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Légitimisme

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Louis de Bourbon, aîné des Capétiens etipso facto prétendant légitimiste au trône de France[1].

Lelégitimisme est unmouvement politiquefrançais favorable au rétablissement de laroyauté dans la personne de l’aîné desCapétiens, chef de lamaison de Bourbon[Note 1].

S'opposant à l’orléanisme, et dans une moindre mesure aubonapartisme, le mouvement légitimiste est né au début duXIXe siècle pour soutenir la dynastie bourbonienne détrônée en 1830. Il a influencé lapolitique française pendant une grande partie duXIXe siècle et constitue un courant important de ladroite française à cette époque[7].

Au décès ducomte de Chambord en 1883, dernier représentant de la branche aînée des Bourbons issue duduc de Bourgogne, le mouvement légitimiste s'auto-dissout et disparaît de la vie politique. Une majorité de royalistes rallie alors le prétendant orléaniste, tandis qu'une minorité de légitimistes intransigeants reste fidèle à la deuxième branche aînée des Bourbons issue duduc d'Anjou, qu'elle reconnaît comme seule successible à la couronne selon le droit monarchique traditionnel.

Depuis la mort d'Alphonse II en 1989, l'aîné des Capétiens estLouis de Bourbon, duc d'Anjou, aîné des descendantsagnatiques deLouis XIV, viaPhilippe V etAlphonse XIII.

La doctrine légitimiste a été résumée ainsi par le journaliste Henri Marchand[Note 2] :« Le Roi de France, vous le reconnaîtrez toujours à ce signe ineffaçable,inamissible et inaliénable : le rang de sa naissance ! Aîné de sa race, premier du sang capétien, il est le roisalique, c'est-à-dire nécessaire, le roi fatidique. Qu'il vive ici ou là, tout près ou tout au bout du monde, qu'importe, il est le roi »[8].

Histoire du légitimisme

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Henri d'Artois, comte de Chambord.

Naissance du légitimisme (1830-1831)

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Le légitimisme est né en1830, lors de la prise du pouvoir parLouis-Philippe, avec lesroyalistes partisans de la branche aînée desCapétiens de la Maison de Bourbon, représentée par le roiCharles X (de1824 à1836), puis par son fils lecomte de Marnes, (pour les légitimistes, le « roi Louis XIX », de1836 à1844), puis par le neveu de ce dernier, qui porte d'abord le titre de duc de Bordeaux puis celui decomte de Chambord (pour les légitimistes, le « roi Henri V » de1844 à1883).

Au début de lamonarchie de Juillet, 53 députés fidèles démissionnèrent pour ne pas avoir à prêter serment. L'hostilité des légitimistes se marqua par une vague de démissions qui ne fit que devancer une considérable épuration[9] : ainsi, les pairs nommés par Charles X furent exclus par une loi, et d'autres furent déchus pour refus de serment. Sur 86 préfets, seuls 3 restèrent en place. Le parti légitimiste, bien que comptant en son sein de grandes capacités fut ainsi écarté de l'expérience de la gestion.

Par ailleurs, le gouvernement de Juillet disposait d'une arme vis-à-vis des plus faibles et des plus pauvres : la réintégration sous condition de ralliement que Molé pratiqua à partir de 1838. Mais les premières années du régime sont marquées par une série de tracasseries anti-légitimistes et de menées anticléricales qui crée chez les légitimistes un sentiment de persécution, qui atteint un pic en 1831, avec le lancement d'un mandat par le préfet de policeBaude contre l'archevêque de Paris,Hyacinthe-Louis de Quélen, suivi de toute une série de brutales perquisitions policières dans toute la France[10].

Premières initiatives des légitimistes (1831-1832)

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Ulcérés, les légitimistes ripostèrent par la satire dans des revues commeLa Mode,Le Revenant ouBrid'Oison, le refus de participer aux cérémonies officielles, le repli sur soi.

Lors des élections du, les légitimistes jouèrent le jeu du combat d'opinion. Ainsi, essais et brochures diffusent leurs thèmes (décentralisation, libertés, suffrage élargi, défense de la religion) et attaquèrent avec violence les autorités en place. En dépit de leur faible nombre, les députés légitimistes, dontBerryer, tentèrent d'infléchir à la chambre le cours des événements.

Laduchesse de Berry, qui avait suivi son beau-père le roiCharles X et la cour en exil rentra clandestinement en France en1832, où elle débarqua dans la nuit du 28 au. Elle tenta de relancer lesguerres de Vendée et de rallier la population à sa cause.La mobilisation locale fut assez faible : toutefois en, une révolte chouanne, soutenant les légitimisteshenriquinquistes, considérant « Henri V » comme « roi légitime », contre lamonarchie de Juillet (le roiLouis-Philippe étant considéré comme un usurpateur), nécessita la présence de détachements de troupes du46e régiment d'infanterie et de laGarde nationale àChâteaubourg,Saint-Jean-sur-Vilaine,Saint-Aubin-des-Landes,Pocé-les-Boisetc. ; le, un combat oppose les chouans commandés parAlexandre Courson de la Villevalio etJean-François Le Nepvou de Carfort d'une part, et les forces de l'ordre commandées par le général de Castres sur la lande de Touchenaux, près de la ferme de la Gaudinière enVergeal[11] et des troubles eurent lieu dans d'autres départements de l'Ouest, mais l'insurrection prit fin rapidement. La duchesse chercha refuge dans une maison deNantes mais trahie parSimon Deutz, fut arrêtée le par lagendarmerie, dirigée parAdolphe Thiers qui, depuis le, venait de remplacerMontalivet au ministère de l'Intérieur.

L’opposition parlementaire légitimiste (1832-1841)

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Élections de 1834

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L'échec de la tentative de révolte de la duchesse de Berry ouvrit cependant la voie au déploiement d'une stratégie parlementaire de conquête du pouvoir. De fait, les légitimistes participèrent de façon croissante à la vie politique du pays et s'impliquèrent activement pour leslégislatives de 1834. L'abstentionnisme légitimiste déclina rapidement. Une déclaration royaliste fut publiée le dansLa Gazette de France et dansLa Quotidienne, et des alliances furent nouées avec l'opposition dynastique voire avec les républicains pour réclamer une extension du suffrage. Le résultat fut réconfortant pour les légitimistes qui remportèrent 29 collèges[12], notamment dans leMidi provençal et languedocien, dans le Massif central et dans le Nord.

Lors des élections locales, sur 2045 conseillers généraux, les légitimistes obtinrent, selon M. de Changy[12], 187 sièges en 1833, 215 en 1836, 229 en 1839.

Naissance de laJeune France

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Les ferments de renouveau du légitimisme ne contribuaient pas à sa cohésion. Le considérable succès de la revueL'Écho de la Jeune France, animée par le jeune et brillant Alfred de Nettement, provoqua des divergences. Soutenue par des comités locaux, cette revue qui alliait défense de la religion, du royalisme, de la liberté et promotion du romantisme, entretint une ferveur autour duduc de Bordeaux, en particulier par la diffusion d'objets et de gravures.

Les royalistes de laJeune France prônaient la validité de l'abdication de Charles X et de la renonciation de son fils. Mais l'entourage de ces derniers ne considéra pas favorablement le transfert des hommages auduc de Bordeaux. Le débat n'était pas seulement juridique mais politique. Les partisans de la reconnaissance d'« Henri V », Chateaubriand en tête, voulaient saisir l'opportunité de promouvoir une royauté rénovée alors que les partisans de la nullité de l'abdication du roi et de la renonciation du dauphin, avaient une conception plus traditionnelle de la monarchie.

La figure dePierre-Antoine Berryer s'imposa peu à peu à la Chambre des députés mais le renforcement du régime et l'inaction de Charles X et de son fils fut préjudiciable à l'essor du mouvement légitimiste.

La crise du parti légitimiste (1841-1843)

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Dans les années 1840, le courant légitimiste entre en crise. Cinq tendances entrent en concurrence les unes avec les autres[13] :

  • une tendanceabsolutiste modérée acceptant globalement le legs de l'Ancien Régime et privilégiant l'action militaire sur l'action politique, c'est la tendance défendue par le duc de Blacas ;
  • une tendancetraditionaliste agraire, dominante dans l'Ouest, étrangère au jeu politique, volontiers abstentionniste, et lorsqu'elle ne l'est pas, hostile à toute alliance électorale ; elle n'exclut pas l'éventualité d'une insurrection ;
  • une tendancelibérale parlementaire, qui joue le jeu d'une contestation modérée dans le système et, avecBerryer, préfère les alliances avec la gauche orléaniste que les ententes carlo-républicaines ;
  • une tendance conservatrice parlementaire sinon prête au ralliement, du moins favorable à une entente avec les orléanistes conservateurs ;
  • une tendance radicale, nationaliste et gallicane, sceptique sur les chances de l'action parlementaire et en principe hostile à toute insurrection, sensible à l'esprit démocratique, se baptisant royaliste nationale, entraînée par l'Abbé de Genoude.

En 1842, la crise entre ces différents courants se traduit par un éclatement du comité légitimiste dont plusieurs membres démissionnent, Noailles et les royalistes conservateurs parlementaires suivi de Villèle et des royalistes nationaux. Finalement, ces deux courants sont réintégrés et les élections du ne sont pas un échec pour les légitimistes qui obtiennent 28 sièges.

Germes de renouveau et incertitudes électorales (1843-1848)

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Lecomte de Chambord entra en politique à la fin de 1843. À la fin de cette année, il convoque en effet à Londres ses partisans. Entre novembre et décembre, le prince reçoit avec Chateaubriand, ses fidèles : députés et pairs de France, journalistes qui laissent des récits hagiographiques, délégations, notamment d'ouvriers et beaucoup de vieux noms de France. En tout, un millier de « pèlerins » défilent dans sa résidence deBelgrave square. Le prince ne tranche pas entre les différentes lignes mais il réussit à rassembler autour de sa personne les différentes tendances de l'henriquinquisme.

Le, avec la mort de son oncle, il est reconnu roi par tous les légitimistes.

Néanmoins, ces points positifs pour les légitimistes n'empêchèrent pas leur défaite aux élections du. En effet, la défense intransigeante du catholicisme irrita les électeurs les moins favorables au cléricalisme, certains catholiques préférèrent voter pour des orléanistes conservateurs catholiques comme Falloux et les discours démocratiques de Genoude désorientèrent certains autres.

D'abord favorables à lacampagne des banquets qui prônait un élargissement du suffrage, les légitimistes, y compris les royalistes nationaux, s'inquiètent d'un possible dérapage révolutionnaire. Certains d'entre eux accueillent favorablement la chute de la dynastie honnie. Celle-ci rend possible la constitution d'un torysme à la française, unissant orléanistes et légitimistes au sein d'un nouveau parti : le « parti de l'ordre ».

La politique de fusion après la chute de la monarchie de Juillet (1848-1870)

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Après la chute de la monarchie de Juillet, certains légitimistes et orléanistes envisagèrent de pousser le rapprochement jusqu'à la constitution d'un mouvement royaliste unifié. Thiers fut peut-être l'inventeur de cette idée que s'approprièrent les orléanistes conservateurs commeGuizot ouMolé[14]. Les princes d'Orléans se rallieraient à Henri V, ce dernier ferait d'eux ses héritiers. Des légitimistes refusèrent ce projet, en dépit de l'avis favorable[réf. nécessaire] du comte de Chambord. En 1850, à la mort deLouis-Philippe, il fait célébrer une messe à la mémoire du défunt et écrit à sa veuve, la reineMarie-Amélie. Des démarches sont accomplies entre les deux familles, mais leur union ne se réalise pas[15]. Certains fils de Louis-Philippe voient défavorablement ce rapprochement. De fait, la plupart des royalistes légitimistes et orléanistes se rassemblent au sein duparti de l'ordre mais ils ne parviennent pas à définir d'action commune et ils ne peuvent empêcher la proclamation duSecond Empire. Des légitimistes n'ont d'ailleurs jamais voulu rejoindre le parti de l'ordre.

