La Canée (de l'italien :La Canea) ouChaniá (engrec moderne :τα Χανιά [au pluriel] ; parfois romanisé enHania) est une ville deCrète occidentale, dans ledistrict régional dumême nom, enGrèce. C'est la deuxième ville de l'île, avec environ 55 000 habitants et 108 000 habitants dans l'ensemble de son aire urbaine.
La Canée est située sur l’ancien emplacementminoen deCydonia, sur lacolline de Kastélli(en). La ville se développe à nouveau à la fin de l’époque minoenne comme une importantecité-État de laGrèce classique, dont les limites s’étendaient de la baie de La Canée jusqu'au pied desMontagnes blanches.Kydonia était constamment en guerre avec d’autres cités-États telles queAptera,Falásarna etPolyrrinia, voireÉgine, qui commémore une victoire autemple d'Aphaïa. La cité est assez importante pour être mentionnée dans l’Odyssée d’Homère. En 69 av. J.-C., le consul romainMetellus défait les Crétois et conquiert Kydonia à qui il accorde les privilèges d’une cité-État indépendante. Kydonia eut le droit de frapper sa propre monnaie jusqu’auIIIe siècleapr. J.-C.
Le début de la périodebyzantine, assez mal documenté, n'est que la continuité de la période romaine, lechristianisme en plus. Lesarmées musulmanes venues de l'Espagne mauresque (menées par desexilés deCordoue) fondent unÉtat islamique qui domina le Crète de824 (ou827/828) à961. La Canée fut reprise en 921 par les Byzantins qui fortifient la ville pour empêcher sa reconquête par les musulmans.
Après laquatrième croisade et le démantèlement de l’Empire byzantin, en 1204, la Crète est donnée àBoniface de Montferrat, qui choisit de la revendre auxVénitiens, qui établissent unecolonie à La Canée en 1252, la cité étant alors reconstruite. Elle est le siège administratif de la Crète occidentale, un centre de commerce et le chef-lieu d’une région agricole fertile. Des fortifications sont construites pour la protéger des invasions et des pirates, donnant à la vieille ville la forme qu’elle a aujourd’hui. Malgré cela, en 1266, La Canée est pillée par lesGénois, ennemis des Vénitiens.
En 1644, un bateau convoyant un dignitaireottoman est arraisonné par leschevaliers de Malte, qui transportent le butin à La Canée. Lesultan en prend prétexte pour déclencher laguerre de Crète. Les Turcs débarquent aumonastère de Goniá, àKissamos, qu’ils pillent et incendient. Sous le commandement deYoussouf Pacha(en), ils s'emparent de La Canée le au terme d'un siège de 57 jours.
Les richesses de la ville sont prises puis la plupart deséglises tantorthodoxes grecques quecatholiques vénitiennes sont transformées enmosquées. Les Turcs résident principalement dans les quartiers est de la ville, Kastelli et Splantzia, où ils convertissent l’églisedominicaine de Saint-Nicolas en mosquéeHünkiyar Cami. Ils construisent également de nouvelles mosquées telles que lamosquéeKüçük Hasan dite « des Janissaires » sur le port, des bains publics (thermes, désormais dénomméshammams), et des fontaines, éléments importants des cités byzantines puis turques. Lepacha de Crète résidait à La Canée.
La ville possède unmusée archéologique, unmusée de la marine et un musée du folklore, des galeries d’art et de nombreux magasins et tavernes dans la vieille ville. Lemarché couvert datant de1913, est aux abords de la vieille ville et est populaire aussi bien auprès des touristes que des habitants. Dans la nouvelle ville, on trouve l’université et la mairie.
Musée de la typographie. Situé en dehors de la ville, au parc biotechnologique, près de la route d'Héraklion, sur une surface de 1 200 m2, et créé en2005, il présente une vaste collection de machines et d'outils, ainsi que d'éditions anciennes.