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Parentèle | Philippe Desportes (oncle maternel) ![]() |
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Mathurin Régnier, né le àChartres et mort le àRouen, est unpoètesatiriquefrançais.
Mathurin Régnier, l’un des écrivains les moinsclassiques duXVIIe siècle (en ce qu'il s'oppose par exemple àMalherbe), naît àChartres, le, l’année qui suit laSaint-Barthélemy. Son père, Jacques Régnier, notable bourgeois de Chartres, est le créateur, sur la place des Halles, d'unjeu de paume, qui reste longtemps célèbre et est connu sous le nom de tripot Régnier. Sa mère, Simone Desportes, est la sœur de l’abbéDesportes, poète connu à l’époque, très bien en cour et pourvu de bénéfices importants.
Son père qui le destine à la succession de son oncle le faittonsurer à l’âge de sept ans, dans le but de lui assurer la protection de son oncle et de celle deNicolas de Thou, évêque de Chartres. Mais le jeune Mathurin, n’ayant aucun goût pour l’état ecclésiastique, compromet, par une conduite désordonnée, et sa réputation et une partie des bénéfices qu’il était appelé à recueillir dans la succession de son onclel’abbé Desportes.
Il entend très souvent lire les poésies de son oncle, plus respecté àChartres que tout autre poète, et commence à l’imiter par de petits poèmes satiriques sur les honnêtes bourgeois qui fréquentent le tripot de son père. Il se rend ensuite àParis auprès de son oncle. À vingt ans, il s’attache au service du cardinal deJoyeuse, et, en 1595, fait à sa suite un premier voyage àRome. Il commence à écrire sesSatires. En 1601, il fait un second voyage àRome, dans la suite dePhilippe de Béthune, nommé ambassadeur parHenri IV, et y reste jusqu’en 1605. Il y écrit sa sixièmeSatire, mais ne tire guère avantage de ce voyage et revient triste et dégoûté de tout.
De retour àParis, il rencontre les poètes célèbres de l’époque. Nourri des auteurs anciens, et en particulier d’Horace, Régnier, doué d’un rare bon sens et d’une riche imagination, « donne au langage français une précision, une énergie et une richesse nouvelle pour l’époque[1] ». On peut retenir parmi les jugements sur ce poète, celui deMadeleine de Scudéry, dans laClélie :« […] Regarde, lui dit-elle, cet homme négligemment habillé et assez mal-propre ; il se nommera Régnier, sera neveu de Desportes et méritera beaucoup de gloire. Il sera le premier qui fera des satires en françois ; et, quoiqu’il ait regardé quelques originaux fameux parmi ceux qui l’auront précédé, il sera pourtant un original en son temps. Ce qu’il fera bien sera excellent, et ce qui sera moindre, sera toujours quelque chose de piquant. Il peindra les vices avec naïveté et les vicieux fort plaisamment. Enfin, il se fera un chemin particulier parmi les poètes de son siècle, où ceux qui voudront le suivre s’égareront bien souvent. »
L’épitaphe si connue qu’il s’est composée lui-même est la fidèle expression de son caractère :
« J’ai vescu sans nul pensement,
Me laissant aller doucement
A la bonne loy naturelle,
Et si m’estonne fort pourquoi
La mort osa songer à moi
Qui ne songeay jamais à elle. »
Sa vie de débauche et de bohème l’empêche d’accéder à la reconnaissance. Il meurt, poursuivi par la maladie et le chagrin, dans une « hostellerie » de la ville deRouen, à l’âge de 40 ans.
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