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La Messe de Bolsena

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La Messe de Bolsena
Artiste
Date
Type
Technique
Matériau
Dimensions (H × L)
500 × 660 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Localisation

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

La Messe de Bolsena est unefresque (environ 500 × 660 cm) peinte par l'artiste italien de laRenaissanceRaphaël et ses aides. Réalisée en 1512, elle se trouve dans la Chambre d'Héliodore (nommée d'après l'œuvreHéliodore chassé du temple), une desChambres de Raphaël dans lepalais apostolique duVatican.

Elle représente lemiracle eucharistique de Bolsena.

Histoire

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Détail.

Les premiers dessins pour les fresques de la salle, appelée plus tard Chambre d'Héliodore à partir du sujet de cette fresque, sont réalisés par Raphaël dès l'été 1511, lorsque les travaux dans la Chambre de la Signature ne sont pas encore terminés. Le choix des sujets, liés à des interventions miraculeuses en vue de sauvegarder l'Église, est suggéré par le pontife, et reflète le moment qui est difficile après les défaites contre les Français, qui ont conduit à la perte deBologne, et du fait des menaces continues des armées étrangères dans la péninsule. Le papeJules II, qui rentre à Rome en, a juré de ne plus se raser la barbe jusqu'à ce qu'il libère l'Italie des étrangers : dans toutes les scènes, il apparaît barbu.

La Messe de Bolsena est généralement reconnue comme la deuxième scène peinte dans la Chambre aprèsHéliodore chassé du temple, au cours de l'année 1512, comme en témoigne l'inscription dans l'ébrasement de la fenêtre :JVLIVS II LIGVR, PONT[ifex] MAX[imus], ANN[o] CHRIS[ti] MDXII, PONTIFICAT[us] SVI VIII.[1]. Sur ce mur,Bramantino avait déjà peint des fresques représentant des gouvernants quelques années plus tôt. La scène peinte par Raphaël évoque la dévotion particulière du pape à l'Eucharistie. Après le renversement des alliances en 1512, qui lui a occasionné un triomphe momentané, Jules II veut être représenté dans ses fresques de manière plus évidente, comme le montre la comparaison avec les croquis préparatoires[2].

Le côté gauche est affecté par des restaurations importantes à l'origine de certaines baisses de qualité[1].

Une étude de la figure féminine est conservée dans les collections du duc deDevonshire àChatsworth House[1].

Description et style

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L'asymétrie de la fenêtre (295 cm) qui s'ouvre dans le mur, par rapport à l'axe de la lunette, oblige Raphaël à organiser la scène sur un plancher surélevé au centre et avec deux groupes de personnages en bas sur les côtés, dans laquelle il montre toute sa maîtrise de la composition[3].

Selon la tradition, le miracle eucharistique de Bolsena a eu lieu dans la villelatiale en 1263, lorsqu'un prêtre originaire deBohême, qui doutait de latranssubstantiation, célébrait une messe sur l'autel de l'église Santa Cristina. Au moment de laconsécration, l'hostie se mit miraculeusement à saigner[3], souillant également lecorporal,relique depuis lors conservée dans lacathédrale d'Orvieto, dans le diocèse dont relève Bolsena. La Vulgate raconte que l'événement est reconnu parUrbain IV qui, en 1264, institue la fête duCorpus Christi par la bulleTransiturus de hoc mundo. La scène confirme la dévotion personnelle du pape[4], rendant hommage en même temps à son oncleSixte IV qui a promu le culte du Corpus Christi, ainsi que le triomphe de l'Église aucinquième concile du Latran ouvert en[1]. Jules II est particulièrement attaché à ce miracle car il symbolise pour lui l'intervention divine dans la défense de la foi et la justification de l'Église contre les doutes des sceptiques et les attaques de l'hérésie, à une époque où les articles de foi fondamentaux sont mis en question[5].

Le cardinal Riario.

La scène se décompose en masses équilibrées, mais avec une symétrie assez libre, d'une extrême naturalité, variant la succession des marches menant à la partie supérieure de l'autel et disposant les groupes sur les côtés d'une manière différente. La tension apparaît contenue, comme intériorisée par les spectateurs. Sur fond debasilique classique ouverte sur le ciel (comme dans l'École d'Athènes ), l'artiste a isolé l'autel à travers la masse sombre d'unexèdre en bois, sorte de chœur inversé duXVIe siècle, d'où sortent deux curieux. Au centre, le bloc de l'autel est recouvert d'un tissu à rayures d'or, avec une nature morte mesurée d'objets liturgiques au-dessus, où le prêtre de Bohême célèbre la messe, suivi de nombreux enfants de chœur agenouillés avec des bougies de procession à la main[1]. Devant lui, à droite de l'autel, Jules II est agenouillé dans toute la splendeur de sa position, les coudes reposant sur un coussin volumineux à pompons aux coins, soutenu par unfaldistorio aux sculptures de lion. Derrière lui se trouve un groupe de cardinaux et, plus bas, dessediari pontificaux attendent assis. Parmi les prélats, on a reconnuRaffaele Sansoni Riario, les bras croisés sur la poitrine, et peut-être lecardinal Sangiorgio, les mains jointes. Plus qu'un miracle qui arrive, c'est un miracle qui se répète devant le pape en tant que témoin[1].