L'échec de la restauration (1870-1883)

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Le Second Empire s'effondre après ladéfaite de Sedan, et, le, la République est proclamée au balcon de l'hôtel de ville de Paris.Bismarck exigeant de négocier le futur traité de paix avec un gouvernement issu du suffrage des Français, des élections législatives sont organisées en. Cette assemblée compte 240 républicains contre 400 monarchistes, divisés entre légitimistes etorléanistes. Réunie à Bordeaux le, l'Assemblée nommeAdolphe Thiers « Chef du pouvoir exécutif de la République française ». Elle s'investit en même temps du pouvoir constituant, mais annonce qu'elle ne l'exercera qu'ultérieurement. La restauration de la royauté ne doit être envisagée que lorsque la France sera libérée de l'occupation allemande. Le refus du comte de Chambord d'accepter ledrapeau tricolore, en dépit des demandes de plusieurs de ses partisans, empêche la restauration de la royauté que l'assemblée nationale préparait activement en. Nombre de royalistes, y compris légitimistes, mettent leur espoir dans la succession du prince qui permettrait selon eux, au chef de la Maison d'Orléans de mener à bien la restauration à son profit. D'autres légitimistes imaginent de restaurer la monarchie par un coup de force comme legénéral Ducrot, représentant militaire du prince de 1877 à sa mort[16]. Les orléanistes considèrent, pour de multiples raisons, en particulier les renonciations de Philippe V, que la légitimité royale est passée aux Orléans à partir de 1883, date de la mort du comte de Chambord.

Division des légitimistes après la mort du comte de Chambord (1883)

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Légitimisme et « fusionnisme »

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Article détaillé :Querelles dynastiques françaises.
Article détaillé :Ordre de succession orléaniste au trône de France.

En1883, à la mort du dernier desBourbons de la branche aînée,Henri d'Artois, petit-fils deCharles X, la majorité des anciens légitimistes — appelés par leurs adversaires (non fusionnistes) les « Blancs d'Eu » — reconnut comme héritier légitime du trône deFrance l'aîné de la branche cadette d'Orléans et petit-fils du roi Louis-Philippe :Philippe d'Orléans, comte de Paris. C'était aussi l'aîné des Capétiens demeurés continûment français[17]. Il était le roide jure « Philippe VII » (et non « Louis-Philippe II ») pour ses partisans. Le légitimisme cessait d'être un mouvement politique significatif, par la désertion du gros de ses troupes vers l'orléanisme « fusionniste ».

Sur le « fusionnisme », on retiendra seulement les déclarations du marquis deDreux-Brézé (1826-1904), qui fut — de 1872 jusqu'à la mort du comte de Chambord — l'intermédiaire entre ce dernier et les comités royalistes dans 55 départements (plus de la moitié de la France), avant de se rallier au comte de Paris, et résuma la situation (après 1883) en ces termes[18] : « Après la mort de Monsieur le Comte de Chambord, les royalistes, privés de leur chef, reconnurent presque immédiatement, fidèles en cela à leurs principes, les droits de tout temps, à mon avis incontestables, de Monsieur le Comte de Paris à la couronne de France. Quelques légitimistes, toutefois, s'essayèrent à contester ces mêmes droits et se refusèrent à conférer à Monsieur le Comte de Paris le titre d'héritier du Roi. En face de ce double fait et en raison du bruit qui se produisit durant quelques mois autour de cette opposition à la conduite, presque universelle du parti royaliste (je me sers à dessein du mot bruit car ces attaques n'eurent jamais de retentissement sérieux), je puis me regarder comme autorisé à intervenir, à mon tour; il m'est permis de consigner ici, au moins pour les miens, mon sentiment sur l'opinion de Monseigneur à l'égard des droits de Monsieur le Comte de Paris et les motifs sur lesquels j'appuie ce sentiment. Monseigneur a toujours admis, telle est ma certitude, le droit de Monsieur le Comte de Paris à lui succéder sur le trône de France. Il fut toujours persuadé que la presque unanimité des légitimistes le considéreraient, après sa mort, comme son héritier. »

Et Dreux-Brézé, d'ajouter[19] : « Si, dans son esprit, le droit à sa succession comme Roi de France avait reposé sur une autre tête que celle de Monsieur le Comte de Paris, Monsieur le Comte de Chambord, qui, plus que personne, connaissait les dispositions d'esprit de son parti, eût certainement combattu l'opinion qui, parmi les royalistes prévalait, dans la mesure dont nous parlions tout à l'heure, en faveur de ce prince. Il n'eût pas laissé s'enraciner une appréciation à ses yeux erronée ; il se fût refusé, avec la loyauté de son caractère, à prendre une part, même tacite au triomphe à venir de ce qu'il jugeait une usurpation ; il aurait cherché, par l'entremise de ses mandataires autorisés, à éclairer ses fidèles, à diriger leurs regards et leur dévouement vers le prince appelé à devenir leur Roi, ou, du moins, celui de leurs enfants ».

Les antifusionnistes

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Dreux-Brézé fut démenti en 1902 par l'aumônier du comte de Chambord, l'abbé Amédée Curé, qui écrivit dans la revueL'Ami du clergé — en parlant des supposés droits des Orléans à succéder au comte de Chambord — que« non, [Henri d'Artois] ne les reconnaissait pas, il ne les avait jamais reconnus et même avait toujours défendu à ses partisans de les affirmer publiquement ». L'abbé Curé confirmait que le comte de Chambord était pour les Anjou et qu'« il n'en faisait pas mystère aux personnes qui partageaient cette manière de voir ». Et en 1904, Amédée Curé rapporta une lettre du qu'il avait reçue du comte de Cibeins, Léonorde Cholier[Note 3], quelques jours après une interview du prétendant Henri V au journalLa Liberté. Cholier y écrivait : :« Le Roi ne se prononçait pas sur la pensée de l'héritier, et j'avais compris pour mon compte que sans un Dauphin envoyé de Dieu, cet héritier était le Prince qui serait déclaré Duc d'Anjou, c'est-à-direDon Carlos, ouDon Alphonse [les deux fils du comte de Montizón, le plus proche cousin salique du comte de Chambord], selon l'option de l'aîné entre les deux couronnes. Quelle a été mon indignation de voir un Busset usurper le droit de faire dire au Roi ce qu'il n'avait pas dit et trancher la question au profit du Comte de Paris ! Quel ridicule de jouer ainsi au Prince du sang, dans la position duComte de B. Linières ! ». Le, l'abbé Curé montra ces lignes à Henri d'Artois, qui approuva :« Elle est parfaite cette lettre ; je la signerais d'un bout à l'autre »[20].

Quant au confesseur du prétendant, le pèreProsper Bole, il relata que c'est le comte de Chambord lui-même qui l'avait instruit[21] des droits de la branche d'Anjou, descendant d'un petit-fils de Louis XIV (alors que la branche d'Orléans ne descend que du frère de ce roi), quand le père Bole croyait jusqu'alors à la validité de la renonciation du duc d'Anjou — devenuPhilippe V d'Espagne — à ses droits sur le trône de France pour lui-même et sa descendance, faite lors destraités d'Utrecht — renonciation tenue pour nulle par Philippe V lui-même[22],[23] ainsi que par son cousin leduc de Bourbon[24], premier ministre deLouis XV.

Se fondant sur le principe d'une stricte application desLois fondamentales du Royaume[Note 4] et ne reconnaissant aucun principe de nationalité excipé par les orléanistes, un petit groupe de légitimistes a reporté ses espoirs sur le comte de Montizón,Jean de Bourbon, un infant déchu[Note 5] d'Espagne, aîné depuis 1861 des descendants de Philippe V et nouvel aîné de tous lesBourbons depuis 1883. Devenu le roi Jean III pour les légitimistes restés partisans des Bourbons, lecomte de Montizón présida[Note 6] les obsèques d'Henri V, le àGorizia.

Dès lors, ces légitimistes ont vu dans l'aîné des Bourbons le légitime prétendant au trône deFrance, même quand celui-ci se trouvait être un prétendantcarliste plus intéressé par l'Espagne que par la France. LesBourbons d'Espagne descendent directement, par les mâles, de Louis XIV alors que les Orléans, bien qu'ils portassent pendant près d'un siècle le titre depremier prince du sang — les Bourbons infants d'Espagne ayant le rang des fils de France[28], à la suite d'accords officiels en, entre le Roi-Soleil et son petit-fils Philippe V —, descendent duRégent, neveu de Louis XIV, et deFrançoise Marie de Bourbon, fille légitimée de ce dernier.

Les légitimistes firent litière de l'argumentation orléaniste sur lanationalité française, considérant que leslois fondamentales n'imposaient pas à l'aînésaliquecapétien d'êtrerégnicole au moment où la succession lui échoyait (les rois Philippe IV, Louis X, François II, Henri III et Henri IV, devinrent rois de France alors qu'ils étaient déjà rois d'un autre pays : Navarre, Écosse ou Pologne).

Néanmoins, André Favyn, écrivain héraldiste, avocat au Parlement de Paris, conseiller du roi, affirmait en 1620 que « la Noblesse de France [...] n’a jamais voulu recognoistre Prince Estranger pour son Roy; voire fust-il du Sang de France »[29] ; selon cet auteur, le principe même de l'exclusion des étrangers avait présidé à l'accession au trône de la dynastie capétienne. Favyn parlait d'Arnulf de Carinthie, un Carolingienbâtard devenu roi desFrancs orientaux (puisempereur) après la déposition de son oncleCharles III le Gros, et que la noblesse deFrancie occidentale ne reconnut pas pour roi, lui préférantEudes, comte d'Anjou (unRobertien, grand-oncle d'Hugues Capet).

À l'inverse et s'agissant cette fois des Capétiens, leduc de Saint-Simon, Louis de Rouvroy (1675-1755), tout ami du régent qu'il était[30], avait professé[31],[32] que :

« Ainsy et non autrement, les Ducs et Pairs sont du corps de la noblesse comme les Princes du sang et les Fils de France en sont, comme le Roy mesme en est, lequel pour estre le chef et le souverain de l'Estat n'en est pas moins membre pour en estre la teste, et comme tel, ne peut qu'il ne soit plustost d'un des trois Ordres que des deux autres, puisqu'enfinil est François, et ne le fust il pas né, il le devient dans l'instant qu'il est devenu Roy de France reconnu et légitime, et par cela mesme incorporé partie, membre de l'Estat, dont il n'est Roy et maistre de cette totalité de membres qui compose la Monarchie, que parce qu'à raison de sa Dignité, il est le premier, le plus excellent de tous les autres membres et la teste de tout le corps, qui régit et qui gouverne tous les autres membres. »

En 1713, leprocureur généralHenri François d'Aguesseau ne disait pas autre chose lorsqu'il observait[33] que« les maximes fondamentales de l'Estat et cette espèce de substitution perpétuelle qui appelle successivement les Princes du sang chacun dans leur ordre à la Couronne, valent bien des lettres de naturalité ». D'ailleurs, sous laRestauration,Louis XVIII soutenait même que la descendance de Philippe V restait française[34].

De surcroît, comme le souligna au nom d'« un sentiment de dignité nationale », le journalLe Drapeau blanc le (trois semaines après que, le duc de Berry étant mort, la branche aînée se fut réduite à trois mâles dynastes — le roi, le comte d'Artois et le duc d'Angoulême) :« ce n'était pas à des Français à s'armer d'une clause [la renonciation de Philippe V] imposée par l'étranger, et dans son seul intérêt »[35].

Et en 1836, laRevue britannique avait rappelé que« la vie du jeuneduc de Bordeaux [15 ans] est fragile, que le duc d'Angoulême [sic] [c'est-à-dire ledauphin Louis-Antoine, 60 ans] etCharles X [78 ans] sont avancés en âge, et que [les] droits héréditaires [de l'infant Charles, 48 ans] à la couronne de France peuvent devenir tôt ou tard le drapeau de la légitimité »[36].

