Tots els éssers humans neixen lliures i iguals en dignitat i en drets. Són dotats de raó i de consciència i han de comportar-se fraternalment els uns amb els altres.
La langue catalane dispose de deux principaux standards : le standard général contrôlé par l'Institut d'Estudis Catalans, basé sur l'orthographe et les normes établies par le grammairienPompeu Fabra (1868-1948), et celui régi par l'Académie valencienne de la langue, limité à la Communauté valencienne et qui prend pour base lesNormes de Castelló, établies en 1932, reprenant les normes de Fabra mais adaptées aux principaux traits distinctifs des modalités valenciennes.
Carte chronologique montrant le développement et l'évolution des langues parlées dans la péninsule ibérique de l'an 1000 à nos jours.
Son classement plus précis dans l’ensemble roman a fait l’objet de plusieurs polémiques, portant sur la question de savoir s’il devait être rattaché augallo-roman ou à l’ibéro-roman, et s’il devait être considéré comme une langue indépendante de l’occitan ou comme un dialecte de celui-ci[8],[9],[10].
Un premier débat a eu lieu autour de 1920, puis il a repris vigueur à partir des années 1960 et 1970, en lien avec l’émergence de ladialectométrie. Il n’est toujours pas tranché, et il est délicat de prétendre y mettre fin, étant donné qu'il n’y a pas de consensus sur la définition de frontière au sein des grandscontinuums linguistiques, et que les conclusions obtenues sont fondamentalement conditionnées par un choix de critères qui pourront paraître arbitraires en fonction de l’opinion des chercheurs qui les mettent en œuvre[12],[11].
Dans la première édition deGrammatik der romanischen Sprachen (« Grammaire des langues romanes », 1836), Diez reconnaît 6 langues romanes (italien, roumain, français, provençal, espagnol et portugais) et les premiersromanistes ont longtemps considéré que le catalan était un dialecte de l’occitan[11].
Toutefois, une série de travaux ultérieurs apportèrent de nouvelles perspectives, ouvrant le débat sur la question de l’hispanité de la langue catalane, hypothèse notamment défendue par le linguiste suisseHeinrich Morf(en), ou d’autres apportant de nouvelles données sur la frontière entre le roussillonnais et le languedocien[17]. Plus tard, le philologue suisseWalther von Wartburg, commentant un travail de Meyer-Lübke, affirmait qu’« il est incompréhensible que le catalan apparaisse ici encore comme un dialecte du provençal. […] on ne peut pas non plus le considérer lié à l’espagnol, car il en diffère autant que le portugais […] ; sans doute il faut le considérer comme une langue spéciale »[17]. De même, Friedrich Diez révisa ses positions dans la deuxième édition de sa grammaire, en 1856[19] ; dans la troisième édition publiée en 1863 il déclare ainsi :« la langue catalane […] n’est pas exactement avec le provençal dans le rapport d’un dialecte ; c’est plutôt un idiome original allié de près à celui-là »[17],[11],[20],[21]. Meyer-Lübke rejoint finalement cette position en 1925 avec la publication deDer Katanische[19].
En 1950, le philologue castillanVicente Diego de Navarro affirmait qu’une« connaissance superficielle du catalan a propagé l’idée que le catalan est une déformation du provençal, alors que la vérité est qu'il a une physionomie particulière »[22]
L’idée que le catalan est une langue proche mais indépendante de l’occitan fait depuis longtemps l’objet d’un consensus au sein des spécialistes, mais la question de sa classification a fait l'objet d’autres débats et polémiques[11],[23].
Une bonne partie des traits évolutifs différentiels du catalan par rapport à l’occitan sont communs avec le castillan. Par exemple :
la conservation duū latin enu[24] (contre [y] en gallo-roman, sous influence germanique, mais il s’agit d’une évolution relativement tardive en occitan) ;
réduction de la diphtongue latineau[24], maintenue en occitan et partiellement enancien français :aucĕllu(m) (« oiseau ») >ocell, contreaucèl en languedocien (aucèu en provençal moderne,ausèth en gascon),oisel en ancien français ;
palatalisation de-ll- (> [ʎ]) et-n- (> [ɲ]) mais simplification en gallo-roman[24] :vīlla(m) >villa en catalan et castillan,vila en occitan,ville ([ˈvil]) en français ;caballu(m) >cavall ([kəˈβaʎ] ct., [kaˈvaʎ] val.), occitancaval /cavau (maiscavath ou plus résiduellementcavalh en gascon[25]), françaischeval.
Sur cette base, deux écoles se distinguent au sein des premiers romanistes : celle, majoritaire et représentée notamment par Meyer-Lübke etAntoni Griera(ca), qui, avec des arguments différents, défendent l’affiliation du catalan au groupe gallo-roman, et celle incarnée parRamón Menéndez Pidal, père de la philologie hispanique, qui rattache le catalan à l’ensemble ibéro-roman[30],[31].
Ce dernier s’appuie sur des« principes géographico-chronologiques » suivant lesquels il affirme que tous les parlers romans de la péninsule Ibérique présentent un ensemble de coïncidences fondamentales dans leur étape initiale de formation. Par exemple, sur le plan du vocalisme, il soutient que, à l’exception du castillan (qui à l’époque n’a qu’une extension très réduite), tous les idiomes de l’Hispanie présentent une unité fondamentale, y compris lemozarabe, pourtant extrêmement peu documenté[31]. Il soutient également que la palatalisation del- initial en [ʎ] du catalan constitue un trait« fondamentalement hispanique » car il se retrouve également enasturléonais[32].
En 1924,Pierre Fouché, dans sa thèse doctorale consacrée auroussillonnais[33], soutient que« le roussillonnais s’est développé d’une façon qui lui est propre », les influences du languedocien ou des autres parlers catalans n’ayant qu’une part« minime »[34], ce qui conforte l’idée de l’indépendance du groupe catalan, intermédiaire entre les deux blocs[35].
