Chef-lieu de canton, la ville se situe à environ 2 kilomètres de lamer Méditerranée, au nord desplages et des ports deCannes. Elle est aussi appelée « leMadère de la France », surnom que l'on doit au docteurPietra Santa, qui la nomma ainsi en découvrant la ville en 1862, alors qu'il revenait de l'île de Madère. La ville bénéficie d’une vue panoramique sur lesîles de Lérins, jusqu'aumassif de l'Esterel.
À l'instar deRome (voir lessept collines de laRome antique), Le Cannet porte sept collines sur le territoire de sa commune : le Pézou, la Colle, le Bosquet, Serra Capeou, les Clauvins, Font-Marie et les Bréguières. Une importante route romaine, laVia Aurelia (prolongement de laVia Julia Augusta), qui reliaitArles à Rome, passe par les collines, et sa trace est encore visible de nos jours.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (89,6 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (87,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (83,1 %), forêts (9,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (6,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,6 %)[8].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le Cannet comporte 7quartiers qui ont leur vie propre. D'est en ouest :
LeHaut Cannet : avec ses luxueuses villas et résidences, c'est le prolongement naturel de Super Cannes vers le nord ;
Levieux Cannet (appelé également « Le Cannet Mairie ») : cœur historique de la ville, il foisonne d'un riche patrimoine culturel/architectural (chapelles, églises, tours...) et artistique (de nombreux artisans d'arts sont présents le long de la rue Saint-Sauveur, principale voie piétonne). Les anciens hameaux (tirant leurs noms des familles fondatrices de la ville : Les Dany, les Ardisson, les Calvy...) entourent le vieux Cannet et forment un « tampon » entre ce cœur ancien et la ville moderne qui s'est constituée à partir duXIXe siècle ;
LeBas Cannet connu à travers le Boulevard Sadi Carnot, et le rond-point de Grande-Bretagne, il trace la frontière avec Cannes ;
Rocheville : c'est à la fois le plus étendu et le plus peuplé des quartiers. Véritable « ville dans la ville » et actuellement en pleine restructuration, le quartier assure l'avenir économique de la cité dans son ensemble ;
LesMimosas : c'est un quartier à mi-chemin entre Rocheville et l'Aubarède, qui est essentiellement résidentiel ;
L'Aubarède : c'est ici que se situe le complexe événementiel et sportif de La Palestre ;
Garibondy : quartier le plus occidental, il est géographiquement en marge, mais a été rattaché à la commune dès les années 1970, grâce au Chemin de Carimaï.
Rue Saint-Sauveur.
Rue semi piétonne Saint-Sauveur dans le Vieux-Cannet.
Le Cannet se situe directement au nord deCannes, la toponymie "Cannes" et "Le Cannet" est similaire. Le nom de la commune provient du motligureCanoa signifiant « hauteur » ou « piton » et se rapportant au lieu antique d’occupation humaine sur la colline duSuquet[9].
Très tôt, le site du Cannet a été occupé par les Romains qui s'installent, plantent des oliviers et baptisent l'endroitOlivetum.Le Cannet devient très vite une cité romaine, où les voyageurs s’arrêtent, en effet laVia Aurelia, qui relieRome àArles traverse le territoire actuel du Cannet, et la Via Aurelia est toujours présente dans le quartier duHaut-Cannet.
Entre 400 et 410, le moine Saint-Honorat s'y installa, il y fonda un monastère, qui était alors le « pied sur le continent » pour les moines desîles de Lérins, situées dans labaie de Cannes.
AuXVe siècle, lesmoines de Lérins font venir des familles provenant du val d'Oneille (aujourd'hui, un quartier de la ville d'Imperia) enItalie pour défricher et mettre en culture les terres. En1441, l'abbaye de Lérins concède à Sylvestre Calvy des terres cultivables au Cannet (c'est ce qui est rapporté dans le plus vieux document connu de la ville). Cent quarante familles s'installent au Cannet entre 1441 et 1500 et certaines d'entre elles donneront leur nom aux quartiers de la ville : les familles Dany, Ardisson, Calvy et autres Cavasse, Escarasse, Gallou, Gazan, Gourrin, Michel, Perrissol, Pissarel, Sardou, etc. se répartissent en hameaux tout autour des terres cultivables appelées « le près » (actuel centre-ville et quartier historique) notamment dans ce qui est aujourd'hui le square du Tivoli.
AuXVe siècle, les moines et les habitants construisent latour des Danys, qui a essentiellement des fonctions défensives pour protéger l'entrée de la ville. Cette tour fait partie intégrante du patrimoine historiquecannétan, on peut la voir en haut de la rue de Cannes.
Sous l'Ancien Régime, la ville du Cannet est essentiellement centrée sur deux axes, leVieux-Cannet actuel, et Rocheville. C'est dans le centre du Vieux-Cannet que se trouve l'essentiel de la population. Ce centre est alors découpé en deux : au sud, l'église Sainte-Catherine qui est la fondation même du « sous-quartier » Sainte-Catherine, et au nord, le sous-quartier Saint-Sauveur. Le nord n'ayant pas d'église propre, les paroissiens décident de construire l'église Sainte-Philomène : cette église est donc une propriété privée qui appartient à la paroisse. Quant à Rocheville, bien moins de personnes y vivent : le quartier est animé par sa place — l’actuelle « place Foch » — et par son église, qui est le plus grand édifice religieuxcannettan, l'église Saint-Charles.
« L'an de grâce » pour la communecannétane est l'année1774, le précisément, date à laquelle le roiLouisXVI érige, par un arrêt royal, le Cannet en commune indépendante deCannes et deMougins, les communes voisines. Le territoirecannettan est d'ailleurs issu des parcelles appartenant à ces deux communes selon cet arrêt royal : la parcelle mouginoise (nommée « les Bréguières ») est cédée en 1852[réf. souhaitée] ; cependant, ce n'est que le que l'arrêt royal instaurant la commune du Cannet est enregistré par leParlement de Provence.
La conclusion desaccords de Munich fin (entre leTroisième Reich, la France, le Royaume-Uni et l’Italie) suscite un soulagement et une joie profonde : contrairement aux usages, le conseil municipal attribue le nom du président du Conseil en exercice et encore en vie,Édouard Daladier, à une rue ; le co-négociateur,Neville Chamberlain, reçoit un hommage équivalent. Dès fin 1939, le même Daladier organise la chasse aux noms de rues évoquant lecommunisme[10].
Après 1940, lerégime de Vichy applique sa politique rapidement, y compris dans le domaine du symbolique. C’est ainsi que, s’appuyant sur des dispositions remontant aux derniers mois de laTroisième République, il impose la débaptisation de rues dont le nom ne concorde pas avec ses valeurs, notamment celles évoquant l’Angleterre (anglophobie), les Juifs (antisémitisme), lecommunisme, etc. C’est alors que la rue de Londres et la rue Neville-Chamberlain sont débaptisées () : la première est renommée en l’honneur deDunkerque afin de stigmatiser la perfidie anglaise[11] ; une voie est nommée d’après legénéral Huntziger, mort accidentellement en avion, pourtant en partie responsable de la défaite française à la suite de lapercée de Sedan en[12].
LeXIXe siècle a permis le développement de la commune, mais ce n'est que dans la seconde moitié duXXe siècle que la ville prend sa forme actuelle, notamment par le développement du quartier de Rocheville, qui est aujourd'hui le centre d’impulsion économique de la commune, également par l’aménagement des quartiers de l'Aubarède et des Mimosas, mais aussi par la « conquête de l'Ouest » dans lesannées 1970, et le regain d'intérêt pour le quartier de Garibondy, le plus occidental. En effet, ce quartier était isolé du reste de la commune, les habitants devaient passer par la commune voisine deCannes pour rejoindre le reste de la commune du Cannet, mais à partir des années 1970 et après la construction du « chemin de Carimaï » qui trace la frontièrecannétano-mouginoise, Garibonby est enfin rattaché au reste de la ville.
Le quartier du Bas-Cannet qui comprend notamment le boulevard Sadi-Carnot a toujours été un axe principal, notamment dans lesannées 1930, lorsque le tramway le traversait et reliait Le Cannet à Cannes.Le Vieux-Cannet appelé également « Le Cannet Mairie », a toujours été, quant à lui, le centre de la ville, cependant aujourd'hui ce centre est un quartier historique où beaucoup d'artistes ont leurs ateliers ; il y a également le tout nouveau musée Pierre-Bonnard, et l'hôtel de ville. Ce dernier a été acheté en 1933, par Maurice Jean-Pierre, alors maire du Cannet.
Le dernier quartier, leHaut-Cannet a été développé plus récemment, il est le prolongement naturel de Super-Cannes et de la Californie, à Cannes. Il est connu pour ses grandes villas[13].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[16],[Note 3].
En 2022, la commune comptait 40 198 habitants[Note 4], en évolution de −3,4 % par rapport à 2016 (Alpes-Maritimes : +2,85 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2021, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 28,8 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31,0 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 33,4 % la même année, alors qu'il est de 31,0 % au niveau départemental.
En 2021, la commune comptait 19 541 hommes pour 22 056 femmes, soit un taux de 53,02 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (52,74 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Pyramide des âges de la commune en 2021 en pourcentage[I 6]
La commune dispose de plusieurs clubs évoluant aux plus hauts niveaux des compétitions nationales voire européennes :
au sein du club omnisports de l'ES Le Cannet-Rocheville, la section devolley-ball féminin a notamment été finaliste de la coupe d'EuropeCEV en 2008 avant de devenir leVolero Le Cannet, qui évolue actuellement enLigue A ;
Latour des Danys (ou tour des Brigands) : monument historique depuis le. Elle porte le nom d'une des familles fondatrices du Cannet. Elle a été construite par les moines de Lérins pour fermer la ville sur l'ancienne route de Cannes, elle date du milieu duXVe siècle. Prosper Mérimée est à l'origine de son appellation « la tour des Brigands ».
