Son père, Francesco Fontanarosa, et sa mère, Stefania Lucchin, italiens, viennent s'installer à Paris au début de 1912, précision nécessaire|où son père exerce le métier de tailleur[2].
Son enfance est partagée entre Paris etPadoue. Ses séjours en Vénétie auront une influence sur son œuvre. Il fréquente, tour à tour, l'école communale à Paris et àSanremo où ses parents se fixent en 1921. Puis en 1923, c'est le retour définitif de la famille Fontanarosa à Paris.
Tout jeune, attiré par le dessin, on peut le voir, vers 1924, passer ses dimanches à crayonner dans les rues de Paris, sur les quais ou en banlieue. Il suit les cours du soir de dessin à l'école de son quartier, et, le jeudi, conseillé parGérard Cochet, il dessine d'après l'antique à l'Académie Julian.
Dans la « toilette » de coton noir qui enveloppe les costumes qu’il a pour mission de remettre aux clients paternels, il glisse un carnet de croquis. Pour Lucien Fontanarosa ce furent là des années merveilleuses : « Elles ont beaucoup contribué à ce que se fortifiât chez moi ce goût que je ressentais, très jeune, et presque instinctivement, pour les arts.[réf. nécessaire] »
Ses parents ne s'opposent pas à son désir de dessiner et de peindre, mais lui conseillent d'apprendre un métier. Il entre en 1927 à l'École Estienne à Paris, à l'atelier de dessin lithographique. Un prix obtenu à cette école lui permet de faire un voyage enTunisie en 1931. La discipline dans le travail et les conseils reçus durant ces quatre années passées à l'École Estienne lui seront d'un grand secours dans l'avenir.
Sorti d'Estienne, en 1931, ses parents lui accordent un an d'essai à l'exercice de la peinture, à la condition d'entrer à l'École nationale des beaux-arts de Paris. Il travaille de plus en plus, suit les cours du soir de l'École des Arts Appliqués, travaille aumusée du Louvre, aujardin des Plantes et dans la rue. Il installe son premier atelier dans une boutique désaffectée et y travaille seul. Les toilescubistes le mettent sur la voie. Pour comprendre les grands classiques,Le Concert champêtre duTitien, au Louvre, sera le point de départ de toute une série d'études qu'il fera au musée même. Il expose ses œuvres à la Galerie l'Archipel en compagnie deMané-Katz et d'Oguiss.
En 1932, Lucien Fontanarosa entre comme élève libre dans l'atelier deLucien Simon à l'École des beaux-arts de Paris, atelier où l'on travaille en toute liberté : le climat lui convient, et il se lie d'amitié avec ses condisciples commeAndré Hambourg,Jean Navarre ouGeorges Rohner. En 1933, il y fait la connaissance d’Annette Faive, qui deviendra sa femme. Il partage dès lors son temps entre les cours de l'École des beaux-arts et son atelier.
Fontanarosa ouvre en 1933 son second atelier, auno 6 de larue Asseline dans le14e arrondissement. Il expose pour la première fois au Salon de laSociété nationale des beaux-arts avec unNu dans l'atelier. Quoique la fréquentation des cours de l'atelier Simon soit toujours assidue, il travaille en grande partie seul. En août, il fait un bref voyage en Italie.
Fontanarosa obtient en 1934 une bourse de voyage de l'État et part pour l'Espagne en novembre. Il y découvre les relations existant entre les peintres espagnols et les Vénitiens qu'il ne cesse d'aimer particulièrement et d'étudier. Il est très sensible à la tragédie vécue par le peuple espagnol et réalise durant son séjour des œuvres d'une grande gravité.
C'est en 1935 qu'a lieu le premier achat de l'État. La Ville de Paris lui décerne le Grand Prix d'Afrique du Nord (bourse de 18 000 francs), ce qui lui permet de travailler un an au Maroc, d' à. Il séjourne ainsi six mois à Fez, voyage au Tafilalet, puis revient à Paris pour passer le concours duprix de Rome. En, il obtient le premier grand prix ex æquo avec son amiJean Pinet. D’août à, accompagné d’Annette Faive, il retourne au Maroc, fait escale à Casablanca, puis s'installe à Rabat d'où il fait de fréquents voyages dans le sud. Ses toiles de l'époque accordent une grande place à la lumière de ce pays qui le fascine, et aux scènes de la vie quotidienne. Il fait une exposition particulière à Rabat et vend une toile au musée de cette ville. L'État français lui achète une toile pour les musées nationaux.