À gauche, un groupe de spectateurs surpris, debout ou assis par terre, exécutent des gestes admiratifs ou démonstratifs comme s'ils étaient des acteurs. Leurs attitudes d'agitation et de prière contrebalancent le calme statique de la hiérarchie ecclésiastique à droite[3].

Si la reconstruction historique est encore une projection imaginaire du passé, la répétition rituelle du fait se place dans le présent : l'architecture à l'ancienne, qui indique un temps lointain, n'est qu'un arrière-plan[1].

En bas à droite, est posté un groupe degardes suisses. La fille de Jules II,Felice della Rovere, serait représentée à gauche, vêtue de noir et tournée vers son père.

Analyse

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Les couleurs se distinguent par un contraste vif, notamment le marbre blanc des marches. À plusieurs reprises des historiens ont tenté d'expliquer cette extraordinaire richesse des couleurs, en supposant des relations avec la peinture vénitienne et par comparaison directe ou indirecte avec des artistes tels queSebastiano del Piombo etLorenzo Lotto : pour Wackernagel (1909), Sebastiano aurait même peint le groupe des cardinaux, tandis que pour Zampetti (1503), Lotto aurait inspiré le groupe dessediari pontificaux, s'il ne les a pas peint directement (Roberto Longhi). Gamba a parlé d'un « exemple renouvelé » tiré de la peinture classique[1].

Ortolani est le premier à faire la distinction entre letonalisme vénitien et celui de Raphaël, soulignant comment celui-ci équilibre les tons en « partitions uniques, dans des environnements chromatiques de vaste composition, avec une liberté que les vrais tonalistes n'avaient jamais ». Brizio renverse la relation traditionnelle entre Raphaël et Sebastiano del Piombo, notant comment l'influence entre les deux ne passe pas nécessairement du second au premier, et comment en effet les évaluations critiques sont peut-être trop installées sur un schématisme désormais infructueux : la couleur, après tout, a toujours été un thème central de l'art Raphaelesque, depuis les premières œuvres dans lesMarches, continuellement lié aux influences de la lagune, jusqu'aux périodes florentine et romaine[1].

Du point de vue artistique, la séparation entre figures historiques et idéales est beaucoup mieux traité que dansHéliodore chassé du temple. Raphaël se sert de la fenêtre comme d'un podium pour l'évènement et pour le portrait du pape agenouillé. Certains portraits du côté temporel sont parmi les plus beaux qu'il ait peints : superbe garde suisse, vieux pape barbu à la formidable présence ; le côté spirituel est dominé par la femme qui tend le bras et incarne la foi et l'adoration[5].

Postérité

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La fresque fait partie dumusée imaginaire de l'historienfrançaisPaul Veyne, qui le décrit dans son ouvrage justement intituléMon musée imaginaire[6].

Notes et références

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  1. abcdefgh etiDe Vecchi, cit.,p. 107.
  2. De Vecchi, cit.,p. 106-107.
  3. ab etcPaolo Franzese,Raphaël,p. 96.
  4. Son diocèse d'origine, laprincipauté de Liège, célèbre cette fête depuis plusieurs années déjà
  5. a etbLinda Murray, p. 44.
  6. Paul Veyne,Mon musée imaginaire, ou les chefs-d'œuvre de la peinture italienne,Paris,Albin Michel,, 504 p.(ISBN 9782226208194),p. 255.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Paolo Franzese,Raffaello, Mondadori Arte, Milan, 2008(ISBN 978-88-370-6437-2).
  • Paolo Franzese,Raphaël, Versailles, Artlys,, 159 p.(ISBN 978-2-85495-432-6).
  • Linda Murray,La Haute Renaissance et le Maniérisme, Paris, Editions Thames & Hudson,, 287 p.(ISBN 2-87811-098-6).
  • Pierluigi De Vecchi,Raffaello, Rizzoli, Milan, 1975.
  • Pierluigi De Vecchi ed Elda Cerchiari,I tempi dell'arte, volume 2, Bompiani, Milan, 1999(ISBN 88-451-7212-0).

Articles connexes

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Liens externes

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v ·m
Premières œuvres
Période florentine
Période romaine
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