Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Titus Labienus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuisLabiénus)
Titus Labienus
Fonctions
Tribun de la plèbe
Préteur
Légat de légion
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
T.LabienusVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
République romaine tardive(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Père
InconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Mère
InconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Gens
Labieni(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Conflits

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Titus Labienus, né vers100 ou en 98 av. J.-C. et mort le à labataille de Munda, est un généralromain, l'un des principaux lieutenants deCésar durant laguerre des Gaules.

Il commença à servir enCilicie vers78- sous le commandement deServilius.

En, à la demande de César, il poursuivitCaius Rabirius pour haute trahison. La même année, en tant quetribun de la plèbe, il organisa un plébiscite qui assura à César la charge depontifex maximus[1].

Il servit commelégat lors de laguerre des Gaules, et remplaçait César lorsqu'il s'en absentait.Ses principaux exploits dans ce conflit furent de défaire lesTrévires commandés parIndutiomaros en54 av. J.-C., son expédition contreLutèce et sa victoire surCamulogenus en52, et des opérations contre lesÉduens cette même année. Il fut un commandant de cavalerie talentueux.

Il est un des premiers à abandonner César lorsque celui-ci franchit leRubicon, lui reprochant peut-être une certaine ingratitude, en plus d'entrer en guerre contre laRépublique.

Accueilli avec allégresse par les partisans dePompée, il combat àDyrrachium et à Pharsale, puis suitCaton enAfrique, où il réussit à tenir César en échec àRuspina, mais est défait àThapsus.

Il rejoint ensuitePompée le Jeune enHispanie, et meurt en combattant àMunda.

Il eut un fils,Quintus Labienus.

Biographie

[modifier |modifier le code]

Famille et naissance

[modifier |modifier le code]

Il appartient à une famillede rang équestre originaire duPicenum[2], très certainement de la ville deCingulum[3], qui fut restaurée, embellie et agrandie par lui avec ses propres deniers[4]. Il n'y a cependant pas de preuve qu'il y fut né, plutôt que, par exemple, à Rome, où son père était installé.

Une tradition qui remonte à la Renaissance rattachait cette famille à lagens Atia ; le premier à avoir proposé ce rattachement est sans doutePaul Manuce (dansAntiquitatum Romanarum Liber de legibus, Venise, 1569,p. 29-30). Cette conception, qui ne repose sur aucune source antique, est aujourd'hui abandonnée[5].

Sa date de naissance n'est donnée par aucune source antique et n'est pas connue avec précision. Münzer[6] situe cette naissance après l'an, puisqueCicéron, dans lePro Rabirio perduellionis reo[7], indique qu'il n'était pas né au moment de l'assassinat deLucius Appuleius Saturninus et de ses partisans, en décembre 100. En tenant compte de l'âge minimum requis pour se porter candidat aux magistratures, la plupart des historiens placent sa naissance en 99 ou 98[8]. Politiquement, la famille se divise en tendances divergentes : Quintus Labienus, oncle de Labienus est tué au côté de Saturninus, tandis que son père Titus soutient l'autorité consulaire[9],[10].


De 78 à 75, Titus Labienus accompagnePublius Servilius Vatia, proconsul deCilicie, et participe à ses campagnes contre les pirates. C'est peut-être en 78 que Labienus rencontraCésar, qui était alors officier dans la suite de Servilius[11].

Cursus honorum

[modifier |modifier le code]

Contrairement à ses parents qui n'ont pas exercé demagistratures, Titus Labienus suit lecursus honorum et entre dans l'ordre sénatorial[12].

Il esttribun de la plèbe en 63 av. J.-C. À l'instigation deJules César selonSuétone[13], il intente un procès en haute trahison contreC. Rabirius, pour le meurtre du tribunSaturninus, survenu trente-sept ans plus tôt[14]. A travers Rabirius, l'action de Labienus visait leSénat et sa proclamation d'unsenatus consultum ultimum, qui avait entraîné l'exécution de Saturninus[15]. Après avoir dirigé trois réunions publiques, Labenius lors d'une quatrième réunion ne laisse parlerCicéron, défenseur de Rabirius, qu'une demi-heure et fait entamer le vote de la condamnation à mort de Rabirius par lescomices. Le préteurMetellus Celer sauve Rabiruis en interrompant la tenue des comices. Labenius pourrait continuer son action judiciaire, mais il s'abstient de persister[16].

