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Naissance | (56 ans) Dakar (Sénégal) |
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Taille | 1,82 m (6′ 0″) |
Poste (XV) | troisième ligne aile |
Période | Équipe | |
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1974-1988 | ES argelésienne |
Période | Équipe | M (Pts)a |
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1988-1997 1997-2000 2000-2002 | USA Perpignan Stade français CASG Biarritz olympique |
Période | Équipe | M (Pts)b |
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1995-1999 | ![]() | 25 (25) |
Période | Équipe | |
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2003-2005 2003-2005 2005-2007 2007-2011 | Biarritz olympique (Espoirs)![]() US Dax ![]() |
a Compétitions nationales et continentales officielles uniquement.
b Matchs officiels uniquement.
Marc Lièvremont, né le àDakar (Sénégal), est un joueurinternational français derugby à XV et àsept, reconverti ensuite en tant qu'entraîneur.
Il a évolué en tant quetroisième ligne aile dans les clubs de l'USA Perpignan, duStade français CASG et duBiarritz olympique, mais aussi enéquipe de France de 1995 à 1999, marquant 5 essais en 25 sélections, et participant notamment auGrand Chelem de 1998 et à laCoupe du monde 1999. Durant son mandat de sélectionneur national, leXV de France remporte son neuvièmeGrand Chelem durant l'édition2010 duTournoi des Six Nations et atteint la finale de laCoupe du monde 2011. Reconverti en tant qu'entraîneur, il est notamment sélectionneur de l'équipe de France entre 2007 et 2011, avant de devenir consultant à la télévision.
Fils d'Irène (lorraine) et Roland Lièvremont (originaire duJura), Marc naît le àDakar auSénégal où son père,militaire engagé dans laMarine, est basé depuis le printemps 1966[C 1]. Marc a 6 mois lorsque ses parents quittent le pays. La famille Lièvremont, qui doit suivre leur père dans toutes ses missions militaires, s'installe ensuite définitivement àArgelès-sur-Mer en 1973[C 2]. Roland Lièvremont quitte l'armée et devient éducateur pour handicapés mentaux. Irène, de confessioncatholique, s'investit dans la religion. Marc est l'aîné d'une fratrie de huit enfants (Marc, Vincent, François,Thomas,Matthieu, Claire et les jumeaux Pierre et Luc). Toute la famille habite dans une immense maison de campagne, surnommée « la Ribambelle »[C 2]. C'est à l'âge de 5 ans et demi, enCP, que Marc Lièvremont découvre lerugby à XV ; ses premiers instituteurs sont éducateurs au club local d'Argelès : l'Étoile sportive argelésienne[C 3]. Le jeune Lièvremont apprécie également la randonnée, la lecture, les jeux de société avec ses frères et sœur et les réunions familiales[C 4]. Au paysCatalan, Marc baigne dans un milieu de rugby : il regarde leTournoi des V Nations et supporte l'USAP dePerpignan[C 4].
En difficulté à l'école,Pierre Aylagas, alors conseiller régional duRoussillon, lui propose d'aller àBéziers en sectionsport-études[C 5]. Parti à l'âge de 15 ans, il passe trois ans en terre biterroise sous l'égide deRaoul Barrière avant de décrocher unBac B. Lièvremont part ensuite àToulouse, enfaculté de sciences sociales puis auCREPS deLespinet où il apprend l'enseignement du « jeu à la Toulousaine », fondé parRobert Bru, et côtoie de grands joueurs commeFabien Galthié[C 5].
En parallèle, il suit ses amis d'Argelès qu'il quitte pour jouer à l'USAP et dispute laCoupe Frantz-Reichel, le championnat junior (moins de 21 ans)[C 6]. Il délaisse le poste detrois-quart centre pour celui detroisième ligne aile. En1987, alors qu'il joue en Nationale B (championnat destiné aux équipes réserves) avec Perpignan, il est convoqué parPierre Aylagas en sélections régionales du Roussillon et dispute le Trophée Maaf[C 6]. Alors que la plupart des joueurs convoqués sont déjà titulaires àPerpignan, Lièvremont dispute quelques matchs puis est contacté par Roland Génis, l'entraîneur de l'USAP[C 7].
