La Motte-du-Caire et les communes voisines (Cliquez sur la carte pour accéder à une grande carte avec la légende).
La commune est située aux confins des Alpes-de-Haute-Provence, à 25 km au nord-est deSisteron, sur un terrain ondulé. Le lac de Seignon et deux sources s’y trouvent : une sourcesulfureuse et la source de laBéligue.
Massif des Alpes et localisation des Préalpes de Digne.
Le territoire se situe en limite est des Baronnies orientales, sur des formations calcaires provençales duJurassique supérieur et duCrétacé inférieur (roches sédimentaires issues d'un ancien océan alpin), entre trois formations géologiques majeures des Alpes[3] :
la faille de la Durance au sud-ouest, dans la vallée.
Lors de laglaciation de Riss, la commune est presque entièrement recouverte par le glacier de la Durance, seuls les sommets, dont ceux de La Montagne et de Jalinier, dépassant. Lors de laglaciation de Würm, le glacier avance beaucoup moins loin, aux limites de la commune avecMelve, à l’ouest[6].
La commune de La Motte-du-Caire est accessible par la RD 951, depuisNibles au sud, ouFaucon-du-Caire au nord. La sortie de l'autorouteA51 la plus proche est la sortie 23, de Sisteron-Nord.
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Lecanton de La Motte-du-Caire est en zone 1a (sismicité très faible mais non négligeable) selon la classification déterministe de 1991, basée sur lesséismes historiques[15], et en zone 3 (risque modéré) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[16]. La commune de La Motte-du-Caire est également exposée à trois autres risques naturels[16] :
feu de forêt ;
inondation ;
mouvement de terrain.
La commune de La Motte-du-Caire n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture[17].
Le tremblement de terre le plus fortement ressenti dans la commune est celui deLaragne-Montéglin le, qui atteignit une intensité macro-sismique ressentie de VII sur l’échelle MSK et fit quelques dégâts[19],[20].
Le nom du village, tel qu’il apparaît pour la première fois dans les textes en1168 (la Mota), fait référence à une colline, ou une construction au sommet d’une colline[21]. La référence au village voisin,Le Caire, est officialisée en 1988[22].
Au, La Motte-du-Caire est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[23].Elle est située hors unité urbaine[24] et hors attraction des villes[25],[26].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (74,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (74,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (50,4 %),terres arables (19,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (12,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11,6 %), zones agricoles hétérogènes (4,9 %), zones urbanisées (1,1 %)[27].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Au début de laRévolution française, la nouvelle de laprise de la Bastille est accueillie favorablement, mais provoque un phénomène de peur collective d’une réaction aristocratique. Localement, laGrande Peur, venant deTallard et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint la région de La Motte le soir du. Lesconsuls de la communauté villageoise sont prévenus qu’une troupe de 5 à 6 000 brigands se dirige vers la Haute-Provence après avoir pillé leDauphiné. Les communautés de La Motte,Clamensane,Saint-Geniez,Authon,Curbans,Bayons etClaret constituent ensemble une troupe de 700 hommes armés. Elles mettent le marquis d’Hugues de Beaujeu à sa tête, qui décide de se porter au-devant du danger en allant surveiller lesbacs sur laDurance[35].
Dès le, l’affolement retombe, les faits-divers à l’origine des rumeurs étant éclaircis. Mais un changement important a eu lieu : les communautés se sont armées, organisées pour se défendre et défendre leurs voisins. Un sentiment de solidarité est né à l’intérieur des communautés et entre communautés voisines, et les consuls décident de maintenir lesgardes nationales. Aussitôt la peur retombée, les autorités recommandent toutefois de désarmer lesouvriers et les paysans sans terre, pour ne conserver que les propriétaires dans les gardes nationales[35].
Les habitants de la commune créent leursociété patriotique après la fin de 1792[36] et nomméeSociété de Frères amis de la Liberté, Égalité, Fraternité et République puisSociété de Frères amis de la Liberté, Égalité et République indivisible[37]. Plus de la moitié de la population masculine la fréquente[38]. Le couvent des trinitaires est déclarébien national et vendu à un particulier, qui le transforme en auberge et utilise la chapelle Saint-Joseph comme écurie[28].