En, il part pour laVilla Médicis, alors dirigée parPaul Landowski, où il séjournera jusqu'en. Il occupera l'atelier d'Ingres. Il travaille beaucoup dans les musées italiens et voyage en Vénétie, en Toscane, etc. Il fait la connaissance d'André Greck, sculpteur, qui, à cette occasion, réalise son buste, en bronze. C'est également à Rome qu'il fait la connaissance d'André Gide, pour lequel il exécutera des illustrations. Il sera appelé en 1951 pour le portraiturer sur son lit de mort.
Lucien Fontanarosa expose ses œuvres exécutées en Italie aumusée de l'Orangerie en 1938. Il obtient le Prix Cottet.
L'État lui commande la décoration d'une des quatre entrées du Pavillon de l'Eau à Liège (Belgique) en 1939. Il exécute ce travail en collaboration avec Annette Faive, qu'il vient d'épouser à Rome lors d'un séjour en mai et juin. À son retour de Rome, il s'installe dans un nouvel atelier près des Buttes-Chaumont, au 97 de larue Compans dans leXIXe arrondissement. En 1939, il est mobilisé dans l'infanterie, ce qui ne l'empêche pas de participer à des expositions de groupe à l'étranger. Le musée deSofia lui achète une toile. Les croquis, dessins et études qu'il réalise durant sa mobilisation seront plus tard acquis par lemusée de l'Armée à Paris. À l'occasion de l'exposition des travaux exécutés à Rome, qui a lieu à l'Orangerie, il fait la connaissance d'Édouard Vuillard dont il recevra maints conseils. Il obtient le prix Gillot-Dar. Dès qu'il le peut, il peint des paysages de Paris aux alentours du canal Saint-Martin, à Saint-Denis.
En, Édouard Vuillard dit de son œuvre :« On peut se laisser aller franchement à la joie de la louange devant les peintures de Fontanarosa. Combien on doit savoir gré, en ce moment, à un jeune artiste, d'avoir tenté de faire un vrai tableau, d'exécuter une vraie composition, qui soit autre chose qu'une simple étude, et dans laquelle ses qualités pour imaginer, pour ordonner, pour harmoniser formes et couleurs se manifestent avec générosité.[réf. nécessaire] » L'État lui achète pour lemusée des beaux-arts de Chartres unPaysage de Venise. À sa démobilisation, entraîné par un vertige de couleurs qu’il lui semblait ne pas pouvoir maîtriser, il réduit considérablement sa palette à des tons sombres et sévères et détruit une bonne part de son œuvre. Il voit alors le monde comme un sujet de méditation plongé dans un perpétuel hiver.
L'État lui commande une fresque pour la salle du conseil des professeurs du Lycée de Saint-Maur et, en 1941, lui achète la composition intituléeLe Brabant, qui orne la Caisse Nationale du Crédit Agricole. Il est nommé membre du comité directeur de la Société nationale des beaux-arts.
Lucien Fontanarosa fait la connaissance en 1943 du collectionneur Jean Aubecq qui lui achète plusieurs toiles. L'État lui achète lesChevaux pour la mairie de Château-Gontier. L'artiste s'installe àBry-sur-Marne avec son ami François Fauck, artiste-peintre qu'il a connu à l'atelier de Lucien Simon à l'École des beaux-arts, pour y travailler pendant les mois d'été. De retour de captivité, son ami Jacques Ratier crée la Galerie Chardin au 36rue de Seine à Paris, et dès lors, ils ne cesseront de travailler ensemble. La Ville de Paris lui achète un grandPaysage de Neuilly-sur-Marne.
En 1944, sa filleFrédérique Fontanarosa naît à Paris. Il devient en 1945 membre du jury à l'École nationale supérieure des beaux-arts. Au cours de l'été, il voyage et peint en Bretagne.
Lucien Fontanarosa décide en 1947, de ne plus exposer dans les grands Salons pendant quelque temps. Désormais il passera tous ses étés à Fontainebleau, partageant son travail entre sa peinture et ses cours à l'Académie américaine. Il effectue un voyage en Toscane en 1950. Il est membre du jury au concours du prix de Rome en peinture de 1954.
Lucien Fontanarosa est élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1955. Ne souhaitant pas porter la traditionnelle épée, c'est une guitare qui selon ses vœux lui sera offerte. Il entreprend un voyage à Londres en 1956, à l'occasion de son exposition à la Galerie Marlborough, puis fait un bref voyage en Hollande.
