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Massif du Canigou massif du Canigó | ||
Localisation sur la carte desPyrénées-Orientales. | ||
Géographie | ||
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Altitude | 2 784 m,pic du Canigou[1] | |
Massif | Pyrénées | |
Administration | ||
Pays | ![]() | |
Région | Occitanie | |
Département | Pyrénées-Orientales | |
Géologie | ||
Roches | Micaschistes,orthogneiss etgranites | |
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Lemassif du Canigou (parfois orthographié selon la graphiecatalane :Canigó[2]) est un massif desPyrénéesfrançaises situé dans le département desPyrénées-Orientales. Il culmine à 2 784 mètres d'altitude avec lepic du Canigou.
Le massif du Canigou est le grand massif pyrénéen le plus proche de lamer Méditerranée. Sa présence imposante en fait un symbole desCatalans. Visible de toute laCatalogne et parfois même depuisMarseille en dépit de lacourbure terrestre, il est considéré jusqu'auXIXe siècle comme le point culminant des Pyrénées. Il sépare les deuxrégions historiques catalanes duConflent (vallée de laTêt) et duVallespir (vallée duTech), ses contreforts orientaux formant la région naturelle desAspres.
Ses flancs sont habités dès laPréhistoire. Lepastoralisme, l'exploitation demines (en particulier defer, maintenant abandonnées) et lethermalisme sont des activités millénaires des populations du massif du Canigou.
La grande variété de ses paysages, son accès relativement aisé, ses lieux culturels et son climat doux en font une région touristique prisée desrandonneurs à pied ouà vélo. De nombreux sentiers sont aménagés.Depuis, le site détient le label officielGrand Site de France[3].
La première forme connue du nom apparaît en949 avecMontis Canigonis. On trouve ensuite, également auXe siècle,Monte Canigone,Chanigono etCanigonis, puis auXIe siècleMonte Kanigonis etKanigoni. La forme moderne encore utilisée encatalan de nos jours apparaît en1300 :Canigó[4]. La prononciation française retranscrite sous la formeCanigou est issue du catalanroussillonnais dont une caractéristique est la prononciation du o fermé tonique (ó) comme unou (ú), soit en catalan normaliséCanigú au lieu deCanigó[5].
Le, leministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie labellise le site en tant que « Grand Site de France » sous le nom demassif du Canigó, arguant de son caractère de « montagne sacrée du pays catalan » pour adopter la graphie catalane[3].
Sans forme connue du nom avant leXe siècle, on ne peut faire que des suppositions sur son origine. Néanmoins, l'une d'elles semble plus probable. Le nomCanigou est sans doute un composé tautologique basé sur la racinepré-indo-européennekar oukan répétée pour obtenirkankan.Kan prendrait pour le premier élément le sens desommet rocheux et pour le deuxième à travers une forme plus tardive et apparentée au greckonos le sens desommet en coin. Une évolution verskani-kone aurait abouti àCanigó par affaiblissement duc intervocalique et enfin la chute dun en fin de nom ayant pour effet de produire uno accentué[4].
Parmi les autres explications se trouvent diverses origines linguistiques. Quoique pas toujours impossibles, elles semblent toutefois peu probables, notamment par le simple fait qu'une montagne aussi imposante que le Canigou a sûrement été nommée bien avant l'arrivée desRomains. Une origine latine du nom pourrait donner lieu à plusieurs explications.Cani (« chien ») suivi dejugum aurait désigné un sommet en forme de croc de chien.Canum (« blanc ») suivi dejugum (« sommet ») aurait le sens de sommet enneigé. Malheureusement en catalan,jugum se transforme généralement enjou et non engou. On aurait aussi pu avoircanum suivi deconus (« cône ») pour désigner un sommet conique enneigé. Cependant, il est très improbable que leu atone decanum se soit transformé eni[4]. Il n'est pas rare que des sommets prennent des noms de personnes, tel lepic de Bugarach. On a pu donc y voir un nom de personne germanique,Canico, par rapprochement avec celui avéré auMoyen Âge deEnneco.Canico proviendrait du nom de personneCani et signifiantutile, suivi du suffixe diminutif-k. On aurait alors eu undomaine de Canico dans les environs deCasteil où, justement, fut construit l'abbaye Saint-Martin du Canigou. Un passage deCanico versCanicone aurait enfin donnéCanigó, à l'instar d'exemples avérés tel queAscahrone ayant donnéEscaró non loin de là enConflent[4].
Le massif du Canigou est situé dans la partie orientale des Pyrénées, dans le département desPyrénées-Orientales, à l'extrême sud de la France. Il est le massif des Pyrénées le plus proche de lamer Méditerranée, ce qui lui donne une position dominante, visible depuis la plus grande partie de la Catalogne historique (généralité de Catalogne enEspagne et département français des Pyrénées-Orientales) et depuis la mer.