Les bases juridiques de l'argumentation des légitimistes, favorables auxBourbons d'Espagne, étaient les suivantes : laloi fondamentale de succession « de mâle en mâle par ordre deprimogéniture » et la règle dite d'indisponibilité de laCouronne, qui invaliderait les renonciations au trône respectives dePhilippe V en 1712 et dudauphin en 1830, ainsi que les abdications deFrançois Ier en 1525[37],[38] et deCharles X en 1830[39].

La relève

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Le, le quotidienL'Univers publia une lettre d'Henri Guerry de Beauregard[Note 7] soutenant la comtesse de Chambord et la nouvelle branche aînée des Bourbons, contre ce que Guerry appelait« les raisonnements spécieux et les paroles mielleuses de certainslégitimistes de fraîche date »[40] (allusion au ralliement aux Orléans de nombre de légitimistes, racolés par des orléanistes aux exhortations« mielleuses »). Le comte Henri de Guerry (ainsi qu'il se titrait) tenait à ce qu'il soit publié qu'il ne faisait pas partie de ces ralliés, et qu'avec Richard de Nugent[Note 8] et Soffrey de Beaumont[Note 9] ils s'étaient inscrits, le (jour des obsèques du comte de Chambord à Gorizia) sur les registres de condoléances destinés à la comtesse de Chambord et aux princes de Bourbon. Le,L'Univers publia une lettre[41] de Charles de Cussy de Jucoville[Note 10], qui s'associait à la« noble protestation » du comte de Guerry et de ses deux amis[42],[43].

Deux semaines plus tard,Joseph du Bourg (un des secrétaires du comte de Chambord) déclara le dans le journalLes Nouvelles[44] que« la succession légitime au trône de France reposait sur les descendants du duc d'Anjou ». Et le comte de la Viefville[Note 11] écrivit le à son ami lecomte de Touchimbert[Note 12] :« Bien que le Roi, mon maître bien-aimé, ne se soit jamais prononcé devant moi, ses réserves, son silence, m'ont souvent prouvé qu'il ne pensait pas autrement que nous sur cette question. Trente-deux ans de service m'avaient appris à le comprendre, même quand il ne disait rien. Je défie donc n'importe qui de me citer un mot du Roi affirmant le prétendu droit des d'Orléans. Bien plus, quelques jours avant sa fin, prévoyant tout, il a dit : « Je ne veux pas que mon cercueil serve de pont aux d'Orléans ».

Une petite partie de l'entourage du comte de Chambord se rallia aux Bourbons d'Espagne[45], autour deJoseph du Bourg et deMaurice d'Andigné. D'Andigné, qui avait lui aussi été un des secrétaires et un conseiller intime[46] d'Henri d'Artois, créa le avec d'autres anciens conseillers ou secrétaires intimes[46] du comte de Chambord (Henri de Cathelineau,Joseph du Bourg,Auguste de Bruneteau de Sainte-Suzanne[Note 13],Alexis de La Viefville[Note 11], Raoulde Scorraille[Note 14]) un nouveau parti[47], le Comité légitimiste de propagande (qui deviendra ensuite leComité central de propagande légitimiste, puis en 1896 leConseil central des comités légitimistes), qui tint son premier congrès le à Paris. À cette occasion, d'Andigné, interviewé[48] le par le journalisteFernand Xau, déclara que l'héritier du comte de Chambord était actuellement le princeJean de Bourbon (« don Juan », comte de Montizón, le nouveau chef de lamaison de Bourbon) et souligna qu'être légitimiste, c'était« accepter laloi salique sans discussion. […] Or. que dit la loi salique ? Que l'héritier du trône de France est lepremier né.M. le comte de Paris est-il lepremier né ? Certes non ! »Maurice d'Andigné avait racheté leJournal de Paris et en avait fait un hebdomadaire légitimiste : Henri Marchand[Note 2] en devint le rédacteur en chef, et Guillaume Véran[Note 15] une des principales plumes.

Le, la déclaration duHézo rassembla les signatures de plusieurs dizaines de notables[55] légitimistes (parmi lesquels le marquis de Cussy de Jucoville[Note 10], le comteLéonor de Cibeins[Note 3], le comte de Nugent[Note 8], Eugènede Thoury, le vicomte de Bellevue, A. de Cussy de Jucoville[Note 16] (frère du marquis), le comte de Montbel[Note 17],Joseph de Cathelineau[Note 18], le comte de Beaumont[Note 9], l'avocatThéry Deryssel et le vicomte du Noday[Note 19]) affirmant leur fidélité à la nouvelle branche aînée des Bourbons, en rappelant que la loi salique était« supérieure à toute clause introduite à la suite de révolutions intérieures ou de guerres étrangères, et [que] le fait d'avoir régné sur des nations étrangères ne prive nullement de la qualité et des droits de Français ». Le texte de ce manifeste ne fut publié[58] qu'avec réticence le par le quotidienLa Croix, qui entendait s'en tenir au combat strictement religieux et ne voulait pas discuter de la question monarchique.

Le comité légitimiste compta aussi parmi ses membres ou sympathisants, Urbainde Maillé de La Tour-Landry[Note 20], Maurice de Junquières[Note 21], Charlesdu Verne[Note 22], Louisde Quatrebarbes[Note 23], Paulde Foresta[Note 24],Germain Guérin de La Houssaye[Note 25],Hilaire Bernigaud de Chardonnet,Sébastien Laurentie[Note 26], HenriBaron de Montbel[Note 17], LudovicClément de Blavette,Hilaire Parent de Curzon[Note 27], Victorde Maumigny[Note 28],Oscar Bévenot des Haussois[Note 29],Arsène Le Gal de Kérangal[Note 30],Victor Coquille[Note 31],Alfred Huet du Pavillon, Léonor de Cholier de Cibeins[Note 3] et sasœur Christine de Cholier de Cibeins (dame d'honneur de la comtesse de Chambord), Fernandde Meckenheim[Note 32],Albert Fournier de Boisairault d'Oyron[Note 33],Anaïs Mennessier[Note 34], Henride Chauvelin[Note 35],Albert de Caze[Note 36],Achille Guédé de Guny[Note 37],Octave Hermand[Note 38],Édouard Sioc'han de Kersabiec[Note 39],Pierre-Clément Bérard[Note 40],Edward Kirkpatrick de Closeburn[Note 41],Jules Delmas de Cambacérès[81],[Note 42], GérardSecondat de Montesquieu[Note 43]… En 1895, la remise du cœur deLouis XVII parÉdouard Dumont au comteUrbain de Maillé — représentant le princeCharles de Bourbon, duc de Madrid, chef de lamaison de Bourbon —, par devantMes Paul Tollu et Félix Morel d'Arleux (notaires parisiens), donna lieu à unacte notarié dans lequel figurent[88] comme témoins et signataires de nombreux légitimistes de l'époque, présents avec le comte de Maillé le de cette année-là, auno 1 de la rue Perronet àNeuilly-sur-Seine.

Mais le relatif attentisme des Bourbons d'Espagne et le ralliement de nombre de catholiques à la République affaiblira encore le mouvement. Il faut d'ailleurs remarquer que le ralliement à la république fut plus répandu chez les légitimistes que chez les orléanistes, car le chambordisme (culte de la personnalité autour du comte de Chambord,Henri d'Artois) avait fait passer au premier plan pour beaucoup de légitimistes, la personne du prince (« Henri V ») au détriment du principe (le ralliement inconditionnel au comte de Montizón,Jean de Bourbon, nouveau chef de lamaison de France) : certains chambordistes préférèrent suivre l'appel deLéon XIII à serallier à la République, plutôt que de soutenir un autre prétendant qu'Henri d'Artois.

Au début duXXe siècle, un certain renouveau doctrinal est observé : des thèses universitaires de qualité soutiennent les droits des Bourbons d'Espagne[89]. Le comte de Cathelineau-Montfort[Note 18] etÉdouard Bernaert[Note 44] animent en 1911 et 1912 un bimensuel,La Monarchie française qui lutte contre le positivisme deL'Action française. Les légitimistes sont hostiles à Charles Maurras du fait de son choix dynastique et de sa philosophie rationaliste, nationaliste et moderne. En, un« transfuge deL'Action française »[90],[89],Émile Para[Note 45] relève le journal légitimisteLe Drapeau blanc, mais la publication s'arrête au bout de sept numéros[95],[90] — non sans s'être datée de la94e année du journal, en référence auDrapeau blanc[96] d'Alphonse Martainville, qui avait paru de 1819 à 1827 sous laRestauration.

Après laPremière Guerre mondiale, le légitimisme ne survit qu'à l'état de courant métapolitique et culturel. C'est une époque d'étude et de commémoration qui commence. Plusieurs instances et organes s'y consacrèrent de façon plus ou moins éphémère[89] :La Science historique dePaul Watrin (1921),Le Drapeau blanc d'André Yvert[Note 46] etYves de Mortagne (1936-1937) et de Michel Josseaume (1956), l'Union[Note 47],[98] légitimiste de France de Désiré Proust[Note 48] et deGérard d'Amarzit[99],[Note 49] (1933-1938),l'Institut légitimiste de Félix Fromet de Rosnay[Note 50] et deRoger Mazaud (1938), le Cercle Saint-Louis, leCentre culturel de Cluny, leComité Charles X, l'Association générale des légitimistes de France fondée en 1957 avec pour organeLa Gazette de France,le Cercle d'études Chateaubriand-Bonald (1958) d'Édouardde Roquefeuil Anduze[101] (1921-2016), leCentre doctrinal d'action royaliste (1959) et sa revueTradition française, animée par Guy Augé,Jacques Népote et Alain Néry. Firent également partie de cette nouvelle génération de légitimistes, Joseph Laurentie,Henri-Gustave Lelièvre,Pierre Alessandri, Martialde Pradel de Lamaze[Note 51]

Le légitimisme après la Seconde Guerre mondiale

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Étendard royal à hisser en présence du Roi de France, portant les armoiries du prétendant légitimiste créées parHervé Pinoteau

Le légitimisme s'est revivifié après laSeconde Guerre mondiale[réf. nécessaire].Jacques-Henri de Bourbon, duc de Ségovie (titre de courtoisie, donné en exil par l'ancien roi Alphonse XIII à son fils à l'occasion de son mariage), auquel son père — monarque déchu — avait fait signer une lettre de renonciation[102] (sous prétexte de sasurdité) au trône d'Espagne, au profit de son frère cadetJean de Bourbon,comte de Barcelone (autre titre de courtoisie, que ce dernier s'est donné après la mort de son père), a entendu manifester ses droits en 1946 en tant qu'aîné des Capétiens, en reprenant le titre de courtoisie deduc d'Anjou.Plusieurs facteurs expliquent la renaissance d'un courant légitimiste dans la seconde moitié duXXe siècle[réf. nécessaire] :

  • Les travaux universitaires d'historiens commeHervé Pinoteau, de juristes comme Guy Augé etStéphane Rials ou de généalogistes comme Patrick Van Kerrebrouck contestant les thèses orléanistesont reçu un certain écho auprès du public[réf. nécessaire].
  • Les prises de position du comte de Paris,Henri d'Orléans, notamment en faveur du général de Gaulle, de l'indépendance algérienne, de François Mitterrandont choqué certains royalistes[réf. nécessaire].
  • Lemillénaire capétien de 1987 a été l'occasion pourAlphonse de Bourbon, duc d'Anjou et duc de Cadix de présider de très nombreuses cérémonies commémoratives[103] et de se faire connaître. Dans la foulée du millénaire capétien, des personnalités médiatiques commeThierry Ardisson ont popularisé les conceptions légitimistes.
  • Depuis l'avènement du roiJuan Carlos Ier d'Espagne en 1975, issu d'une branche cadette des descendants d'Alphonse XIII, l'aîné des Bourbons, héritier présomptif pour les légitimistes de la couronne de France, ne prétend plus au trône d'Espagne. Le prétendant légitimiste s'étant fait reconnaître lanationalité française (qu'il possédait depuis sa naissance, ayant une mère française) en 1987[104], et l'ayant transmise à son fils (le prétendant actuel),certains arguments des partisans des Orléans seraient devenus caducs[réf. nécessaire].