Pendant son tribunat, Labienus fait voter deux lois : la première concerne le remplacement dupontifex maximusMetellus Pius, décédé. Labienus promulgue que la désignation despontifes se fasse par le vote du peuple[17], ce qui permet l'élection de César à ce sacerdoce[18] ; la seconde accorde letriomphe àPompée, ainsi que d'autres récompenses[11].

Il est probablementpréteur en 61, 60 ou 59[12].

Guerre des Gaules

[modifier |modifier le code]

De 58 à 49 av. J.-C., Labienus prend part à laguerre des Gaules commelégat propréteur duproconsul Jules César[12].

Campagne de 58 av. J.-C. contre les Helvètes et les Germains

[modifier |modifier le code]
Légionnaire romain de l'époque de Titus Labienus.

En 58 av. J.-C., César confie à Labienus le commandement de la ligne fortifiée établie pour bloquer le passage auxHelvètes vers laGaule narbonnaise, pendant qu'il amène depuis lagaule cisalpine le renfort de cinqlégions[19].

Les Romains rattrapent les peuples helvètes aufranchissement de l'Arar (laSaône) et taillent en pièce lesTigurins qui constituent l'arrière-garde.Plutarque crédite Labienus de ce succès[20], tandis que Jules César s'en attribue seul le mérite[21].Les Helvètes ravagent le pays desÉduens. Ils s'arrêtent au pied d'une montagne. Labienus, sur les ordres de Jules César, en occupe avec deux légions le sommet. Alors que César avance dans la plaine vers les Helvètes, une méprise lui fait prendre les troupes de Labienus pour celles des ennemis, il rebrousse chemin vers une colline voisine. Labienus, qui a ordre d'attendre César pour lancer son attaque, ne bouge pas. Les Helvètes en profitent pour s'échapper. César attribue la faute de la méprise à son éclaireur Considius[22]. Pour le reste de cette année, Labienus n'est pas cité lors des batailles contre les Helvètes, ni contre le GermainArioviste. Lorsque les légions prennent leursquartiers d'hiver chez lesSéquanes, César lui confie le commandement et repart en Gaule citérieure[23].

Campagne de 57 av. J.-C. contre les Belges

[modifier |modifier le code]

En 57 av. J.-C. Titus Labienus, depuis ses quartiers d'hiver, prévient Jules César, dans une lettre, que tous les peuples de laBelgique se coalisent contre Rome[24]. Les troupes romaines marchent rapidement vers la Belgique. LesRèmes font leur soumission. Les autres peuples les attaquent, labataille de l'Aisne a lieu entre les Romains et les Belges. Ces derniers, battus, décident de se replier. Jules César envoie toute sa cavalerie et Titus Labienus avec trois légions à leur poursuite. Ils massacrent les fuyards et rentrent au camp[25].

Labienus sauve par son intervention l'armée d'une possible déroute à labataille de laSambre : Tandis que César établit son camp, il se fait surprendre par l'attaque desNerviens, tandis que Labienus est à l'arrière avec deux légions. l'intervention d'une légion envoyée en renfort par Labienus permet de redresser la situation et d'obtenir la victoire[26].

Campagne de 56 av. J.-C. contre les Vénètes

[modifier |modifier le code]

Les peuples de l'Océan, menés par lesVénètes, se soulèvent. César fait construire une flotte sur laLoire. Afin d'éviter que la coalition ne s'étende aux autres peuples, il divise son armée. Titus Labienus est envoyé avec de la cavalerie chez lesTrévires, il doit rentrer en contact avec lesRèmes, maintenir les Belges dans le calme et barrer la route auxGermains qui pourraient être appelés en renfort par les Gaulois[27]. Les Vénètes sont finalement battus comme les Aquitains. Labienus ne semble pas avoir eu à mener des combats.

55 et 54 av. J.-C., incursions en Bretagne

[modifier |modifier le code]

En 55 av. J.-C. César fait une incursion en Germanie, puis enBretagne (Britannia) après avoir traversé laManche. Au retour, deux navires, qui ont dérivé, abordent le continent plus loin que le gros de l'armée et sont pris à partie par une troupe deMorins. César envoie donc Labienus, avec les légions ramenées de Bretagne, ramener les Morins à la soumission, puis l'armée romaine prend ses quartiers d'hiver chez les Belges[28].

