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But | Loge maçonnique |
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Fondation | 1776 |
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Fondateur | Jérôme de Lalande. |
Origine | Académie royale des sciences |
Personnages clés | Benjamin Franklin,Destutt de Tracy |
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La loge desNeuf Sœurs est uneloge maçonnique duGrand Orient de France fondée en1776 par l'astronomeJérôme de Lalande. La loge eut une influence particulière dans l'organisation du soutien français à laGuerre d'indépendance des États-Unis. Elle est également réputée pour avoir hébergé en son sein des hommes de renom telsVoltaire etBenjamin Franklin, lequel en fut élu vénérable maître.
La loge fut fondée en1776 parJérôme de Lalande, avec le soutien deMadame Helvétius. Son nom est repris de celui d'une « Société des neuf sœurs » qui fut active au sein de l'Académie royale des sciences de Paris dès1769, en tant que société charitable « inspirée par lesMuses ». Les neuf sœurs sont les filles deMnémosyne, muse de la mémoire.
Pendant laRévolution française, l'Académie royale des sciences fut réorganisée et « épurée » de l'influence de la noblesse. Deux membres de la loge,Antoine-Laurent de Jussieu etGilbert Romme, en collaboration avec l'abbé Grégoire, participèrent à l'organisation d'une Société libre des Sciences, Belles lettres et Arts pour financer ce qui était devenu l'Institut de France et préserver l'influence de la loge des Neuf Sœurs[1].
Au début de la Révolution, les Neuf Sœurs devintSociété nationale[2] et subsista jusqu'en1792. Elle se reconstitua en1805 et poursuivit ses travaux jusqu'en1848, avec une interruption entre1829 et1836, mais ne parvint jamais à retrouver l'éclat de sa première décennie.
Les « vénérables » successifs de la première décennie furent :Benjamin Franklin (1779-1781),Adrien-Nicolas de La Salle (1781-1783),Nicolas-Christiern de Thy de Milly (1783-1784),Jean-Baptiste Mercier Dupaty (1784),Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont (1784-1785),Emmanuel de Pastoret (1788-1789)[3].
En1778, l'année oùVoltaire devint membre honoraire des Neuf Sœurs,Benjamin Franklin etJohn Paul Jones y furent également admis. Benjamin Franklin fut élu vénérable maître de la loge en1779, puis réélu en1780[4]. Quand, après un long travail d'influence en Europe, il revint en Amérique pour participer à la rédaction de la Constitution, sa place d'émissaire des États-Unis fut prise parThomas Jefferson, l'auteur de la déclaration d'indépendance des États-Unis, en compagnie de son amiJohn Adams, par la suite Franklin revint avecThomas Paine.
Jean-Antoine Houdon, membre des Neuf Sœurs, ajouta le buste de Jefferson à la longue liste de ses sculptures, qui comprenait déjà celle de Franklin et dumarquis de La Fayette. Jefferson persuada Houdon de réaliser la statue deGeorge Washington, pour laquelle il fit le voyage en Amérique en1785.
Pendant que Jefferson résidait à Paris, à la Maison des Feuillants, son voisin étaitJean-François Marmontel, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, lui aussi membre de la loge. À cette même époque, John Adams, l'ami de Jefferson était le voisin, àAuteuil, de la veuve d'Helvétius, qui tenait le salon appelé le « cercle d'Auteuil ». La correspondance de Thomas Jefferson avecJean-Nicolas Démeunier, autre membre de la loge, est particulièrement intéressante dans l'étude de la propagation en Europe des idées favorables à la Révolution américaine.
Le cercle d'Auteuil était le salon tenu parMme Helvétius,Anne Catherine de Ligniville d'Autricourt (1719-1800), dans lequel débattirent la plupart des plus célèbres penseurs des Lumières. Outre ses invités américains, elle y reçut des philosophes commed'Alembert,Diderot,Fontenelle, le barond'Holbach,Beccaria,Destutt de Tracy, l’Abbé Raynal, l’Abbé Morellet,Condillac ouCabanis, des ministres libéraux commeTurgot, puis certains acteurs de la Révolution comme l'Abbé Sieyès,Volney, l'Abbé de Talleyrand,Garat,Nicolas Bergasse,Junius Frey,Mirabeau,Condorcet,Manon Roland et son mariRoland de la Platière,Chamfort,Roucher etCabanis, qu'elle considéra comme son fils et qui resta à Auteuil après son décès, en 1800, pour maintenir vivant l'esprit du cercle.
Bien qu'étant souvent desfranc-maçons, les membres du cercle n'étaient cependant pas tous membres des Neuf Sœurs. En particulier, il n'a jamais été démontré que Condorcet ait été membre de la loge.
Les Neuf Sœurs et le cercle d'Auteuil perdirent beaucoup de leurs membres sous laTerreur. Parmi ceux qui survécurent,Destutt de Tracy fut libéré presque sur les marches de la guillotine.
Dominique Joseph Garat, Volney, Georges Cabanis, Pierre-Louis Ginguené et Destutt de Tracy animèrent le cours de sciences politiques et morales à l'Institut.
Pierre-Louis Ginguené fonda le journalla Décade philosophique. Destutt de Tracy forgea le mot « idéologie » pour désigner leur philosophie.
Napoléon Bonaparte, qui n'appréciait pas l'indépendance intellectuelle des idéologues, fit fermer en 1803 le cours de sciences morales et politiques. « C'est une guerre ouverte déclarée à notre science bien-aimée », écrivit Cabanis àMaine de Biran. Napoléon reconnut plus tard la main du cercle d'Auteuil dans l'opposition de Maine de Biran à sa politique en 1813[5].
Personnalités membres de la loge par ordre alphabétique :