Lavilla Le Bosquet[21], 29 avenue Victoria. Elle a été achetée par le peintrePierre Bonnard en 1926. Cette villa a été le lieu de la dernière période stylistique de Bonnard. Le peintre va l'occuper jusqu'à son décès. Elle a été classée sur l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques le. Elle a lelabel patrimoine duXXe siècle depuis 2001.
Tour des Calvys et église Sainte-Philomène vues de la place Bellevue.
Villa Cantegril.
Villa Le Nid - Détail.
le mur des amoureux : peint parRaymond Peynet au cœur du Vieux-Cannet, il veut faire passer le message que ce quartier est propice à l'accueil des jeunes mariés ;
la tour des Calvys[22] : ancienne maison forte portant le nom de la première famille fondatrice du Cannet, arrivée en 1441. Le, lorsque les impériaux envahirent la région, la tour sauva les habitants qui s'y réfugièrent, alors qu'ils étaient en lutte sous la direction de l'abbé Christophe Ardisson. La tour a été vendue comme bien national à la Révolution ;
l'ancien hôtel de ville, 396 rue Saint-Sauveur ;
l'hôtel de ville. Le bâtiment a été construit en 1902 sur la grande artère de la ville. C'est alors l'hôtel Desanges construit par l'architecte James Warnery. Le maire Maurice Jeanpierre qui souhaitait que la ville se dote d'un hôtel de ville digne de son importance le fait acheter par la commune le ;
lemusée Bonnard[23]. La ville du Cannet a été le lieu de séjour du peintrePierre Bonnard pendant les 22 dernières années de sa vie. La ville du Cannet a voulu lui rendre hommage en inaugurant le, le musée Bonnard ;
l'espacePierre-Bonnard dans l'ancienne chapelle anglicane.
Chapelle Saint-Bernardin et église Sainte-Catherine.
LaChapelle Notre-Dame-des-Anges : monument historique depuis le. Par la volonté testamentaire d'un des membres d'une des familles fondatrices du Cannet, Guillaume Calvy, la chapelle est construite en1557 et se compose d'une nef de plan rectangulaire et d'un porche ouvert sur l'extérieur.
L'église Sainte-Catherine d'Alexandrie : elle est classée monument historique depuis le. Construite auXVIe siècle par la seule volonté des Cannetans, c'est la première église paroissiale du Cannet. Sa tour quadrangulaire domine la ville. L'église est terminée le. Cette date marque aussi le début de la discorde avec Cannes qui va aboutir à la séparation des deux communes le. L'autonomie paroissiale est reconnue en 1560 qui est aussi la date du premier baptême enregistré au Cannet.
Lachapelle Saint-Bernardin : Les Pénitents blancs de l'ordre de Saint-Bernardin reçoivent le un terrain jouxtant l'église Sainte-Catherine pour y édifier leur chapelle. À la Révolution, la chapelle abrite le siège de la société populaire des sans-culottes. La chapelle est désaffectée en 1924. Elle a été inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le. La chapelle est devenue, à compter du, un lieu d'exposition.
La chapelleSaint-Sauveur : La chapelle marque l'entrée du quartier des Ardissons. Le clocher servait de beffroi et sonnait pour les événements importants. Elle a été restaurée et repensée parThéo Tobiasse, en lui choisissant un thème œcuménique : « la vie est une fête ».
L'église Saint-Charles au quartier Rocheville (Chemin de croix : quatorze toiles deGin Coste-Crasnier).
L'église Saint-Jean-Baptiste de l'Aubarède moderne (Le baptême du Christ parSaint-Jean-Baptiste, acrylique sur toile par Gin Coste-Crasnier).
La chapelle Saint-Claude se dressait au confluent des ruisseaux des Escarrasses et de la Tousque, là où le vieux chemin de Cannes au Cannet bifurquait en direction des hameaux de Sainte-Catherine et des Ardissons. Depuis très longtemps en ruines, ses restes pittoresques ont été malheureusement rasés au lendemain de la dernière guerre mondiale et les deux chemins qui se détachaient du chemin de Cannes sont devenus les rues Sainte-Catherine et de Cannes.
La chapelle de l'Église Jésus-Christ des Saints des derniers jours (Mormons), boulevard du Périer.
L'église Évangélique du Rocher, chemin de l'Aubarède.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
Charles Laindet de la Londe, « Le vicaire du Cannet », dansHistoire de siège de Toulon par le duc de Savoie écrite sur notes, pièces et documents de 1707, imprimerie et lithographie de Canquoin, Toulon, 1834,p. 104-105(lire en ligne)
Geneviève Vial-Mazel, « Le Cannet préhistorique et ses camps retranchés », dansAnnales de la Société scientifique et littéraire de Cannes et de l'arrondissement de Grasse, 1953, tome XII,p. 41-48