Si en 1927, le linguiste navarraisAmado Alonso soutient que le problème de la classification du catalan est encore ouvert[17], plus tard il se montre plus critique envers les termes mêmes de gallo-roman et d’ibéro-roman : si l’on entend par« ibéro-roman » celui de« langue enclavée en Ibérie ou langue romane de substrat ibérique », dans ce cas le catalan doit être considéré comme une langue ibéro-romane car la thèse inverse, qui fut un temps défendue par Meyer-Lübke — soutenant que le substrat originel de laTarraconaise avait été substitué par un repeuplement venu de laNarbonnaise auVIIIe siècle dans le cadre de l’invasion omeyyade en France —, ne correspond pas aux connaissances historiques et linguistiques[36].
Selon le linguiste valencienGermán Colón, il fut démontré que cette querelle était vaine et relevait davantage de motivations identitaires que de critères purement linguistiques[37],[13],[38]. Certains participants à la polémique ont suivi une logique qui voulait que le catalan doive être rattaché clairement soit au gallo-roman, soit à l'ibéro-roman[37],[13].
Les traits strictement ibéro-romans du catalan restent néanmoins limités, et l’affiliation à cette branche est difficilement défendable, sauf à se limiter à des critères strictement géographiques[36]. La palatalisation del- initial commune au catalan et à l'astur-léonais s'explique peut-être par l’influence d’un vieux substratsorothaptique (indo-européen)[39][page à préciser].
Par la suite, Gerhard Rohlfs développe une théorie postulant l'unité fondamentale des parlers romans« pyrénéens », schématiquement compris entre l’Èbre et laGaronne (haut aragonais, catalan, gascon et occitan)[31].
Parallèlement, Amado Alonso élabore une thèse plus large encore, selon laquelle le catalan participe d’un vaste ensemble incluant toutes les langues romanes occidentales à l'exception du français (au sens large, c’est-à-dire englobant leslangues d’oïl). Selon lui, de la même manière que leroumain occupe une place à part dans l’ensemble roman oriental à cause de circonstances historiques particulières, le français se distingue du reste de la Romania occidentale par une faibleromanisation, qui se traduit par une plus grande influence du substrat celtique, ainsi que par unegermanisation accrue[40]. Ainsi, selon Alonso« le provençal [occitan], sans cesser d’être gallo-roman, forme un groupe avec le catalan, qui ne cesse pas d’être ibéro-roman, avec le castillan et avec le portugais. Tous réunis, ils forment avec l’italien le groupe des langues fidèles (en comparaison avec le français) au type latin »[40],[41].
Entre les années 1960 et 1970, l’occitaniste et écrivain gasconPierre Bec élabore une nouvelle classification des langues romanes, autour du concept de « langues occitano-romanes » comme sous-ensemble du gallo-roman divisé en trois parties : occitan (regroupantnord-occitan etoccitan moyen),gascon et catalan[42],[12],[11]. Dans des travaux ultérieurs, il prolonge cette idée à travers une« division supralectale » de l’occitan, avec un groupeaquitano-pyrénéen rassemblant le gascon et le catalan[43].
Peu de temps après cette proposition,Henri Guiter, directeur de l’Atlas linguistique des Pyrénées Orientales publié en 1966, qui a marqué un jalon important dans la connaissance des parlers de la zone et confirmé l’existence d’une frontière bien marquée entre roussillonnais et languedocien, l’a vigoureusement rejetée[12].
La taxinomie de Bec permet de résoudre certains écueils de la classification traditionnelle, avec l’avantage notable de donner une place à part au gascon, qui est également problématique de ce point de vue[44]. Elle a rencontré un certain écho, notamment sur les forums, et est de plus en plus fréquemment reprise[44].
D’autres auteurs ont repris le nouveau regroupement élaboré par Bec, mais en envisageant l’ensemble occitano-roman comme séparé du gallo-roman. Ce point de vue est justifié par le consensus sur l’existence d’un substrat relativement uniforme commun au bloc occitano-catalan, et qui n’est pas applicable au gallo-roman. Dans cette optique, les notions traditionnelles de gallo-roman et d’ibéro-roman sont considérés comme« artificielles »[12].
L’idée d’un nouveau découpage peut d’une part être critiquée car elle ajoute une complexité peut-être dispensable, mais elle facilite d’autre part le travail de classification en permettant de faire apparaître certaines affinités difficiles à percevoir d’une autre manière[11].
L’idée du philologue catalanAntoni Maria Badia i Margarit de considérer le catalan comme une langue« pont entre la France et la péninsule Ibérique » paraît raisonnable et présente un avantage méthodologique notable, applicable à de multiples autres cas de la Romania, car chercher à qualifier absolument un idiome en termes essentialistes est non seulement difficile mais aussi source d’erreurs[11].
Selon le romaniste allemandGeorg Bossong(de)« L’exemple du catalan montre que les problèmes de classification émergent à deux niveaux : au niveau des unités de base devant être classées, à savoir les langues individuelles ; et au niveau de la combinaison de ces unités dans des groupes plus grands. Des problèmes de ces deux types ont lieu dans tous les coins de la Romania »[11].
Le catalan montre une indéniable affinité avec le groupe gallo-roman, mais il présente également une série de traits distinctifs (propres ou hispaniques) qui tendent à le faire considérer comme un élément nettement caractérisé au sein de cet ensemble, avec unefrontière très compacte que des facteurs géographiques seuls peinent à expliquer et qui invalident l’idée d’une forme d’occitan importée[8]. Si le catalan primitif se différenciait peu de l'occitan[46] et était à strictement parler une « langue d’oc »[47], cette proximité reste difficile à évaluer précisément[48]. Les circonstances politiques, avec l'abandon des territoires occitanophones de lacouronne d'Aragon au début duXIIIe siècle accentueront encore l'influence ibérique et contribueront à lui conférer une physionomie distinctive[49]. Dans l’actualité, le catalan est majoritairement décrit comme une langue intermédiaire entre les groupes gallo-roman et ibéro-roman[50],[5], tout en admettant souvent une plus grande affinité avec le premier, surtout dans ses origines[9],[51],[52], ou bien, par certains de ceux qui rejettent la classification traditionnelle, comme un élément dudiasystèmeoccitano-roman[44].