Arrivé au cours de lasaison 1988-1989, Marc Lièvremont dispute son premier match en équipe première contreNîmes (défaite 16-12) le[1]. Malgré le limogeage de Roland Génis, Lièvremont garde la confiance du nouveau duo Dominique Bacave -Jean-François Imbernon[C 8]. Réaligné contre l'équipe deBlagnac deChristophe Deylaud, Lièvremont et ses coéquipiers sont corrigés 7-23 à domicile[2]. L'USAP ne se qualifie pas pour la phase finale en fin de saison. À l'intersaison, une nouvelle équipe dirigeante, menée parPaul Goze (président) etGeorges Coste (entraîneur), propose un contrat fixe avec un salaire mensuel de 3 000 francs à Marc Lièvremont qu'il accepte[C 8].
Parallèlement, Lièvremont doit accomplir ses obligations militaires auBataillon de Joinville àFontainebleau et continue ses études[C 9]. Alors qu'il opte pour devenir éducateur sportif, il passe alors deux années enSTAPS àMontpellier aux côtés dePhilippe Boher puis entame une formation aux examens d'éducateur au CREPS de Toulouse[C 10]. Sur les terrains, Lièvremont se fixe définitivement au poste detroisième-ligne aile, plus particulièrement à gauche (numéro 6), comme son père et la majorité de ses frères plus tard[C 11]. Il devient un redoutable plaqueur malgré son petit gabarit pour un troisième-ligne (1,82 mètre pour 84 kilos) et, petit à petit, le chouchou dustade Aimé-Giral bien qu'il n’ait aucune originecatalane[C 12]. Alors que le rugby n'est pas encore devenu professionnel, Lièvremont travaille à la mairie dePerpignan, en parallèle de sa carrière de joueur, où il est détaché auprès desécoles primaires. Il entame également une formation desapeur-pompier professionnel[C 13].
Régulièrement sélectionné en équipe régionale, Marc Lièvremont fait notamment partie de la sélection duLanguedoc-Roussillon qui s'incline 35-18 face à l'Australie,champions du monde en titre, le, marquant un essai à la77e minute[3]. L'année suivante, il fait partie de la tournée d'été desBarbarians français, menés parSerge Blanco etJean-Pierre Rives, enAustralie ponctuée par deux victoires[C 14]. Le, il joue avec lesBarbarians français contre l'Université de Sydney enAustralie. LesBaa-Baas s'imposent 36 à 62[4]. Ses bonnes prestations lui ouvrent les portes duXV de France. Au lendemain de laCoupe du monde 1995, une nouvelle génération (dirigée parJean-Claude Skrela auquel s’adjoindraPierre Villepreux) est mise en place[C 14]. Lièvremont effectue ses grands débuts sous le maillotBleu le contre l’Italie (victoire 34-22) à l'occasion de laCoupe Latine remportée par la France[5]. Le, il est invité avec lesBarbarians français pour jouer contre laNouvelle-Zélande àToulon. LesBaa-Baas s'inclinent 19 à 34[6].Lièvremont poursuit sa progression chez lesBleus et participe à la tournée estivale enArgentine, en compagnie de son frère,Thomas. Il ne dispute pas les deux tests officiels contre lesPumas mais est aligné dans l'« équipe des toasts »[Note 1] contre une sélection de province[C 14].
Le, il joue de nouveau avec lesBarbarians français contreCambridge enAngleterre. LesBaa-Baas s'imposent 76 à 41[7]. Le, il est capitaine desBarbarians français contre l'Afrique du Sud àBrive. LesBaa-Baas s'imposent 30 à 22[8].
Entre1989 et1997, l'USAP, irrégulière en championnat, n’atteint les quarts de finale que deux fois : en1993 (défaite à nouveau 10-9 contreToulon) et1995 (défaite 12-12 ; 5-4 aux t.a.b contreCastres) sans jamais aller plus loin. L'USAP remporte cependant leChallenge Yves du Manoir 1994 sous la houlette de Paul Toussat (qui a remplacé Georges Coste) qui récompense la génération de Lièvremont avecBoher,Dispagne etGérard Majoral (son pendant en troisième ligne)[C 13]. Il porte le brassard de capitaine pendant sa dernière saison au club, en 1996-1997[9]. Mais alors que le club a changé d'encadrement et que Marc Lièvremont continue de concilier rugby et activité de sapeur-pompier, la lassitude s'installe. Le troisième ligne décide de quitter l'USAP en 1997 pour un nouveau projet[C 15].