Lecoup d'État du 2 décembre 1851 commis parLouis-Napoléon Bonaparte contre laDeuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 7 habitants de La Motte-du-Caire sont traduits devant la commission mixte, la peine la plus courante étant ladéportation enAlgérie[39].
Comme de nombreuses communes du département, La Motte-du-Caire se soucie d’instruction primaire bien avant leslois Jules Ferry : en 1863, elle compte déjà une école de garçons[40], et une autre de filles (bien que laloi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants)[41].
En juin1940, quand l’Italie déclare la guerre à la France, les habitants deSaint-Paul-sur-Ubaye qui vivent entre laligne Maginot et la frontière sont évacués et relogés dans un premier temps à La Motte-du-Caire, avant d’être transportés enLozère[42].
Jusqu’au milieu duXXe siècle, lavigne était cultivée dans la commune, uniquement pour l’autoconsommation. Cette culture, qui s'était maintenue dans l'entre-deux-guerres mondiales malgré la crisephylloxérique[43], a depuis été abandonnée[44].
De par sa taille, la commune dispose d'un conseil municipal de 11 membres (article L2121-2 duCode général des collectivités territoriales[46]). Lors duscrutin de 2008, il n’y eut qu’un seul tour et Marcel Clément a été réélu conseiller municipal avec le troisième total de 220 voix, soit 59,14 % des suffrages exprimés. La participation a été de 92,54 %. Il a ensuite été nommé maire par le conseil municipal[47].
L'élection du maire est la grande innovation de la Révolution de1789. De1790 à1795, les maires sont élus au suffrage censitaire pour 2 ans. De 1795 à 1800, il n’y a pas de maires, la commune se contente de désigner un agent municipal qui est délégué à lamunicipalité de canton.
En 1799-1800, leConsulat revient sur l'élection des maires, qui sont désormais nommés par le pouvoir central. Ce système est conservé par les régimes suivants, à l'exception de laDeuxième République (1848-1851). Après avoir conservé le système autoritaire, laTroisième République libéralise par la loi du l'administration des communes : leconseil municipal, élu au suffrage universel, élit le maire en son sein.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[57]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[58].
L'histoire démographique de La Motte-du-Caire, après la saignée desXIVe et XVe siècles et le long mouvement de croissance jusqu'au début duXIXe siècle, est marquée par une période d'« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1831 à 1891. L'exode rural provoque ensuite un mouvement de baisse de la population de longue durée. À La Motte, ce mouvement commence plus tard que dans le reste du département, et la perte de la moitié de sa population du maximum historique de 1851 n'est enregistrée que dans les années 1950[61]. Le mouvement de recul dure donc moins longtemps à La Motte qu’ailleurs, et la population de la commune se remet à croître dans lesannées 1970 jusqu'à nos jours.
Une maison médicale est installée à La Motte-du-Caire[68], avec la présence d'un médecin, un infirmier, un kinésithérapeute et un dentiste. Une pharmacie fait partie des commerces de la commune.
L'hôpital le plus proche est le Centre Hospitalier de Gap-Sisteron[69] àGap(environ 41 km).
La plateforme est uniquement destinée aux planeurs purs sans utilisation d'avions ou d'ULM. La mise en l'air se fait uniquement à l'aide d'un treuil situé au bout la piste de 1100m. Il permet à tout planeur de se larguer une altitude de 400m au dessus décollage avec moins d'un litre de fioul. Les reliefs environnants, propices à la création d'ascendances, permettent ensuite la poursuite aisée du vol thermique ou dynamique sans aucune autre forme d’énergie que celle du soleil. Ce qui en fait un modèle écologique pour les plateformes environnantes.