La langue catalane présente des traits (communs ou différentiels) qui la caractérisent au sein des langues romanes. Les caractéristiques présentées ci-dessous sont quelques-unes des importantes évolutions historiques du latin dans la consolidation du catalan.
Chute des voyelles atones finales à l'exception de -A (MURU-, FLORE- →mur [muɾ],flor [flɔ]/[flɔɾ] ; occitanmur [myɾ]/[myʁ],flor [flu] ; françaismur [myʁ],fleur [flœʁ]) ; ce trait l'oppose au groupe ibéro-roman, qui conserve les voyelles finales à l'exception de -E (muro maisflor en castillan et en portugais) ou italo-roman qui les conserve toutes (muro,fiore en italien)[5]. Derrière certains groupes consonantiques, la syncope est compensée par l'ajout d'une final épenthétique (amuï enfrançais standard moderne) : TEMPLU >temple.
Trait commun avec l'occitan :
Importance des diphtongues et nombreux mots monosyllabiques ([aj]rai,[ej]rei,[aw]cau,[ew]beu,[ow]pou, etc.)
Trait commun avec le groupe ibéro-roman :
Conservation duū latin[53] (catalan orientallluna[ˈʎunə], catalan occidentallluna[ˈʎuna] ; ce trait l'oppose au gallo-roman : occitanluna[ˈlynɔ], françaislune[lyn]). Dans le catalan parlé auCapcir, leu est prononcé[ø] ([ˈʎønə]), comme dans certains parlers languedociens contigus (une mince frange méridionale littorale parcourantbiterrois,montpelliérain, narbonnais, donesanais et une partie du département de l'Aude)[54].
Traits qui l'opposent partiellement à l'occitan :
Réduction de la diphtongue AU eno ouvert[ɔ] (CAULIS, PAUCU- →col,poc ; occitan :caul,pauc) et de AI ene fermé. Ces formes existent toutefois dans certaines variétés de gascon.
Existence de mots proparoxytons (accentués sur l'antépénultième syllabe), bien que peu nombreux (principalement des mots savants et certaines formes verbales) ; trait commun avec le castillan[55]. L'occitanniçard et l'aranais ont seuls maintenu d'anciens proparoxytons.
Trait caractéristique du sud de l'ensemble roman occidental (languedocien méridional et groupe ibéro-roman) :
Le groupe -ACT- devient -ET (LACTE-, FACTU- →*lleit,*feit →llet,fet ; castillan :leche,hecho).
Trait commun avec le portugais :
Absence de diphtongue (maintien de la prononciation ouverte) des voyelles toniques Ĕ et Ŏ (voyelles brèves en latin) dulatin vulgaire[5] :[ɛ] et[ɔ] respectivement (TERRA →terra[ˈtɛrə]/[ˈtɛra/ɛ] ; FOCU- →foc[ˈfɔk]). Ce trait l’oppose au castillan (qui diphtongue dans tous les cas) et au français (qui diphtongue dans le cas où la syllabe finale est ouverte). En occitan le phénomène est affecté de nombreuses variations dialectales.
Maintien des groupes initiaux PL-, CL-, FL- (PLICARE, CLAVE-, FLAMMA- →plegar,clau,flama ; occitan identique ; français : « plier », « clef », « flamme »). Ce trait l'oppose au groupe ibéro-roman (castillan :llegar,llave,llama ;portugais :chegar,chave,chama)[N 2].
Liaison et voisement des consonnes sourdes finales lorsque le premier phonème du mot suivant est une voyelle ou une consonne sonore, par exemple (prononciation en valencien général) :els homes[els] +[ˈɔmes] →[elˈzɔmes] ;peix bo[ˈpe(j)ʃ] +[ˈbɔ] →[ˈpe(j)ʒˈβɔ] ;blat bord[ˈblat] +[ˈboɾt] →[ˈbladˈboɾt].
Chute du -N intervocalique devenu final à la suite de l'apocope de la voyelle finale (PANE-, VINU- →pa,vi) ; trait absent dugascon et du provençal[57]. À la différence du languedocien toutefois, les pluriels conservent cette consonne (sauf en roussillonais) :pans,vins.
Dévoisement des consonnes sonores finales :verd[t],àrab[p].
Chute der final (sauf en valencien), notamment dans les infinitifs. Ce trait est commun à l’ensemble du domaine occitan. Seul le valencien et, localement, levivaro-alpin ont maintenu ce trait archaïque.
Traits spécifiques :
Chute de /z/ et /s/ intervocaliques prétoniques (RATIONEM, RECIPERE, COQUINAM, SPATIUM, SERVITIUM, VICINUS >raó,rebre,cuina,espai,servei[N 3], veí ; castillanrazón,recibir,cocina,espacio,servicio,vecino ; occitan généralrason,recebre,cosina,espaci,servici,vesin mais ce trait existe partiellement enprovençal maritime, enniçard (coina etespai).
Le -D- intervocalique devenu final donne-u : PEDE →peu
En position finale, -CE, -CI →-u (CRUCE- →creu)
Vocalisation en-u [w] des terminaisons en -TIS des flexions verbales de deuxième personne du pluriel : MIRATIS →miratz →mirau →mirau/mireu.
Nombreuses palatalisations (que l'on retrouve de façon éparse dans les autres langues romanes) :
Palatalisation de L- initial (LUNA, LEGE →lluna,llei), trait commun avec l'astur-léonais[N 4].
Palatalisation de-is-[jʃ]/[ʃ] issu de -X-, SC- (COXA, PISCE- →cuixa,peix). On retrouve ce trait en gascon (où la palatale résultante est notéesh) et dans le parler deFoix (languedocien de transition vers le gascon).
-ly-, -ll-, -c'l-, -t'l- →ll[ʎ] ; MULIERE- →muller ; CABALLU- →cavall ; AURICULA →*oric'la →orella ; UETULU- →*vet'lu →vell. On retrouve ce trait en occitan, hormis dans les cas où le groupe s'est retrouvé en position finale, où il a donné [l] (notélh dans tous les cas :cavalh,vièlh,aurelha > [kaˈβal], [ˈbjɛl], [awˈɾeʎo]). Dans certains cas commevilla →vila, la géminée s'est simplifiée.