Contacté parMax Guazzini etBernard Laporte (président et entraîneur duStade français) au printemps1997, Lièvremont est séduit par le projet d'envergure du duo francilien[C 16]. Pour son retour dans l'élite en tant que promu, Guazzini fait signer pas moins de 23 nouveaux joueurs, dont plusieurs internationaux commeSimon,Moscato,Gimbert,Juillet,Roumat,Dominguez,Dominici, etc. au Stade français. De son côté, Lièvremont voit son salaire multiplié par trois, découvre la vie parisienne et joue dans une équipe taillée pour le titre[C 17]. Le, il est invité une nouvelle fois avec lesBarbarians français pour jouer contre leLansdowne RFC àDublin. LesBaa-Baas s'imposent 31 à 24[10]. Le, il rejoue avec lesBaa-Baas, aux côtés de son frèreThomas, contre l'Afrique du Sud àBiarritz. LesBaa-Baas s'imposent 40 à 22[11]. En club, les hommes de Laporte réalisent une saison exceptionnelle : Demi-finaliste duChallenge européen, les franciliens terminent premier de leur poule en phase régulière et retrouvePerpignan en finale duchampionnat austade de France[C 18]. Opposé à son frèreThomas, le Stade français de Marc Lièvremont s'impose nettement 34-7 et soulève leBouclier de Brennus[C 19].
Peu avant, en début d'année1998, Marc Lièvremont dispute leTournoi des V nations. Remplaçant lors du premier match contre l’Angleterre, il profite de la blessure dePhilippe Benetton pour former la troisième-ligne titulaire avec son frère etOlivier Magne[C 20]. Le XV de France réalise leGrand Chelem en surclassant notamment lePays de Galles (0-51) lors du dernier match[12]. Durant cette année presque parfaite (une seule défaite contre l'Australie), Lièvremont participe à toutes les rencontres et devient un cadre de l'équipe de France[C 20]. La saison 1998-1999 est tronquée pour le joueur parisien qui se blesse de nouveau au genou droit[C 21]. Il se fait opérer début 1999 et doit manquer leTournoi, qui s'avère calamiteux pour le XV de France : dernier avec 1 victoire et 3 défaites. Une facture de la clavicule contrarie la fin de saison de Lièvremont[C 21]. Alors que la presse évoque des conflits internes et que le duo Skrela-Villepreux est de plus en plus critiqué, l'équipe de France achève sa tournée de juin avec deux défaites face auxTonga et à laNouvelle-Zélande. Rétabli à temps, Marc Lièvremont fait partie de la liste des joueurs retenus pour laCoupe du monde 1999[C 22].
Après une préparation très compliquée, lesBleus peinent à battre leCanada (33-20) en ouverture àBéziers[13] puis s'imposent de façon poussive contre laNamibie (47-13)[14] et lesFidji (28-19)[15]. Premier de leur groupe, le XV de France se qualifie pour les quarts-de-finale malgré les prestations en demi-teinte et les blessures de nombreux joueurs[C 22]. Opposés à l'Argentine en quart, lesBleus réalisent un très bon début de match et l'emportent (47-26) malgré l'efficacité du buteur argentinGonzalo Quesada[16]. En demi-finale, la France retrouve lesAll Blacks, grands favoris de la compétition emmenés par leur ailierJonah Lomu[C 23]. Mené 10-24 à la45e minute, Marc Lièvremont et ses coéquipiers parviennent finalement à s'imposer 43-31 àTwickenham[17]. Il s'agit d'un des plus grands exploits du rugby et du sport français, encore à ce jour[C 23]. Blessé à la cuisse en demi, Lièvremont tient tout de même sa place en finale le contre l’Australie[C 24]. Encore en course à la pause (menés 12-6), lesBleus, vraisemblablement fatigués de leur exploit contre la Nouvelle-Zélande, craquent en seconde période et s'inclinent 35-12 auMillenium deCardiff[18]. L’Australie est championne du monde tandis que Marc Lièvremont met un terme à sa carrière internationale sur cette finale perdue, une décision qu'il avait prise avant la compétition[C 25].
