En tant qu'évêque ayant assumé des fonctions de chef d'État, il est souvent appelé« ethnarque », en particulier en langue grecque, c'est-à-dire« chef d'une nation ». Ce titre est une réminiscence du systèmeottoman desmillets.
Il nait dans le village d'Ano Panaïa(en) dans le district dePaphos, et se forme aumonastère de Kykkos, d'où son surnom« kykkotis ». Après avoir été ordonné diacre, en 1938, il obtient une bourse d'études supérieures et part pourAthènes[1].
LesBritanniques l'exilent auxSeychelles en 1956 pour « complicité de terrorisme », son organisation ayant été considérée par eux comme « terroriste ». Quand lesGrecs, lesTurcs et lesBritanniques s'accordèrent sur les termes pour l'indépendance de Chypre, Makários fut élu chef de l'État.
Bien que Chypre eût été admise dans leCommonwealth en mars 1961, Makários participa en septembre de la même année à la conférence des pays non alignés àBelgrade. Alors que son mandat était sur le point de s'achever en 1965, il est prolongé par le Parlement de trois ans, jusqu'aux élections de 1968, où il est réélu avec 97 % des votes. À cette époque, lesÉtats-Unis le considèrent comme le « Castro de la Méditerranée » en raison de son refus de s'aligner sur les positions de l'OTAN.
Statue de Makarios à Nicosie
En fait, Makários essayait de garder une position d’équilibre tant sur le plan international que sur le plan intérieur entre les communautésgrecque etturque du pays. Tout en déclarant l’Énosis (rattachement à la Grèce) souhaitable, il fit campagne pour le maintien de l'indépendance de Chypre, à l'inverse de son adversaire, le psychiatre Tákis Evdókas, partisan de l’Énosis.
En 1974, la junte militaire au pouvoir en Grèce, qui espérait remplacer Makários par un président favorable à l’Énosis, profita de la mort du généralGrivas pour organiser et réaliser un coup d'État àNicosie, mettant au pouvoirNíkos Sampsón. S’attendant à une violente réaction turque et essayant de l’éviter par une manœuvre de dernière chance, Makários accusa laGrèce, le, devant leConseil de sécurité des Nations unies, de mener une invasion de Chypre. Cette accusation n’empêcha pas laTurquie d'envahir le nord de l’île en août 1974, en invoquant letraité de garantie : c'est l’Opération Attila. Aux yeux des partisans de l’Énosis, c’est la manœuvre de Makários qui fournit à la Turquie le prétexte de l’invasion, et non le coup d’État deNíkos Sampsón.