-nn-, -ni-, -gn- →ny[ɲ] ; ANNU- →any, LIGNA →llenya (comme en castillan :año,leña, ainsi qu'en occitan dans le cas où le groupe est resté intérieur :lenha [ˈleɲo] maisan [ˈan]).
D'autres traits que l'on retrouve de façon éparse dans le domaine roman sont :
Réduction des groupes consonnantiques -MB-, -ND→-m-,-n- (CAMBA, CUMBA, MANDARE, BINDA>cama,coma,manar,bena), comme en gascon et en languedocien méridional.
Présence de géminées[N 5] :setmana[mm],cotna[nn],bitllet[ʎʎ],guatla[ll],intel·ligent[ll]. À l'exception de[ʎʎ], qui est particulier au catalan, on ne retrouve ces géminées que dans une partie de l’occitan et dans lesvariétés italiques.
Marque des pluriels masculins par le suffixe-os derrière consonne[5] (phénomène d'origine médiévale, à l'origine, le morphème était-es comme en occitan général).
Multiplicités des formes et de combinaisons de pronoms personnels[5].
Existence d'un pronom objet neutreho[5] (comme en occitan).
Contraction de combinaisons « préposition + article » (comme en portugais, français, italien et en occitan) : a + el/els → al/als ; de + el/els → del/dels ; per + el/els → pel/pels[5]. Les formes contractées al/als, del/dels, pel/pels (per+el) sont identiques en languedocien et en catalan.
Existence, comme en italien, en occitan et en français, de pronoms personnels et adverbiauxhi eten[5].
Restes d'accord entre le participe-passé et l'auxiliaire dans les temps composés[5].
Existence d'un coupleésser/estar, analogue au castillan[5]. Les usages sont néanmoins très variables selon les dialectes.
Les substantifs catalans sont, à de rares exceptions près, issus de l'accusatif latin[5], comme dans les autreslangues romanes occidentales. Le pluriel est par conséquent marqué pars. Il existe des cas de constructions de pluriels analogiques[5].
Les formes réduites des possessifsmon/ma/mos/mes,ton/ta/tos/tes etson/sa/sos/ses sont archaïques ou dialectales (valencien, notamment central, nord-occidental) et ont été supplantées par les formes avec articleel meu,el teu,el seu, etc[5].
Maintien des formes des trois degrés de démonstratifs :aquest/est,aqueix/eix,aquell[5].
En Catalogne, le couple prépositionnelper (cause) /per a (but) est réduit àper, ce qui n’est pas sans poser de problème d'usage à l'écrit[5]. L'opposition est maintenue avec vitalité en valencien[58].
Il existe trois groupes de verbes en catalan :-ar,-er/-re et-ir, les deux derniers présentant de grandes irrégularités. Les deux principaux groupes productifs sont le premier groupe (-ar) et les verbes du troisième groupe ditsinchoatifs (terminaisons de troisième personne en-eix [ˈeʃ]/[ˈejʃ]). Le deuxième groupe rassemble moins de 100 verbes[5].
Sauf très localement, le seul auxiliaire à être employé actuellement esthaver. En catalan médiéval, on trouve néanmoinsésser dans les constructions pronominales et avec certains verbes intransitifs[5], comme en français et en occitan.
La construction d'ascendance médiévale « anar + infinitif », ditprétérit périphrastique, propre au catalan, a pratiquement supplanté les formes de passé simple issues du parfait latin[5]. Le passé simple est néanmoins maintenu en baléare et partiellement en valencien, notamment central.
À l'heure actuelle, il existe d'importantes divergences dialectales dans la morphologie verbale, et cela n'est pas sans poser de problèmes de compatibilité notamment dans le cas du valencien[59].
Citons en exemple les terminaisons de la première personne du singulier au présent de l'indicatif :
Absence de terminaison (cant), forme ancienne propre du catalan, conservée en baléare et alguérois.
o (canto) en Catalogne et en Andorre, prononcé [u] en central et [o] en nord-occidental.
En valencien moderne, ce sont les formes du subjonctif imparfait en -ra qui se sont imposées, sous doute sous l'influence du castillan, contre les formes en -és, semble-t-il plus étymologiques.[réf. nécessaire]
Le catalan se caractérise, comme le castillan bien que de façon moins prononcée, par la grande liberté de l'ordre syntaxique et pratique facilement l'inversion du sujet[5]. L'usage de la prépositiona devant les compléments personnels, comme en castillan, n'est pas normatif mais est présent localement et dans des documents anciens[5].
L'adjectif qualificatif est généralement placé après le substantif mais peut néanmoins être devant avec une valeur stylistique[5].
Une caractéristique importante du catalan au niveau lexical, qui le différencie nettement du groupe ibéro-roman, est un fond lexical ancien gallo-roman, qui le rapproche fondamentalement de l'occitan. Pour de nombreux termes de la vie courante, le catalan retient des formes latines modernes, là où le castillan et le portugais utilisent des formes plus archaïques[5].
On remarque que lorsque le catalan partage un étymon avec les langues ibériques, on retrouve en général le même en occitan[5].
Le lexique catalan inclut de nombreux arabismes, issus des contacts séculaires entre laCatalogne etAl Andalus, particulièrement dans les parlers occidentaux et notamment envalencien[5]. Bon nombre d’arabismes et mozarabismes ont été transmis par l'intermédiaire de l’aragonais.
De nombreux termes adaptés dulatin ou dugrec ancien ont été introduits dans la littérature catalane parRaymond Lulle (1232-1315)[5].
Les deux blocs dialectaux du catalan, basés sur le traitement différencié des voyelles atones, présentent également un lexique spécifique[5]. Nombreux sont les cas où un terme généralisé en valencien différent du terme oriental se retrouve également dans les zones méridionales et occidentales du bloc occidental (en particulier dans lafrange d'Aragon).
Le catalan insulaire présente de nombreux archaïsmes.
Le valencien, notamment savariante centrale[60], mais également le parler de la Frange d'Aragon sont marqués par un important taux d'emprunts au castillan (hasta au lieu defins,abuelo pouravi, etc.). Les variantes catalanes n'en sont néanmoins pas démunies[N 6], mais la politique de normalisation linguistique très volontariste de la Generalitat a permis de faire reculer certains hispanismes très anciens, notamment dans les grandes zones urbaines[61]. Bien souvent, la variante autochtone et l'emprunt persistent dans les usages comme synonymes.
Un des critères fondamentaux (mais pas absolu) de l’orthographe catalane moderne, proposée par l’Institut d’Estudis Catalans, essentiellement sur les recommandations dePompeu Fabra, est le respect de l’étymologie (voir Fabra 1917 et Segarra 1985), à condition qu’elle soit en accord avec la prononciation majoritaire. Ceci explique l’existence de la double graphie ‹ g/j › pour le son [ʒ] suivi d’un ‹ e › :general,jerarquia ; ou le maintien des groupes consonantiquesmpt etmpc :redemptor,redempció ; ou encore la distinction entreq etc pour le son [k] :quatre,evacuar ; le -d deàcid,òxid,solitud ; le-g depròleg,antropòfag ; le-b decorb (« courbe », « corbeau »), declub ; etc.
Carte chronologique montrant le développement et l'évolution des langues parlées dans la péninsule ibérique de l'an 1000 à nos jours.Les Homilies d'Organyà (XIIe siècle), premières traces écrites du catalan.Décret d'Interdiction Officielle de la Langue Catalane.
Début duXIIe siècle : premières traces écrites du catalan retrouvées sur des fragments de versions duLiber Iudiciorum et du livre de sermonsLes Homilies d'Organyà.
1275 :Raymond Lulle (Ramon Llull) (1235-1315) écritLe Livre du gentil et des trois sages (Llibre del gentil i els tres savis), dont le sujet est la théologie des trois monothéismes. On considère qu'il s'agit là de l'acte de naissance du catalan comme idiome reconnu et comme langue littéraire indépendante de l'occitan.
DuXIIe au XIVe siècle, influence de la littérature occitane et destroubadours.
En1807, le Bureau des statistiques du ministère français de l'Intérieur demande aux préfets une enquête officielle sur les limites de la langue française. L'enquête a révélé qu'enRoussillon, on ne parlait presque que le catalan, et commeNapoléon voulait rattacher la Catalogne à la France, comme cela s'est produit en1812, il a demandé au consul àBarcelone. Celui-ci déclare que le catalan "est enseigné dans les écoles, il est imprimé et parlé, non seulement parmi les classes inférieures, mais aussi parmi les personnes de première qualité, également dans les réunions sociales, comme dans les visites et les congrès", indiquant qu'il est parlé partout " à l'exception des cours royales". Il indique également que le catalan est également parlé "dans le Royaume de Valence, dans les îles de Majorque, Minorque, Ibiza, Sardaigne, Corse et une grande partie de la Sicile, dans le Val d'Aran et la Cerdagne "[62].
1979 : avec l'autonomie de laCatalogne et des autres communautés autonomes de langue catalane, le catalan regagne son statut de langue coofficielle, perdu depuis la fin de laIIe République espagnole (1931-1936).
2005 : le, le président duComité des régions Peter Straub signe un accord qui pour la première fois, permet l'usage du catalan, du basque et du galicien dans une institution de l'Union européenne. L'ex-président de laGénéralité de Catalogne, Pasqual Maragall (qui a été président du Comité des régions de 1996 à 1998) s'est adressé officiellement et pour la première fois au Comité des régions en catalan.
a (à), b, c (ç), d, e (é, è), f, g (gu, ig), h, i (í, ï), j, k, l (ll, tll, l·l), m, n (ny), o (ó, ò), p, q (qu), r (rr), s (ss), t (tg, tj, tx), u (ú, ü), v, w, x (ix), z
Les lettres entre parenthèses sont les variantes possibles (avec diacritiques, dans des digrammes…), qui ne comptent pas comme lettres indépendantes. Onclasse les voyelles portant un accent aigu après les simples et avant celles portant l'accent grave, puis le tréma.
Extrait de lecture de la page Wikipédia catalaneNatura
Chaque mot renferme une voyelle tonique. Une syllabe contenant une voyelle accentuée graphiquement est tonique. Si le mot ne contient pas d'accent graphique, la syllabe tonique est celle contenant la dernière voyelle dans le cas des mots terminés par une consonne saufs, et celle contenant l'avant-dernière voyelle dans les autres cas (mots terminés par une voyelle ous).
Voici la prononciation générale du catalan centrée sur les principales différences par rapport au français (il existe néanmoins de nombreuses variantes dialectales pour la prononciation des voyelles atones) :
s dur,c devante oui, ous sont prononcés chuintés, plus sifflants qu'en français, comme en castillan ou en occitan standards.
u prononcé commeou en français. Exemples :vingut (venu)[biŋ'gut] ou[viŋ'gut],bufar (souffler)[bu'fa(ɾ)].
o est prononcé [o] ou [ɔ] lorsqu'il est tonique. Dans les autres cas, il est prononcé généralement [u] en dialecte oriental (commeu), sauf enmajorquin où, comme en occidental, il est prononcé [o]. Il existe toutefois des exceptions. S'il porte l'accent aigu, il est tonique et prononcé [o] et s'il porte l'accent grave, il est tonique et prononcé [ɔ]
e est prononcé [e] ou [ɛ] lorsqu'il est tonique. S'il porte l'accent aigu il est tonique et prononcé [e] et s'il porte l'accent grave il est tonique et prononcé [ɛ]. Dans certains cas toutefois,è est prononcé [e] en dialecte occidental et [ə] (tonique) en baléare. S'il est atone,e il se prononce [e] en dialecte occidental et [ə] en oriental.
a est prononcé [a] en dialecte occidental. Il est prononcé [a] lorsqu'il est tonique et [ə] dans les autres cas en dialecte central. Dans une bonne partie du domaine nord-occidental,a atone final est prononcé [ɛ] lorsqu'il marque le féminin[65].