À l'issue de la Coupe du monde, l'entraîneur Bernard Laporte quitte le Stade français pour prendre en main le XV de France. Marc Lièvremont voit Georges Coste, son ancien entraîneur à l'USAP, le remplacer[C 26]. La saison 1999-2000 est assez ambivalente et s'achève dans la confusion. Les joueurs du Stade français, en conflit avec leur entraineur, organisent une fronde et obtiennent l'éviction de Georges Coste en. C’est virtuellement sans entraîneur qu’ils arrivent en finale duchampionnat contre l'US Colomiers. Absent de la feuille de match, Lièvremont voit ses coéquipiers l'emporter 28-23 et s’adjuger un second titre dechampion de France[C 26]. Il s'agit de la dernière saison de Lièvremont auStade français. Les remous de la fin de saison l'ont convaincu de partir[C 26].
Contacté par lesHarlequins deLondres, Marc Lièvremont choisit finalement de rejoindreBiarritz où il retrouve son frèreThomas[C 26]. En, il est sélectionné avec lesBarbarians français, aux côtés de son frèreThomas pour jouer laNouvelle-Zélande austade Bollaert àLens[19]. Il est le capitaine de l'équipe lors de ce match. LesBaa-Baas parviennent à s'imposer 23 à 21[20]. Pour sa première saison au BO, il échoue en demi-finale duchampionnat face à l'AS Montferrand (9-16) et est éliminé enCoupe d'Europe en quart par leMunster (38-29). La saison 2001-2002 est auréolée d'un nouveau titre dechampion de France remporté contreAgen[C 27]. Lièvremont ne dispute pas la finale, rattrapé par une nouvelle blessure à son genou droit. Cette dernière l'empêche définitivement de retrouver les terrains. Marc Lièvremont est contraint d'arrêter sa carrière de joueur enmars 2002[C 27].
Alors qu'il lui restait deux ans de contrat, le président du BO Marcel Martin lui propose une reconversion dans le staff technique en tant qu'analyste vidéo. Cette expérience dure une saison[C 28].
En2003, Marc Lièvremont est nommé entraîneur des Espoirs avec Jean-Philippe Saffore[C 29]. Possédant déjà ses diplômes, c'est durant cette période qu'il découvre la fonction qui va le conduire jusqu'auXV de France. Tout en s'inspirant de ses anciens dirigeants, il développe sa propre perception du jeu, son autorité, ses valeurs et la relation avec ses joueurs[C 30]. À la même époque, il est sollicité par laFédération via la Direction technique nationale (DTN) pour prendre en charge l'équipe de France des moins de 21 ans, aux côtés dePhilippe Agostini[C 31]. Placé sous la houlette deMax Godemet, dont il s’inspira des méthodes d'entraînement[21], Lièvremont mène les jeunes français lors du Tournoi des moins de 21 ans en 2005 et enCoupe du monde des moins de 21 ans disputée enArgentine où la France atteint les demi-finales[C 32]. Jusqu'en2006, il est aussi co-entraîneur de l'équipe de France A.
En2005, Marc Lièvremont accepte le poste d'entraîneur de l'US Dax que lui a proposé le comité du club[C 33]. L'effectif présent est renforcé par l'arrivée d'Emmanuel Menieu,Christophe Milhères,Philippe Carbonneau et plusieurs joueurs Espoirs[C 34]. Avec l'aide deJean-Philippe Coyola, il emmène Dax jusqu'en finale dePro D2 en fin de saison[C 35]. Le club échoue face àAlbi (défaite 12-8) mais prend sa revanche la saison suivante en battantLa Rochelle (victoire 23-16) le, accédant ainsi auTop 14[C 36]. Alors qu'il a convaincu ses deux frères,Thomas etMatthieu, troisièmes lignes également, de venir le rejoindre àDax pour la saison suivante, Lièvremont est sondé pour le poste de sélectionneur.
Pendant laCoupe du monde 2007, Marc Lièvremont est contacté parBernard Lapasset, alors président de laFFR, pour succéder àBernard Laporte au poste de sélectionneur duXV de France[C 37]. D'abord réticent et lié contractuellement à l'US Dax[C 38], Lièvremont accepte finalement la proposition[C 39]. La nomination est officialisée le[22]. Dans son staff, il intègreFabien Pelous au comité de sélection, maintientJo Maso comme « manageur » et choisit comme adjointsÉmile Ntamack (responsable des arrières) etDidier Retière (responsable des avants)[23],[C 40].
Dans son groupe, Lièvremont choisitLionel Nallet (Castres) comme capitaine[C 41] et s'appuie sur une nouvelle génération de joueurs (Barcella,Parra,Trinh-Duc,Ouedraogo,Picamoles[24],[C 42]). Pour leur entrée dans leTournoi 2008, lesBleus impressionnent offensivement face à l’Écosse (27-6)[25] et l'Irlande (26-21)[26] emmenés notamment parVincent Clerc etCédric Heymans. Défaits austade de France par l’Angleterre (13-24)[27], les joueurs français se rattrapent contre l’Italie (25-13)[28]. Tout proche de la victoire finale, le XV de France craque finalement face auPays de Galles (29-12) qui réalise leGrand Chelem[29]. L'équipe de France finit troisième du Tournoi.
Pour la tournée estivale enAustralie, Marc Lièvremont, privé des internationaux duStade toulousain, de l'ASM Clermont Auvergne, de l'USA Perpignan et duStade français qui disputent les demi-finales duTop 14 dans leurs clubs respectifs[30], convoque un groupe « expérimental » tout en rappelantSébastien Chabal etDimitri Yachvili[31]. La tournée se solde par deux lourdes défaites 34-13 àSydney[32] puis 40-10 àBrisbane[33] face auxWallabies[Note 2].Durant la tournée d'automne, l'équipe de France prend sa revanche sur l'Argentine (12-6)[34] après les deux défaites lors de la dernièreCoupe du monde puis bat facilement lesPacific Islanders[Note 3] (42-17) austade Bonal (Montbéliard)[35]. Cependant, leXV de France s'incline une nouvelle fois contre l'Australie (13-18)[36], austade de France, faute à un buteur,David Skrela, peu en réussite[C 43].
LesBleus commencent leTournoi 2009 par une défaite enIrlande (30-21)[37], qui réalisera leGrand Chelem, puis enchaînent deux victoires à domicile face à l’Écosse (22-13)[38] et lePays de Galles (21-16)[39]. Opposée ensuite auXV de la Rose[Note 4], l'équipe de France est humiliée face aux assauts anglais àTwickenham (34-10)[40],[C 44]. Cette lourde défaite est partiellement compensée par les 50 points inscrits contre l'Italie lors du dernier match (50-8)[41]. Le XV de France se classe de nouveau troisième et ressort du Tournoi très critiqué[42],[C 45]. Ce Tournoi mitigé est suivi d'une tournée d'été enNouvelle-Zélande. En l'absence deLionel Nallet (blessé), Lièvremont nommeThierry Dusautoir comme capitaine[43]. L'intérim ayant été concluant, il le restera finalement jusqu'au bout du mandat[C 46]. Lors du premier match face auxAll Blacks, lesBleus l'emportent à la surprise générale àDunedin (27-22)[44]. Une première en terre Néo-Zélandaise depuis 1994[C 47]. Le XV de France est tout près de réédité l'exploit de 1994[Note 5] après une courte défaite (14-10) lors du second match[C 48]. Au cours de cette tournée, Marc Lièvremont doit gérer l'« affaireMathieu Bastareaud[Note 6]» qui provoque une crise diplomatique entre laFrance et laNouvelle-Zélande et quelques remous politiques[45],[46],[C 49]. L'équipe de France achève sa tournée par une défaite contre l'Australie (22-6)[C 50]. Le bilan est malgré tout positif. En novembre, lesBleus font face auxSpringboks sud-africains,champions du monde en titre et vainqueur du dernierTri-nations[C 51]. Vaillant, leXV de France s'impose avec la manière 20-13 auStadium de Toulouse[47]. Après une victoire plus large face auxSamoa (43-5)[48], l'équipe de France retrouve lesAll Blacks àMarseille[C 52]. Mais l'écart est encore trop grand entre les deux équipes, laNouvelle-Zélande l'emporte 39-12[49].
