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Liv Strömquist naît en 1978. Elle est fille d'un peintre et d'une bibliothécaire[1].
À 17 ans, elle assiste à une conférenceféministe dans un café alternatif qui va la marquer et qu'elle considère comme un tournant dans sa vision des choses. Elle s'intéresse dès lors aux livres féministes et à l'histoire des femmes[2],[3].
Après des études ensciences politiques à l'université, elle commence par créer, dès 2003, des fanzines avec des amis mélangeant dessins, pop culture et politique, qui finissent par trouver un lectorat[4]. Elle publie ensuite plusieurs bandes dessinées, dont certaines sont traduites et publiées en France à partir de 2012.
Logo de la radio P3 pour laquelle Liv Strömquist est animatrice.
Liv Strömquist est animatrice pour la station de radio publiqueSveriges Radio P3[5].
À partir du printemps 2016 et pendant deux saisons[6], elle anime aux côtés deHorace Engdahl une série télévisée sur la chaîne de télévision publiqueSVT,Liv et Horace en Europe - le nouveau voyage[7].
AvecNina Hemmingsson, Liv Strömquist fait partie d'une génération de créatrices de bandes dessinées humoristiques suédoises très populaires qui féminisent un univers jusque-là dominé par les hommes. En cela, elles font suite à plusieurs précurseures commeCecilia Torudd ouLena Ackebo[5].
Dans sa production, Liv Strömquist s'appuie sur une bibliographie importante, directement référencée au fil des pages de ses bandes dessinées[9]. Ses œuvres sont souvent engagées politiquement, en particulier sur les questionsféministes et lesinégalités[9]. Il s'agit de BD de vulgarisation humoristiques[10].
Sur le plan formel,« le niveau visuel de ses textes assez denses est fait de strips traditionnels mêlés d’un recyclage d’images de l’actualité qui traite, notamment, de la vie privée des vedettes et des personnalités (people), de collages et d’oeuvres d’art classiques travesties »[5]. Elle s'inspire dumouvement punk et duDIY[4] et revendique pour référenceKathleen Hanna[11].
Sa bande dessinéeL'Origine du monde aborde la question de l'histoire des connaissances sur leclitoris. D'après Alessandra Cencin, elle« illustre [sous forme humoristique] l’exclusion du savoir des femmes de l’histoire de la découverte du clitoris, comme si seul celui des anatomistes médecins, historiquement largement masculins, pouvait constituer une connaissance légitime sur cet organe »[12].
« Liv Strömquist nous présente à la fois une analyse sociologique et historique des relations genrées et une tentative de repenser le féminisme au XXIe siècle au-delà du combat politique pour l’"égalité légale" entre hommes et femmes. Au contraire, la lutte féministe est replacée ici au sein de la sphère intime, au cœur même des relations amoureuses. Cette revendication, qui est toujours présente dans l’œuvre – soit dans la critique de la famille stéréotypique, hétéro-normée et patriarcale, soit dans la proposition de concevoir une autre forme de couple –, ne nourrit pourtant pas la prétention de présenter au lecteur un modèle "idéal", clés en main, des relations amoureuses et sexuelles émancipées. La logique narrative employée suit plutôt un auto-questionnement progressif et ouvert. »
Sorti en,I'm Every Woman revient aux questionnements féministes de l'autrice et propose des portraits de femmes de célébrités masculines (commeEdvard Munch,Mao Zedong,Ingmar Bergman,Phil Spector,Elvis Presley,Karl Marx ou encoreJoseph Staline) maltraitées par leur conjoint[15]. Elle liste ainsi de façon satirique les « pires petits amis de tous les temps » et souligne la façon dont ces femmes ont contribué à la réussite de leur mari célèbre[3].
DansLa Rose la plus rouge s'épanouit, publiée en, l’auteure questionne les comportements amoureux à l'ère du capitalisme tardif, en s'interrogeant sur des figures commeLeonardo DiCaprio, qui aurait eu de nombreuses conquêtes sans jamais s'engager. Elle aborde des thèmes tels que le chagrin d'amour et la peur de l'engagement. Avec humour, elle mêle références variées, deBeyoncé àSocrate, pour analyser la passion et les dynamiques amoureuses, tout en proposant une réflexion sur l'amour libéré et ses complexités[16].