En 54 av. J.-C. César décide une deuxième incursion dans l'île. Il se rend àPortus Itius et laisse sur le continent Labienus avec trois légions et deux mille cavaliers avec pour ordre de garder le port, de garantir l'acheminement du blé pour l'armée en campagne et de surveiller la Gaule[29]. Après avoir perdu une quarantaine de navires, César lui demande par écrit d'en construire le plus possible[30]. Labienus en fabrique soixante, qui sont perdus à vide lorsque César ramène ses troupes sur le continent[31].

Quartiers d'hiver 54-53 av. J.-C.

[modifier |modifier le code]

César doit disperser ses légions pour leur quartiers d'hiver, en raison des difficultés de ravitaillement. Titus Labienus reçoit l'ordre d'aller chez lesRèmes non loin de la frontière avec lesTrévires[32]. Les Gaulois profitent de cette dispersion pour attaquer chaque camp légionnaire, et anéantissent une légion. Labienus est lui-même menacé par les Trévires et ne peut intervenir. Il ne peut qu'exposer dans une lettre à César la situation réelle[33]. César intervient avec deux légions et bat les Nerviens qui assiégeaientQuintus Cicero et sa légion. Labienus apprend la victoire de César par les Rèmes. Les Trévires et leur chefIndutiomaros apprennent eux aussi la défaite des Nerviens[34]. Les Trévires, cependant, décident d'attaquer le camp de Labienus. Avec leur cavalerie, ils harcèlent régulièrement les Romains avant de se retirer, mais Labienus interdit à ses hommes de sortir du camp et de s'exposer. Pendant ce temps, il envoie secrètement des appels à ses alliés gaulois qui lui envoient de la cavalerie, que Labienus cache dans son camp. Lorsque les Trévires reprennent leur harcelement, il ordonne une sortie de toute sa cavalerie, non sans avoir donné l'ordre de chercher avant tout Indutiomaros. Il promet de grandes récompenses à ceux qui le tueront. Le chef gaulois est finalement pris et sa tête est rapportée à Labienus. À la nouvelle de la défaite des Trévires, les Éburons et les Nerviens se retirent aussi, l'hivernage se termine dans le calme[35].

53 av. J.-C., combats contre les Trévires

[modifier |modifier le code]

En 53 av. J.-C. César fait lever de nouvelles légions. LesTrévires, quant à eux, cherchent à se libérer de Rome et essayent de soulever un maximum de Gaulois. César soumet tour à tour lesNerviens et lesSénons. Il envoie tous les bagages de l'armée avec deux légions à Labienus et attaque lesMénapes qui se soumettent aussi[36]. Pendant ce temps, les Trévires décident d'attaquer Labienus, qui hiverne encore dans leur pays. Ayant appris que Labienus a reçu le renfort de deux légions, ils décident d'attendre le renfort desGermains qu'ils avaient convaincus de se joindre à eux. Labienus, informé de leur plan, décide de marcher à leur rencontre avec 25cohortes et de la cavalerie gauloise en grand nombre, laissant les cohortes restantes garder son camp. Il fait stopper sa troupe sur la rive abrupte d'une rivière (LaSemoy d'aprèsCamille Jullian) et attend les Trévires qui se trouvent sur l'autre rive. Le lendemain, il ordonne le repli de ses troupes laissant entendre qu'il redoute l'arrivée des Germains. Les Trévires, voyant les Romains fuir, et informés des raisons par quelque informateur gaulois de la cavalerie de Labienus, décident d'attaquer sans attendre les Germains, traversent la rivière. Labienus fait alors marcher ses troupes vers les Trévires. Ces derniers sont surpris par l'attaque des Romains qu'ils croyaient en fuite et sont mis rapidement en déroute. Labienus en tue un grand nombre et fait de nombreux prisonniers, il reçoit peu de jours après la soumission de leur cité[37],[38]. Les Germains, quant à eux, font demi-tour en apprenant la défaite des Trévires. César rejoint Labienus et décide de faire une nouvelle incursion en Germanie. Les Germains refusent le combat et se retirent dans de profondes forêts. César retraverse alors le Rhin et rentre en Gaule. Il décide de châtier les Éburons pour leur trahison de l'année précédente et l'anéantissement de la légion de Sabinus et Cotta. César ne rencontre aucune armée des Éburons et leur chefAmbiorix lui échappe toujours. Il décide alors d'appeler au pillage des Éburons et à leur extermination. Labienus a été envoyé avec trois légions vers l'Océan et le territoire des Ménapes[39]. Le calme étant revenu en Gaule, César rentre en Italie.

