Laligature d'Isaac (hébreu עֲקֵדַת יִצְחַק,Akedát Yitzhák ou עֲקֵידָהAkedah ;arabe ذبحDhabih), aussi connu sous le nom desacrifice d'Isaac ousacrifice d'Abraham, est un épisodebiblique de laGenèse, dans lequelDieu demande àAbraham de lui offrir son filsIsaac enholocauste sur lemont Moriah.
L’événement, rappelé quotidiennement dans laliturgie juive, est commémoré lors dunouvel an juif, et il est fixé symboliquement le25 mars (correspondant à la fête de l'Annonciation) dans la tradition chrétienne occidentale[1]. Enfin, dans lecalendrier musulman, du 10 au13e jour dedhou al-hijja, il est à l'origine de la principale fête islamique (dans le Coran, il s'agit du sacrifice d'Ismaël, frère aîné d'Isaac) : l'Aïd al-Adha.
Alors que les promesses que Dieu avait faites à Abraham semblent s'être réalisées, il lui demande de prendre son fils unique aimé, Isaac, dans le pays deMoriah, et de l'offrir enholocauste (Korban)[2]. Tôt le lendemain, Abraham sangle sonâne, coupe le bois pour l'offrande et fait route avec ses deux serviteurs et Isaac vers le lieu prévu[3]. Arrivés après trois jours de marche[4], il y monte seul avec Isaac, prend lapierre à feu et lecouteau et place le bois sur Isaac[5]. Unmidrash dit que ses deux serviteurs sontÉliézer de Damas etIsmaël, premier fils d'Abraham et d'Agar, la servante queSarah qui était stérile lui offrit pour qu'il ait un enfant, et qu'ils se querellent pour savoir lequel des deux va être héritier d'Abraham après la mort d'Isaac[6]. Lorsque Isaac demande à Abraham où est le bélier pour l'offrande en holocauste, Abraham répond que « Dieu y pourvoira »[7].
Toujours selon la Genèse, arrivé à l'endroit que Dieu avait nommé, Abraham construit l'autel, pose le bois, lie Isaac, l'étend sur l'autel, et lève la main pour abattre son fils[8]. Unange de Dieu l'arrête, lui disant de ne pas lever la main contre son fils (« Ne porte pas la main sur ce jeune homme, ne lui fais aucun mal !... ton fils, ton fils unique ! »[9]) , car à présent, Dieu sait qu'Abraham le craint, car il ne lui a pas dérobé son fils[10]. Unbélier qui s'était pris les cornes dans un buisson est sacrifié sur le lieu, nomméAdonaï-Yirè (« Dieu-pourvoira »)[11]. Abraham est béni d'une descendance nombreuse et victorieuse, et toutes les nations de la Terre seront bénies par ses descendants[12].
Abraham retourne à ses serviteurs, et ils partent pourBeer-Sheva, où Abraham réside, jusqu'à la mort deSarah[13].
Dans lamythologie grecque,Athamas de Béotie tend la main pour immoler son fils Phrixos maisHéraclès envoyé parZeus crie àAthamas d'épargner son fils et le bélier appeléChrysomallos, envoyé parZeus, apparaît alors[14].
D'après le récit, Abraham obéit à l'ordre de Dieu sans le remettre en question. Selon la Bible, Dieu veut mettre Abraham à l'épreuve, mais ne souhaite pas le sacrifice lui-même, puisqu'il envoie un ange l'arrêter au dernier moment, et fournit un bélier en remplacement. Quant à Isaac, il est, selonFlavius Josèphe, âgé de vingt-cinq ans[15], de trente-sept selonles Sages du Talmud. Dans les deux cas, Isaac est un adulte, assez fort pour lutter contre son père, mais il ne le fait pas : lui aussi obéit.
DansGenèse 22,14, le lieu est appelé « la montagne du Seigneur » ; dans2 Chroniques 3,1;Psaume 24,3;Ésaïe 2,3Ésaïe 30,29 etZacharie 8,3, ce lieu est identifié auRocher de la Fondation situé auMont du Temple, àJérusalem.