h : toujours muet, même après unc dans certains noms propres. Par exemple dansBosch['bɔsk].
l : sauf entre voyelles, généralement plus vélaire qu'en français, proche du « lsombre[Quoi ?] » anglais ou dul dur russe. Par exemple :central[sən'tɾaɫ]/[sen'tɾaɫ],altre['aɫtɾə]/['aɫtɾe] (amuï en valencien dans ce dernier cas :['atɾe]).
l·l (l géminé) : doublel, souvent simplifié en [l] dans le langage parlé. Exemples :col·lega (collègue)[kul'lɛɣə],intel·ligent[intəlli'ʒen].
m etn n'entraînent pas de nasalisation de la voyelle située devant et sont toujours prononcés (sauf exceptions), à la différence du français :món (monde)[mon],rampa (rampe)['rampə].
ny (n palatal) : comme legn français, lenh portugais ou occitan ou leñ castillan :juny (juin)[ʒuɲ],Catalunya (Catalogne)[kətə'luɲə],Perpinyà (Perpignan)[pərpi'ɲa].
r : battu entre deux voyelles, ou précédé d'une consonne et suivi d'une voyelle (ɾ). Exemples :pera (poire)['pɛɾə]crema['kɾemə]. Le r est roulé dans les autres cas –entre deux voyelles, on utilise le digrammerr– (r). Exemples :ruïna[ru'inə],Perpinyà[pərpi'ɲa],torre (tour)['torə]. Cette prononciation rejoint celle du castillan et celle traditionnelle de l'occitan. En position finale, il est le plus souvent amuï (sauf en valencien).
b,d etg sont dévoisés et prononcés [p], [t], [k] en position finale.
ig : se prononcetch en fin de mot dans la plupart des dialectes. Exemples :puig (montagne)[putʃ],mig (demi)[mitʃ], sauf exception :càstig (châtiment)['kastik].
x : se prononce souvent [ʃ] (commech français), parfois [tʃ] (surtout à l'initiale) :caixa (caisse)['kaʃə] (oriental). Il est prononcé [ks] dans certains cas :fixar[fi'ksa].
ai,au,ei,eu,oi,ou sont des diphtongues en catalan, ne pas confondre avec les « fausses diphtongues » du français :peu (pied)[pɛw],rei (roi)[rej],taula (table)['tawlə],bou (bœuf)[bɔw].
La prononciation reste indicative, on observe de nombreuses variations dans le traitement des voyelles atones.
Un cas remarquable de dialecte du catalan est lecatalansalat, résultat de l’interférence entre dialectes non frontaliers en raison de l'émigration, à l'époque moderne, deMajorquins au sud dudomaine valencien.
Les phonèmes pertinents en catalan connaissent d'importantes variations dialectales. Une caractéristique générale est, comme dans la plupart des langues romanes et à la différence du castillan, la distinction [o]/[ɔ] et [e]/[ɛ] en position tonique[5].
Une importante caractéristique dialectale de la langue catalane est l'instabilité du vocalisme atone. Dans le bloc oriental, notamment encatalan central etroussillonnais, ce phénomène s'est manifesté de façon extrême par la réduction de [a]/[e] et [o]/[u] en [ə]/[u]. Ailleurs, on observe de nombreux phénomènes de simplificationharmonisation vocalique :
Au niveau vocalique, le catalan se caractérise également, comme le portugais et à la différence du français et surtout du castillan, par l'absence de diphtongaison dee eto brefs latins toniques[5].
Interdit en public sousFranco (discours, documents, livres, théâtre…[72]), il souffrit d'une sévère censure dans la diffusion de ses écrits, en particulier dans la première phase durégime franquiste (environ jusqu'en 1960). Depuis la nouvelleconstitution espagnole de 1978, cette langue est redevenue officielle enCatalogne, auxÎles Baléares et dans laCommunauté valencienne (sous la dénomination devalencien) à égalité avec le castillan (et l'aranais, variété degascon, auVal d'Aran). On trouve en Catalogne une abondante littérature rédigée en catalan, issue d'auteurs catalanophones ou de traductions. De même, lasignalisation routière est en catalan, seulement doublée encastillan sur les axes autoroutiers.
Dans les universités catalanes, la grande majorité des cours sont donnés en catalan. La plupart des thèses sont également soutenues en catalan. D'autres sont soutenues en castillan et une part non négligeable en anglais, toujours selon la base du volontariat du candidat.
Malgré son statut officiel, le catalan est toutefois peu utilisé dans le système de justice local, 8% seulement des jugements rendus en Catalogne étant rédigés dans cette langue[73].
Bien qu'il soit reconnu comme langue régionale par le conseil général desPyrénées-Orientales[74][source insuffisante] depuis 2007, le catalan n'est pas reconnu officiellement en France, où la seule langue officielle est le français, en vertu de l'article 2 de laConstitution française modifié par la loi constitutionnelle du, qui proclame :La langue de la République est le français.
Un magasin du grand bazar d'Istanbul affiche que l'on parle catalan dans cette boutique.
Une demande de reconnaissance du catalan comme langue officielle a été effectuée par le gouvernement espagnol en2004 auprès de laCommission européenne[N 7].
Depuis, le catalan figure parmi les langues de diffusion des textes basiques de l'Union européenne et le droit d'en faire usage auprès de certaines administrations de l'Union est reconnu depuis 2006[79].
En septembre 2023, l'Espagne a introduit une demande officielle auConseil des ministres des Affaires européenes de reconnaître lebasque, le catalan et legalicien commelangues officielles de l'Union européenne[80].
↑Les estimations du nombre de locuteurs varient entre 9,1 et 13,5 millions, chiffre donné par laGénéralité de Catalogne.
↑L'aragonais conserve également ces groupes initiaux :plegar,clau,flama.
↑On trouve néanmoins la varianteservici notamment en valencien.
↑certains ont voulu voir dans ce trait commun la marque d'un ancien substratibère.
↑Leur maintien ou réalisation reste néanmoins variable dans les divers dialectes.
↑Par exemple l'hispanismedespués (« après »), au lieu dudesprés étymologique, se retrouve largement dans les modalités du catalan parlés en Espagne.
↑Un argument fréquemment retenu en faveur de cette reconnaissance est le nombre de locuteurs : environ 10 millions de personnes pour le catalan enEurope, soit beaucoup plus que ledanois, lemaltais ou l'estonien et autant, par exemple, que lesuédois.
↑a etb« Históricamente el catalán surge en el territorio de la llamada «Catalunya Vella», es decir, en los condados forjados en la Marca Hispánica, dependiente en un principio de los reyes francos, quienes detuvieron el empuje de los musulmanes. Largo se ha debatido, incluso en tiempos recientes, acerca de la procedencia del idioma. Hubo filólogos que defendieron el origen ultrapirenaico, basados en el supuesto de que la invasión musulmana hizo tabla rasa de todo. Así etiquetaron el romance que se habló posteriormente en las tierras que iban a ser Cataluña cual mera importación de los pobladores francos. Esta idea llevaba implícita la inserción en la órbita galorrománica de una lengua geográficamente sita en su mayor parte en la Península Ibérica: de ahí surgió una memorable polémica entre los partidarios del galorromanismo y del iberorromanismo del catalán. No obstante , el mejor conocimiento de la realidad histórica y filológica, y también los datos que nos brinda la toponimia no dejan resquicio a la duda acerca de la autoctonía lingüística en las comarcas del Principado. Primero está el dato de la frontera abrupta en lo fonético, morfológico o léxico entre el catalán y el occitano en la sierra de las Corberes al Norte del Rosellón. » (Colón 1989,p. 40-41).
↑ab etc« El català és […] una llengua romànica, tan independent com qualsevol de les seves germanes, en el sentit que des del punt de vista lingüístic, no ha d’ésser representada com a subordinada a cap altra. La seva situació geogràfica en l’angle nord-est de l'antiga Hispània fa que hom pugui trobar en el català trets de les altres llengües romàniques, tant peninsulars com ultrapirinenques […]. L’afirmació d’independència que acabem de fer […] no ha estat sempre compartida pels romanistes. […] considerada llargs anys com a varietat dialectal del provençal, només fa relativament poc temps que ha merescut unànimament la categoria de llengua neollatina independent. Les causes d’aquesta subordinació […] són a) lingüístiques, com el fet evident que una gran majoria de trets evolutius (fonètico-morfològico-sintàctics) i de criteris lèxics són comuns a ambdues llengües, i b) històrico-literàries, per tal com, per la circumstància que els escriptors catalans escrigueren en provençal […] [la llengua literària antiga] presenta freqüents provençalismes. » (Badia i Margarit 1994,p. 4).
↑a etb« Els orígens del català, és a dir, els factors històrics que determinaren la formació d’aquesta llengua, han estat objecte de llargues discussions i no s’han arribat encara a determinar d’una manera segura. L'evident semblança del català amb el provençal havia fet que aquell fos considerat una simple variant o dialecte d’aquest darrer; i la circumstància que s’hagués fet servir el provençal com a llengua de la poesia a Catalunya fins al segle XV semblava confirmar aquella identitat i justificava per a molts el nom dellemosí aplicat al català sobretot pels escriptors valencians. » (de Borja Moll 2006,p. 37)
↑ab etc« La polémica comenzó […] allá por 1925, […] Gerhard Rohlfs […] llega a su provocadora conclusión : «el catalán es en lo esencial una “dépendance” del provenzal». Este procedimiento es excesivamente fácil y con un poco de picardía se puede llegar a cualquier conclusión. El léxico catalán se presta a ello. […] no voy a atizar la vieja polémica de la subagrupación, puesto que se trataba de un planteamiento equivocado, cuyos orígenes estaban en los supuestos teóricos de nuestra disciplina. Ésta, por motivos ajenos a la lingüística (que en el fondo se pueden resumir en la fórmulalengua = nación), no otorgaba un puesto entre las lenguas romances; se trataba, pues, de englobarlo en el área de influencia de Francia o de España. Todo eso es absurdo. […] El catalán, en sus secciones lingüísticas, no es más ni menos dependiente del occitano o del francés que lo es del español. » (Colón 1976,p. 25-27)
↑abcd ete« La identitat originària del català amb el provençal va ser admesa per Milà i Fontanals, Antoni M. Alcover, W. Meyer-Lübke, O. Schultz-Gora, E. Bourciez i A. Moral-Fatio, el qual en la primera edició delGrundriss de Gröber deia així: «El català pertany a la família gal·loromànica i no a la hispànica (castellanoportuguesa); no és tampoc un membre intermedi entre ambdues, sinó una mera variant del provençal; […]» Però quan es va publicar la segonda edició […] J. Saraoïhandy, successor de Morel-Fatio, va suprimir el passatge que acabem de transcriure i el va substituir per aquest altre: «Malgrat les divergències que actualment separen del castellà la llengua parlada avui a Catalunya, creiem que no hi ha suficient fonament per excloure-la del grup de llengües hispàniques.» Aquests punts de vista van ser modificats per B. Schädel en el sentit que el català, format en terra peninsular, va ser transportat a la Septimània (avui el Rosselló) per emigracions de fugitius hispànics que, per escapar ed l’opressió dels invasors sarraïns, van travessar els Pirineus i s’establiren com a colons en aquella regió […] Heinrich Morf en presentava aquesta altra [teoria]: «El català té les seves arrels a Espanya, on passa paulatinament a l'aragonès, com aquest al castellà. S'inclou de la manera més natural en el grup d’idiomes hispànics al llarg dels Pirineus. […]» Un deixeble de Schlädel, el profesor K. Salow, va aportar noves dades a l'estudi de la frontera entre el llenguadocià i el català rossellonès. Les seves conclusions són [que] «L'establiment delshispani en la frontera lingüística no està suficientment demostrat i no pot argüir-se, donc, per donar-ne una explicació. Les condicions topogràfiques són favorables a l’establiment d’una frontera lingüística a les Corberes, però no arriben a oferir-ne una explicació suficient.» W. vin Wartburg, en la seva ressenya de la 3a edició de l’Einführung de Meyer-Lübke, diu: «És incomprensible que encara aparegui aquí el català com a dialecte del provençal; la inconsistència d'aquesta opinió ha estat […] demostrada plenament […]; el català, però, tampoc no es pot considerar lligat a l’espanyol, ja que en difereix tan com el portuguès […]; sens dubte, cal considerar-lo una llengua especial.» […] Friedrich Diez […] havia dit: «La llengua catalana […] no és pròpiament com un dialecte en relació amb el provençal; es més aviat un idioma independent, en el seu origen molt emparentat amb aquest […].» [El 1927] Amado Alonso va escriure un article contundent […] en què [..] demostra que el problema de l’origen i la classificació del català encara resta en peu. » (de Borja Moll 2006,p. 37-41)
↑« Un conocimiento superficial del catalán ha extendido la idea de que el catalán es una deformación del provenzal, cuando la verdad es que tiene fisonomía peculiar y cuando la realidad histórica es que no ha sido importado, sino que ha nacido en su propio solar en derivación directa de los gérmenes latinos sedimentados en la romanización de Cataluña. La idea de que el catalán viniera de Francia suplantando a un habla distinta que se hablara y se hubiera producido en Cataluña está tan reñida con todos los razonamientos históricos y lingüísticos, que nadie se atrevería a formularla en términos escuetos. […] El provenzal, nacido en Provenza, ha ejercido influencia en el catalán, nacido en Cataluña, pero las razones de la composición léxica y de la estructura del catalán no pueden buscarse en los elementos de cultura gala, que afluían por otros pasos pirenaicos a Navarra y la misma Castilla. », cité dansde Borja Moll 2006,p. 43.
