Lévézou | |
![]() Carte de localisation du Lévézou. | |
Géographie | |
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Altitude | 1 155 m,Puech del Pal |
Massif | Massif central |
Administration | |
Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Aveyron |
Géologie | |
Roches | Roches métamorphiques |
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LeLévézou est un haut plateau cristallin du centre de l'Aveyron d'une altitude moyenne de 900 mètres environ et dont lepoint culminant est lepuech del Pal (1 155 m). Il ne correspond à aucune zone administrative et ses limites ne sont pas réellement définies.
Cependant, la morphologie et lagéologie du plateau permettent de le délimiter par les zones abruptes du nord vers le sud en passant par l'est. Sa limite ouest avec leSégala est plus diffuse morphologiquement mais la ceinture leptyno-amphibolitique permet de la préciser.
De l'occitanLeveson. Nom d'origine celtique :éve eton.Eve : vieille forme française deav, « eau », l'adjectiféveux signifie « humide ».One désigne une source avec filet d'eau, dans le cas présentone évolue enoun etou. Lévézou signifierait la source des éves ou des eaux à cause des nombreuses rivières et ruisseaux auxquels cette montagne donne naissance. Lévéson est d'abord le nom d'un lieu ; il devient ensuite titre de noblesse au Moyen Âge. Une famille de Lévézou de Vézins, de noblesse chevaleresque, porte ce nom.
Le Lévézou se situe au sud duMassif central et y constitue un ensemble individualisé entre lesmonts de Lacaune, leLarzac et l'Aubrac. Il est situé en plein cœur du département de l'Aveyron.
Le Lévézou est délimité à l'ouest par la rivière duViaur, au nord par le massif desPalanges dont le point culminant est le puech del Pal à 1 155 mètres d'altitude, à l'est par la rivièreMuze, et au sud par la rivière duTarn. Le Lévézou est la région intermédiaire entreRodez etMillau.
Vaste plateau métamorphique hercynien qui a basculé lors de l'érection de la chaîne alpine, la partie est a subi une poussée qui l'a surélevée par l'est. Les bordures nord, nord-est (vallée de l'Aveyron) et est (gorges de la vallée de laMuze) se présentent aujourd'hui comme une arête rocheuse qui en donne les limites. Après les monts d'Aubrac ce sont les plus hautes terres de l'Aveyron. Les terres sontsiliceuses comme lesSégalas.
L'altitude du massif croit progressivement de l'ouest (700 m) vers l'est (1 100 m). Le plus haut sommet est lepuech del Pal (1 155 m), suivi dumont Seigne (1 121 m, vestiges archéologiques), et du puech de la Salassiére (1 093 m, tour de télécommunication). À l'intérieur du plateau le relief est vallonné, voire plat vers les sommets des Canabières.
On distingue au moins six sous-ensembles topographiques dans le massif[1] :
À l’intérieur du massif les voies de communication doivent traverser des cols élevés :
Le massif du Lévézou forme avec le Ségala un ensemble de terrains métamorphiques mis en place lors de l'orogenèse hercynienne, aupaléozoïque[2]. Le massif s'individualise du Ségala par le complexeleptyno-amphibolique (ceinture leptyno-amphibolique de laklippe du Lévézou)[3] d'une largeur de quelques centaines de mètres à quelques kilomètres pour sa partie la plus large versVillefranche-de-Panat. Cet ensemble délimite un ensemble inférieurorthogneiss etmicaschistes duSégala chevauché par un ensemble supérieur métamorphique à granitique.
La mise en place de façon circulaire du groupe leptyno-amphibolique n'est pas encore bien comprise. Cependant, il est admis qu'il correspond comme les mêmes ensembles leptino-amphoboliques duMassif central aux résidus de l'océan Centralien qui a été fermé lors de la mise en place de lachaîne hercynienne[3]. L'absence de sédimentation indique que le massif a été émergé jusqu'à aujourd'hui. Toutefois, quelques sédiments de type alluviaux ou lagunaires sont mis en évidence au Caussanel, lac de Pareloup et à Bouloc (au niveau du plateau au sens strict). Ces sédiments sont datés duTrias[3].
À partir duPermien et tout au long du secondaire, le massif de Lévézou et le Haut Ségala ont été entourés par les eaux. La vallée de l'Aveyron correspond à l'ancien détroit de Rodez[4]. L'orogenèse alpine a conduit à l'élévation de l'ensemble de la région par l'est, formant des escarpements le long du plateau. Ainsi les limites géographiques (les escarpements est) et les limites géologiques (failles à l'est et au sud, chevauchement à l'ouest) correspondent bien, donnant ainsi une individualité au massif.
Le Lévézou, comme tout le Massif central, présente une activité tectonique non négligeable. Ainsi un tremblement de terre de 4,5 sur l'échelle de Richter y a été ressenti le[5].