Dans le palais des miroirs est sorti en 2021. Cet ouvrage porte sur l’impact de « l'empire des images » sur la perception de la beauté féminine à l’ère du numérique. S'appuyant sur l'idée de Susan Bordo, elle analyse comment les réseaux sociaux et la culture des selfies façonnent notre quotidien, en particulier pour les femmes, qui doivent maintenir une image idéale. À travers cinq volets, Strömquist aborde des thèmes variés, tels que le succès deKylie Jenner, le mythe deJacob etRachel, et les défis deMarilyn Monroe, tout en examinant le désir mimétique et le lien entre apparence et amour[17],[18].
DansAstrologie, paru en 2023, l'autrice parodie l'horoscope et passe au peigne fin les vices des douze signes astrologiques[19]. Elle explore les personnalités de célébrités commeMelania Trump etBoris Johnson à travers leurs signes zodiacaux, révélant des traits fascinants et parfois contradictoires. Elle examine des figures variées, telles qu'Arthur Sackler etAyn Rand, tout en abordant des thèmes comme la compatibilité amoureuse et les comportements étranges liés aux signes. Avec humour et ironie, Strömquist critique les obsessions de notre société moderne, offrant une lecture captivante tant pour les passionnés d'astrologie que pour ses détracteurs.
DansLa pythie vous parle, paru en 2024, Liv Strömquist examine la tendance moderne à chercher des conseils d'experts pour être heureux et améliorer son bien-être[20], obsessions amplifiées par Internet. Elle souligne les contradictions de cette quête, où l'on cherche à vivre longtemps sans comprendre le sens de cette longévité.Convoquant tour à tourEva Illouz,Sigmund Freud,Martha Wolfenstein(en), etTheodor W. Adorno[20], Strömquist critique avec humour les théories dudéveloppement personnel, mettant en avant leur caractère moralisant et leur adéquation avec lenéolibéralisme, tout en proposant une réflexion sur la manière de vivre.
Dessins de Liv Strömquist exposés dans lemétro de Stockholm en 2017 (station Slussen)
Les œuvres de Liv Strömquist rencontrent beaucoup de succès chez les jeunes femmes et dans la sphère féministe[21]. Elles sont aussi fortement critiquées lorsque présentées dansl'espace public comme lors de leur exposition dans le métro de Stockholm en 2017[22],[2],[23],[24].
Des extraits des œuvres de Liv Strömquist ont fait l'objet d'une adaptation théâtrale en 2008[5].
Une pièce de théâtre intitulée « Liv Strömquist tänker på dig! » est réalisée en 2014 par Ana Berger. Elle donne lieu à 182 représentations à guichets fermés et est diffusée sur la chaîne de télévision publiqueSVT. Lui fait suite, en 2020, la pièce « Liv Strömquist tänker på sig själv », adaptation deLa Rose la plus rouge s'épanouit[25],[26].
En 2016 elle est invitée par l'Institut suédois pour un accrochage nommé « Sur le divan de Liv »[1].
À l'automne, l'exposition « The Night Garden » réunit vingt-six dessins de Liv Strömquist, dont trois montrant des femmesmenstruées, dans la station Slussen du « tunnelbana » (métro de Stockholm). Elle suscite de vifs débats, des manifestations et du vandalisme[22],[2],[23],[24],[28].
En, une exposition intitulée « Le Divan de Liv - ou les luttes féministes dans l’œuvre de Liv Strömquist » est organisée au Pavillon des Canaux, àParis, en collaboration avec l'Institut suédois[21],[31].
↑a etbCélia Héron, « D’Einstein à Pollock, Liv Strömquist épingle les pires «petits amis» de l’histoire »,Le Temps,(ISSN1423-3967,lire en ligne, consulté le)
↑ab etcClémentine Gallot, « Liv Strömqist: "nous vivons un âge d'or de la BD féminine" »,Libération,(lire en ligne, consulté le)
↑a etbCharline Cauchie, « L’autrice de BD Liv Strömquist révolutionne le regard sur le sentiment amoureux »,L'Echo,(lire en ligne)
↑Vincent Brunner, « “La rose la plus rouge s’épanouit” de Liv Strömquist : un essai pop et satirique »,Les Inrockuptibles,(lire en ligne, consulté le)