Les manifestations traditionnelles des légitimistes sont notamment les messes annuelles commémorativespour Louis XVI, le à labasilique Saint-Denis et le plus proche dimanche à laChapelle expiatoire (où ils ont obtenu depuis 1972 de pouvoir faire célébrer des messes[105],[Note 52]), et pourMarie-Antoinette, le à la basilique Saint-Denis. Les grandes commémorations historiques (millénaire capétien, quadricentenaires de l'avènement puis du sacre d'Henri IV, bicentenaire de la mort deLouis XVI, huitième centenaire de la naissance desaint Louis puis de lavictoire de Bouvines…) ou la messe annuelle — dite de fondation[108] — desInvalides, en septembre qui n'est pas une cérémonie légitimiste, mais une cérémonie officielle de l'Institut National des Invalides, sont autant d'occasions pour les légitimistes de se rassembler autour de leur prétendant. Lors de cérémonies auxquelles participe parfois aussi la famille d'Orléans (ce qui peut donner lieu à des couacs protocolaires[109],[110],[111]).

Le légitimisme actuel s'est doté de plusieurs instances.

  • Le secrétariat particulier deLouis de Bourbon, qui s’occupe de ses affaires publiques (agenda, sorties et participations officielles aux diverses manifestations où il est convié).
  • Le Secrétariat gère également la communication du Prince et notamment son site officielwww.legitimite.fr[112] ainsi que sa présence sur les réseaux sociaux.
  • Sur le plan culturel, l’Institut de la maison de Bourbon (IMB), a été fondé en1973 à la demande deJacques-Henri de Bourbon. Il a été reconnu d'utilité publique en 1997. Son président d'honneur est le prince Louis de Bourbon et son président le duc de Bauffremont, Charles Emmanuel (né en 1946) qui a succédé à ce poste à son père. Afin de faire mieux connaître l’œuvre des rois qui ont fait la France, l'IMB organise des colloques, conférences, expositions voyages, et commémorations diverses. Il a aussi une action de mécénat et de protection du patrimoine (plaques commémoratives, restauration de sépultures, de monuments...)[113]
  • L'Union des cercles légitimistes de France (UCLF), fondée en1979 parGérard Saclier de La Bâtie. Son objectif est d'encourager l'étude de la légitimité historique française et de faire connaître la monarchie[114]. Elle regroupe un grand nombre d'associations et de cercles et organise des journées de formation politique et des manifestations. L’Université Saint Louis dans l’Est de la France et le Camp Chouan dans le Dauphiné, chacun d’une cession d’une semaine de juillet, font partie de lUCL.
  • Le Cercle d'action légitimiste (CAL), fondé en 2012 par Loïc Baverel. Originellement conçu comme une branche de l’UCLF, Loïc Baverel a voulu changer les méthodes militantes en créant son propre Cercle. L’objectif du CAL est politique et vise à professionnaliser la démarche militante afin de promouvoir les principes légitimistes.

Succession légitimiste depuis l'abdication deCharles X

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Article détaillé :Ordre de succession légitimiste au trône de France.

Diversité du légitimisme

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Le légitimisme n'a jamais eu d'unité sociale. Il n'a pas non plus correspondu à une sensibilité politique ou religieuse uniforme. Il n'a pas proposé au-delà de la restauration de l'aîné des Bourbons de solutions stratégiques de conquête du pouvoir uniforme[115].

  • Sur le plan social, le légitimisme du hobereau breton, celui du commerçant marseillais, celui des ouvriers catholiques du midi, celui de certains magnats de l'industrie commeBenoist d'Azy, sont demeurés différents les uns des autres.
  • Sur le plan religieux, le légitimisme ultramontain duVeuillot de la dernière période, le légitimisme néo-gallican deLa Gazette de France, le légitimisme catholique libéral deFalloux ou protestant de quelques-uns, se sont trouvés en conflit.
  • Sur le plan stratégique, le recours au coup de force militaire d'un Des Cars ou d'unDucrot, la méthode parlementaire d'un Berryer, la politique plébiscitaire préconisée par l'Abbé de Genoude ou unLa Rochejacquelein dans le cadre de la revendicationroyaliste nationale diffèrent radicalement.
  • Sur le plan électoral, le courant légitimiste a pu faire des choix divergents : alliance carlo-républicaine avec l'extrême-gauche (alliancecarlo-républicaine), alliance avec la gauche modérée (whigisme), alliance avec tous les conservateurs (torysme).
  • Sur le plan programmatique, le projet absolutiste duduc de Blacas était contradictoire avec les aspirations parlementaristes de la majorité des députés légitimistes.

Cette diversité a été source de richesse pour le courant légitimiste mais elle l'a souvent conduit au bord de la fracture définitive.

Sociologie du légitimisme auXIXe siècle

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Encadré par la noblesse, le légitimisme a su conquérir une partie importante des élites bourgeoises et n'a perdu que lentement des soutiens populaires variés et parfois forts dans certaines régions.

La noblesse légitimiste

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D'une part l'essentiel de lanoblesse est plutôt royaliste auXIXe siècle, d'autre part, les cadres du légitimisme sont majoritairement nobles ou d'apparence nobles. Ainsi, entre 1831 et 1876, 60 % des députés du parti légitimiste ont des noms à consonance noble[116]. La noblesse d'Ancien Régime domine mais le parti compte également des noms de l'Empire comme les ducs de Valmy ou de Reggio, Victor ou Cambronne. La noblesse légitimiste vivait souvent sur ses terres mais parfois de façon moderniste : le légitimiste agronome est un type répandu, développant des techniques nouvelles, fréquentant les sociétés d'agriculture, contribuant au développement descomices agricoles. Ayant démissionné de leurs postes et charges, ils se retrouvèrent à exploiter leurs propriétés.

Nombre d'aristocrates légitimistes s'impliquent dans la vie des « affaires »[117], avec une prédilection pour les industries agro-alimentaires, les assurances (La providence, l’Étoile, Le Nord…), la banque (banque Delahante, Union générale, Crédit de France), les mines et la métallurgie (Benoist d'Azy, Robiac…).

La bourgeoisie légitimiste

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Son rôle n'était pas négligeable dans le parti, particulièrement dans les régions de noblesse rare (Marseille ou le Nord), dans la presse, voire dans les assemblées parlementaires. Le légitimisme est demeuré minoritaire dans les couches bourgeoises jusqu'à la défaite deSedan, sauf dans certaines régions. C'est l'accablement de la défaite, l'angoisse provoquée par laCommune, la montée de l'inséparatisme du religieux et politique qui ont conduit après 1870 la bourgeoisie catholique à se rallier à Henri V"[118].

Le peuple légitimiste

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Le royalisme populaire n'est pas le fait de la seule paysannerie traditionnelle de l'Ouest, catholique et encadrée par une noblesse nombreuse et bien enracinée. La noblesse peut d’ailleurs n'avoir parfois que peu d'influence sur la paysannerie même quand elle est nombreuse et royaliste comme dans le Sud-Ouest"[118].

Le fait est que le légitimisme a toujours bénéficié d'un soutien populaire dans plusieurs régions[119]. Dans tous les complots, dans toutes les structures clandestines, dans toutes les souscriptions organisées par la presse, on trouve des ouvriers et des artisans.

Sensibilités légitimistes

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Relativisation de la raison

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Les légitimistes, à la suite deJoseph de Maistre, assignent à la raison une place seconde par rapport à la découverte du jeu providentiellement cohérent de l'expérience et de la transcendance, c'est-à-dire de l'Histoire et de la Révélation[120]. L'homme mutilé par laChute n'est pas bon par nature contrairement à ce qu'affirmeRousseau et ceux qui nient lepéché originel, sa raison n'est pas en mesure de tout déterminer du point de vue politique et social. L'homme doit se soumettre à un ordre providentiellement établi et ne pas chercher à tout redéfinir en recourant à sa seule raison, ce qui serait une illusion dangereuse. Le légitimiste est donc méfiant à l'égard des doctrines se voulant humanistes et rationalistes.

Blanc de Saint-Bonnet est un des théoriciens légitimistes qui insista le plus sur la nécessaire prise en compte de la Chute dans la réflexion politique : l'homme étant porté au mal, on ne doit pas accepter l'idée que guidé par sa seule raison il peut avoir toutes les libertés. La raison humaine est pervertie à cause de l'orgueil humain et de laChute, elle ne peut servir de guide à l'humanité et de justification pour fonder un régime donnant toutes les libertés à l'homme.

Rôle de la nostalgie

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Les légitimistes ont le goût du passé et donc souvent des romans et de l'érudition historiques, des vieilles pierres, de la généalogie, des récits locaux. L'exaltation du « charme séculaire » de la monarchie, selon la formule deJean Jaurès, est permanente et comporte une dimension métaphysique[121]. Le monde moderne brise l'unité et la permanence antérieure : autrefois était le temps de l'autorité, de la légitimité, de la perpétuité, de l'éternité. Le thème de la décadence s'insère dans ce discours.

Légitimisme et catholicisme

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La confusion entre légitimisme et catholicisme intransigeant appelle des nuances générales et chronologiques. Tout d'abord, il y a toujours eu des légitimistes protestants (La Farelle, Muret), juifs (Alexandre Weil), agnostiques (peut-être un temps Berryer) ou athées[122]. Mais des légitimistes ont assimilé orléanisme et protestantisme, et la judéophobie tint une faible place dans les préoccupations des légitimistes, sauf à la fin duXIXe siècle avec le Krach de la catholiqueUnion générale en1882. De la même manière, l'anti-maçonnisme ne deviendra virulent et nombre de légitimistes ont appartenu à des loges sous laMonarchie de Juillet.

Les divergences entre légitimistes catholiques eurent une grande importance. Les liens entre catholicisme intransigeant et légitimisme ne cessèrent de se renforcer auXIXe siècle mais il y eut toujours des légitimistes partisans d'un catholicisme libéral plus ou moins gallicans. Cette évolution fut renforcée par les sentiments personnels ducomte de Chambord, par la politique favorable à l'unité italienne deNapoléon III, par les orientations prises sous le pontificat dePie IX.

Cette tendance poussée à l'extrême conduira certains légitimistes à l'ésotérisme et à l'attente duGrand Monarque[123].

Légitimisme et orléanisme

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SelonStéphane Rials, il existe une fausse symétrie entre légitimisme etorléanisme[124].

  • Le légitimisme est essentiellement une fidélité dynastique : cette position suppose certes une certaine conception générale du rôle de la transcendance en politique, mais elle peut s'accommoder de formules doctrinales nombreuses. « A priori, le légitimisme, en tant qu'option purement dynastique, est compatible avec à peu près n'importe quelle doctrine politique », souligne également Guy Augé[125]. Toutefois, un certain courant légitimiste, autour de quelques mouvements et publications, s'oblige à un dogme figé autour de la « monarchie absolue, […] [de l']anti-constitutionalisme et [de l']anti-parlementarisme et [de]tutti quanti d'avant la Révolution, jusqu'à Chambord »[126].
  • L'orléanisme procède d'une démarche différente : le choix d'une dynastie résulte du primat accordé à une doctrine. En dépit de clivages apparents qui semblent séparer les partis constitutionnels de laMonarchie de Juillet, l'homogénéité doctrinale de l'orléanisme est forte car basée sur la volonté de maintenir un ordre parlementaire et libéral que la monarchie a vocation à garantir. Après 1883, la doctrine orléaniste évoluera vers lenationalisme intégral deMaurras, à la fois résultante et moteur de la quête orléaniste d'une dynastie qui soit toujours restée française et n'ait jamais régné à l'étranger. Toutefois, le positionnement très marqué à droite de l'Action française amènera une partie des orléanistes à se détourner de ce mouvement, pour fonder en 1971 laNouvelle Action française (devenue en 1978 laNouvelle Action royaliste) dont le chef de file,Bertrand Renouvin, sera candidat à l'élection présidentielle de 1974.