Toutes les pratiques sont possibles sur la plateforme :
baptêmes de l'air ;
école de pilotage y compris pour les personnes à mobilité réduite ;
En 2009, la population active s’élevait à 201 personnes, dont 28 chômeurs[71](17 fin 2011[72]). Ces travailleurs sont majoritairementsalariés (70 %)[73] et travaillent majoritairement dans la commune, ce qui est assez exceptionnel (à 61 %)[73].
Fin 2010, lesecteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 19 établissements actifs au sens de l’Insee (exploitants non-professionnels inclus) et 9 emplois salariés[74].
Le nombre d’exploitations professionnelles, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est de 12 en2010. Il était de 17 en 2000[75], de 23 en 1988[76]. Actuellement, ces exploitants sont très majoritairement des arboriculteurs (9 sur les 12). L’élevageovin est aussi représenté[75]. De 1988 à 2000, lasurface agricole utile (SAU) a fortement augmenté, de 423 à525ha[76]. La SAU a légèrement augmenté lors de la dernière décennie, à549ha[75].
Fin 2010, lesecteur tertiaire (commerces, services) comptait 34 établissements (avec 30 emploissalariés), auxquels s’ajoutent les 20 établissements du secteur administratif (regroupé avec le secteur sanitaire et social et l’enseignement), salariant 50 personnes[74].
D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est d’une importance moyenne pour la commune, avec entre un et cinq touristes accueillis par habitant[78], l’essentiel de la capacité d'hébergement étant non-marchande[79]. Quelques structures d’hébergement à finalité touristique existent dans la commune :
une aire naturelle de camping et uncamping classédeux étoiles[80] avec une capacité de 32 emplacements[81] ;
plusieurs meublés labellisés[82] et d’autres non-labellisés[83] ;
un gîte d’étape représente le seul hébergement collectif[84].
Les résidences secondaires apportent un complément à la capacité d’accueil[85] : au nombre de 94, elles représentent 24 % des logements. Parmi les résidences secondaires, 20 possèdent plus d’un logement[81],[86].
Le château de la Bastie-Neuve est duXIXe siècle[88], propriété privée). Dans la grand-rue, se trouve une maison dont l’encadrement de porte (arc en accolade à double gorge, surmontée d’une fenêtre à accolade également) date de la fin du Moyen Âge[89].
La gendarmerie était autrefois installée dans une maison seigneuriale de ville, de la seconde moitié duXVIIIe siècle, avec portail immense àfronton ouvrant sur une petite cour. La porte d’entrée, d’aspect monumental, est cintrée, est ornée de moulurations de style Louis XV[90].
Le rocher qui parle à La Motte-du-Caire.
L’église paroissiale, placée sous le patronage de sainte-Marie-Madeleine et de laTrinité, date de 1851. Elle remplace une église reconstruite en 1599, et conserve le clocher de l’ancienne église (construit en 1785), qui s’achève en pyramide flanqué de quatre pyramidions. Lanef, longue de troistravées, est bordée de six chapelles latérales peu profondes[91]. Dans son mobilier, l’église conserve uneDéposition de croix du milieu duXVIIe siècle, classémonument historique au titre objet[92].
Le bâtiment de l’ancien couvent des trinitaires subsiste au village, signalé par la date1682 sur les pierres de la porte[28].
Rues étroites et pentues (rue Casse-Cul)
le Sentier des contes, ou la route des rochers qui parlent.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Maurice Gidon,Les chaînons de Digne, Carte très schématique, montrant les rapports entre les chaînons des Baronnies orientales (moitié nord) et ceux de Digne (moitié sud), avec l'avant-pays de la nappe de Digne (partie occidentale).
↑Maurice Jorda, Cécile Miramont, « Les Hautes Terres : une lecture géomorphologique du paysage et de ses évolutions », in Nicole Michel d’Annoville, Marc de Leeuw (directeurs) (photogr. Gérald Lucas, dessin. Michel Crespin),Les Hautes Terres de Provence : itinérances médiévales, Le Caire : Association Les hautes terres de Provence ; Saint-Michel-l'Observatoire : C'est-à-dire, 2008, 223 p.(ISBN978-2-952756-43-3).p. 33.
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