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Koutaïssi (engéorgien :ქუთაისი [kʰutʰɑisi]) est la troisième plus grande ville deGéorgie (aprèsTbilissi etBatoumi), le centre administratif de la région de l'Iméréthie. Elle est traversée par leRioni. C'est une ville depuis1811 mais avant cette date Koutaïssi était déjà importante et a été plusieurs fois capitale quandTbilissi était occupée par des forces étrangères. Koutaïssi est aussi connue pour ses églises et autres édifices culturels.
Dans l'Antiquité, Koutaïssi aurait porté le nom d'Aléa. Les tracesarchéologiques font remonter sa fondation à il y a plus de 3 500 ans, au début du développement de la civilisationcolchide. Les auteurs grecs de l'Antiquité la citent comme capitale du prospère pays du roiÉétès. C'est par ailleurs là qu'Apollonios de Rhodes fait venir sesArgonautes pour s'emparer de laToison d'or.
Toutefois, peu de choses sont connues sur l'antique Koutaïs en dehors des mythes grecs. En effet, durant cette période, Vani, située plus au sud, est bien plus renommée. Après la disparition de la Colchide à la suite des attaques répétitives de l'Ourartou, Koutaïs est remplacée comme centre religieux et culturel de laGéorgie occidentale parPoti, au bord de lamer Noire, et devient une simple petite ville. Intégrée auroyaume d'Ibérie auIIIe siècle av. J.-C., Koutaïs est par la suite conquise par lesRomains dePompée le Grand en-65.
Administrativement, la ville fait alors partie de laprovince romaine de Colchide. Sous le règne d'Hadrien (117-138), les tribus géorgiennes locales, tout en conservant unstatut de vassalité enversRome et envers l'Ibérie voisine forment le royaume deLazique. Koutaïs est alors intégrée à ce royaume mais n'en est pas la capitale.
La ville, désormais connue sous le nom de Koutaïssi, continue à se dégrader au début duVIe siècle. En541, lesPerses, qui occupaient déjà la Géorgie orientale et Tbilissi, s'avancent à l'ouest et commencent à annexer la Lazique, au détriment de l'Empire romain d'Orient. Bientôt, Koutaïssi fut prise par les Perses qui fortifièrent l'ancienne citadelle en550. Leconflit se termine avec une victoire byzantine qui rend la Lazique àConstantinople, et Koutaïssi en profite pour se développer.
En 1850, le journaliste françaisAdolphe Joanne écrit à propos de la ville :« Koutaïs est un amas irrégulier, mais pittoresque, de maisons de bois et declaies recouvertes d'argile ; les rues et les places sont ornées d'arbres, et des jardins entourent une grande partie des habitations. La population de Koutaïs s'élève à deux mille habitants, sans compter la garnison : elle se compose d'Arméniens, deJuifs, deGéorgiens et deRusses : il s'y trouve aussi quelquesTurcs et quelquesGrecs. Les Arméniens s'adonnent presque tous au commerce ; ils vendent principalement des articles manufacturés européens, russes ou turcs. Les Juifs se livrent au brocantage, au commerce d'échange des productions de la terre. Les Géorgiensiméréthiens exercent la profession dedoukhani (cantiniers) ; ils vendent du vin, des fruits, des gâteaux, du fromage. Les Turcs sont tailleurs de pierre, maçons ou charpentiers. Les Grecs sont boulangers, pâtissiers : ils font non seulement le pain, mais desgâteaux de maïs qui sont assez bons frais ; descraquelins en forme d'anneaux, qu'ils vendent enfilés dans une ficelle ; despâtes feuilletées ; depetits pâtés avec une farce de chair de mouton, etc. La population russe n'est composée que de soldats, d'officiers et de quelques employés civils. Les soldats ont une caserne et un hôpital »[1].
Centre de Koutaïssi : la fontaine mise en place en 2011 évoque des divinités de lamythologie géorgienne.