LaMishna, leTalmud et nombre d’exégètes bibliquesjuifs à leur suite voient dans cet épisode une épreuve pour vérifier laloyauté d’Abraham envers Dieu. En effet, la ligature remet en question toutes les promesses de bénédiction divine d’une descendance innombrable. PourMaïmonide (XIIe siècle), la volonté d'Abraham de sacrifier son fils démontre la limite de la capacité humaine à aimer son prochain et craindre Dieu tout à la fois. Par ailleurs, comme Abraham a agi en suivant ce que Dieu lui avait dit par une vision prophétique, cet épisode illustre comment une révélation prophétique a la mêmevaleur de vérité qu'un argumentphilosophique et porte donc en elle la même certitude, nonobstant le fait qu'elle vienne d'unrêve ou d'unevision[16].
Cependant, de nombreux commentaires etmidrashim rejettent cette interprétation : selonBereshit Rabba, Dieu n’a « jamais envisagé de dire à Abraham d'égorger Isaac ». PourYona ibn Jannah (Espagne,XIe siècle), Dieu ne demandait qu’un sacrificesymbolique et d’aprèsJoseph ibn Caspi (Espagne, début duXIVe siècle), Abraham a été induit en erreur par sonimagination ; en effet, « comment Dieu pourrait-il ordonner une chose aussi révoltante ? ».
Toutefois, selonJoseph Hertz, grand-rabbin de l’Empire britannique dans la première moitié duXXe siècle, le sacrifice d'enfants était une pratique relativement répandue chez lespeuples sémitiques - quand l'infanticide était systématique dans laRome antique[17] ; la singularité du récit résiderait alors dans le fait que le Dieu d'Abraham s'interpose pourempêcher (et non prescrire) le sacrifice. L'ange dit à Abraham : « Ne porte pas la main sur ce jeune homme, ne lui fais aucun mal !... ton fils, ton fils unique ! »[10]. À travers cette parole, il interdit le meurtre et l'infanticide. AuIer siècle, l'historienTacite qualifie même d'excentrique la coutume des Juifs à ne vouloir supprimer aucun nourrisson[17]. « Contrairement aux cruelles divinités païennes,c'était seulement la soumission spirituelle que Dieu exigeait ».
D'autres intellectuels rabbiniques notent également qu'Abraham était prêt à tout pour épargner son fils, y compris si cela supposait d'aller contre l'ordre divin[réf. souhaitée] : alors que c'est Dieu qui ordonne à Abraham de sacrifier Isaac, c'est unange, une créature inférieure dans la hiérarchie céleste, qui lui intime l'ordre d'arrêter. Cependant, les actions et paroles des anges (du grecἄγγελος /ángelos, « messager ») sont généralement considérées comme découlant directement de lavolonté de Dieu.
Dans certains écrits juifs plus tardifs, en particulier dans ceux desmaîtres hassidiques, la théologie d'un « test divin » est rejetée et le sacrifice d'Isaac est interprété comme une « punition » pour le « mauvais traitement » réservé plus tôt par Abraham à son fils aînéIsmaël né de la servante Agar, qu'il a expulsé de son foyer à la demande de sa femme Sarah. Selon cette lecture, Abraham a manqué decompassion envers son fils, donc Dieu l'a puni en manquant ostensiblement de compassion envers son autre fils.
LeRebbe Schneerson cite une question posée par le rabbinMenachem Mendel de Vitebsk : à première vue, cela semble être principalement un test visant Isaac car c'était lui qui devait donner sa vieal kiddush Hashem (afin desanctifier le nom de Dieu). Cependant, laTorah indique-t-elle (Gn 22,1) que Dieu voulait tester Abraham et non Isaac ? Le rabbin Menachem Mendel répond que bien que donner sa vie soit une très grandeMitzvah, cela n'a rien de remarquable dans les annales de l'histoire des Juifs. Même les Juifs les plus illettrés et « ordinaires » ont donné leur vie enmartyrs. Ainsi, toute grandemitzvah qu'il soit, ce test est considéré commetrivial pour quelqu'un de la stature spirituelle d'Isaac qui, comme l'un de nos aïeux, était assimilé au « chariot » de Dieu (Bereshit Rabba 47, 6) car il servait de véhicule aux divins traits degentillesse,rigueur et compassion.