Soulèvement des Gaulois

[modifier |modifier le code]

En 52 av. J.-C., les Gaulois se soulèvent et massacrent les citoyens romains installés à Cénabum (Orléans). LesArvernes prennent aussi les armes, menés par un jeune chef:Vercingétorix. LesBituriges suivent bientôt… César rentre en urgence en Gaule. Vercingétorix pratique la terre brûlée. Avaricum (Bourges), épargnée par les Gaulois, est assiégée et mise à sac par les Romains. César sépare alors son armée en deux: il confie quatre légions et une partie de la cavalerie à Labienus afin de marcher contre lesSénons et lesParisii[40], et lui-même, avec six légions, marche surGergovie, capitale des Arvernes. César essuie un échec devant Gergovie. LesÉduens, alliés des Romains, se révoltent aussi. César décide alors de rejoindre l'armée de Labienus[41]. Ce dernier affronte les Parisii et leurs alliés, menés par l'aulerqueCamulogène. Les Gaulois se retranchent dans un marais (situé sur la rive droite de l'actuelleSeine) et bloquent le passage vers leur cité,Lutèce. Après avoir essayé de combler la marais pour lancer une attaque, Labienus change de tactique et se rend maître d'une ville des Sénons, certainementMelodunum (Melun), ce qui lui permet de traverser le fleuve à la faveur d'ungué, pour ensuite attaquer la cité des Parisii par la rive gauche[42]. Labataille de Lutèce a lieu avec victoire de Labienus et la mort de Camulogène. Ayant appris la défection des Éduens et l'ampleur de la rébellion, il décide de rejoindre César dont il a appris les revers devant Gergovie[43].

La rébellion devient générale et Vercingétorix est élu chef suprême. César, coupé de la Province, fait appel à des cavaliers germains pour renforcer son armée. Après une bataille de cavalerie perdue, Vercingétorix se retranche dans l'oppidum d'Alésia.

Le siège d'Alésia

[modifier |modifier le code]

Césarassiège la ville. Une armée de secours gauloise arrive et de nombreux combats s'engagent. Les Gaulois ayant identifié le point faible des fortifications de César font porter leur effort maximal lors d'une nouvelle attaque générale. César envoie Labienus avec six cohortes pour soutenir les Romains en grand péril dans les fortifications de la montagne. César repousse les attaques et se dirige vers la zone de Labienus qui supportant une attaque majeure a dû faire appel à 39 cohortes supplémentaires venant des zones moins menacées. L'arrivée de César fait basculer le sort de la bataille en faveur des Romains[44]. L'armée de secours se débande et Vercingétorix se rend le lendemain. Les Éduens et les Arvernes font leur soumission. Les Romains prennent leurs quartiers d'hiver et Labienus est envoyé avec deux légions (dont la XVe) et de la cavalerie chez lesSéquanes.

Dernières opérations en 51-50 av. J.-C.

[modifier |modifier le code]

En 51 av. J.-C., lesBellovaques se soulèvent et César pour faire face à leur rébellion regroupe plusieurs légions tirées de leurs quartiers d'hiver, dont une des deux légions de Labienus[45]. Les Bellovaques sont battus. César continue ses opérations de soumission. Il rappelle Labienus auprès de lui, envoie la XVe légion enGaule cisalpine pour protéger les colonies romaines d'éventuelles incursions[46] et le fait partir avec deux légions chez les Trévires[47]. Labienus remporte chez eux un combat de cavalerie contre les Trévires et les Germains et capture l'ÉduenSuros, le dernier des Éduens à ne pas avoir déposé les armes[48].

En 50 av. J.-C., César veut poser sa candidature pour un deuxième consulat pour) tout en restant dans les provinces gauloises. Il donne à Labienus le commandement de laGaule cisalpine, dite Gaule Togée, espérant avoir le soutien politique cette région. Sur place, Labienus est approché par les opposants de César qui essaient de le faire passer dans leur camp. César lui garde cependant sa confiance[49].

Guerre civile

[modifier |modifier le code]

En 49 av. J.-C., les dernières démarches politiques ayant échoué, César franchit le Rubicon le 10 janvier et marche sur Rome, à la tête de laXIIIe légion.

En janvier[50], Labienus passe dans le camp de Pompée[51], représentant de l'autorité sénatoriale, ralliement similaire à celui de son père lors de l'insurrection de Saturninus[52].Dion Cassius explique sa défection par la crainte d'une disgrâce de César, jaloux de la gloire et du faste que commençait à afficher Labienus[38]. Labienus amène avec lui 3 700 cavaliers Gaulois et Germains. D'après Cicéron, il remonte le moral de Pompée en affirmant que César n'a pas les moyens de soutenir la lutte, affirmation à laquelle Cicéron ne croit guère lui-même[53].

L'action de Labienus à partir de ce moment est surtout connue par lesCommentaires sur la Guerre civile rédigés par César, qui va le ranger au nombre desinimicis Caesaris, les ennemis de César et l'entourage de Pompée[54]. Dans la narration de la guerre civile, Labienus va se distinguer par son extrémisme contre César, sa cruauté et ses sous-évaluations des forces de César[55].

Année 49 av. J.-C., opérations en Italie et en Espagne

[modifier |modifier le code]

Les villes romaines se soumettent les unes après les autres à César, mêmeCingulum, la ville natale de Labienus, qu'il avait fait agrandir et embellir à ses frais.

César part alors pour l'Espagne et met, au passage, le siège devant Marseille, la ville libre ayant refusé de se rallier à lui et préférant rester neutre. César bat les armées de Pompée en Espagne et Marseille finit par capituler.

César rentre à Rome où il est élu consul avec P. Servilius. À la fin de l'année 49 av. J.-C. il contrôle l'Italie, l'Espagne, les Gaules, la Sicile et la Sardaigne.

Année 48 av. J.-C., opérations en Grèce

[modifier |modifier le code]

En 48 av. J.-C., la guerre civile continue en Grèce. César prend successivement les villes deOricum et Apollonia. Il marche alors surDyrrachium. Devant ces succès, l'armée de Pompée se met à douter. Labienus est alors le premier à faire le serment à Pompée de ne pas l'abandonner et de partager son sort, quel qu'il puisse être. Cette attitude de Labienus redonne espoir aux hommes qui jurent tous fidélité à Pompée. La route de Dyrrachium est coupée à César qui prend ses quartiers d'hiver sur la rivière Apsus. Pompée vient camper sur l'autre rive et y réunit toutes ses troupes et ses auxiliaires. César envoie un de ses lieutenants,Publius Vatinius, pour engager des pourparlers de paix. Labienus commence à parlementer avec Vatinius mais soudain une grêle de traits s'abat sur Vatinius. Il n'est pas touché car protégé par les boucliers de ses soldats. Labienus déclare alors que seule la mort de César pourra apporter la paix[56].

Pompée se fortifie dans le voisinage de Dyrrachium. César met le siège devant le camp de Pompée. Après de multiples affrontements, les troupes de César sont mises en fuite par les légions de Pompée. Ce dernier n'exploite cependant pas la situation. Cette action lui vaut le titre d'Imperator dans son camp. Labienus, quant à lui, se fait livrer les prisonniers césariens et les fait égorger publiquement après avoir moqué leur fuite[57].

César après cet échec décide de lever le siège de Dyrrachium et continue ses opérations en Grèce. Le, commence labataille de Pharsale. Pompée expose son plan et Labienus, qui commande la cavalerie, prend la parole, rappelant que les troupes de César sont maintenant de piètre valeur après les pertes qu'elles ont subies. Il fait serment de ne rentrer au camp que vainqueur[58],[59]. Pompée fait le même serment et tous les autres officiers aussi. La bataille se solde par la déroute des armées de Pompée, qui s'enfuit en Égypte. Il est trahi par les Égyptiens qui l'assassinent le 28 septembre de l'an[60]

Après la mort de Pompée, Labienus rejointCaton à Corcyre (actuelCorfou) avec d'autres pompéiens, puis, de là, se réfugie enAfrique pour continuer le combat contre César[61].

