Ne doit pas être confondu avecLlitera.
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Communauté autonome | ![]() |
Province | ![]() |
Nombre decommunes | 14 |
Président duconseil comarqual | Josep Antón Chauvell Larregola (PSOE) |
Démographie | |
Population | 18 293 hab. |
Densité | 25 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 41° 53,15′ nord, 0° 23,57′ ouest |
Superficie | 73 390 ha = 733,9 km2 |
Localisation | |
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Sources | |
voir :Comarque | |
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LaLitera/Llitera[1] est unecomarqueespagnole, située au sud-est de laprovince de Huesca, dans lacommunauté autonome d'Aragon.
Culturellement, la comarque appartient à laFrange d'Aragon, région de présencecatalanophone : aussi porte-t-elle le nom deLitera, encastillan et enaragonais, etLlitera en catalan. Historiquement, sa capitale estTamarite de Litera, quoique la ville deBinéfar, aujourd'hui plus importante démographiquement et économiquement, joue le rôle de capitale administrative.
Le toponyme de Litera est d'origine obscure. Il s'appliqua d'abord à la plaine centrale de la comarque actuelle, entreTamarite de Litera etAlbelda. Il peut y avoir une origine commune avec la ravine de Lliterola, près deBénasque.
Les comarques limitrophes de la Litera sont :
La comarque de la Litera est à cheval sur deux ensembles géographiques : lesPyrénées et ladépression de l'Èbre. La région présente trois unités naturelles, caractérisées par leurs caractéristiques géologiques, avec des reliefs clairement différenciés, qui s'échelonnent parallèlement sur un axe du nord-ouest au sud-est. Ce relief a une influence sur la végétation, et par conséquent sur les usages et les pratiques du territoire par les populations[2].
Ces sierras, derniers contreforts des Pyrénées aragonaises, occupent l'extrême-nord de la comarque, sur le territoire des communes d'Alins,Calasanz,Gabasa,Baélls,Nachá,Zurita,Camporrells,Baldellou etCastillonroy. Cette région se caractérise par une succession de sierras escarpées, dont certaines culminent à plus de 1 000 mètres, comme les pics de San Quílez et Buñero, qui datent duMésozoïque et duCénozoïque inférieur, époque où les roches se sont brisées sous l'effet defailles inverses[2].
Les roches ont été formées lors de l'élévation du sol marin qui recouvrait la région, alors que les Pyrénées n'étaient qu'une mer. On constate la présence decalcaires fossilisés et deroches sédimentaires, comme lesmarnes. Des calcaires fossiliphères à milioles, riches enalvéolines,bivalves etgastéropodes marins abondent autour de Gabasa, Camporrells, Castillonroy et Baldellou. La nature calcaire du nord et de l'est de la Litera est responsable dereliefs karstiques. On trouve des cavernes à Gabasa ou Baélls. Ces calcaires duCrétacé et de l'Éocène ont été exploités par les hommes, en particulier à Baldellou[3].
Le centre et le sud de la Litera sont marqués par ladépression de l'Èbre, qui s'est constituée durant l'Oligocène. C'est durant cette période que s'élèvent les massifs desPyrénées, duSystème ibérique et duSystème méditerranéen catalan, qui délimitent unecuvette triangulaire fermée, la dépression de l'Èbre, dans laquelle s'accumulent lessédiments issus de l'érosion de ces massifs montagneux.
La poussée tectonique se poursuit durant cette période et provoque la formation de plis, comme l'anticlinalBarbastro-Balaguer, d'orientation nord-ouest/sud-est, sorte de « muraille blanche » connue comme la sierra de las Gesas. Sur ces calcaires oligocènes se forment des effondrements karstiques, desdolines et de petites dépressions circulaires, que l'on peut observer dans la plaine d'Alcampell. Les roches de las Gesas sont aussi responsables du caractère salin des eaux souterraines, dont la salinité fut exploitée par les hommes, comme àPeralta de la Sal. Sur les côtés de l'anticlinal Barbastro-Balaguer prédominent lesargiles et lesgrès en couches qui, n'ayant pas supporté l'érosion de la même façon, ont donné lieu à descuestas, comme on les rencontre autour d'Albelda[4].
Enfin, la partie centrale et méridionale de la Litera est formée de roches plus récentes, argiles et grès datant duMiocène, qui n'ont pas souffert des mêmes compressions tectoniques qu'au nord, et sont disposés en couches horizontales[5]. Ce sont des vastes plaines, où les points les plus élevés ne dépassent pas 400 mètres, comme àBinéfar,Esplús,Altorricón,Algayón etVencillón. Elles ont permis une exploitation agricole en grandes parcelles cultivées, mais aussi la construction de voies de transport, comme lecanal d'Aragon et de Catalogne[6].
Lacomarque de la Litera, de taille relativement petite, est composée de seulement quatorzecommunes :Albelda,Alcampell,Altorricón,Azanuy-Alins,Baélls,Baldellou,Binéfar,Camporrélls,Castillonroy,Esplús,Peralta de Calasanz,San Esteban de Litera,Tamarite de Litera etVencillón.