Idées légitimistes en politique intérieure

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Le modèle familial

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Pour les légitimistes, la famille est à la fois la cellule fondamentale d'une société conçue dans une perspective limitant l'individualisme et le modèle des autres structures sociales. Cette conception, défendue parLouis de Bonald, fait de la société une famille de familles. Dès lors, la défense de la famille est une priorité et le fait capital du droit est le mariage. Bien que la famille, comme toute la société, fonctionne sur le fondement de l'amour, l'autorité paternelle doit permettre une régulation optimale de la cellule et une gestion optimale du patrimoine. La société doit fonctionner sur le fondement de l'amitié et de l'autorité. PourBlanc de Saint-Bonnet, la royauté est l'apothéose de la famille. Le légitimisme est donc sans sens péjoratif unpaternalisme politique et social.

La technique associative

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Comme il n'est pas possible d'élargir le modèle familial à tous les aspects de la vie sociale, les légitimistes proposent un large recours à l'association. Les légitimistes n'ont pas le monopole de cette proposition. Les légitimistes voyaient la résolution de la question sociale dans une combinaison de l'association et du paternalisme. Pour les légitimistes, l'association est le cadre juridique qui permet d'articuler des intérêts concrets et légitimes. Elle doit se substituer aux anciennes corporations et empêcher l'isolement des individus dans une société égoïste.

L’élargissement du suffrage

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Les légitimistes des différentes tendances sont favorables à l'extension du suffrage. Déjà sous laRestauration, lesultras avaient caressé l'idée d'un suffrage élargi voireuniversel. Cette idée est largement répandue chez les légitimistes. Ces derniers sont également le plus souvent favorables au vote à deux degrés, le suffrage s'exerçant dans la commune, les élus communaux désignant les élus départementaux ou nationaux.

La tendance royaliste nationale de l'abbé de Genoude et deLa Rochejaquelein regroupée autour deLa Gazette de France, qui prend le sous-titre de "Journal de l'appel au peuple" développe des thèses plébiscitaires proches de celles debonapartistes. Selon eux, il faut retremper la légitimité monarchique par la consultation de la nation car le pacte séculaire entre la monarchie et le peuple de France a été rompu à deux reprises en 1792 et 1830[127].

À la suite de l'échec de la restauration de la royauté après 1870, nombre de légitimistes contesteront néanmoins le suffrage universel.

La représentation et la souveraineté nationale

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La plupart des légitimistes, en accord avec la pensée du comte de Chambord qui souhaitait reprendre le "grand mouvement national de 1788", acceptaient lesgrandes libertés et l'égalité devant la loi. Mais ils rejetaient l'idée que la nation ait unereprésentation propre indépendante du roi. Il en découlait un refus de laresponsabilité collégiale et solidaire des ministres devant la chambre des députés. Les légitimistes comme leur prince étaient prêts à accepter dans leur majorité« le contrôle de deux chambres » et le principe que« le pays sincèrement représenté », vote l'impôt et concourt à la confection des lois. Mais le roi devait être la représentation de la nation et celle-ci ne pouvait exister en dehors de lui. La souveraineté réside dans le roi et non dans la nation. De fait, le comte de Chambord, contrairement à certains légitimistes, excluait de greffer des techniques étrangères à la pratique de la monarchie traditionnelle comme leplébiscite ou la responsabilité parlementaire. Pratiquement, de nombreux témoignages laissent penser[128] qu'il songeait à un texte constitutionnel combinant les principes de laCharte de 1814 et certaines techniques de laconstitution de 1852, avec unechambre haute modératrice« nommée par le souverain dans des catégories déterminées » (Manifeste du).

La décentralisation

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Ladécentralisation fut un thème présent dans les programmes légitimistes. Marguerye, dans un essai utopique de1832, évoque une monarchie« héréditaire et fédérative ». La décentralisation des légitimistes est organique et communautaire, elle est administrative et sociale et non pas politique. En ce sens, elle peut paraître davantage unedéconcentration qu'une décentralisation. Les collectivités locales sont conçues comme un prolongement de la famille. Néanmoins, lecomte de Chambord fit preuve d'une certaine prudence dans ce domaine. Il proposa une« administration communale et départementale sagement et progressivement décentralisée » (lettre àLévis du). Il dit aussi vouloir« décentraliser l'administration largement mais progressivement et avec prudence, sans lui enlever l'initiative er la sécurité qu'elle doit à la tutelle de l'État » (lettre sur la décentralisation du). Il s'agissait que la décentralisation ne pût devenir un instrument politique et donc subversif.

Économie et société

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Un anti-économisme marqué a pu cohabiter avec une réelle insertion dans la vie économique. La haine métaphysique pour l'économisme est évidente chez certains penseurs commeLouis Revelière ouAntoine Blanc de Saint-Bonnet. L'industrie n'est pas mauvaise en elle-même, c'est son hypertrophie liée à la prédominance d'une vision économique du monde qui est dénoncée. Les légitimistes ne sont pas hostiles néanmoins à une industrialisation modérée. Le maintien d'une économie dominée par l'agriculture est selon eux souhaitable. L'hostilité aulibéralisme économique a varié selon les époques et les tendances. Les légitimistes sont plus libéraux sous la monarchie de Juillet qu'après, en raison de l'inséparatisme croissant du politique et du religieux qui a caractérisé l'évolution du légitimisme auXIXe siècle.

L'antilibéralisme de certains légitimistes n'est pas unsocialisme : c'est une critique de l'économisme et non économisme alternatif. Les légitimistes n'étaient pas hostiles à la libre-entreprise et ils combattaient l'interventionnisme étatique, tout en proposant parfois, comme Berryer dans le débat de 1838 sur les chemins de fer, des solutions mixtes.

Ils n'étaient pas des passéistes que des partisans de la généralisation à l'économie industrielle de certaines pratiques et comportements de l'économie rurale.

La vision de l'économie des légitimistes fut de plus en plus marquée par le développement ducatholicisme social. Plusieurs ouvrages témoignent de cette sensibilité sociale[129], plus forte chez les légitimistes que chez les royalistes : leTraité d'économie politique chrétienne deVilleneuve-Bargemon en 1834, les deux tomes de l'Essai sur la centralisation administrative deBéchard en 1836 et 1837,Du progrès social au profit des classes populaires non indigentes du protestantLa Farelle en 1839. Le premier auteur affirme la nécessité de l'association des ouvriers, qui rappelle moins les anciennes corporations que les syndicats à venir ; il affirme que la charité doit être promue mais ne peut rester interindividuelle. Béchard est plus ferme et prône une intervention publique renforcée mais au niveau communal.

La préoccupation sociale chez les légitimistes va de pair avec le souhait d'une société stable et hiérarchique. Dans salettre sur les ouvriers du, le comte de Chambord critique la révolution coupable d'avoir détruit les cadres protecteurs des travailleurs ; il oppose« à l'individualisme, […] l'association, à la concurrence effrénée le contrepoids de la défense commune, au privilège industriel la constitution volontaire et réglée des corporations libres ». Le prince retenait ainsi la formule de corporations libres, différente des corporations obligatoires de l'Ancien Régime. Mais s'il admettait un certainsyndicalisme, il le voulait pacifique et excluait lagrève.

Cette tendance sociale se radicalisa chez certains penseurs commeFrançois René de La Tour du Pin qui parla d'unsocialisme chrétien etMaurice Maignen qui souhaita des corporations obligatoires.

Idées légitimistes en politique étrangère

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Nationalisme français

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D'emblée les légitimistes ont fait montre d'un certain nationalisme français, manifesté par le recours très fréquent au mot « national ».La Gazette de France était à l'avant-garde de cette tendance. Le nationalisme légitimiste se traduisait par une forteanglophobie, le régime de Juillet étant présenté comme un satellite duRoyaume-Uni. Le soutien auxchrétiens d'Orient et l'appui auxcarlistes espagnols firent partie des thèmes légitimistes. Le nationalisme des légitimistes a pu pousser certains d'entre eux à prôner l'annexion de la Belgique[130]. En revanche, il rendait non souhaitable une restauration par le biais d'une intervention étrangère, seuleLa France[131] envisagea cette possibilité.

Principe des nationalités

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Certains légitimistes ont défendu leprincipe des nationalités, dans la foulée du mouvementphilhellène de laRestauration ou en soutien des nations catholiques, irlandaise et polonaise. Cependant, le respect pour laRussie impériale poussa certains légitimistes à ne pas défendre l'indépendance polonaise. De plus, cette adhésion s'estompa au moment de l'unité italienne — qui détruisit deux monarchies bourboniennes (Deux-Siciles etParme) et trois monarchies lorraines (Lombardie-Vénétie,Toscane etModène) et menaçait lesÉtats du Pape — et quand l'Allemagne menaça la France.

La colonisation

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De façon générale, les légitimistes furent hostiles à la colonisation affairiste d'après 1880. Ils étaient très attachés à lacolonisation de l'Algérie, testament de la légitimité selon Tudesq. Les légitimistes étaient surtout favorables à la colonisation à des fins dechristianisation :Pierre-Antoine Berryer ouLouis de Baudicour s'inquiétaient de la résistance de l'Islam arabe. La critique de la colonisation se renforce chez certains auteurs légitimistes commeBarbey d'Aurevilly[132].

L’esclavage

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Les légitimistes en tant que catholiques étaient en grande majoritéabolitionnistes[133]. Ce sujet permettait d'ailleurs de critiquer les « Anglo-Saxons » et l'hypocrisie de leur morale prétendument humanitaire. Certains journaux légitimistes, pour des raisons locales, prirent des positions antiabolitionnistes commeLa Guienne deBordeaux.

Succession légitimiste depuisCharles X

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Article connexe :Ordre de succession légitimiste au trône de France.


Résultats électoraux

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Le légitimisme représente jusqu'en 1883 une force parlementaire plus ou moins importante, puisqu'à cette date la majorité des légitimistes fusionnent avec les orléanistes. Les légitimistes purs, appelés par leurs détracteurs lesblancs d'Espagne, ne connaissent pas de succès électoral.

Année de l'électionNombre de
voix
% des voixNombre de
sièges obtenus
+/–Chef du groupe parlementaire
183128 27022,66%
104  / 459
Stable 0
18344 2183,3%
15  / 460
en diminution 89
Alphonse de Lamartine
18374 8553,2%
15  / 464
18398 6554,3%
20  / 459
en augmentation 5
1842?6,1%
28  / 459
en augmentation 8Pierre-Antoine Berryer
Le parti légitimiste n'obtient pas de sièges auxélections législatives de 1846, sous laMonarchie de Juillet.
Déposition deLouis-Philippe. Avènement de laIIe République convocation d'élections législatives en 1848.
1848

Au sein duParti de l'Ordre

?6,81%
60  / 880
Stable 0Pierre-Antoine Berryer
1849

Au sein duParti de l'Ordre

???/705?Pierre-Antoine Berryer
Lecoup d'État du 2 décembre 1851 renverse la République ; laconstitution du 14 janvier 1852 est adoptée, établissant leCorps législatif.
1852?1,9%
5  / 261
??
1857Échec des légitimistes. Aucun député n'est élu, dans le cadre d'un régime qui réprime l'opposition.
1863?5,3%
15  / 283
en augmentation 10Pierre-Antoine Berryer
1869?14,5%
41  / 283
en augmentation 26?
Assemblée nationale (Troisième République).À la faveur de l'instauration dusuffrage universel, les légitimistes obtiennent 182 sièges à l'Assemblée nationale, étant de diverses tendances,libérale,conservatrice etultraroyaliste, puisqu'une cinquantaine dechevau-légers est élue.
1871?28,5%
182  / 638
en augmentation 182
1876332 4705,8%
31  / 533
en diminution 151
18776874228,5%
56  / 533
en augmentation 25

Publications légitimistes

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Publication « henriquinquiste » (soutenantle duc de Bordeaux dit « Henri V », avant 1844) :

Publications « sévillanes », soutenant le prétendantFrançois-Henri de Bourbon (1853-1942) :

Le légitimisme contemporain

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Les légitimistes contemporains, représentés par plusieurs mouvements, soutiennent l'aîné descapétiens et chef de lamaison de Bourbon,Louis de Bourbon, duc d'Anjou, en tant que successeur des rois de France selon leslois successorales contenues dans lesLois fondamentales du royaume.