Le massif du Canigou est délimité à l'ouest par lepla Guillem[6] et la vallée duCady, au nord par la vallée de laTêt, à l'est par laplaine du Roussillon et au sud par la vallée duTech. La vallée de la Têt se nommeConflent, celle du TechVallespir. Les contreforts orientaux du massif forment lesAspres.
Dans lesannées 1930, la route du Conflent vers le Canigou est décrite par leguide Michelin comme étant la « plus pittoresque de toutes les Pyrénées »[7].
Avec de bonnes conditions atmosphériques, il peut être aperçu deux fois par an au coucher du soleil depuisMarseille à 250 km de là, ainsi que de nombreux autres points hauts deProvence situés pour certains jusqu'à presque 300 km, les plus hauts permettant même une visibilité plus régulière en journée (hauteurs de Marseille, deCassis et d'Allauch,mont Ventoux,montagne Sainte-Victoire,massif de la Sainte-Baume ouMonts toulonnais, entre autres), début février et fin octobre, parréfraction de la lumière[8],[9]. Le baronFranz Xaver von Zach observe le phénomène depuis labasilique Notre-Dame-de-la-Garde en 1808 et distingue nettement le pic du Canigou et lepuig dels Tres Vents (ca)[10],[11]. Il est également visible par temps clair depuis l'ensemble du littoral languedocien, au-delà d'Agde, jusqu'àPort-Camargue, ainsi que depuis lamontagne Noire. Inversement, sa situation géographique offre une vue sur laplaine du Roussillon, leConflent mais aussi, du côté espagnol, l'Empordà[12] voire, par temps clair,Barcelone en direction du sud, et leMassif central ainsi que lesAlpes avec le mont Ventoux, voire lemassif des Écrins[13] également par réfraction de la lumière au lever de soleil, en regardant vers le nord-est, ce qui constitue un record du monde de distance d'observation en ligne droite avec environ 440 kilomètres[14][réf. à confirmer].
Si, avec une altitude de 2 783,66 m, le Canigou n'est pas le plus haut sommet des Pyrénées (Vignemale : 3 298 m,Aneto : 3 404 m), il est certainement celui qui impose la plus grande dénivellation directe entre la plaine (Vinça : 250 m) et le pic principal, soit plus de 2 500 m sur une distance d'une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau.
Le massif du Canigou est la montagne de France qui présente les meilleurs exemples d'étagement des zones de végétation : au pied, lesagaves et lesorangers ; au sommet, lesplantesalpines (le sommet, non calcaire, n'a pas d'edelweiss).
Sommets principaux identifiables de la plaine du Roussillon, de l'ouest vers l'est :
Sommets secondaires :
Le climat est typiquementméditerranéen en plaine mais se dégrade rapidement avec l'altitude, pour deveniralpin près des sommets. L'ensoleillement est important en plaine, notamment dans leConflent, leVallespir étant plus humide. Les précipitations augmentent avec l'altitude pour atteindre leur maximum entre 1 600 et 2 200 m.
La relativesécheresse du climat ne doit pas masquer l'intensité des précipitations en automne, quoique exceptionnelles comme lesinondations catastrophiques d'octobre 1940.
Adhérente au « réseau des Grands Sites de France » depuis 1999, la montagne sacrée des « Catalans français » obtient lelabel en sous son nomcatalan deCanigó[17]. Elle fait partie duparc naturel régional des Pyrénées catalanes. Trois sentiers pédestres grimpent à son sommet, lepic du Canigou (2 784 mètres) : à partir des Cortalets par le pic Joffre en deux heures et sans difficulté ; par la crête de Barbé et un escalier vertigineux, via la cheminée du Canigou (2 h 20) ; et par la cheminée du flanc sud en emprutant leGR 10 (4 heures).
Le massif du Canigou est un haut lieu dupyrénéisme et est parcouru par un réseau desentiers de grande randonnée, de parcours pour larandonnée équestre, et enVTT, et on y trouve un ensemble dechalets et de refuges de montagne pour larandonnée pédestre en montagne.
Deuxsentiers de grande randonnée traversent le massif du Canigou :
Lechemin du piémont pyrénéen (ouel cami del péu de la coste) est un itinéraire secondaire dupèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle[18] et traverse le massif depuis leprieuré de Serrabone, jusqu'à l'abbaye Saint-Michel de Cuxa,Taurinya etCasteil pour atteindre l'abbaye Saint-Martin du Canigou. De cette abbaye, il redescend jusqu'au prieuré de Sainte-Marie àCorneilla-de-Conflent, et continue ensuite jusqu'àVillefranche-de-Conflent dans la vallée de laTêt.
Le massif est en grande partie une réserve protégée duréseau Natura 2000[19] avec troisréserves naturelles : celles dePy,Mantet etPrats-de-Mollo-la-Preste.
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