DansThe Last Trial, Shalom Spiegel affirme que ces commentateurs interprétaient le récit biblique comme une réfutation implicite de l'idée chrétienne selon laquelle Dieu sacrifierait son propreFils.
Au contraire, la principale personne mise à l'épreuve lors de cet épisode était Abraham. Sa foi était mise à l'épreuve pour voir s'il doutait des paroles de Dieu. Abraham s'était vu assuré par Dieu que « c'est par Isaac qu'une descendance perpétuera ton nom » (Gn 21,12), c'est-à-dire qu'Isaac (et non Ismaël) engendrerait une grande nation, lesenfants d'Israël (le peuple juif). Cependant, Abraham aurait pu poser une question évidente : au moment où Dieu lui ordonna d'offrir Isaac en sacrifice, celui-ci était encore célibataire et s'il mourait à ce moment-là, comme pouvait-il devenir le père de la nation censée descendre d'Abraham ? De plus, Dieu n'est-Il pas éternel et immuable, comme Il le déclare (« Oui, moi, Yahvé, je ne varie pas »,Malachie 3,6), suggérant qu'Il ne change pas d'avis ?
Cependant, Abraham ne fit pas attention à cette question évidemment logique. À la place de cela, il l'écarta totalement de sa conscience et crut d'une foi pure et simple que si c'était ce que Dieu lui disait de faire alors, c'était certainement la bonne chose à faire. C'était le fait de traverser et réussir cette mise à l'épreuve qui était remarquable, même pour quelqu'un de la stature d'Abraham.
DansThe Binding of Isaac, Religious Murders and Kabbalah, Lippman Bodoff[18] écrit qu'Abraham n'a jamais eu l'intention de véritablement sacrifier son fils et qu'il avait confiance dans l'idée que Dieu lui-même n'avait pas non plus cette intention[19]. D'autres[Qui ?] suggèrent que l’apparent engagement d'Abraham à sacrifier Isaac était sa propre manière de tester Dieu. Abraham s'était auparavant disputé avec Dieu pour sauver des vies àSodome etGomorrhe. En respectant silencieusement les instructions de Dieu de tuer Isaac, Abraham faisait pression sur Dieu pour qu'il agisse de façonmorale et préserve lavie. D'autres indices qu'Abraham pensait qu'en fait il ne sacrifierait pas Isaac sont inscrits dansGenèse 22,5, quand il dit à ses serviteurs « Demeurez ici avec l'âne. Moi et l'enfant nous irons jusque là-bas, nous adorerons et nous reviendrons vers vous. » En employant « nous » pluriel (au lieu de « je » singulier), il voulait dire que luiet son fils Isaac reviendraient. Ainsi, il ne croyait pas qu'Isaac serait finalement sacrifié.
DansGlory and Agony: Isaac's Sacrifice and National Narrative[20], Yael S. Feldman écrit que l'épisode de la ligature d'Isaac, dans ses versions à la fois bibliques et post-biblique (y compris leNouveau Testament) a eu une grande influence sur l'éthos d'héroïsmealtruiste et le sacrifice de soi dans la culture hébraïque nationale moderne. Comme son étude le démontre, au cours du dernier siècle, laligature d'Isaac est devenue lesacrifice d'Isaac, évoquant à la fois la gloire et l'agonie d'une mort héroïque sur le champ de bataille.
La ligature d'Isaac est mentionnée dans leNouveau Testament, dans l'Épître aux Hébreux, comme l'un des nombreux actes de foi apparaissant dans l'Ancien Testament : « Par la foi, Abraham, mis à l'épreuve, a offert Isaac, et c'est son fils unique qu'il offrait en sacrifice, lui qui était le dépositaire des promesses, lui à qui il avait été dit : C'est par Isaac que tu auras une postérité. Dieu, pensait-il, est capable même de ressusciter les morts ; c'est pour cela qu'il recouvra son fils, et ce fut un symbole. » (He 11,17-19). L'auteur de l'épître considère ici que la foi d'Abraham en Dieu avait une telle force qu'il se sentait assuré que si Dieu lui permettait d'accomplir la tâche qu'il lui avait ordonné, il serait en mesure de ressusciter Isaac afin que sa prophétie (Gn 21,12) se réalise. Une telle foi en la Parole de Dieu et en sa promesse font de ce passage spécifique de l'Ancien Testament un exemple de confiance significatif (et exemplaire) aux yeux de nombreux chrétiens.