La cultureibère se développe, à la fin de l'âge du fer, dans la vallée de l'Èbre[7]. Ils développent le travail du fer et l'utilisation de lacéramique tournée. L'économie est essentiellement agricole. Les sociétés, constituées majoritairement de paysans, sont fondées sur la domination d'une aristocratie guerrière[8].
Les premiers traces de la présence du peuple ibère desIlergètes apparaissent dans la basse vallée duSègre, à la fin duVIe siècle av. J.-C., autour de la cité d'Ilerda, leur capitale. De là, les Ilergètes poursuivent leur expansion vers la vallée duCinca au cours duIVe siècle et dans la Litera au siècle suivant, jusqu'à atteindreBolśken. La Litera est alors certainement soumise à une colonisation ilergète. Les rois ilergètes, tels qu'Indibilis etMandonius, à la fin duIIIe siècle, s'appuient principalement alors sur les aristocraties locales, dont le pouvoir reste important[8].
Les Ilergètes s'installèrent dans des lieux élevés, désignés sous le terme d'oppida par les Romains. Dans la Litera, les sites les plus importants sont ceux d'Oriols (entreSan Esteban etTamarite de Litera) etMonderes, qui occupent bien des positions élevées sur les derniers contreforts des Pyrénées. Cette dernière cité est parfois désignée comme l'Atanagrum deTite-Live où se seraient réfugiés Indibilis et Mandonius[9].
On trouve également des centres de peuplement ilergètes àla Vispesa. Le site de los Castellassos (entre Tamarite etAlbelda), particulièrement perché au-dessus de la vallée, ne connut qu'un faible développement. D'autres centres se trouvent à Vedadet de Berché et Les Corques (Albelda).
Lacomarque de la Litera est créée par la loi 25/2002 du 12 novembre 2002[10]. Elle est officiellement constituée le 3 janvier 2003 et assume les compétences qui lui sont déléguées à partir du1er février 2003.
La Litera se caractérise, à l'image des autres comarques de laFrange d'Aragon, par une forte présence, au côté ducastillan, ducatalan. Ledialecte ribagorçain du catalan est parlé dans toute la comarque, sauf àBinéfar etEsplús, les communes les plus occidentales de la Litera.
En 2009, le catalan est reconnu en Litera commelangue propre par laloi sur les langues d'Aragon. Le castillan reste cependant la seule langue officielle de l'Aragon, et donc de la Litera. Un enseignement du catalan est délivré en option dans les écoles, à raison de deux heures par semaine.
Enquête sur les pratiques linguistiques[11] | |||||
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Langue | Castillan | Catalan | Les deux | Autres | |
Langue propre | 63,7 % | 33,3 % | 3,0 % | 0 % | |
Langue habituelle | 61,9 % | 34,5 % | 2,5 % | 1,1 % | |
Lieux d'usage | |||||
Seulement castillan | Seulement catalan | ||||
A la maison | 58,3 % | 29,5 % | |||
Avec les amis | 54,6 % | 20,8 % | |||
Avec les camarades de classe | 60,9 % | 13,3 % | |||
Avec les voisins | 59,0 % | 27,0 % | |||
Avec les collègues de travail | 60,5 % | 15,4 % | |||
Avec un inconnu | 77,1 % | 11,9 % | |||
Dans les boutiques | 58,9 % | 20,6 % | |||
Dans les grandes surfaces | 69,1 % | 8,9 % | |||
A la banque | 75,9 % | 8,4 % | |||
Avec le médecin | 87,7 % | 3,3 % | |||
Pour écrire des notes personnelles | 88,2 % | 6,9 % | |||
Compréhension, lecture et écriture du catalan | |||||
Total | 15-29 ans | 30-44 ans | 45-64 ans | 65 ans et plus | |
Comprend le catalan | 91,1 % | 98,2 % | 97,1 % | 89,8 % | 82,7 % |
Le parle | 60,5 % | 70,2 % | 64,5 % | 54,1 % | 55,5 % |
Ne le parle pas | 30,8 % | 27,9 % | 32,5 % | 35,7 % | 27,2 % |
Le lit et l'écrit | 22,7 % | 47,4 % | 27,6 % | 12,8 % | 9,9 % |
Le lit mais ne l'écrit pas | 39,4 % | 35,0 % | 44,1 % | 43,0 % | 35,8 % |
Ne le lit ni ne l'écrit | 29,1 % | 15,8 % | 25,3 % | 34,0 % | 37,0 % |
Ne le comprend pas | 8,9 % | 1,8 % | 2,9 % | 10,2 % | 17,3 % |
Usages avec les membres de la famille | |||||
Seulement castillan | Seulement catalan | ||||
Avec la mère | 41,2 % | 55,9 % | |||
Avec le père | 42,2 % | 55,1 % | |||
Avec les grands-parents maternels | 55,2 % | 40,1 % | |||
Avec les grands-parents paternels | 53,8 % | 39,0 % | |||
Avec les enfants | 59,9 % | 32,9 % | |||
Moyens de communication (moyenne du nombre d'heures par semaine) | |||||
Télévision | Radio | Presse | |||
Castillan | 7 | 7,5 | 8,8 | ||
Catalan | 3 | 2,4 | 1,2 |
La Litera est riche de restes archéologiques et monumentaux. Les monuments inscrits sur la liste aragonaise desbiens d'intérêt culturel sont :