Leslangues ibéro-caucasiennes sont un groupe hétérogène de langues parlées dans leCaucase. L'appellation s'applique généralement à troisfamilles de langues dont l'aire de répartition est limitée à la région :
La famille des langues ibéro-caucasiennes n'englobe pas l'ensemble des langues parlées dans le Caucase, car d'autres familles de langues à répartition plus vaste y ont des représentants : c'est le cas deslangues indo-européennes (par l'arménien, plusieurslangues iraniennes ainsi que lerusse) et deslangues turciques. Elles ne sont habituellement pas dites « caucasiennes » au sens restreint défini plus haut, qui est celui qu'emploie cet article.
On compte plus de 80 langues caucasiennes, mais certaines comme l'oubykh ont déjà disparu et d'autres sont menacées à échéance de deux ou trois générations. L'oubli est encore plus marquant pour les dialectes ou les sous-dialectes, bien souvent parlés dans un seul village de montagne. Dans ces cas, une population linguistique mixte se retrouve submergée soit par la langue minoritaire adjacente, soit par une langue plus prestigieuse comme l'avar.
Le groupe des langues caucasiennes est traditionnellement considéré commepolyphylétique, c’est-à-dire que les trois familles qui le composent n’ont pas d’origine commune. Certains linguistes, notammentSergueï Starostine etSergueï Nikolaïev(en), considèrent toutefois que les langues abkhazo-adygiennes et nakho-daghestaniennes sont apparentées et les rassemblent en groupenord-caucasien. Cette hypothèse n’est pas acceptée par tous les spécialistes du domaine.
Certaines hypothèses relient la civilisation de l'Araxe, qui a développé très précocement l'artisanat du bronze, à la culture et aux langues caucasiennes.
De nombreuses hypothèses ont été formulées sur l’apparentement des diverses familles de langues caucasiennes, mais aucune à ce jour n’a été universellement reçue par les spécialistes du domaine.
Lebasque a souvent été rapproché des langues caucasiennes du fait de sonergativité, phénomène rare en Europe ; on a donc dès lors postulé un groupe linguistiqueeuscaro-caucasien. Mais la copossession de l'ergativité est une similaritétypologique, et d’autres faits sont nécessaires pour établir une parenté génétique des langues.
Michel Morvan, sur la base de ressemblances lexicales propose quelques comparaisons entre basque, caucasien etlangues dravidiennes (ex. : le basquebizar, mitxar "barbe" que l'on retrouve en caucasien avecbisal "id." et en dravidien avecmisal "id.")[1].