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Sépulture | Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Cladel(d) ![]() |
Nationalité | |
Activités | |
Conjoint | Julia Mullem(d)(à partir de) ![]() |
Enfants | Judith Cladel Esther Rolin-Cladel(d) Marius-Léon Cladel ![]() |
Distinction | Prix Maillé-Latour-Landry (1882) |
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Archives conservées par |
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Léon Cladel ( àMontauban - àSèvres[2]) est un romancier et nouvelliste français.
Léon Alpinien Cladel est né le 15[3] àMontauban. Il est issu d'une famille catholique d'artisans et d'agriculteurs duQuercy. Son père, Pierre Cladel, étaitbourrelier, métier fort prisé et rentable à l'époque. Ce dernier habitait le moulin dit de Lalande, sur la route deLauzerte, àLafrançaise. Après un grand nombre de procès, il finit ruiné et ne laisse à son fils que lemobilier dumoulin et un appartement à Montauban. Le reste de ses biens est vendu pour éponger ses dettes. Léon commence àToulouse des études de droit mais les abandonne très vite.
Léon Cladel monte alors àParis à l'âge de vingt ans. Homme de lettres, il se construit une solide réputation deromanciernaturaliste dont la matière principale est le peuple. Il aime d'ailleurs mettre en avant ses origines paysannes quercynoises. Il se fait connaître, d'abord dans un cercle restreint, par son premier roman,Les Martyrs ridicules, préfacé parCharles Baudelaire.
Puis il retourne vivre dans sonQuercy natal, où il écrit sur la vie des paysans. Il réside et écrit à Montauban, quartier de la Villenouvelle, qui devient plus tard un lieu de séjour d'été pour sa famille. Revenu à Paris, Léon Cladel publie les deux romans qui sont à cette époque considérés comme ses meilleures œuvres,Le Bouscassié (1869) etLa Fête votive de Saint-Bartholomée Porte-Glaive (1872).
Léon Cladel vit de près la période de laCommune ( -). S'il n'y joue pas un rôle prépondérant, il manque cependant d'être fusillé comme suspect par les hommes deThiers. Cette période de la Commune est ensuite présente dans un grand nombre de ses œuvres :Les Va-nu-pieds (recueil de nouvelles composé en 1873),Trois fois maudites (1876) — qui lui vaut un séjour en prison —,Revanche ! (1887, censurée avant 1881),Urbains et ruraux (1890). Mais son œuvre majeure sur la période estI.N.R.I (1887). Dans ce roman, paru après sa mort précédé d'une préface deLucien Descaves, il tente de réhabiliter la Commune.
Le, il épouse, à Paris, une jeune musicienne de confession juive : Julia Mullem, sœur du journaliste et écrivainLouis Mullem. Tous les deux non pratiquants, ils vont marquer leurs origines à travers les prénoms donnés à leurs cinq enfants :Judith-Jeanne, Sarah-Marianne, Rachel-Louise, Eve-Rose, Pierrine-Esther,Saül-Alpinien. Cependant, l'éducation que reçoivent ces enfants est laïque et républicaine.
L'ensemble de son œuvre connaît un réel succès en France et en Belgique. QuandEdmond de Goncourt émet le souhait de créer un prix littéraire ou du moins une sorte de cénacle, Cladel rejoint le groupe d'écrivains, première configuration de la futureAcadémie Goncourt[4].
L’Académie française lui décerne leprix Maillé-Latour-Landry en 1882 pour l'ensemble de ses romans.
Sa descendance va confirmer les talents artistiques de la famille Cladel. Sa filleJudith se lance à son tour dans une carrière littéraire. Elle écrit une biographie de son père. Son filsSaül-Alpinien entre, comme élève du sculpteurBourdelle, dans l'atelier deRodin et devient sculpteur spécialisé dans les monuments aux morts après laPremière Guerre mondiale. La statue du monument aux morts deLafrançaise est son œuvre. Il réalise aussi la statue posthume de son père, installée dans les Jardins du Luxembourg, mais qui sera fondue par le régime de Pétain. Une petite-fille de Léon Cladel, fille de Pierrine-Esther,Dominique Rolin, est une écrivaine belge célèbre.
De tempérament colérique et de santé fragile[réf. nécessaire], Léon Cladel meurt à Sèvres, à côté de Paris, en 1892 dans sa 59e année. Contemporain et ami du sculpteurAntoine Bourdelle, il accepte avant sa mort de servir de modèle pour la réalisation d'un buste.Il est inhumé aucimetière du Père-Lachaise (52e division)[5].
Un comité fut créé sous la présidence d'Émile Pouvillon et d'un délégué généralHenry Lapauze, afin d'élever un monument en hommage à Léon Cladel dans sa ville natale : L'inauguration eut lieu durant l'été 1894 à Montauban, le monument fut réalisé parAntoine Bourdelle etPaul Vidal est venu diriger lui-même l'exécution d'une cantate sur des vers néo-romans de M. A. Quercy, intitulés lou Metjoun, qu'il avait écrit tout spécialement pour l'événement[6]. L'inauguration du monument donna lieu à quelques festivités mémorables, en présence de nombreux amis, commeFrançois Coppée,Catulle Mendès,Armand Silvestre,René Maizeroy,Alexandre Hepp,Clovis Hugues,François Fabié (cf. Le Temps, du). Un portrait de Léon Cladel (par Guth), offert parAdrien Hebrard, sénateur et directeur du Temps, fut remis à la ville de Montauban par Henry Lapauze[6].
Le comité pour la mémoire de Léon Cladel commande également en 1883 une statue en bronze payée par souscription publique au fils de ce dernier qui est sculpteur. Son érection à Paris, au Sénat, est refusée et finalement il faut attendre 1914 et l’appui deGeorges Clemenceau pour qu'un emplacement aujardin du Luxembourg soit octroyé, mais la guerre de 14-18 retarde encore le projet. Elle est finalement inaugurée le. En 1942, elle est fondue par lerégime de Vichy dans le cadre du programme de récupération des métaux[7].
Aujourd'hui, sept rues portent son nom, situées respectivement àLafrançaise,Montauban,Moissac,Limoges,Sèvres,Brive-la-Gaillarde etParis2e (depuis 1897).
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