La fréquentation en hausse des événements légitimistes, autant que l'efficacité et la visibilité des partisans deS. A. R. Mgr. le duc d’Anjou sur les réseaux sociaux et dans les médias, montrent un renouveau notoire du mouvement pourtant tombé en désuétude à la mort deS. A. R. Mgr. le comte de Chambord. Si l'Action française, de tradition orléaniste, est de loin lemouvement royaliste le plus actif, cependant le légitimisme se démarque par une vivacité importante du fait de la diffusion de sa doctrine traditionnelle. Cependant, il peine à développer un mouvement politique unifié et organisé, et ne participe pas aux élections.

Mouvements légitimistes contemporains

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Les mouvements légitimistes actuels promeuvent la restauration de la monarchie traditionnelle.

  • L'Institut de la maison de Bourbon, créé à l'initiative duduc d'Anjou et de Ségovie, et déclaré d'utilité publique, a pour but de promouvoir l'héritage culturel desrois de France à travers l'aîné des descendants de ces derniers. Son président est le prince-duc de Bauffremont-Courtenay[144].
  • L'Union des cercles légitimistes de France (UCLF), principal mouvement légitimiste, promeut une vision traditionnelle de lamonarchie et de lasociété et, pour reprendreJoseph de Maistre, le contraire d'une révolution. Elle est présente dans de nombreuses provinces françaises à travers des cercles légitimistes d'étude locaux. L'Union édite un bulletin trimestriel depuis 1957 : "La Gazette royale"[145].
  • Le Cercle d'action légitimiste (CAL) est implanté dans plusieurs villes françaises ; son président est Loïc Baverel[146].