Opérations en Afrique du Nord

[modifier |modifier le code]

En 46 av. J.-C., les républicains ont comme nouveau chef Scipion. Labienus l'a rejoint en Afrique où César décide de les attaquer[62]. Le, s'engage la bataille deRuspina. Labienus est à la tête d'une importante cavalerie, appuyée par de l'infanterie numide et des archers. L'armée de Labienus réussit à envelopper celle de César qui est contrainte de se former en rond et de combattre très à l'étroit. Labienus, à cheval et la tête nue, se tient au premier rang, et exhorte les siens, tout en s'adressant parfois aux légionnaires de César. Il apostrophe l'un d'eux, le traitant de novice et lui criant que César lui a tourné la tête et qu'il est maintenant dans une fâcheuse posture. Ce dernier, un vétéran de la dixième légion, répond alors à Labienus par un lancer de javelot qui atteint son cheval au poitrail. César finit par briser l'encerclement et se retire du champ de bataille. Bien que César s'en défende, la bataille de Ruspina est un succès pour Labienus. César se retranche dans Ruspina où il s'emploie à renforcer son armée à l'aide de ravitaillements venant par la mer. Scipion, pendant ce temps, fait sa jonction avec les troupes de Labienus.

Labienus, à la tête de ses cavaliers, essaie de prendre la ville deLeptis, mais c'est un échec. Les opérations se poursuivent de façon confuse. César et Labienus s'affrontent dans un combat de cavalerie où ce dernier perd de nombreux auxiliaires gaulois et germains qui périssent tous en se défendant vaillamment. César vante la grandeur et la beauté de leurs corps étendus sur le champ de bataille.

César se dirige ensuite vers la ville d'Uzitta pour y mettre le siège. Au passage, Labienus tente une embuscade, sur sa route, qui échoue et au cours de laquelle il manque d'être pris. César entame des travaux de siège, une attaque de cavalerie massive menée par Labienus échoue de nouveau[63]. De nombreux soldats désertent alors le camp des républicains et rejoignent pour certains César. Une bataille rangée s'engage, les républicains étant appuyés par les éléphants du roi numideJuba. Le combat est incertain et Labienus à la tête de la cavalerie bridée tient en échec les troupes de César. Chaque camp se retire et entreprend de consolider ses fortifications.

Labienus tend de nouveau une embuscade aux troupes de César espérant les attaquer alors qu'elles vont collecter du blé. Informé par des transfuges, César déjoue l'embuscade, les Numides attaqués par les césariens fuient et Labienus est obligé d'intervenir avec sa cavalerie.

Labienus continue par la suite à harceler les troupes césariennes avec sa cavalerie essayant ainsi de leur couper le ravitaillement en blé et en eau. C'est un nouvel échec.

César décide alors d'entraîner ses troupes à la lutte contre lesNumides et les éléphants. Labataille d'Aggar a lieu mais ne départage pas les ennemis. Labienus y participe à la tête de la cavalerie.

Le 6 avril 46 av. J.-C., a lieu labataille de Thapsus. C'est la déroute des républicains. Le roi numide Juba se suicide un peu plus tard. Scipion est tué dans un combat naval alors qu'il tente de rejoindre l'Espagne.

Opérations en Espagne

[modifier |modifier le code]

En 45 av. J.-C., César part pour l'Espagne afin de terminer la guerre contre les derniers républicains qui y ont trouvé refuge, dontCneius Pompée et Labienus[64]. Le, a lieu labataille de Munda, dans le Sud de l'Espagne. La bataille est indécise et meurtrière, César et Labienus prennent personnellement part au combat. Mais lorsqueBogud deMauretanie, allié de César, attaque le camp des pompéiens, Labienus quitte les rangs de son armée pour se lancer contre lui. Croyant que leur chef les abandonne, les pompéiens démoralisés perdent la bataille. Labienus trouve aussi la mort[65]. Sa tête et celles d'autres chefs républicains sont portées à César, confirmant leur mort[66].

Son filsQuintus Labienus se réfugie chez lesParthes, et meurt en 39 av. J.-C. au côté de Pacorus, fils du roi des Parthes, en combattantMarc-Antoine[67].

Odonyme

L'avenueLabienus àLuxeuil-les-Bains.

