Ne doit pas être confondu avecDernier Métro.
Réalisation | François Truffaut |
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Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Les Films du Carrosse SEDIF Productions Société française de production (SFP) TF1 Films Production |
Pays de production | ![]() |
Genre | Drame,romance,guerre |
Durée | 131 minutes |
Sortie | 1980 |
Pour plus de détails, voirFiche technique etDistribution.
Le Dernier Métro est unfilm français réalisé parFrançois Truffaut sorti en1980.
Lors de la6e cérémonie des César, le film fait un triomphe, obtenant dixCésar, dont les cinq plus prestigieux, ceux dumeilleur film, dumeilleur réalisateur, dumeilleur scénario, dumeilleur acteur (pourGérard Depardieu) et de lameilleure actrice (pourCatherine Deneuve).
Depuis que la moitié Nord de la France a été envahie par lesnazis, les Parisiens passent leurs soirées dans les salles de spectacles, pour ne pas avoir froid. En septembre 1942, l'actrice de renom Marion Steiner ne pense qu'aux répétitions de la pièce norvégienne,La Disparue, qui va être jouée dans lethéâtre Montmartre, dont elle assure la direction à la place de son mari Lucas Steiner, Juif Allemand exilé qui s'est officiellement réfugié en Amérique. En réalité, il vit dans les caves duthéâtre. Chaque soir, Marion lui rend visite, recueille ses directives et commente avec lui le travail des comédiens, notamment celui du jeune premier de la troupe, Bernard Granger. Grâce à un tuyau d'aération relié à la scène, Lucas dirige les répétitions par personne interposée, son collaborateur Jean-Loup Cottins (metteur en scène introduit auprès desmilieux collaborateurs), et se rend compte que sa femme est tombée amoureuse de Granger. Ce dernier, désireux de s'engager dans laRésistance, est le seul de la troupe à aider Lucas lors d'une perquisition de laGestapo. La pièce est un succès et les spectateurs rejoignent chaque soir leur habitation par les rues sans lumière et sans taxis, d'où l'importance du dernier métro. Mais le théâtre connaît des jours difficiles, du fait de la jalousie d'un critique de théâtreantisémite et hargneux. Excédé par un de ses papiers, Bernard est à l'origine d'un scandale qui l'incite à abandonner le théâtre et rejoindre la Résistance. À lalibération, Marion rend visite à Bernard, blessé, à l'hôpital… mais le rideau tombe, révélant qu'il s'agit de la dernière scène d'une nouvelle pièce dirigée par Lucas Steiner désormais réhabilité et acclamé par la foule[1].
Le film a réalisé plus d'un million d'entrées à Paris[2]. Il réalise 3 384 045 entrées enFrance, seconde meilleure réalisation deTruffaut aubox-office, derrièreLes Quatre Cents Coups.
Lors de la6e cérémonie des César en1981, le film remporta ces récompenses :
Le Dernier Métro fit l'exploit de remporter dix césars dont lescinq césars les plus prestigieux (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur acteur et meilleure actrice). Seul le filmAmour (2012) deMichael Haneke, a réussi cette même performance descinq César majeurs, lors de la38e cérémonie en 2013[3],[4].
Pour le César de la meilleure actrice dans un second rôle, Andréa Ferréol fut battue par une actrice fétiche de Truffaut :Nathalie Baye.
Truffaut écrit le film entre mai et septembre 1979 avecSuzanne Schiffman dans la maison de cette dernière, àVaison-la-Romaine[5]. Deux semaines avant le tournage de manivelle, découvrantL’Atelier, une pièce deJean-Claude Grumberg, il demande à celui-ci de réécrire certaines scènes. Touchant auParis de l'occupation tel qu'il l'a vécu, mais aussi à sesorigines juives, qu'il n'a découvertes qu'en 1968, c'est pour Samuel Blumenfeld "l’œuvre la plus secrète et la plus intime du réalisateur"[6].
On entend pendant le film plusieurs chansons des années 1930 et 1940. Entre autres, deux chansons interprétées parLucienne Delyle,Mon amant de Saint-Jean et laPrière à Zumba, ainsi queSombreros et Mantilles interprété parRina Ketty.
Le film a été tourné du au.
Les scènes de théâtre ont été tournées authéâtre Saint-Georges à Paris[2].
Le tournage a ensuite eu lieu dans une chocolaterie désaffectée,rue du Landy à Clichy transformée en studio de cinéma pour reconstituerParis sous l'Occupation[2].
Une des dernières scènes est tournée devant le domicile de Jean-Loup Cottins, 1avenue de Camoëns (16e arrondissement de Paris)[7],[8].
Largement inspiré de l'ouvrage du journalisteHervé Le BoterfLa vie parisienne sous l'Occupation publié en 1978[9],Le Dernier Métro raconte pour partie la vie de Margaret Kelly (la danseuseMiss Blubell) et de son mari Marcel Leibovici pendant l'Occupation[10]. L'intrigue est calquée sur la pièce de théâtreCarola deJean Renoir[11],[12], adaptée à la télévision américaine en 1973 avecLeslie Caron et parue àL'Avant-scène en 1976[13].
Le film comprend également de nombreuses références à l'actualité culturelle française desannées 1940[14]. Les arrestations successives, à la Libération, du personnage incarné par Jean Poiret sont très librement inspirées des déboires deSacha Guitry. La scène où le personnage de Gérard Depardieu s'en prend au critique deJe suis partout est tirée d'un incident qui opposaJean Marais àAlain Laubreaux[15].
Truffaut se cite aussi lui-même : les paroles d'amour de la pièce de théâtre jouée dans le film par les personnages de Catherine Deneuve et Gérard Depardieu sont tirés de son filmLa Sirène du Mississipi avec en particulier les expressions « C'est une joie et une souffrance » et « L'amour fait mal ».
Le film fut restauré en haute définition et projeté auFestival de Cannes 2014 dans la section Cannes Classics avant de ressortir en salle le pour commémorer les 30 ans de la disparition de Truffaut (parallèlement avec l'exposition consacrée au réalisateur à laCinémathèque française).
Réalisateur |
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Voir aussi :Les Films du carrosse |
Réalisatrice et scénariste |
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Scénariste |
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