Notes et références

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Notes

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  1. Depuis l'extinction desCourtenay en 1768, lesBourbons — et leurs cad ets lesOrléans et lesOrléans et Bragance, qui en sont issus — restent les seulsCapétiens en filiation légitime. Il subsiste aussi des branches capétiennes illégitimes[2],[3] : lesBourbon de Busset et de Châlus, les Lancastre[4], les Portugal et Castro[5] (et leur rameau cadet Bragance desducs de Lafões (en), qui porte le nom de Bragance par un mariage en 1853 avec une descendante du roiPierre II), lesBragance, lesCadaval et les Sousa Coutinho[6].
  2. a etbOmar Marie (ditHenri) Marchand est né àReims le 13 janvier 1837 et mort[49] en Belgique àTubize le 7 février 1920. Il fut en 1903 l'auteur d'unessai légitimiste,Le salut national[50] (qui promouvait les droits duduc de Madrid au trône de France), et aussi en 1889 l'un des quatre co-auteurs de la brochureLe Boulangisme devant la légitimité[51]. De modeste origine — Jean Marchand († 1757), le trisaïeul d'Henri, était berger au village d'Avançon, dans lesArdennes champenoises — ouvrière dans l'industrie lainière, Jean-Remy Marchand (1811-1894), le père d'Henri, était trieur de laine (et son père avait étépeigneur ettisseur) et il avait épousé uneourdisseuse, Marie-Victorine Colson (1813-1888), fille de maçon (leur fils Charles Marchand, jeune frère d'Henri, fut lui aussi trieur de laine). Henri Marchand quant à lui, devint instituteur puis journaliste. Il épousa en 1860 une fille d'aubergiste, Delphine Décorse (1837-19..), originaire de laChampagne picarde. Trois de leurs enfants obtinrent laLégion d'honneur à titre militaire, et deux d'entre eux se marièrent[52] avec des demoiselles issues de la noblesseapparente ouinachevée (voire de lanoblesse à part entière). En 1927, deux des petites-filles d'Henri et Delphine Marchand épousèrent[53],[54] des nobles (issus des famillesde Rolland [de Villard-Sallet] etde Villeneuve [Esclapon]).
  3. ab etcLaurent GabrielLéonor de Cholier de Cibeins, né àParis (ancien1er arrondissement) le 29 septembre 1825 et mort àMisérieux le 28 juillet 1897.
  4. Même s'il faut souligner que lesdites lois fondamentales furent, dès l'Ancien Régime, discutées quant à leur nombre et leur teneur, notamment par les parlements, celui de Paris en tête, qui y voyaient un moyen de limiter le pouvoir royal, cf.manuel d'histoire du droit de F. Olivier-Martin[réf. incomplète].
  5. Exclu de la succession à la couronne d'Espagne et banni du royaume, par décret royal du 27 octobre 1834.
  6. Ceint du cordon bleu[25],[26],[27] de l'ordre du Saint-Esprit que lui avait remis lacomtesse de Chambord, Jean de Bourbon fut le premier Capétien venant juste après le représentant (neveu (de)) de l'empereur d'Autriche, tant pour suivre le convoi funèbre depuis la gare jusqu'à lacathédrale de Gorizia, que pendant la cérémonie des obsèques dans la cathédrale. À la suite de Jean III, se tenaient ses deux fils — l'aîné, leduc de Madrid, étant le prétendant carliste au trône d'Espagne, et le nouveau dauphin des légitimistes français — et son petit-fils. Lecomte de Paris avait refusé d'assister aux obsèques (bien qu'il fût présent l'avant-veille, à l'office funèbre qui eut lieu à Frohsdorf), n'ayant pu jouir de la première place qu'il convoitait.
  7. Henri Jacques Marie Jules Auguste [de]Guerry de Beauregard est né àPoitiers le 5 mars 1852 et mort àChavagnes-en-Paillers le 27 août 1916 ; neveu d'Armand Guerry de Beauregard.
  8. a etbLe comte Ernest François MarieRichard de Nugent[57] est né àParis (ancien2e arrondissement) le 26 octobre 1844 et mort en Autriche àMariazell le 27 décembre 1924.
  9. a etbMarie GabrielSoffreyde Beaumont d'Auty est né àSaint-Hilaire-de-Talmont le 29 mars 1864 et mort àNice le 24 novembre 1933. À la mort de son père Arthur (1822-1892), Soffrey de Beaumont lui succéda jusqu'en 1900 comme maire de Saint-Hilaire-de-Talmont. Il se titrait comte, puis après la mort de son frère Amblard (1861-1928), marquis de Beaumont de Verneuil d'Auty.
  10. a etbCharles Isaacde Cussy, qui se titrait marquis deJucoville, est né àLa Cambe le 21 novembre 1812 et mort à La Cambe le 30 décembre 1891. Il fit partie de la commission[56] d'organisation du congrès légitimiste de 1885.
  11. a etbAlexis Eugène Désiré Alphonse de La Viefville, né àRécourt le 6 septembre 1823 et mort àParisXVIe le 24 novembre 1891.
  12. Jean MarieHenry Prévost Sansac de Touchimbert, né àSaint-Maixent-l'École le 7 novembre 1820 et mort àPoitiers le 29 juillet 1892.
  13. Auguste François Bruneteau de Sainte Suzanne, né àChâlons-en-Champagne le 4 juin 1828 et mort àChampigneul-Champagne le 30 décembre 1912 ; petit-fils deGilbert-Joseph-Martin Bruneteau.
  14. François Marie MarcRaoul de Scorraille, né àVilleneuve-sur-Lot le 10 juillet 1859 et mort àMontredon-des-Corbières le 13 octobre 1940.
  15. Guillaume Véran, né àArles le 19 octobre 1828 et mort à Arles le 7 mars 1901 ; arrière-petit-fils dePierre Véran.
  16. Alexandre Françoisde Cussy est né àLa Cambe le 23 août 1815 et mort àParis XVIe le 30 octobre 1888.
  17. a etbAppelé le comte de Montbel, Henri Baron de Montbel est né àToulouse le 19 janvier 1843 et mort[70] àBordeaux le 13 mars 1932 ; petit-fils deGuillaume-Isidore Baron de Montbel, ministre de Charles X.
  18. a etbJoseph Jacques Marie de Cathelineau est né àScaër le1er avril 1861 et mort àLaval le 10 novembre 1952. Après son mariage en 1897 avecJeanne Caroline Adèle Gabrielle de Montfort Laurito (1870-1933), il se titra comte de Cathelineau-Montfort.
  19. Henry Jules MarieRolland du Noday est né àMauron le 19 avril 1832 et mort àNice le 15 février 1885 ; il épousa en secondes noces en 1868 Henriettede Colbert-Turgis (1837-1925), cousine au10e degré ducélèbre ministre de Louis XIV. Henry du Noday fut maire deLa Croix-Helléan. Il se titrait vicomte comme son père Alexandre (1791-1860), cependant que leur petit-neveu et cousin Pierre-Marie (1865-1941) — neveu d'Henryà la mode de Bretagne — se titrait comte.
  20. Urbain Armand de Maillé [de La Tour Landry] est né àVernantes le 5 juin 1848 et mort[59] àLongué le 13 mai 1915. Cousinagnatique au14e degré duduc Artus de Maillé (1858-1926), Urbain de Maillé faisait partie de la branche aînée de cette famille. Il était le troisième fils et le neuvième enfant[60] de Charles de Maillé (1806-1881), marquis deJalesnes (qui se titrait marquis de Maillé de La Tour-Landry), chef[61] de nom et d'armes de toute lamaison de Maillé. Aucun des trois fils ne laissa de postérité mâle, et l'aînesse de la famille passa[62] le 3 décembre 1916 à un cousin agnatique au15e degré : Roger de Maillé (1851-1922).
  21. Maurice Amédée de Junquières, né àParis (ancien1er arrondissement) le 20 janvier 1852 et mort àParis Xe le 30 mars 1914.
  22. Charles Louis du Verne[63], né àTintury le 7 septembre 1826 et mort àParis VIIe le 7 avril 1913.« M. Charles du Verne, président de l'ancien comité légitimiste de la Nièvre, un des hommes qui ont eu l'honneur d'entrer le plus avant dans la confiance et l'amitié deM. le comte de Chambord. »[64] Il fit partie des signataires de la déclaration du Hézo.
  23. Frère deBernard de Quatrebarbes.
  24. Marie GabrielPaul de Foresta, né àMarseille le 7 mai 1838 et mort àAix-en-Provence le 16 septembre 1897 ; zouave pontifical. Il souscrivit le manifeste du Hézo.
  25. Appelé le vicomte de La Houssaye[65] (son frère aîné, Eustache[66], se titrait comte[67] de La Houssaye ; Le Vicomte était le nom de leur mère : Stéphanie Le Vicomte),Germain Marie Guérin de La Houssaye est né àQuessoy le 26 décembre 1853 et mort àPau le 26 novembre 1936 ; il fit partie deszouaves pontificaux. Son fils, Carlos Guérin de La Houssaye, est mort[68] pour la France au début de la Première Guerre mondiale, le 12 octobre 1914. Germain de La Houssaye assistera[69] (alors âgé de 77 ans) aux obsèques duduc d'Anjou et de Madrid, le 7 octobre 1931 à Paris, en l'église Saint-Philippe-du-Roule.
  26. Pierre PaulSébastien Laurentie, né àParis (ancien11e arrondissement) le 20 janvier 1830 et mort àParis VIIe le 29 juin 1888 ; fils dePierre-Sébastien Laurentie.
  27. Neveu d'Alfred de Curzon.
  28. Marie JosephVictor de Maumigny, né àNevers le 20 mars 1804 et mort à Nevers le 16 décembre 1895.
  29. Oscar Baptistin Auguste Bévenot [des Haussois], né auQuesnoy le 9 juillet 1834 et mort àParis VIIe le1er février 1923.
  30. Arsène Pierre Ange Le Gal de Kérangal est né àLocminé le 13 août 1827 et mort àQuimper le 8 avril 1902. Trisaïeul (par son fils aîné, Arsène) de l'écrivaineMaylis de Kerangal, Arsène de Kérangal fut de 1862 à 1883 le rédacteur en chef du journal légitimisteL'Impartial du Finistère. Il était aussi le bisaïeul (cette fois par son fils cadet, Charles) du comte Gilles de Kérangal[71] (1938-2017), gentilhomme de service[72] et chevalier d'honneur[73] de laduchesse d'Anjou et de Ségovie.
  31. Jean BaptisteVictor Coquille, né àPercey le 13 novembre 1820 et mort àNeuilly-sur-Seine le 15 janvier 1891.
  32. Fernand de Meckenheim, né àChauvigny-du-Perche le 29 décembre 1848 et mort àPleuven le 5 décembre 1925 ; zouave pontifical. Il se titrait comte et fit partie de la commission[56] d'organisation du congrès légitimiste de 1885. Son frère aîné, Henry de Meckenheim (1842-1922) étaitnaundorffiste.
  33. Appelé le comte de Boisairault, RenéAlbert Fournier de Boisairault d'Oyron est né àOiron le 3 août 1806 et mort àBrigné le 3 octobre 1889. Ancien officier de Charles X, il participa au congrès[74] et au banquet[75] légitimistes des 3 et 4 juillet 1886.
  34. Anaïs Séraphine Henriette Ghislaine de Vogelsang (Mme Louis Mennessier ; son mari fut tué à labataille de Magenta en 1859), née àLille le 6 décembre 1832 et morte à Lille le 26 février 1887.« C'est de cette ardente et dévouée légitimiste queM. le comte de Chambord disait « Si nous avions, en chaque ville de France, une royaliste de cette intelligence et de cette activité, la cause du droit ne tarderait guère à triompher ». »[64]
  35. Marie Louis GuyHenri de Chauvelin, né àOrléans le 14 novembre 1843 et mort àRilly-sur-Loire le 5 juin 1903.
  36. Appelé le vicomte de Caze[76],Albert Henri Alexandre Amand de Caze est né àChartres le 16 février 1817 et mort àParis VIIIe le1er octobre 1905.
  37. LouisAchille Guédé [de Guny] est né àAllemant le 12 novembre 1845. Il épousa MarieEmma Zoé Louise Adrienne de Fransures (arrière-arrière-grand-tante de l'historienneFlorence de Baudus), née àMontdidier le 9 décembre 1824 et morte àParis VIIe le 27 mars 1891.Peintre de genre (élève deThéodore Caruelle d'Aligny à l'école des beaux-arts de Lyon, ensuite condisciple et ami[77] deThomas Eakins vers 1868 à Paris — où Guédé fut photographié[78] par Auguste Verneuil, le père ducélèbre chimiste homonyme), puisofficier d'infanterie, Achille de Guny fit partie en 1885 de la commission[56] d'organisation du congrès légitimiste. En 1889, il fut l'un des quatre co-auteurs de la brochureLe Boulangisme devant la légitimité[51]. Il écrivit aussi unProjet de nécropole pour la ville de Paris (1876) et des articles dans l'éphémèreRevue catholique des revues françaises et étrangères (1897 et 1898). Ensuite professeur de français en Russie, Achille de Guny y donna des conférences à la toute récenteAlliance française deVilna, en 1906-1907.
  38. Octave Philippe Célestin Hermand est né àSaint-Omer le 5 décembre 1829 et mort àNonvilliers-Grandhoux le 25 septembre 1899. Avocat auConseil d'État et à laCour de cassation, Octave Hermand fut un des vice-présidents du Comité légitimiste. Au congrès du, il prononça un discours[79] au cours duquel il affubla lecomte de Paris du nom de Zéro Ier.
  39. Édouard Jean Marie Gabriel Siochan de Ꝃsabiec, né àNantes le 31 octobre 1825 et mort auxFougerêts le 28 novembre 1897.
  40. Pierre Clément Bérard est né àStenay le 28 octobre 1797 et mort le 20 novembre 1886 àViroflay (où il habitait non loin de la famille du généralHenri de Cathelineau ; Joseph de Cathelineau (1861-1952), le dernier fils du général, a signé comme témoin l'acte de décès du docteur Bérard, et sa sœur Victoire de Cathelineau (1864-1939), l'une des deux dernières filles — jumelles — du général, s'était mariée à Viroflay trois semaines plus tôt, avec un petit-neveu deGustave Flaubert). Le docteur Bérard (médecin) fut l'auteur des fameuxCancans politiques[80], ces pamphlets contre le roiLouis-Philippe Ier. Présent, âgé de 87 ans, au banquet légitimiste du 5 juillet 1885, Bérard y déclama[81] une poésie[82] qu'il avait lui-même écrite en l'honneur ducomte de Montizón, le prétendant légitimiste. L'octogénaire auteur desCancans fut ensuite interviewé[83] parLe Figaro, qui fit une longue évocation de la vie du pamphlétaire. Bérard sera encore présent au congrès[74] et au banquet[75] légitimistes de l'année suivante, les 3 et 4 juillet 1886.
  41. Le général Edward Kirkpatrick (qui se titrait baron Kirkpatrick deCloseburn (en)), né àPhiladelphie (États-Unis) le 5 juillet 1841 et mort àParis XVIe le 15 avril 1925 (inhumé àSan Mateo, enCalifornie), fit partie de l'état-major du prétendant carliste au trône d'Espagne (Charles de Bourbon, dit Charles VII). Il publia en 1907, un essai historico-politique de plus de trois cents pages pour défendre les droits des Bourbons au trône de France, contre les prétentions des Orléans : général Edward Kirkpatrick de Closeburn,Les Renonciations des Bourbons et la succession d'Espagne(BNF 30682867). Il était cousinissu de germains de la troisième impératrice des Français,Eugenia Palafox y Kirkpatrick, dont la mère,María Manuela Kirkpatrick de Grevignée, était une cousine germaine[84] de Harris W. Kirkpatrick (natif deLitchfield,Connecticut), le père du général.
  42. JacquesJules Delmas est né àBeaulieu-sur-Dordogne le 6 avril 1845. Il épousa àParis XVe le 18 novembre 1882Léonie Victorine Cambacérès, née àParis (ancien3e arrondissement) le 26 octobre 1839 — fille du préfet Jules Cambacérès (1798-1863), peut-être apparenté[85] ausecond consul de laIre République). Jules Delmas fut le rédacteur en chef des journauxLe Royaliste[86] puisLe Droit monarchique[87]. Il souscrivit le manifeste du Hézo (où il signa Delmas-Cambacérès).
  43. Marie Jean Baptiste Émilien GodefroiGérard Secondat de Montesquieu, né àLa Brède le 3 juin 1839 et mort àSaint-Quentin-de-Baron le 6 octobre 1920 ; zouave pontifical et cousinagnatique au11e degré (en même temps qu'arrière-arrière-petit-filscognatique) ducélèbre écrivain, Gérard de Montesquieu avait souscrit le manifeste du Hézo en 1884.
  44. Édouard Hippolyte Pierre Jeanbaptiste Bernaert est né àTournai (Belgique) le 3 septembre 1872 et mort àParis Ve le 5 juillet 1945. Il fut capitaineF.F.I., chevalier de laLégion d'honneur etcroix de guerre 1914-18.
  45. Louis JosephÉmile Para est né àRemollon le 31 décembre 1885 et mort àParis Xe (à l'hôpital Lariboisière) le 22 mai 1930. Il se présenta comme candidat légitimiste[91] auxélections municipales du 5 mai 1912, dans le7e arrondissement de Paris (quartier des Invalides), n'obtenant que 22 voix (soit 1,21% des suffrages exprimés) face àHenri de Puymaigre (élu au second tour).« Personnage curieux, plein de talent et […] très grand journaliste »[92], Émile Para sera sous le nom de Georges Clairet[93], rédacteur en chef duBonnet rouge puis duJournal du peuple (dirigé parHenri Fabre). C'est là qu'il fera la connaissance[94] de la journaliste Mercédès Viel (1895-1973), qu'il épousera le1er septembre 1921 àParis XVIIe.
  46. André Louis Henri Yvert, né àParis Ve le 3 janvier 1894 et mort àParis Xe (à l'hôpital Lariboisière) le1er décembre 1973 ; petit-fils d'Eugène Yvert et neveu d'Henry Yvert.
  47. Le 24 août 1933« en la basilique Saint-Denys, a été célébrée la messe annuelle à la mémoire du Comte de Chambord, instituée par leMémorial de France. […]S.A.R. le PrinceLouis de Bourbon-Parme […] représentaitS.A.R. le Prince Alphonse-Charles Duc d'Anjou et de Saint-Jaime. […] Parmi les personnalités présentes, on remarquait […] les délégués de l'Union légitimiste de France, le docteur Proust, président;MM. Le Moro, secrétaire général ; Mazaud, vice-président »[97]. Le secrétaire général du mouvement,Albert Louis Léonce Lucien Lemoro, est né àParis XIe le 11 mars 1882 et mort àParis XIVe (à l'hôpital Notre-Dame de Bon Secours) le 18 janvier 1947.Fourreur de profession, il fut également secrétaire à l'administration parisienne desChevaliers de Colomb, ainsi que membre (admis en 1922) ducomité France-Amérique. Albert Lemoro est l'oncle du comédien Gérard Lemoro (1923-1999), metteur en scène et directeur de compagnie théâtrale, et le cousin germain de Maurice Lemoro (1872-1948), chef adjoint du cabinet et directeur du secrétariat particulier du ministreAndré Tardieu (plusieurs foisprésident du Conseil entre 1929 et 1932). Quant au vice-président de l'Union légitimiste de France, Roger Mazaud, il sera ensuite vice-président de l'Institut légitimiste (1938) présidé par Félix de Rosnay (cousin au8e degré deJoël de Rosnay et d'Arnaud de Rosnay).
  48. Fils d'un couple degraveurs,Désiré Jules Proust est né àParis IVe le 28 juin 1884 et mort àChilly-Mazarin le 18 mars 1955.
  49. Archivistechartiste,Gérard Maurice Robert d'Amarzit est né àTalence le 9 janvier 1911 et mort auChesnay le 30 septembre 1992. Il se titrait vicomte comme son père Guy (1881-1971), cependant que son oncle Robert (1875-1965) et leur cousin legénéral de brigade Max d'Amarzit (1873-1943) se titraient respectivement comte et baron. Gérard d'Amarzit fut co-auteur du livre deLuigi Bader (préf. René Pillorget),Le Comte de Chambord et les siens en exil, Paris, Diffusion Université-Culture,, 180 p.(ISBN 2-904092-000-5 (édité erroné),BNF 36273349).
  50. Louis GustaveFélix Fromet de Rosnay est né àSouillac (île Maurice) le 12 avril 1868 et mort àL'Isle-Adam le 15 février 1939. Cousin issu de germains du père du peintreGaëtan de Rosnay, Félix de Rosnay avait marié sa fille Monique le 7 mars 1931 à Paris, en présence de Jean d'Andigné, représentant leduc d'Anjou et de Madrid, aîné des Bourbons. Le papePie XI avait envoyé sa bénédiction aux mariés, qui avaient également reçu par lettres les félicitations de l'ancienne impératrice d'Autriche et duprince consort du Luxembourg[100]. Félix de Rosnay fut notamment le rédacteur en chef (jusqu'en 1895) du quotidienLa Croix dePort-Louis (île Maurice), ainsi que l'auteur d'une étude surLe Chrisme, les Lys et le symbolisme àParay (1900).
  51. Jean-Baptiste MarieMartialde Pradel de Lamaze, né àParis VIIIe le 10 septembre 1891 et mort àParis XIVe le 10 septembre 1969.
  52. Entre 1883 et 1972, il y avait eu une seule messe à la Chapelle expiatoire : le, à l'initiative du légitimiste Michel Josseaume et en présence de la princesse Hedwige de Bourbon-Parme (veuve du princeSixte)[106],[107].