↑« Declarada i admesa per tots els romanistes la personalitat del català com a llengua neollatina i la seva independència en relació al provençal, hom pot preguntar amb quin dels idiomes veïns té una major afinitat » (Badia i Margarit 1994,p. 6)
↑« P. Fouché […] s’inclina a considerar el català independentment, com a llengua pont entre el gal·lo-romànic i l'ibero-romànic » (Badia i Margarit 1994,p. 8)
↑a etb« Quienes han insistido durante los últimos cincuenta años, en la afinidad léxica entre el provenzal y el catalán, lo han hecho movidos por el interés en tomar partido en una querella: la de la pertenencia de la lengua catalana a la Galorromania o a la Iberorromanial El famoso y falso problema, conocido con el título de «subagrupación románica del catalán», ha venido siendo tratado casi siempre con argumentos léxicos. » (Colón 1976,p. 24)
↑« La qüestió de si el català és iberoromànic o gal·loromànic té un fort regust de bizantinisme; hom va atribuir a aquest problema una importància excessiva, que els darrers polemistes han reduït a uns límits justos. » (de Borja Moll 2006,p. 43)
↑« El primitiu romanç català potser conformà entre els segles VII i VIII i no es diferenciava, sinó dialectalment, dels altres parlars del sud de la Gàl·lia, el conjunt dels quals formava el diasistema occitànic » (Ferrando Francés et Nicolàs Amorós 2011,p. 43)
↑Gramàtica del català contemporani,Joan Solà, Maria-Rosa Lloret, Joan Mascaró, Manuel Pérez de Saldanya (dir.), Editorial Empúries, 2002.
↑« No tenim dades importants sobre el llatí vulgar de l’extrem oriental d’Hispània […]. Ara bé, en la majoria dels casos en què l’espanyol i el gal·loromànic discrepen, el català s’agrupa amb el gal·loromànic; això prova que el llatí del qual procedeix el català era més afí al llatí de la Gàl·lia que no pas al d’Hispània; i això també explica que, malgrat que tot el territori de parla catalana és a la Península Ibèrica, hagi pogut discutir-se llargament si el català és llengua iberoromànica o gal·loromànica, que hagi estat adscrita per alguns filòlegs al grup gal·loromànic i fins i tot que hagi estat considerada com un simple dialecte del provençal. » (de Borja Moll 2006,p. 46)
↑« D’una cosa, però, sí que hem d’estar segurs: el diasistema llatí del qual procedeix el català és diferent de l'anomenatllatí hispànic, base del portugués i de l’espanyol, i per una altra banda cal dir que el català, l’occità i el francés remunten a un diasistema que anomenaremllatí gàl·lic, aplicant-hi un terme d’estricta tipologia lingüística […] Per una altra banda, però, el català presenta una sèrie de solucions lèxiques que van d’acord amb l’espanyol i el portugués […]. Finalment, a tot això, hi cal afegir tot un seguit de formes que tan sols tenen vigència en català […]. Altrament, les afinitats morfológiques i sintàctiques de la llengua catalana amb l'espanyol i el portugués són més grans: la pèrdua primerenca del nominatiu és un tret de tota la Península […]. L'ús de l’imperfet d’indicatiu en oracions condicionals, introduïdes sobretot per la conjunciósi […], construccions documentades ja en èpoques molt arcaiques, i vivents encara. » (Gimeno Betí 2005,p. 15-19)
↑Raphaëlle Rérolle (Barcelone, envoyéespéciale), « En Catalogne, les écoles négligent l’enseignement du castillan »,Le Monde.fr,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le).
↑« Charte en faveur du catalan », conseil général des Pyrénées-Orientales
↑a etbLe portugais et l'espagnol ontestiagem etestiaje, respectivement, pour « sècheresse », « saison sèche » ou « bas niveaux d'eau » ; cf. françaisétiage « niveau minimum d'un cours d'eau ».
↑a etbLe portugais et l'espagnol ontvéspera etvíspera, respectivement, pour « veille ».
↑L'espagnol a aussi le mottrozo, et c'est en fait un emprunt du catalantros. Colón 1993, p. 39. Le portugais atroço, mais à part le fait d'être aussi un emprunt, il a un sens très différent : « truc », « machin », « gadget ».
Institut Ramon Llull :Institut Ramon Llull pour la diffusion internationale de la langue et de la culture catalanes dans toutes les modalités et modes d'expression.