régionaux, est devenu une légende sans souci de la vérité historique. À partir desSong, Meng Jiangnü est l'objet d'un culte. Huit localités revendiquent par la suite le privilège d'être son lieu de naissance et les différentes versions de l'histoire font s'écrouler la muraille à huit endroits différents. Certaines versions des régions du sud de la Chine, plus éloignées des lieux d'origine de la légende, présentent des variantes dans lesquelles les éléments fantastiques ou religieux sont plus importants[6],[7].

La version faisant de la légende une histoire d'amour romantique est contemporaine. Dans la version des Tang, Meng Jiannü impose le mariage au protagoniste parce que celui-ci l'a vue nue alors qu'elle prenait un bain. Or seul un mari peut voir sa femme nue. Cet épisode est donc conforme à la morale et l'amour n'y joue pas de rôle. Il est cependant contraire aux rites, puisque ce sont normalement les parents qui « arrangent » le mariage et sans doute a-t-il une origine populaire[6],[8].

Implantations géographiques

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Si l'histoire est originellement liée au Shandong, où se trouvait la capitale desQi, elle s'est trouvée déplacée dans leShaanxi sous lesTang, dans la province où était située la capitale,Xi'an. D'autres régions se sont approprié l'histoire, en particulier en élevant des temples consacrés à Meng Jiangnü : on en trouve àTongchuan dans le Shaanxi, dans lecomté de Li dans le Hunan, àXushui dans leHebei, ainsi qu'à Pékin et plusieurs autres endroits du Hebei. Le temple deBadaling atteste que certaines variantes de la légende datent desdynasties Ming etQing, à l'époque où la Grande Muraille a été érigée à cet endroit. De nos jours le temple de Shanhaiguan est cependant considéré comme le « site orthodoxe »[2].

Ce temple, qui se trouve précisément àQinhuangdao, à l'origine construit avant ladynastie Song, aurait été rebâti en 1594 sous les Ming. Reconstruit après la Révolution culturelle, on y trouve aujourd'hui un parc à thème destiné au tourisme[2].

La légende à l'époque contemporaine

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Muraille et porteurs de hotte. Dessin à l'encre au verso d'un manuscrit relatif à Meng Jiangnü.ixe – xe siècle. FondsPelliot de la BNF.

La légende a été l'objet au début duxxe siècle d'une importante recherche menée par l'ethnologueGu Jiegang. Cette recherche s'est faite toutefois par l'étude des textes, et non par des recherches de terrain. Elle a permis de faire de l'histoire de Meng Jiangnü la première « grande » légende chinoise dans les années 1920. Dès avant les années 1950, elle est considérée comme l'une desquatre grandes légendes (zh). Elle est représentée en 1945 à Shanghai sous la forme d'un opéra deAaron Avshalomov,The Great Wall, considéré comme le premier opéra « chinois de style occidental » avecLa Fille aux cheveux blancs[9].

La légende ayant été considérée comme représentative de l'esprit confucéen durant laRévolution culturelle, le temple de Shanhaiguan a été saccagé par les gardes rouges durant cette période. L'opposition de Meng à l'empereurQin Shi Huangdi a aussi joué en sa défaveur, son rôle d'unificateur de la Chine étant désormais mis en avant etMao Zedong s'étant personnellement identifié à cet empereur. Mais la légende est désormais de nouveau célébrée par les autorités chinoises, et en 2006 elle a été placée sur une liste préliminaire des éléments appartenant au patrimoine culturel immatériel de la nation par l'Administration d'État pour le patrimoine culturel (en)[9],[2].

Traductions

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Adaptations dans les arts

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Musique

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Littérature

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  • Meng Chiang Nü. Légende de la grande muraille, adapt. Jacques Garnier, éditions You Feng, 2002
  • Su Tong,Bi nu, 2006 (Le Mythe de Meng, trad. Marie Laureillard, Flammarion, 2009)

Cinéma

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Références

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  1. Pimpaneau 2004,p. 294
  2. abc etdBruce G. Doar,« The Rehabilitation–and Appropriation–of Great Wall Mythology »,China Heritage Quartely,no  7, 2006.[lire en ligne]
  3. Pimpaneau 2004,p. 289-291 et 298
  4. Pimpaneau 2004,p. 296
  5. Pimpaneau 2004,p. 291
  6. a etbPimpaneau 2004,p. 292-293 et 295
  7. Idema 2012,p. 34
  8. Idema 2012,p. 38
  9. a etbIdema 2012,p. 31-34 et 41-42
  10. « Film : Meng Jiangnu (1926) - Chinese Movie Database », surdianying.com(consulté le).

Voir aussi

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Bibliographie

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Lien externe

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