Références

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  1. Dans un entretien àParis Match le, Louis de Bourbon utilise pour lui-même le mot« prétendant ».« A 18 ans, j’ai joué pleinement mon rôle de prétendant au trône de France », dit-il à Olivier O’Mahony :lire en ligne. Cependant, hormis cette conversation informelle avec un journaliste, le duc d'Anjou ne se revendique pas dans ses déclarations et discours comme un« prétendant », suivant en cela l'attitude de ses prédécesseurs Bourbons, notamment deson père ainsi que duduc d'Anjou et de Madrid.
  2. PatrickVan Kerrebrouck et avec la collaboration de ChristopheBrun (préf. Hervé Pinoteau),Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, t. IV :La maison de Bourbon - 1256-2004,vol. 2, Villeneuve-d'Ascq, Patrick Van Kerrebrouck (auto-édition),,2e éd. (1re éd. 1987), 1010 p.(ISBN 2-9501509-5-0), partie 6, « Enfants naturels »,p. 779-786.
  3. « "PANORAMA DE L’HERALDIQUE CAPETIENNE CONTEMPORAINE" - 1955 », surhervepinoteau.over-blog.com(consulté le).
  4. « Capet 64 », sureuweb.cz(consulté le).
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  16. Rials 1983,p. 101-102.
  17. Il s'agit là pourHervé Pinoteau, de« l'invention d'une nouvelle loi fondamentale parPh. du Puy de Clinchamps dans son « Que sais-je ? » surLe royalisme, 1967,p. 107 : pour être dynaste il faut sortir d'une branche « de nationalité continûment française » » : Hervé Pinoteau, Compte rendu critique (d'un livre de Hugues Trousset,La Légitimité dynastique en France, Grenoble, Éditions Roissard, 1987, 132p. ),Revue historique,no 569, janvier-,p. 272,lire en ligne(BNF 34349205). Du Puy de Clinchamps avait développé cette théorie dès 1965 dans son livreLes grandes dynasties,p. 55,lire en ligne(BNF 32989070), un autre « Que sais-je ? ».
  18. Henri-Scipion-Charles de dreux-Brézé,Notes et Souvenirs pour servir à l'histoire du parti royaliste, Perrin etCie, Paris, 1899,4e édition,p. 227-234 (http://www.heraldica.org/topics/france/dreux-breze.htm)
  19. « heraldica.org/topics/france/dr… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  20. Mgr Amédée Curé, ancien aumônier deM. le Comte de Chambord,Monsieur le Comte de Chambord et Sa Sainteté LéonXIII : observations sur les « Mémoires » deMme de la Ferronnays, Paris ; Bar-le-Duc, Imprimerie-librairie Saint-Paul,s.d. 1905, 148 p.(BNF 31985005), « Appendice B : Lettres deM. le Comte Léonor de Cibeins sur la succession de France »,p. 100-102.
  21. Adrien Robinet de Cléry,Les prétentions dynastiques de la branche d'Orléans. Deux lettres du Révérend père Bole, aumônier de Frohsdorf, Paris, H. Daragon,, 32 p.(BNF 34211631,lire en ligne surGallica),p. 17-18
  22. Lettre dePhilippe V auparlement de Paris en :« La couronne de France nous est incontestablement dévolue par le droit de notre naissance et par les lois fondamentales de l'État » :Sixte de Bourbon,Le Traité d'Utrecht et les Lois fondamentales du Royaume (thèse pour le doctorat), Paris,(lire en ligne surGallica), partie 4,chap. III,p. 220.
  23. Lettre dePhilippe V auparlement de Paris le :« Mon intention, Messieurs, est de vous manifester que si, ce qu'à Dieu ne plaise, le RoiLouis XV, mon très cher frère et neveu, venait à décéder sans laisser de successeur issu de lui, je prétends jouir du droit que ma naissance me donne de lui succéder à la Couronne de France à laquelle je n'ai jamais pu valablement renoncer… Dès que j'apprendrai la mort du Roi de France... je partirai pour venir prendre possession du trône des rois, mes pères » :Philippe Erlanger,Philippe V d'Espagne : un roi baroque, esclave des femmes, Paris,Librairie Académique Perrin,coll. « Présence de l'histoire »,, 408 p.(ISBN 2-262-00117-0),p. 364. Également citée parPaul Watrin,La tradition monarchique (thèse de doctorat d'État en droit), Paris, Diffusion Université-Culture,,2e éd. (1re éd. 1916)(ISBN 2-904092-01-3), partie 3,chap. III (« Le règne de Louis XV »),p. 181.
  24. Lettre du diplomate espagnol don Patricio Lawless au roiPhilippe V le :« M. le duc [le premier ministre de Louis XV] emploiera tout son crédit et son savoir-faire pour que Votre Majesté, en cas d'événement, soit appelée à la couronne de France. […] Il n'est pas moins essentiel, pour le maintien de la religion dans sa pureté et pour le salut général de tout le royaume de France que Votre Majesté, en cas d'événement, rentre dans ses droits légitimes et naturels plutôt que de soutenir le parti d'une renonciation violente imposée par nos ennemis en faveur de la maison d'Orléans » :Paul Watrin,La tradition monarchique (thèse de doctorat d'État en droit), Paris, Diffusion Université-Culture,,2e éd. (1re éd. 1916)(ISBN 2-904092-01-3), partie 3,chap. III (« Le règne de Louis XV »),p. 178.
  25. François Bourdaloue (1814-1895), « Journal de mon voyage à Frohsdorff et Goritz : 29 août – 6 septembre 1883 »,Le lien légitimiste,no 18,‎,p. 11 (et aussino 16, juillet-août 2007,p. 7, pour la visite du comte de Montizón à la comtesse de Chambord).
  26. Hervé Pinoteau et Patrick Van Kerrebrouck,Clefs pour une somme : comportant l'index et la bibliographie de "La symbolique royale française" et du "Chaos français et ses signes", ainsi que des additions et corrections, La Roche-Rigault, PSR éditions,, 294 p.(ISBN 978-2-908571-61-5 et2-908571-61-7),p. 83.
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  28. « Le feu Roi avoit voulu traiter en fils de France les enfants du roi d'Espagne, qui par leur naissance n'en étoient que petits-fils; et les renonciations intervenues pour la paix d'Utrecht n'avoient rien changé à cet usage, dont les alliés ne s'aperçurent pas, et dont les princes que les renonciations du roi d'Espagne regardoient ne prirent pas la peine de s'apercevoir non plus. Suivant cette règle, tous les fils du roi d'Espagne portèrent, comme fils de France, le cordon bleu en naissant » :Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon,Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon sur le siècle de Louis XIV et la Régence,t. XIV, Paris,Hachette,(BNF 31285286),p. 163.
  29. André Favyn,Le Théâtre d’honneur et de Chevalerie : ou, l’histoire des ordres militaires des Roys et Princes de la Chrestienté, et leur généalogie. De l’institution des armes et blazons ; roys, heraulds, et poursuivant d’armes ; duels, joustes et tournois, etc., Paris, 1620,p. 549. Lire en ligne :https://books.google.fr/books?id=sGDIYhuS7dEC&pg=PA549
  30. Saint-Simon avait déclaré au régent en 1718 :« je vous confesse, monsieur, à vous tout seul, que pour moi, qui n'ai jamais été connu du roi d'Espagne que pour avoir joué aux barres avec lui et à des jeux de cet âge, qui n'en ai pas ouï parler depuis qu'il est en Espagne, ni lui beaucoup moins de moi, et qui n'y connois qui que ce soit ; moi, qui suis à vous dès l'enfance, et qui savez à quel point j'y suis ; qui ai tout à attendre de vous, et quoi que ce soit de nul autre, je vous confesse, dis-je, que, si les choses venoient à ce point, je prendrois congé de vous avec larmes, j'irois trouver le roi d'Espagne, je le tiendrois pour le vrai régent et le dépositaire légitime de l'autorité et de la puissance du roi mineur » :Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon,Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon sur le siècle de Louis XIV et la Régence,t. XII, Paris,Hachette,(BNF 31285286,lire en ligne),p. 43.
  31. Duc de Saint-Simon,Papiers en marge des Mémoires, Paris, Le Club français du livre,coll. « Les Portiques » (no 34),, 1393 p.(BNF 32598682,lire en ligne),p. 249-250.
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  34. Amédée Boudin,Histoire de Louis-PhilippeIer, roi des Français,t. I, Paris,, 462 p.(BNF 33986969,lire en ligne),p. 338.
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  99. La Croix du :« Le 21 janvier, une délégation de « l'Union légitimiste de France », conduite par M. Désiré Proust, son président, et par M. le vicomte Gérard d'Amarzit, a déposé une gerbe de fleurs à la chapelle expiatoire à la mémoire de Louis XVI. »Lire en ligne
  100. « Les Cours, les Ambassades, le Monde et la Ville »,Figaro,no 68,‎,p. 2(lire en ligne).
  101. Hervé Pinoteau, « Décès du comte de Roquefeuil Anduze »,Le Lien légitimiste,no 68,‎,p. 17, avec une photographie du duc d'Anjou et de Ségovie au côté d'Édouard de Roquefeuil Anduze.
  102. Le duc d'Anjou et de Ségovie récusera cette renonciation en 1949 et revendiquera le trône d'Espagne, en tant que fils aîné du dernier roi.
  103. Alphonse de Bourbon fit alors une cinquantaine de voyages en France et visita plus de 70 villes.Montplaisir 2018,p. 393
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  105. « 1972-1992 : vingt ans de Chapelle expiatoire »,Feuille d’information légitimiste, Paris, Service d’information culturelle et de réalisations éditoriales,no 95,‎,p. 3(ISSN 0764-5031).
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  108. Site officiel de l'institution nationale des Invalides : messe de fondation du. Discours dugénéral d'arméeBruno Cuche,gouverneur des Invalides, avec photo duduc et de laduchesse d'Anjou.
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  110. « Pau : quadricentenaire d'Henri IV, la commémoration manquée »,Feuille d’information légitimiste, Paris, Service d’information culturelle et de réalisations éditoriales,no 73,‎,p. 3(ISSN 0764-5031).
  111. « Messe invalide(s) ? »,Royal Hebdo,no 147,‎,p. 2(ISSN 1255-7595).
  112. Légitimité - Site officiel de Louis de Bourbon
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  114. Union des Cercles Légitimistes de France,Introduction à la légitimité, Rennes, Éditions Vive le Roy,, 304 p.(ISBN 978-2-36463-631-6,lire en ligne)
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  131. Quotidien qui parut de 1834 à 1847(BNF 32777293) et qui eut notamment pour rédacteurs en chefÉtienne-Pierre Lubis etAuguste Johanet ; il fusionnera en 1847 avecLa Quotidienne. À ne pas confondre avecLa France (1862-1937).
  132. « Le royalisme en Algérie française », sursylmpedia.fr(consulté le)
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  140. à re-sourcer, normannia fermé - 01-01-2024
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Voir aussi

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Bibliographie

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DuXIXe siècle à 1950

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De 1950 à nos jours

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Articles connexes

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v ·m
Échiquier et idéologies politiques en France
Échiquier gauche/droite
Idéologies
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Maison de Bourbon

Maison d’Orléans

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