Les vestiges de la voie romaine reliant Millau à Rodez attestent de cette ancienne voie de communication traversant le Lévézou.Le plateau est traversé par la D911, autrefois voie royale puis nationale. Elle met en relation Cahors à Millau et constitue un axe structurant pour la région bien qu'elle évite les principaux villages. En effet, c'était une voie militaire qui a été construite sur les crêtes pour éviter les guets-apens. Aujourd'hui elle constitue un axe majeur reliant la région à l'A75 à Millau.
Le développement du tourisme et la politique de désenclavement duConseil départemental de l'Aveyron ont rendu le réseau routier de bonne qualité, notamment aux alentours des lacs de retenue EDF (D993).
Aucun chemin de fer ne traverse le plateau. Les gares les plus proches sontRodez,Luc-la-Primaube,Millau etSévérac-le-Château pour les plus importantes.
L'aéroport le plus proche est à 40 km environ, il s'agit de l'aéroport de Rodez-Aveyron. Un aérodrome est situé à l'extrême ouest du plateau, àCassagnes-Bégonhès.
Le Lévézou est un massif cristallin bien arrosé (1 000 à 1 200 mm de précipitations annuelles). Les rivières du Lévézou définissent les bassins hydrographiques duViaur et de laMuze. La Muze et ses ruisseaux en rive droite, Musète, Cougoussac, Rieu-Balmés, Vabre, le Bruel, les Planquettes, Salesse, drainent l'ensemble du versant sud du Lévézou et se déversent dans leTarn. Le Vioulou et la Douse absorbent les eaux du plateau et alimentent le bassin du Viaur.
Le Syndicat mixte du Lévézou regroupe deux communautés de communes :
Dans les années1950, profitant de précipitations annuelles moyennes importantes et de son caractère surélevé par rapport au reste de la région, de nombreux barrages hydroélectriques ont été construits sur les principales rivières :
Ils consistent à collecter l'eau du Viaur et de ses affluents pour les faire chuter dans le Tarn au niveau du Pouget (chute de 400 m).
La région est principalement agricole : élevage debovins etovins pour laviande et lelait notamment celui de brebis pour la production duroquefort. Les élevages alimentent les plus grands marchés aux bestiaux de France qui se situent en bordure du plateau (Laissac pour les bovins et les ovins,Réquista pour les ovins).
La sylviculture est bien développée également dans cette région ou lesvallées sont boisées (feuillus) ainsi que les sommets plantés de résineux (forêts de Bouloc et du Lagast).
NombreuxbarragesEDF qui forment un système (450 mètres de dénivelé) de collecte des eaux des rivières par des tunnels qui sont ensuite déversée dans le Tarn, au barrage du Pouget, en aval d'Ayssènes par une conduite forcée.
Letourisme rural s'est beaucoup développé ces dernières années à cause desretenues d'eau artificielles (baignades, loisirs nautiques), et au riche patrimoine du pays. L'activité touristique peut faire tripler la population entre les mois de juin et de septembre. L'hiver, le Lévézou reste isolé par la neige et le froid car l'altitude est élevée pour ce département de moyenne montagne.
Les retenues d'eau artificielles sont :
La création d'un parc à thème,Micropolis, la cité des insectes, en référence à la diversité biologique du massif et de son célèbre entomologisteJean-Henri Fabre, a permis de compléter l'offre touristique.
Une diversification semble s'ajouter à l'économie locale. Après la domestication de l'eau des rivières, le développement de l'énergie éolienne est en cours, avec plusieurs parcs en exploitation (état des lieux en) :
Deux autres projets ont été autorisés en par le préfet : Flavin et Pont de Salars, 10 éoliennes et Lavernhe de Séverac, 4 éoliennes.
Les principauxbourgs d'activités et de commerces sontPont-de-Salars,Salles-Curan,Arvieu,Villefranche-de-Panat.
AuMoyen Âge, de nombreuxchâteaux forts ont été construits. Les châteaux sont très nombreux, dont ceux restant en bon état :
Plusieurs musées sont présents sur le Lévézou :
Les autres éléments importants du patrimoine sont :
La confrontation duclimat montagnard et continental l'hiver avec le climat méditerranéen l'été conduit à des conditions environnementales particulièrement riches au niveau de laflore etfaune comme dans tout le département.
Le célèbre entomologisteJean-Henri Fabre y a étudié de nombreuses espèces d'insectes entre autres. L'intérêt écologique de la région a été « sacralisé » par la production d'un documentaire à succèsMicrocosmos : Le Peuple de l'herbe. Un parc à thème,Micropolis, la cité des insectes a été construit àSaint-Léons afin d'initier le public à cette richesse.
L'altitude a favorisé le développement detourbières et de zones marécageuses qui ont été répertoriées et sont protégées par Natura2000[7].
La tourbière des Rauzes, à proximité de la D911, se visite. Un parcours balisé et aménagé permet de découvrir cet écosystème fragile et menacé malgré son utilité écologique. Parmi les espèces visibles : la droséra (plante carnivore), des dizaines d'espèces de papillons dont l'Azurée des moulières. Propriété duconseil général de l'Aveyron, elle est désormais protégée.
La tourbière des Founs, commune d'Arvieu, est également mise en valeur avec un parcours pédagogique et pastoral.