Elle abrite un site archéologique et des temples de première importance enInde du sud[2], appeléle groupe de monuments de Mahabalipuram par l'UNESCO. Cet ensemble est un site dupatrimoine mondial constitué d'une collection de monuments religieux datant desVIIe et VIIIe siècles de l'ère chrétienne principalement érigé par ladynastie Pallava.
Le site comporte un grand nombre de monumentshindouistes dédiés àShiva, àVishnou, mais aussi àKrishna et aux héros duMahabaratha, dont trois monuments ou groupes de monuments :
LaDescente du Gange est un bas-relief datant duVIIe siècle, probablement le plus grand au monde. Les sculptures qui couvrent la totalité de la surface de deux énormes rochers, soit 27 mètres de long sur 9 mètres de haut, dépeignent le cours duGange depuis les Cieux et l'Himalaya tel que décrit dans lePanchatantra.
Selon leRamayana, le roi d'AyodhyaBhagiratha, de la lignée d'Iksvaku, lui-même ancêtre deRama, se livra à une très dure ascèse durant mille ans afin d'accomplir les rites funéraires et purifier les cendres de ses soixante mille ancêtres. À force de courage, il obtint deBrahma la descente sur terre de la Ganga (le Gange). Cependant le flot impétueux du fleuve aurait anéanti toute vie, tant sa force était grande si, à force de nouvelles austérités, le roi n'avait obtenu deShiva la faveur de recueillir le Gange dans saJata (chignon d'ascète) pendant encore cent ans. Au terme de ces années, son cours avait été ralenti et Shiva put le laisser couler librement[4]. Cependant, alors que le Gange dévalait son lit, il aspergea l'autel de l'ascète Jahnu, qui, contrarié, l'avala.Bhagiratha le pria de l'excuser, et l'ascète permit au Gange de sortir par son oreille afin de terminer son œuvre de purification, d'où le nom deJahnavi, fille de Jahnu, que l'on donne parfois à laGanga.
La descente du Gange
Le bas-relief est aussi appelé laPénitence d'Arjuna, du nom du principal héros des frères Pandava dans leMahabharata, répondant de fait à l'attribution des cinq Ratha du même site. À gauche du bas-relief, se trouve un petit temple excavé appelé Pancha Pandava Mandapa.
L'attribution de ce bas-relief à un épisode duRamayana ou duMahabaratha fait encore débat et est très souvent sujet à polémique dans les milieux universitaires.
D'après la tradition, c'est le seul temple restant de l'ensemble mythique dessept Pagodes de Mahabalipuram(en)[5]. Le temple, qui a souffert depuis douze siècles de sa situation sur le rivage, est maintenant protégé de l'érosion éolienne par une haie et de celle des vagues par des blocs de rocher mis en place par le gouvernement d'Indira Gandhi, blocs qui lui ont permis de résister à la vague du tsunami du. Cependant, cette vague qui a déplacé de grandes quantités de sable sera peut-être à l'origine de futures découvertes concernant le site.
Lescinq Ratha (Pancha Ratha) —Yudhishthira (ouDharmaraja),Bhima,Arjuna,Draupadi etNakula-Sahadeva — sont des monumentsmonolithiques de tailles et de formes différentes excavés d'une petite colline, descendant en pente douce vers le sud, au sud du village.
Il y a quatre autres ratha ailleurs dans Mahabalipuram. Un grand nombre de temples, souventexcavés, sont aussi éparpillés sur le territoire du village. Enfin, on trouve également dans le village un énorme rocher vaguement sphérique appelé laboule de beurre de Krishna.
Mahâballipuram accueille l'un des plus importants festivals de danse indienne en janvier et février. Les danses de styleBharat Natyam,Kuchipudi,Kathak,Mohiniattam,Odissi etKathakali sont interprétées avec la magnifiqueDescente du Gange comme toile de fond. Les figures les plus éminentes dans leur art se rassemblent pour cet événement culturel qui est également promu par le bureau du tourisme du Tamil Nadu.
↑Encyclopedia of Hinduism par C.A. Jones et J.D. Ryan publié par Checkmark Books, pages 266 à 268,(ISBN0816073368)disponible sur Govt. Maharani Laxmi Bai Girls P.G. College
↑The A to Z of Hinduism par B.M. Sullivan publié par Vision Books, page 127,(ISBN8170945216)
↑Peut être que l'image de Varaha a été retenue parce qu'elle était la divinité d'élection de Chalukya, que les Pallava venaient de vaincre. Ce faisant ils espéraient détourner la faveur du dieu sur leur propre tête :Édith Parlier-Renault, 2006,p. 102.
↑Ces deux déesses, à gauche et à droite de l'entrée dugarbha-griha, reverraient aux catégories, le feu et l'eau, auxquels renvoient les principaux attributs de Vishnou, le disque et la conque. Mais c'est aussi la fécondité, (vitalité brute,... informe, ombre) et la souveraineté (expansion,... ordre, forme, clarté). :Édith Parlier-Renault, 2006,p. 103.
Anne-Marie Loth,Art de l'Inde : diversité et spiritualité, Bruxelles ; Paris, Chapitre Douze,, 443 p.(ISBN2-915345-04-X,lire en ligne),p. 137-151 sur la page de SUDOC, à "lien externe, Worldcat".
Édith Parlier-Renault, dir.,L'art indien : Inde, Sri Lanka, Népal, Asie du Sud-Est, Paris, PUPS : Presses de l'Université Paris-Sorbonne,, 419 p.(ISBN978-2-84050-702-4),p. 129-132