Les prêches chrétiens primitifs acceptaient parfois l'interprétation juive de la ligature d'Isaac sans la modifier. Par exemple,Hippolyte de Rome écrit dans sonCommentaire du Cantique des Cantiques, « Isaac le béni devint désireux d'êtreoint et voulut se sacrifier lui-même pour le salut du monde » (Sur le Cantique, 2, 15). D'autres chrétiens de la même époque considérèrent Isaac comme une sorte de « Verbe » préfigurant le Christ (Origène,Homélies sur la Genèse, 11-13).
La majorité des commentateurs chrétiens considèrent que cet épisode préfigure le plan de Dieu de voir son Fils,Jésus, mourir sur la croix pour l'humanité tout entière. La soumission d'Isaac durant toute cette rude épreuve est également semblable à celle duChrist, les deux choisissant d'abdiquer leur propre vie pour que la volonté de Dieu soit accomplie : en effet, la Genèse ne fait mention d'aucune lutte entre Isaac et Abraham. Par ailleurs, les deux histoires montrent qu'Isaac et Jésus portent lebois nécessaire à leur propre sacrifice en haut de la montagne.
La Genèse affirme que la ligature a eu lieu « au pays de Moriyya » (Gn 22,2). Au sein du christianisme, on s'est demandé si la ligature d'Isaac a eu lieu sur leMont du Temple, sur leCalvaire (la colline où le Christ a été crucifié) ou ailleurs. Certains chrétiens considèrent les paroles d'Abraham « Sur la montagne de Dieu, Yahvé pourvoit » (Gn 22,14) comme une prophétie que c'est à cet endroit que Dieu pourvoirait au sacrifice du Christ, donc pensent qu'il est là question du Calvaire. Une explication alternative suggère que le Calvaire se situait sur une partie duMont Moriah, leMont du Temple, qui a été séparée de l'ensemble rocheux afin de permettre la fortification et la défense de Jérusalem. Selon cette lecture, lacrucifixion aurait donc eu lieu sur la même montagne.
LeCoran décrit le sacrifice d'Abraham mais le nom du fils à sacrifier n'est pas mentionné.
La versionislamique diffère de la Bible. Selon les sources musulmanes, quandAbraham parle à son fils de la vision qu'il a eue, celui-ci accepte d'être sacrifié pour accomplir l'ordre de Dieu et n'a donc pas eu besoin d'être entravé sur l'autel.
LeCoran indique que quand Abraham demanda à Dieu d'avoir un filsvertueux, Dieu lui accorda un fils doté detempérance. Le fils en question n'est cependant pas nommé directement dans leCoran.
Quand il fut capable de marcher et de travailler, Abraham eut une vision portant sur le sacrifice de son fils. Quand il en parla à son fils, celui-ci accepta d'obéir au commandement que Dieu avait formulé dans la vision. Quand ils se furent tous deux soumis à la volonté divine et furent prêts au sacrifice, Dieu dit à Abraham qu'il avait fait son devoir et lui fournit un bélier pour faire le sacrifice. Dieu promit de récompenser Abraham[21].
Des intellectuels musulmans ont soutenu l'idée que c'était le fils premier-néIsmaël (né d'Agar, comme Ismaël, non mentionnée précisément dans le Coran[22]) qui était destiné au sacrifice montré dans la vision, et que le second fils, Isaac (né de Sarah), est né après comme une récompense de la soumission d'Abraham à cette vision[23].
Parmi les premiersthéologiens musulmans, cependant, il y eut une dispute sur l'identité de ce fils. L'argument de ceux de ces théologiens qui pensaient qu'il s'agissait d'Isaac plutôt que d'Ismaël (notamment deIbn Qoutayba et deTabari) était que les paroles « il en a comblé tes aïeux d’autrefois, Abraham et Isaac[24] » faisaient référence à l'amitié de Dieu pour Abraham et à Son intervention visant à sauver finalement Isaac. À l'inverse, d'autres considéraient que la promesse faite à Abraham qu'il aurait un fils de Sarah et un petit-fils, Jacob, exclut la possibilité d'une mort prématurée d'Isaac.