En plusieurs années, la Galerie Chardin s'est assurée le concours de peintres tels quePaul Charlot, Claude Schurr,Jean Marzelle, du sculpteurAntoniucci Volti, du céramisteHenri Plisson. Non seulement Lucien Fontanarosa approuve ce choix, mais il contribue, avec ses camarades, à créer une atmosphère unique d'estime et d'amitié. Au mois de, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur au titre de l'Éducation nationale.
32, cité des Fleurs à Paris.
Il est nommé professeur chargé de cours de dessin et de l'enseignement plastique à l'École polytechnique en 1958. Il fait l'acquisition d'une propriété dans le Var, à La Cadière d'Azur, région qu'il avait découverte dans les années 1930-40. Il y installe un atelier où il travaillera désormais régulièrement. Ce climat méditerranéen lui inspirera de nombreuses compositions et natures mortes.
Fontanarosa se distingue aussi comme illustrateur:"Germinal" (in Zola:"Autres chefs-d'œuvre", NRF/Gallimard, 1958),"Batailles dans la montagne" (in Giono, NRF/Gallimard,"Romans", 1956),"Noé" (in Giono,"Chroniques romanesques" 1962),"L'Étranger" d'Albert Camus (Livre de Poche, 1959). En 1967 il illustre "Crime et Châtiment" aux Éditions de L’Odeon & Éditions André Vial[b], puis "Amours odes chansons de Ronsard" et "L'Avare" de Molière en 1973. De 1964 à 1969, Fontanarosa réalise quatre billets de banque pour laBanque de France à l'effigie deBerlioz,Pascal,Quentin de La Tour etDelacroix.
En 1964, Fontanarosa installe son atelier au 32cité des Fleurs dans le17e arrondissement de Paris, lieu de sérénité où les amateurs de ses œuvres lui rendront fréquemment visite.
Son envoi au Salon des peintres témoins de leur temps de 1975 a pour sujetDominique aux melons d’eau. Il travaille à la préparation de son exposition personnelle qui doit avoir lieu à Paris au printemps 1976. Mais à la fin du mois de mars son état de santé nécessite une hospitalisation et une intervention chirurgicale. Il meurt quelques jours plus tard, le dimanche. Il repose aucimetière du Père-Lachaise (85e division) à Paris[3].
Annette Faive-Fontanarosa, épouse de Lucien Fontanarosa, fonde en 1985, avec Stéphane Löber, l’« Association Lucien Fontanarosa » chargée de la gestion de l'œuvre de Lucien Fontanarosa et de la préparation d'un catalogue raisonné.
1939 - Décoration du Pavillon de l'Eau à Liège (Belgique) avec la collaboration de son épouse Annette Faive, commande de l'État.
1941 - Fresque dans la salle du conseil des professeurs du lycée de Saint-Maur.
1941 -Le Brabant, Caisse Nationale du Crédit Agricole.
1942 - Décoration sur le thème dusiège de La Rochelle décoration disparue ou détruite après les travaux de réfection de la Faculté des Lettres dePoitiers, amphithéâtre Richelieu.
1944 - Décoration destinée à la salle des fêtes de la mairie deSaint-Germain-en-Laye, conservée au Fonds National d'Art Contemporain.
1964 - Décoration d'un plafond sur le thème deLa fête marine pour le Lycée de l'Ouest àNice, devenu Lycée Estienne d'Orves.
1964 - Décor pour le Collège technique deChâtellerault, puis pour les P.T.T. Décoration pour le Salon de la Philatélie, installée ensuite à la Poste centrale deMâcon.
1952 -L'amant de Lady Chatterley deD.H. Lawrence pour la N.R.F. Cette même maison d'édition lui demande d'illustrer lesPoésies, Journal, Souvenirs d'André Gide en compagnie de Brayer, Brianchon, Chapelain-Midy, Clavé, Dunoyer de Segonzac
1954 -Bataille dans la Montagne deJean Giono pour la N.R.F.
Collectif, préface deClaude Roger-Marx,Lucien Fontanarosa, 150 œuvres de 1934 à 1973, catalogue de l'Exposition de 1973 au Palais de la Méditerranée à Nice
Lucien Fonatanarosa, Éditions Pierre Cailler de Lausanne (1968), éditent un premier ouvrage sur son œuvre