En 2010, les Bleus réalisent un début deTournoi parfait avec quatre victoires face à l’Écosse (18-9)[50], l'Irlande (33-10)[51], lePays de Galles (26-20)[52] et l'Italie (46-20)[53] s'appuyant notamment sur une mêlée solide et leur buteurMorgan Parra[54]. Face à l'enjeu, le dernier match contre l'Angleterre lors du « Crunch » est plus compliqué mais l'équipe de France s'impose finalement 12-10 austade de France le20 mars[55]. Les hommes de Lièvremont réalisent leGrand Chelem, le neuvième de l'histoire du XV de France et le premier depuis 2004[C 53]. Marc Lièvremont est le quatrième joueur/entraîneur à remporter leGrand Chelem à la fois comme joueur et entraîneur, aprèsJean-Claude Skrela,Jacques Fouroux, etClive Woodward[56].
Ce Grand Chelem est suivi d'une tournée catastrophique dans l'hémisphère Sud[C 54]. En effet, fatigué après une fin de saison éprouvante en club, le groupe de Marc Lièvremont subit deux grosses défaites coup sur coup face à l'Afrique du Sud (42-17)[57] puis l'Argentine (41-13)[58]. Tout est remis à plat à plus d'an an de laCoupe du monde.La dernière tournée d'automne débute bien pour lesBleus qui enchaînent une victoire face auxFidji (34-12) àNantes[59] puis contre l'Argentine (15-9) àMontpellier[60]. Au cours de cette tournée, Marc Lièvremont décide de repositionnerDamien Traille au poste d'ouvreur[C 55]. L'équipe de France dispute son dernier match face à l'Australie le. Alors que le score est de 13-13 à la pause, lesTricolores sont ensuite humiliés en seconde mi-temps par lesWallabies (59-16) qui inscrivent sept essais austade de France[61]. Il s'agit de la plus lourde défaite de l'histoire duXV de France à domicile[62]. Cette débâcle est suivi d'une longue discussion entre le staff et les joueurs où le style de jeu de l'équipe est remis en question[C 56]. Le sélectionneur Lièvremont est sous le feu des critiques[63],[C 57].
Après la débâcle austade de France, leXV de France se rassure en ouverture duTournoi 2011 en battant l’Écosse (34-21)[64] puis l'Irlande (25-22)[65] avant de chuter face auxanglais àTwickenham (17-9)[66], futurs vainqueur de la compétition. Après une coupure de quinze jours, l'équipe de France s'incline contre l'Italie (22-21) à Rome[67]. C'est une défaite historique pour le XV de France : Jamais les transalpins n'avaient battu lesBleus dans leTournoi des Six Nations[68]. Face à cette « honte » et « humiliation » selon ses propres termes[69], Marc Lièvremont décide de renvoyer plusieurs joueurs cadres (Chabal,Jauzion,Thion) qui ne reporteront jamais le maillotBleu[70]. Lors du dernier match, les joueurs du XV de France se rachètent en gagnant face auPays de Galles (28-9) et finissent deuxième ex-æquo au classement[71]. Cependant, la défaite face aux italiens a laissé des traces, l'ossature du XV de France ainsi que la position du sélectionneur demeurent fragiles à quelques mois de laCoupe du monde enNouvelle-Zélande[72],[C 58].
Le, Marc Lièvremont dévoile sa liste de 32 joueurs pour laCoupe du monde enNouvelle-Zélande[C 59],[73]. Il choisit de ne pas retenirSébastien Chabal,Yannick Jauzion niClément Poitrenaud[74]. La surprise vient du jeuneRaphaël Lakafia que Lièvremont n'avait jamais appelé auparavant[75]. Alors que la Coupe du monde débute le9 septembre, lesTricolores sont réunis à partir du28 juin pour une période de préparation intense auCentre national du rugby deLinas-Marcoussis[76],[C 60]. Le XV de France se déplace ensuite pour un stage d'une semaine àSaint-Laurent-de-Cerdans au domaine de Falgos puis enchaîne un nouveau stage d'une semaine auChambon-sur-Lignon[C 61]. La préparation se déroule bien avec notamment le rétablissement de plusieurs blessés :Barcella,Domingo,Ouedraogo,Rougerie etServat[C 62]. Cependant, le,Yoann Huget est contraint d'être exclu pour manquement à trois contrôles antidopage[77]. LeXV de France dispute deux matchs de préparation contre l'Irlande et s'impose à chaque fois : 19-12 àBordeaux[78] et 22-26 àDublin[79]. Afin de ramener sa liste à 30 joueurs, Marc Lièvremont décide d'écarter Thomas Domingo etSylvain Marconnet[80],[C 63].
Les Français commencent laCoupe du monde en battant, non sans se faire accrocher, leJapon (47-21) àNorth Harbour[81]. Avec une équipe complètement remaniée, la France s'impose ensuite contre leCanada (46-19) avec un triplé deVincent Clerc[82]. Pour le match suivant opposant la France au pays hôte, laNouvelle-Zélande, Marc Lièvremont décide d'introniserMorgan Parra à l'ouverture[C 64] alors que ce dernier a toujours évolué à la mêlée[83] au détriment deFrançois Trinh-Duc. Ce choix surprend, le quotidienThe New Zealand Herald parle même d'une « équipe B »[84]. Malgré une bonne entame de match, l'équipe de France voit lesAll Blacks s'imposer facilement 37-17 et la première place de lapoule A s'éloigner[85]. En conférence de presse, les mauvaises relations entre Lièvremont et les médias sont à leur paroxysme lorsqu'il répond à un journaliste[86],[87] :« Tu m'emmerdes avec ta question »[Note 7],[C 65]. Une semaine plus tard, des doutes s'installent après la défaite face auxTonga (14-19)[88]. Laborieux dans tous les compartiments du jeu, lesBleus sont humiliés auWestpac Stadium deWellington[C 66]. Il s'agit d'une des plus grosses surprises de l'histoire de laCoupe du monde[89]. L'équipe de France avec deux défaites et deux victoires parvient néanmoins à se hisser enquarts de finale grâce aux points du bonus offensif[90]. Elle devient la deuxième équipe à se qualifier pour les quarts de finale de la compétition avec deux défaites, après lesFidji en1987[91].
Après cette humiliation, la réaction d'orgueil des hommes de Lièvremont se produit : lesBleus l'emportent face à l'Angleterre (19-12) en quarts de finale[C 67], qu'ils n'avaient plus battue enCoupe du monde depuis1995[92]. Marc Lièvremont, qui porte désormais une moustache à la suite d'un pari perdu[93], a enfin trouvé son équipe type[94]. Endemi-finale, face auxGallois, dominés bien qu'en supériorité numérique[C 68], lesBleus l'emportent de justesse (9-8) et se qualifient pour la troisième finale de Coupe du monde de leur histoire après1987 et1999[95]. Marc Lièvremont devient le seul au monde à jouer une finale en tant que joueur puis en tant qu’entraîneur[C 69]. Le lendemain du match, il qualifie ses joueurs de « sales gosses » devant la presse pour une sortie nocturne[96]. Les médias évoquent une « scission[97] » entre le sélectionneur et ses joueurs qui sera confirmée parImanol Harinordoquy après le Mondial[98]. Le, pour lafinale de la Coupe du monde à l'Eden Park, lesAll Blacks, chez eux, sont donnés ultra-favoris. L'équipe de France, menée 8-0 à la pause, répond par un essai du capitaineThierry Dusautoir[C 70]. Bien que perdantMorgan Parra etVincent Clerc dans un match très physique, lesBleus livrent une défense héroïque et dominent même la dernière demi-heure malgré un arbitrage jugé défavorable[99], perdant d'un seul petit point (7-8)[100]. Au terme d'un parcours semé d’embuches, jamais la France n'aura été aussi près de remporter laCoupe du monde[101]. Il s’agit du dernier match de Marc Lièvremont à la tête duXV de France[102].
Lors de sa dernière conférence de presse en tant que sélectionneur, il déclare aux journalistes que « vous n'allez pas beaucoup m'entendre dans les jours et les semaines qui vont venir »[103]. Après trois mois et demi de silence, Marc Lièvremont sort son livreCadrages et débordements écrit en collaboration avecPierre Ballester, où il revient sur son parcours depuis sa nomination à la tête duXV de France jusqu'à la finale de laCoupe du monde perdue àAuckland[104]. Tous les bénéfices du livre sont reversés à lafondation Mouvement pour les Villages d'Enfants (MVE) dont Lièvremont est le parrain[105].
En avril2012, il devient consultant rugby, d'abord pour les journauxLe Monde etSud Ouest où il tient une chronique[106], puis surCanal+[107] où il commente des matches duTop 14, deCoupe d'Europe et destest matchs[108]. Il commente d'abord régulièrement avec Bertrand Guillemin, ou parfois, avecÉric Bayle. Il intervient également de façon ponctuelle dansLes Spécialistes rugby et leCanal Rugby Club. À partir de novembre 2019, il commente avecÉric Bayle les meilleures affiches deTop 14 diffusées sur Canal+.
Avec son frèreThomas, ils tiennent un restaurant àBiarritz, leBar de la Côte et ont ouvert un salon de soins et de détente àBassussarry, leSpa Makila[109].
Marc Lièvremont est également reconverti comme consultant et conférencier en entreprises[110] sur des thèmes tels que le management ou la résilience face à l'échec.
Marc Lièvremont a participé à une Coupe du monde, avec une place device-champion du monde 1999 et remporté unGrand Chelem (1998).
Édition | Rang | Résultats France | Résultats Lièvremont | Matchs Lièvremont |
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Cinq Nations 1998 | 1 | 4 v, 0 n, 0 d | 4 v, 0 n, 0 d | 4/4 |
Légende : v = victoire ; n = match nul ; d = défaite ; la ligne est en gras quand il y aGrand Chelem.
Édition | Rang | Résultats France | Résultats Lièvremont | Matchs Lièvremont |
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Royaume-Uni 1999 | Finaliste | 5 v, 0 n, 1 d | 5 v, 0 n, 1 d | 6/6 |
Légende : v = victoire ; n = match nul ; d = défaite.
Saison | Club | Division | Poste | Classement | Coupe d'Europe | Challenge européen |
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2005 - 2006 | US Dax![]() | Pro D2 | Entraîneur en chef | 3e, éliminé en finale d'accession auTop 14 | - | - |
2006 - 2007 | US Dax![]() | Pro D2 | Entraîneur en chef | Vainqueur de la finale d'accession auTop 14 | - | - |
Année | Sélection | Tournoi | Poste | Classement IRB à la fin de l'année | Tournoi | Coupe du Monde |
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2008 | ![]() | Six Nations | Sélectionneur | 7e | 3e | - |
2009 | ![]() | Six Nations | Sélectionneur | 5e | 3e | - |
2010 | ![]() | Six Nations | Sélectionneur | 6e | Grand Chelem | - |
2011 | ![]() | Six Nations | Sélectionneur | 3e | 2e | Défaite en finale |
Entre2007 et2011, Marc Lièvremont dispute 45 matchs à la tête duXV de France (27 victoires et 18 défaites) avec un pourcentage de victoires de 60 %. Dans leTournoi des Six Nations, il totalise 14 victoires et 6 défaites soit 70 % de victoires (voir image).Il utilise 82 joueurs au total, dont 56 la première année (2008), durant son mandat.Au niveau du palmarès, alors queBernard Laporte avait remporté 3 Tournois entre 2003 et 2007, Lièvremont n'en remporte qu'un, en2010 (Grand Chelem). La France connaît aussi de nombreuses humiliations à l'image de la défaite en 2010 contre l'Australie (19-56) mais aussi des premières défaites de l'histoire du XV de France : première dans le cadre du Tournoi des Six Nations face à l'Italie, 22 à 21 lors de l'édition 2011[Note 8], et face auxTonga en phase de poule duMondial 2011 (14-19).
Finalement, l'ère Lièvremont reste donc paradoxale : si les résultats durant quatre ans restent moins bons que sous l'ère Laporte avec les pires défaites de l'histoire duXV de France, c'est aussi sous l'ère Lièvremont que la France réalise son meilleur parcours enCoupe du monde depuis1999. Après le Mondial, 87 % des supporteurs des Bleus estiment que Marc Lièvremont a bien rempli son mandat de sélectionneur[111].
Né d'un père militaire franc-comtois et d'une mère lorraine, Marc est l'aîné d'une fratrie de sept garçons et une fille, tous joueurs de rugby à plus ou moins haut niveau. Parmi eux :
Depuis 2004, Marc Lièvremont est le parrain de laFondation Action Enfance, avec ses frères et sœur. Action Enfance protège en France, dans ses Villages d'Enfants et Foyers, des enfants séparés de leurs parents et placés sur décision du juge, en raison de maltraitances ou de négligences graves. En 2009, le comédienJean Dujardin vient coparrainer cette action à ses côtés.
Il est en 1999 puis en 2015 parrain des Ovalies UniLaSalle, tournoi de rugby universitaire à but solidaire[114].
Cadrages et débordements
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