Les musulmans considèrent que les visions dont les prophètes font l'expérience sont des révélations de Dieu et qu'ainsi le songe d'Abraham était un ordre divin. L'épisode est donc perçu comme une mise à l'épreuve imposée par Dieu à Abraham et à son fils, qui la réussissent en se soumettant à Dieu et en montrant qu'ils croient que Dieu possède et donne tout ce qu'ils ont et chérissent, y compris leur vie et leur descendance. La soumission d'Abraham et de son fils est célébrée et commémorée par les musulmans lors de l'Aïd al-Adha (aussi connue sous le nom d'Aïd el-Kebir). Pendant cette fête, ceux qui le peuvent et ceux qui participent aupèlerinage à la Mecque sacrifient unbélier, unevache, unmouton ou undromadaire. Une partie de la viande tirée du sacrifice est dégustée par la famille et le reste est distribué aux voisins et aux nécessiteux. La fête marque la fin du pèlerinage.
Le célèbre site deMarwah (enarabe مروة) peut être rapproché dupays de Moriah (enhébreu מוריה) dont il est question enGn 22,2. Cependant, il convient de noter que labible hébraïque identifie lemont du Temple de Jérusalem au mont Moriah dès l'époque duPremier Temple dans2 Chroniques 3, c'est-à-dire environ 1 700 ans avant la version islamique.
Les tenants de lacritique radicale travaillant sur la base de l'hypothèse documentaire attribuent le récit de la ligature d'Isaac à lasource biblique E pour deux raisons : d'une part, le texte utilise généralement le terme « Elohim » (אלוהים) pour désigner Dieu, d'autre part, il comporte des structures parallèles à la source E. De ce point de vue, la deuxième apparition de l'ange à Abraham (Gn 22,14–18), louant son obéissance et bénissant sa descendance, semble avoir été insérée plus tardivement dans le récit original de la source E (Gn 22,1–13,Gn 22,19). Cette remarque s'appuie à la fois sur le style différent des versets 14 à 18 et sur l'emploi de « YHWH » (יהוה) au lieu de « Elohim » pour désigner la divinité.Des études plus récentes mettent en question cette analyse. Elles affirment que l'obéissance d'Abraham au commandement divin doit faire l'objet d'un éloge et d'une bénédiction qu'il ne reçoit que lors du deuxième discours angélique. De ce fait, ce discours n'aurait pas pu être inséré dans le récit original de la source E. Cela a ainsi suggéré à de nombreux chercheurs que l'auteur à l'origine de l'insertion a également laissé sa marque sur le récit original.
Selon le savant juif américainJon D. Levenson (en), le judaïsme officiel a éradiqué le sacrifice d'enfant à la fin desVIIe et VIe sièclesav. J.-C. mais ce thème reste très important dans la littérature religieuse qui cherche à fournir unesublimation à cette pratique[25]. Une interprétation que rejointThomas Römer. Selon lui, il est probable que l'on ait sacrifié des enfants àYahvé. Ces sacrifices ont été attribués àMoloch, mais derrière « Moloch », « interprétation tendancieuse » effectuée auIVe – Ve siècle de l’ère chrétienne, se cache le vocable « Melek », c’est-à-dire « le roi », une désignation de Yahvé. Cette pratique disparaît vers leVIe – Ve siècle av. J.-C. et ce tournant trouve son illustration dans le récit du sacrifice d'Isaac[26].
Le thème de la ligature d'Isaac a été à de nombreuses reprises représenté dans l'art.
La plus ancienne représentation connue du motif se trouve sur le baldaquin de la niche de la Torah, dans lasynagogue de Doura Europos, qui date du milieu duIIIe siècle.
The Binding of Isaac est unjeu indépendant d'action-aventure créé parEdmund McMillen sorti le surSteam, dont le scénario est inspiré d'une version modernisée du mythe.
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