En 2012, leParlement de Géorgie a été transféré deTbilissi à Koutaïssi, mais la résidence du président et le siège de la Cour suprême du pays sont restés à Tbilissi, la capitale officielle. Le Parlement est revenu à Tbilissi en janvier 2019[2].
Koutaïssi se trouve sur deux lignes ferroviaires, toutes deux bifurquant de laligne Poti-Bakou(de), laligne Rioni-Tkibouli(de) et laligne Brozeula-Tskhaltoubo(de).Sur la ligne Rioni-Tkibouli se trouve la gare de Kutaisi Chavchavadsis Kutscha ou « Koutaïssi 1 ».La gare « Koutaïssi 2 » se trouve sur la ligne Brozeula-Tskhaltoubo[20].
Le trafic de passagers est en grande partie assuré par la gare de Koutaïssi 1.Seule le trajet vers Tskhaltoubo est desservi par des trains locaux depuis Koutaïssi 2, et deux trains partent de là jusqu'à Kutaisi 1[21].
Koutaïssi est entourée de forêts d'arbres à feuilles caduques au nord-est et au nord-ouest. La banlieue peu étendue de la ville offre un visage agricole pour l'essentiel. En raison de ses nombreux parcs au centre-ville et de ses rues bordées d'arbres, Koutaïssi prend une couleur verte au printemps et jaune-rouge en automne. À la fonte des neiges des montagnes voisines la rivièreRioni gronde et se fait entendre bien au-delà de ses berges.
Leconseil municipal de Koutaïssi(en) gère la ville aux côtés du maire.La dernière élection du conseil municipal a eu lieu le 2 octobre 2021 et les résultats ont été les suivants.
Il existe deux zones industrielles franches à Kutaisi : la zone industrielle franche de Kutaisi (Kutaisi FIZ) et la zone industrielle franche de Hualing (Hualing FIZ)[23].Le Kutaisi FIZ a été créé en 2009 à l'initiative de Fresh Electric, un producteur d'appareils électroménagers basé en Égypte[24].La Hualing FIZ est en activité depuis 2015 et est spécialisée dans la transformation du bois et de la pierre, la production de meubles et de matelas et la construction métallique. Les deux zones franches industrielles offrent de multiples incitations aux investisseurs, telles que des exonérations fiscales et une réduction des barrières commerciales[23].
En 2019, le fabricant allemand de panneaux solairesAE Solar(en) a ouvert une nouvelle ligne de fabrication entièrement automatisée à Koutaïssi.Avec une production totale de 500 MW par an, c'est la plus grande usine de panneaux solaires sous un même toit en Europe[25].Au cours de la même année,Chang'an Automobile a annoncé son intention de construire une usine de voitures électriques à Koutaïssi, avec une capacité de production annuelle pouvant atteindre 40 000 véhicules. L'entreprise prévoit d'exporter chaque année environ 20 000 voitures vers l'Union européenne[26].L'usine prévoit d'employer environ 3 000 personnes[27]
Le point de repère principal de Koutaïssi est lacathédrale de Bagrati, érigée par le roiBagrat III au début duXIe siècle et largement reconstruite dans les années 2010. La cathédrale de Bagrati et lemonastère de Ghélati à quelques kilomètres à l'est de la ville ont été inscrits à la liste dupatrimoine mondial de l'UNESCO, mais la cathédrale en a été retirée en2017 parce qu’elle avait « fait l’objet d’un grand projet de reconstruction portant atteinte à son intégrité et authenticité »[28]. La ville compte la deuxième plus grandesynagogue du pays aprèscelle de Tbilissi, lasynagogue de Koutaïssi, datant de1885.
1 :Échappe à la souveraineté de la République de Géorgie au profit de la République autoproclamée d'Ossétie du Sud non reconnue par la communauté internationale. 1bis :Échappe en partie à la souveraineté de la République de Géorgie au profit de la République autoproclamée d'Ossétie du Sud non reconnue par la communauté internationale. 2 :Échappe à la souveraineté de la République de Géorgie au profit de la République autoproclamée d’Abkhazie non reconnue par la communauté internationale.