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Dion Cassius, xxxvii, 37.
  2. Cicéron,Pro C. Rabirio, 8, 22 ;Claude Nicolet,L'Ordre équestre à l'époque républicaine (312-43 av. J.-C.), II, Paris, 1974, p. 921, n. 192.
  3. L. Gasperini, G. Paci, « Ascesa al trono e rapporti con i territori d'origine. Italia: regio V (Picenum) », dansEpigrafia e ordine senatorio, Colloquio internazionale AIEGL, Rome, 14-20 mai 1981, Rome, 1982,p. 234-235.
  4. César,Commentaires sur la Guerre civile, I, 15.
  5. (it)Tito Labieno, note 2.
  6. « Labienus 6 »,Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft, XII, 1, 260-270 (en ligne).
  7. Cicéron,Pro C. Rabirio, 14, 25.
  8. Biography of Titus Labienus, Caesar’s Lieutenant in Gaul par Wm. Blake Tyrrell.
  9. Cicéron,Pro C. Rabirio, 8, 22.
  10. Delplace 1993,p. 40 et 44.
  11. a etb« Titus Labienus, legatus »,The Classical Weekly, Vol. 31,no 14 (28 février 1938),p. 139.
  12. ab etcDelplace 1993,p. 48.
  13. Suétone,Vie de César, 12.
  14. Dion Cassius, XXXVII, 26-27.
  15. Deniaux 1983,p. 328.
  16. Deniaux 1983,p. 329.
  17. Dion Cassius, XXXVII, 37.
  18. Suétone,César, 13.
  19. César,Guerre des Gaules, I, 10.
  20. Plutarque,Vie de César, 20.
  21. César,Guerre des Gaules, I, 12.
  22. César,Guerre des Gaules, I, 20-21.
  23. César,Guerre des Gaules, I, 54.
  24. César,Guerre des Gaules, II, 1.
  25. César,Guerre des Gaules, II, 11.
  26. César,Guerre des Gaules, II, 26-27.
  27. César,Guerre des Gaules, III, 11.
  28. César,Guerre des Gaules, IV, 37-38.
  29. César,Guerre des Gaules, V, 8.
  30. César,Guerre des Gaules, V, 11.
  31. César,Guerre des Gaules, V, 23.
  32. César,Guerre des Gaules, V, 24.
  33. César,Guerre des Gaules, V, 46-47.
  34. César,Guerre des Gaules, V, 53.
  35. César,Guerre des Gaules, V, 57-58.
  36. César,Guerre des Gaules, VI, 5.
  37. César,Guerre des Gaules, VI, 7-8.
  38. a etbDion Cassius, XL, 31.
  39. César,Guerre des Gaules, VI, 33.
  40. César,Guerre des Gaules, VII, 34.
  41. César,Guerre des Gaules, VII, 56.
  42. Dion Cassius, XL, 38
  43. César,Guerre des Gaules, VII, 57-59, 61-62.
  44. César,Guerre des Gaules, VII, 56-58.
  45. César,Guerre des Gaules, VIII, 6.
  46. César,Guerre des Gaules, VIII, 24.
  47. César,Guerre des Gaules, VIII, 25.
  48. César,Guerre des Gaules, VIII, 45.
  49. César,Guerre des Gaules, VIII, 52.
  50. Cicéron,Ad Familiares, XVI, 12, lettre du 29 janvier.
  51. Plutarque,Pompée, 68  ;César, 40.
  52. Delplace 1993,p. 40.
  53. Cicéron,Ad Atticum, VII, 16.
  54. Martin 2017,p. 594.
  55. Martin 2017,p. 604.
  56. César,Guerre civile, III, 19.
  57. César,Guerre civile, III, 67-71.
  58. César,Guerre civile, III, 87.
  59. Plutarque,Pompée, 73.
  60. César,Guerre civile, III, 103-104.
  61. Dion Cassius, XLII, 10
  62. Dion Cassius, XLIII, 2.
  63. Dion Cassius, XLIII, 4.
  64. Dion Cassius, XLIII, 30.
  65. Dion Cassius, XLIII, 38.
  66. Appien,Guerres civiles, II, 105.
  67. Delplace 1993,p. 43.

Annexes

[modifier |modifier le code]

Sources

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]
PhilippeTorrens, « Notes de lecture de l'ouvrage de Meinhard-Wilhelm Schulz »,L'antiquité classique,t. 81,‎,p. 490-492(lire en ligne).

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Titus_Labienus&oldid=221257702 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp