Pour les articles homonymes, voirAlcan (homonymie).
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Louise Alcan, née le dans le17e arrondissement de Paris et morte le dans le13e arrondissement de Paris, est une résistante et écrivaine française d'origine juive.
Louise Françoise Alcan est née le dans le17e arrondissement de Paris[1],[2]. Elle est issue d'une vieille famille juive française[3]. Après des études de lettres, d'art et d'archéologie, elle entre au centre d'ethnologie française comme chargée de mission sans traitement. Elle prépare une thèse qu'elle n'achèvera jamais sur le costume féminin enMaurienne.
L'occupation allemande la pousse à s'engager dans la résistance dans leRéseau du musée de l'Homme. Elle est en contact avec les maquis. Elle tombe dans une souricière et est arrêtée le àMarseille. Internée auxBaumettes, elle y reste six semaines. Puis, le, laGestapo la reconnaît comme juive. Elle part le de la gare de triage de Marseille, dans des wagons de3e classe. Elle arrivegare de Lyon àParis le à quatre heures du matin. Elle est transférée àDrancy par autobus. Elle est inscrite comme infirmière sur la liste du wagon sanitaire dans lequel elle est avec son amie médecin,Stéphane Schrameck[4]. Elle est déportée de Drancy[5] le, par leconvoi 67 du 24 janvier 1944, àAuschwitz[6]. Elle reste dans le camp de Birkenau jusqu'en date à laquelle elle est affectée auKommando horticole deRajsko[7] grâce à une autre déportée de son convoi parti de Drancy, la doctoresse Stéphane Schrameck. Louise Alcan, qui veut survivre pour pouvoir témoigner, profite de la relative « liberté » des déportées de Rajsko pour rédiger un journal clandestin. Elle se lie avec d'autres Françaises, accentuant les liens de solidarité sur des critères de nationalité.
Le, elle estévacuée à pied d'Auschwitz. Elle est ensuite transférée en train àGross-Rosen, puis àRavensbrück. Le, elle est transférée àMachlow, puis àLeipzig et ensuite à pied à Olchatz[8]. Elle s'évade avec deux camarades[9] en avril. Elle rejoint le les Américains.
Dès son retour de camp (le retour àParis, auLutetia), Louise Alcan couche sur papier ses souvenirs qu'elle publie en 1947 sous le titre deSans armes et sans bagages[10] où elle évoque longuement son amitié avec la doctoresse Stéphane Schrameck. Elle explique alors qu'à son arrestation laGestapo l'a soupçonnée d'être juive mais ne s'étend pas sur le sujet. Elle reprend ses activités, responsable du service du Costume auMusée national des Arts et Traditions populaires à Paris[11]. Elle est secrétaire générale de l'Amicale d'Auschwitz de 1951 à 1987[10] et publie régulièrement des articles dans la revue de laFNDIRP,Le Patriote Résistant.
En 1980, son témoignage, augmenté de commentaires sur l'actualité du moment, est réédité sous le titre duLe temps écartelé[10]. Il lui semble important de s'exprimer au moment oùLouis Darquier de Pellepoix etRobert Faurisson nient la réalité dugénocide juif et où la France est confrontée à l'attentat antisémite de la rue Copernic.« Le chemin de la rue Copernic à Auschwitz paraît soudain très court »[12], écrit-elle. C'est alors qu'elle fait la lumière sur une partie de son identité qu'elle avait toujours laissé dans l'ombre, à savoir ses origines juives, comme beaucoup à l'époque[12].
Louise Alcan meurt le dans le13e arrondissement de Paris[2].