Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Lucien Bodard

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirBodard.

Lucien Bodard
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Surnom
Lulu le Chinois
Nationalité
Formation
Activités
Père
Conjoints
Autres informations
A travaillé pour
Genre artistique
Lieu de détention
Distinctions
Œuvres principales

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Lucien Bodard, né le àChongqing enChine et mort le à son domicile du7e arrondissement de Paris, est unécrivain et unjournalistefrançais ancien grand reporter àFrance-Soir et récompensé par lePrix Goncourt en 1981 et lePrix interallié en 1973.

Une enfance en Chine

[modifier |modifier le code]

Fils d'Albert Bodard et d'Anne-Marie Greffier, Lucien Bodard est né en1914 àChongqing, alors dans leSichuan enRépublique de Chine, où son père étaitconsul àChengdu[1]. Son enfance a profondément marqué sa future vie d'écrivain :

« C'est un monde, un raisonnement particuliers, des mœurs différentes... Vous verrez.... C'est un autre univers, complexe, riche. C'est une excellente matière romanesque, qui n'a cessé de nourrir mon inspiration… » explique-t-il au futur grand reporterJean-Luc Delblat qui part alors pourSaïgon et le rencontre pour un recueil d'entretiensLe Métier d'écrire qui paraîtra quatre ans avant sa mort[2].

Après ses dix premières années en Chine il part avec sa mère pour la France pour intégrer l’École des Roches en Normandie, puis ses études le mèneront à un diplôme desciences politiques. Durant laseconde guerre mondiale il rejoint l'Afrique du Nord, puisLondres en 1940.

Le grand reporter

[modifier |modifier le code]

Pendant laguerre d'Espagne, il est interné aucamp de concentration de Miranda de Ebro[3].

En 1944 il commence sa carrière de journaliste au sein de la section presse-information dugouvernement provisoire et couvre l'actualité de l'Extrême-Orient. En 1946 il publie un article envisageant comme inéluctable ladécolonisation en Afrique du Nord dansFrance-Illustration.

Repéré parPierre Lazareff etJoseph Kessel, il devient alorsgrand reporter au sein de l'équipe du tout nouveauFrance-Soir qui tire alors à plus d'un million d'exemplaires avec sept éditions quotidiennes. Il est notamment correspondant deguerre en Indochine de 1948 à 1954, àHong Kong, dans la Chine de Mao Zedong, en Afrique du Nord, et plus tard en Amérique du Sud[4].

Plongé dès son enfance dans les événements qui ont secoué l'Asie dans les années 1920-1940, il en tire une connaissance profonde de la réalité asiatique qu'il décrira dansLa Chine de la douceur etLa Chine du cauchemar, publiés en 1957 et 1961 dans la collectionL'Air du temps, dirigée parPierre Lazareff chezGallimard :

« Quand j'étais reporter en Chine, au moment où j'ai vu s'établir le maoïsme, j'ai vu passer des masses de délégations et de littérateurs français qui étaient immédiatement subjugués. C'était une époque terrible, où Mao voulait enlever à l'homme son ego et exigeait des Russes qu'ils menacent d'employer la bombe atomique pour écarter la flotte américaine du détroit de Formose. J'ai ainsi écrit ces deux livres pour montrer qu'il suffisait qu'en Chine l'on resserrât les boulons pour que la douceur devînt un cauchemar[2] ».Ces deux livres lui attirent les foudres du milieu intellectuel parisien alors fasciné par le maoïsme. Le communisteRoger Vailland est l'un des rares à le soutenir à rebours :

« Je l'ai rencontré au bar Le Pont royal. Le soir, il y réunissait toute sa bande, et un jour il m'a abordé pour me parler de mes livres sur la Chine qui venaient de sortir : “J'ai aimé vos livres, m'a-t-il dit, je vous soutiendrai”. J'étais très critiqué par la gauche à cette époque-là. Ces deux livres avaient provoqué un tollé. J'étais l'infâme… (rires). Roger Vailland, qui avait été communiste, en était revenu. Il m'a alors promis qu'il écrirait un article pour me défendre. Mais, maintenant, cela ne pose plus de problèmes, tout le monde étant devenu de mon avis. » explique-t-il àJean-Luc Delblat[2].

De là son regard incisif sur le premier conflit indochinois qu'il a couvert en tant que correspondant de presse. Lucien Bodard a eu ses entrées dans l'état-major duCorps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CFEO), auprès de l'empereurBảo Đại, mais aussi chez des acteurs de moindre envergure comme l'administrateur civil de Cao Bang ouDeo Van Long, un cheftay du nord-ouest duTonkin.

De son œuvre magistrale sur la guerre d'Indochine Lucien Bodard a consacré le troisième tome, intituléL'Aventure, aux deux années allant de l'arrivée dede Lattre le après ladéroute de Cao Bang d' à sa mort le, deux ans avant la défaite deDien Bien Phu signant la fin de la présence française en Indochine.

En 1969 il publie un livre sur l'extermination des tribus amazoniennes au Brésil qui fait grand bruit,Le Massacre des Indiens :

« La civilisation c'est la mort. Au siècle dernier, le génocide a fait place nette dans les immensités des prairies et des montagnes du Far West, ce qui a permis aux pionniers blancs de créer le plus formidable empire du monde. Maintenant on assiste au même phénomène dans les matos, les selvas et les serras du Brésil. Là aussi il s'agit de créer un des plus vastes États de l'univers. Les victimes ce sont toujours les Peaux-Rouges[5]. »

Ce sera l'un de ses derniers grands reportages. A 56 ans il décide de consacrer sa vie à une longue série de romans inspirés de sa carrière.

Le romancier couronné

[modifier |modifier le code]

« Dans le journalisme, on est guidé par les événements, dans le roman, la liberté est immense. Je suis guidé par des instincts, des pulsions, des lambeaux de souvenirs. Et par des impressions, une certaine façon d'écrire. La difficulté, c'est de se repérer au milieu de tout cela. Tout l'art, c'est d'arriver à faire quelque chose de concis avec cette liberté, qui est abondante, plantureuse, et qu'il y ait une histoire et un style. Faire un livre, c'est un peu comme faire cuire un gâteau ! »[2]

Monsieur le Consul, inspiré de la vie de son père en Chine, lui vaut leprix Interallié en1973. DansAnne Marie, qui lui vaut leprix Goncourt en1981[6], il évoque encore plus précisément la figure de sa mère et dePhilippe Berthelot, diplomate éminent qui a lancé la carrière diplomatique d'Albert Bodard, le père de Lucien.

Le un débat opposaHan Suyin à Lucien Bodard dans l'émissionApostrophes deBernard Pivot. Han Suyin dénonça la fascination « schizophrène » de Lucien Bodard pour l'ancienne Chine, alors qu'elle loua le modèle économique duGrand Bond en avant, créé, selon elle, par de « vrais économistes » pour un pays sous-développé. Ils s'opposent également sur la personnalité deMao Zedong, sur celle de l'empereurPuyi, sur le communisme et ses méthodes, ladictature du prolétariat[7].

Son dernier ouvrageLe Chien de Mao, est consacré àJiang Qing, la veuve de Mao. Le critique littéraireMichel Crépu qualifie l'ouvrage de chef-d'œuvre lors de sa parution[8].

Vie privée et mort

[modifier |modifier le code]

Sa première femme étaitMag Bodard, à l'époque correspondante du magazineElle en Indochine et plus tard actrice et productrice. Le 30 mai 1962 il avait épousé en secondes noces Huguette Cord'homme, dont il eut un fils, Julien, en 1967. Au moment de son décès il partageait sa vie avec sa troisième femme,Marie-Françoise Leclère, rédactrice en chef des services culturels à l'hebdomadaireLe Point.

Doté d'un faciès de baroudeur et d'une corpulence impressionnante (on l'appelle avec affectionLe Gros Lulu àFrance-Soir), il se prend au jeu de devenir occasionnellement acteur. Il tourne ainsi pourAgnès Varda dansLes Créatures (avec son ex Mag Bodard également dans la distribution). Il apparaît dansLe Retour de Martin Guerre (1982) deDaniel Vigne et tient surtout le rôle du cardinalBertrand du Pouget dansLe Nom de la rose (1986) deJean-Jacques Annaud.

Lucien Bodard meurt le 2 mars 1998 à 84 ans à son domicile parisien.

Œuvres

[modifier |modifier le code]

Romans

[modifier |modifier le code]

Essais et récits

[modifier |modifier le code]
  • La Mésaventure espagnole (Jean Vigneau, 1946)
  • La Chine de la douceur (Gallimard, 1957)
  • La Chine du cauchemar (Gallimard, 1961)
  • La Guerre d'Indochine 1 L'Enlisement (Gallimard, 1963)
  • La Guerre d'Indochine 2 L'Humiliation (Gallimard, 1965)
  • La Guerre d'Indochine 3 L'Aventure (Gallimard, 1967)
Réédition en poche divisant les volumes deux (L'Humiliation) et trois (L'Aventure) chacun en deux :
  • La Guerre d'Indochine 1 L'Enlisement (Folio, 1972)
  • La Guerre d'Indochine 2 L'Illusion (Folio, 1973)
  • La Guerre d'Indochine 3 L'Humiliation (Folio, 1973)
  • La Guerre d'Indochine 4 L'Aventure (Folio, 1973)
  • La Guerre d'Indochine 5 L'Épuisement (Folio, 1973)
  • Le Plus Grand Drame du monde, la Chine de Tseu Hi à Mao (Gallimard, 1968)
  • Le Massacre des indiens (Gallimard, 1969)
  • Mao (Gallimard, 1970), avecMarie Cardinal
  • Les Plaisirs de l'Hexagone (Gallimard, 1971)
  • Les Dossiers secrets du Pentagone (Presses de la Cité, 1971)
  • La Télé de Lucien Bodard (Plon, 1973)
  • Les Grandes Murailles (Grasset, 1987)

Filmographie

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Le Yunnan début duXXe, par Lucien Bodard,Pensée libre, 6 avril 2010
  2. abc etd« Bienvenue sur le site de Jean-Luc Delblat », surdelblat.free.fr(consulté le)
  3. « Mémoires d'un Noiséen pendant la guerre (3ème partie) », surNoisy le sec histoire,(consulté le)
  4. Lucien Bodard dans l'Encyclopedia Universalis.
  5. « Le Massacre des Indiens - Hors série Connaissance - Gallimard - Site Gallimard », surwww.gallimard.fr(consulté le)
  6. Francois Bousquet, Bodard, Le « Chinois » magnifique,Le spectacle du monde, mai 2014
  7. « La Chine d'hier et d'aujourd'hui »,Apostrophes du 12 décembre 1975 sur le site de l'INA.
  8. Michel Crépu,Bodard et les démons, lexpress.fr, 14 mai 1998

Annexes

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]
  • Olivier Weber,Lucien Bodard, Un aventurier dans le siècle, Plon, 1997, 1021 pages
  • Lucien Bodard, dit Lulu le Chinois, un film documentaire d'Olivier Weber et Michel Vuillermet, France 5, 1998

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Lucien_Bodard&oldid=223009586 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp