L'intrigue se déroule à la fin duXIIe siècle, peu avant le commencement de laTroisième croisade, et narre l'ascension de Balian, forgeron bâtard d'un grand seigneur du Royaume de Jérusalem, qui quitte son village natal pour laTerre sainte, et se retrouve à la tête de la défense de la ville deJérusalem, attaquée parSaladin. Il s'agit d'une réécriture romancée de l'histoire deBalian d’Ibelin qui, en 1187, adouba une centaine de soldats et défendit la ville lors dusiège de Jérusalem face à l'armée ayyoubide.
Quoiqu'unéchec commercial à sa sortie auxÉtats-Unis, le film est bien accueilli dans le reste du monde (notamment enEurope). Le succès mitigé - tant commercial que critique - de la version initiale est pallié par la réception largement plus favorable de la version longue[1].
À la fin duXIIe siècle, une troupe decroisés s'est rendu en France pour trouver unforgeron dénomméBalian. Ce dernier est en deuil : sa femme, inconsolable depuis la mort de leur nouveau-né, s'est récemment suicidée. Balian accueille froidement la visite du chef croisé, le BaronGodefroy d'Ibelin, qui se révèle être son père et lui offre de l'accompagner àJérusalem. Il refuse, laissant les croisés reprendre sans lui le chemin de la Terre Sainte. À la tombée de la nuit, alors que ces derniers ont quitté le village, Balian tue son demi-frère, prêtre cupide et sans scrupule, qui avait dérobé la croix d'argent de son épouse et ordonné la décapitation de son cadavre - il suivait en ceci les recommandations de l'Église qui, en ces temps, sanctionnait le suicide avec la plus extrême sévérité. En fuite, Balian parvient à rejoindre les croisés. Après plusieurs jours de route, la troupe est attaquée par des soldats lancés à la poursuite du forgeron. Le seigneur Godefroy, père de Balian, est gravement blessé durant l'attaque. Il meurt quelque temps plus tard dans le port italien deMessine, que quittent les navires européens en direction de laTerre sainte. Il aura eu le temps d'adouber Balian, et de lui transmettre son titre de Baron d'Ibelin.
Parvenu en Terre Sainte après le naufrage de son navire, Balian se lie d'amitié avec un sarrasin, Imad, qui le conduit à Jérusalem. Il y rencontre le sageroi Baudoin IV, ravagé par lalèpre, qui l'invite à prendre possession de son domaine d'Ibelin et à protéger la route des pèlerins (en veillant tout particulièrement sur les juifs et les musulmans, cibles privilégiées desTempliers et d'autres croisés fanatiques). Soucieux de remplir ses devoirs avec vaillance et probité ("Quel homme serait celui qui ne chercherait pas à rendre le monde meilleur ?"), refusant de céder à l'ambition et au fanatisme qui rongent alors le royaume chrétien, Balian doit faire face aux intrigues de Cour, s'attirant l'animosité deGuy de Lusignan, beau-frère du roi et allié des Templiers, et deRenaud de Châtillon, seigneur de Kerak, qui souhaitent la guerre contreSaladin. Dans le même temps, Balian se rapproche de la princesseSibylle, sœur du roi et épouse de Guy, avec laquelle il entretient une liaison passionnée.
Lassé des provocations des Templiers et de l'un de leurs principaux meneurs, Renaud de Châtillon, Saladinmène son armée jusqu'à la forteresse de Kerak, résidence de Renaud. Bien qu'en sous-nombre, Balian et ses hommes, parvenus sur les lieux avant l'arrivée de l'armée de Jérusalem, défendent vaillamment les abords du château. Capturés, ils sont finalement libérés sur les ordres d'Imad, qui se révèle un puissant seigneur de Syrie et l'un des plus proches conseillers de Saladin. Baudouin et Saladin négocient le maintien de la paix, mais le voyage achève de ruiner la santé de Baudouin, qui sait sa fin proche. Témoin de la bravoure du baron d'Ibelin, le roi, soucieux de mettre ses affaires en ordre, propose de faire exécuter Guy de Lusignan et d'offrir à Balian la main de sa soeur Sibylle. Balian deviendraitde facto le commandant de l'armée de Jérusalem, et veillerait, suivant les dernières volontés du roi, à sauvegarder la paix avec les Sarrasins. Bien qu'amoureux de Sibylle, Balian refuse de se rendre complice de l'exécution de Guy :"le roi commande mes mouvements, mais je suis seul gardien de mon âme". Le roi meurt. Guy de Lusignan finit par devenir roi de Jérusalemde jure uxoris (en sa qualité d'époux de l'unique héritière de la Couronne). Il déclenche la guerre contre Saladin et tente, dans le même temps, de faire assassiner Balian.
Mal préparées, les armées chrétiennes sontbalayées par Saladin qui prend sans attendre la direction de Jérusalem, laissée sans défense. C'est sans compter l'intervention de Balian : ayant refusé de suivre l'armée chrétienne, celui-ci prend en charge ladéfense de la Ville Sainte. Sous son commandement, la ville parvient à repousser les assauts répétés de l'armée sarrasine, contraignant Saladin à engager des négociations. Il est convenu que l'ensemble de la population de la ville se verrait offrir sauf-conduit jusqu'en terre chrétienne contre la reddition de Jérusalem.
Quelque temps plus tard, Balian est de retour dans son pays natal, en compagnie de Sibylle, devenue simple femme du peuple. Il reçoit la visite deRichard Cœur de Lion, roi d'Angleterre, venu lui proposer de l'accompagner dans une nouvelle croisade."Nous passons par ici pour trouver Balian, qui fut défenseur de Jérusalem. - Je suis maître-forgeron. - Et je suis le roi d'Angleterre. - (Et Balian répond de nouveau)Je suis maître-forgeron".
William Monahan rencontreRidley Scott pour lui proposer le scénario deTripoli, un projet de film qui se déroulerait en1805, dans le contexte de laGuerre de Tripoli. Scott accepte et commence à développer le projet, alors qu'il tourneLes Associés. Les deux hommes parlent aussi desCroisades, sujet que Monahan connaît bien et sur lequel Scott a depuis longtemps le désir de faire un film. Le projetTripoli, quoique sur le point d'aboutir, est finalement abandonné par les studios. Dans l'intervalle, Monahana a écrit le scénario deKingdom of Heaven ; il le propose à Scott. Le choix de l'époque fut principalement motivé par le personnage du Roi-lépreuxBaudouin IV de Jérusalem et la trêve fragile qui règne alors entre chrétiens et musulmans, selon lui plus intéressante qu'une guerre ouverte[4].
Orlando Bloom se voit proposer le rôle principal du film alors qu'il vient tout juste d'achever le tournage deTroie. Il n'est d'abord pas très enthousiaste à l'idée de s'engager dans un nouveau film d'époque, en costumes, mais change d'avis à la lecture du scénario. Les autres acteurs sont choisis par la suite, dontEdward Norton pour le rôle du Roi. Norton suggère que son nom n'apparaisse pas au générique, afin de laisser au public le soin de deviner qui se cache derrière le masque du roi Baudouin[5].
Le tournage commence en ; il dure six mois. Il a d'abord lieu enEspagne, puis auMaroc. Les scènes se déroulant au village natal de Balian sont tournées àLoarre, dans lesPyrénées, celles de l'hôpital deMessine et de la résidence de Balian àJérusalem àPalma del Río, celles du palais du roi Baudouin àSéville (à l'Alcazar et à laCasa de Pilatos), les extérieurs deMessine sur les remparts d'Essaouira, et les plans larges de Jérusalem àAït-Ben-Haddou, enrichi d'un arrière-plan avec le procédé dematte painting[5]. Le tournage du siège de Jérusalem se déroule près deOuarzazate et des studios de l'Atlas où sont filmés les intérieurs, prend presque deux mois et requiert environ 1 800 figurants (dont de nombreux soldats de l'armée marocaine, spécialement mis à disposition par le roiMohammed VI)[6].
La seule maquette réalisée pour le film fut utilisée pour l'effondrement du mur de la poterne Saint-Christophe. Le logicielMASSIVE est largement utilisé pour les scènes de combats de masse ou celles d'armées en mouvement. La scène du naufrage du navire est une combinaison de plans d'Orlando Bloom filmés à d'autres moments et retouchés pour changer sa tenue, d'images issues deLame de fond, autre film de Scott, et d'un navire créé numériquement[7].
Au cours du processus de montage, les studios de production ont manifesté la crainte que la durée du film soit excessive et l'intrigue trop complexe, pour peu que l'on y adjoigne les scènes du princeBaudoin, fils deSibylle et nouveau roi de Jérusalem (après la mort de son oncle). Scott s'incline mais prévoit une versiondirector's cut, spécialement réservée au marchéDVD. Cette version longue (une quarantaine de minutes supplémentaires) est à l'affiche d'un cinéma deLos Angeles pendant deux semaines, en[9].
Elle nous offre d'en apprendre davantage sur Balian. Celui-ci n'est pas qu'un simple forgeron, mais possède par ailleurs des talents d'ingénieur - qu'il mettra au service du roi-lépreux lors de leur rencontre, et mobilisera dans l'entretien de ses terres et le renforcement du système de défense de Jérusalem. On apprend en outre qu'il avait déjà l'expérience de la guerre avant de rejoindre Jérusalem (il a servi comme cavalier lors d'un conflit entre seigneurs), et que le prêtre que tue Balian est en fait son propre frère (demi-frère, comprend-on, puisque Godefroy est le père biologique de Balian).
Le rôle de la princesse Sibylle - comme mère du prince-héritier du Royaume de Jérusalem - est également accentué : ainsi découvre-t-on que l'enfant, nouvellement couronné sous le nom de Baudoin V, est, comme son oncle, atteint de la lèpre. Sybille, alors régente, doit se résoudre àeuthanasier son fils avant que n'apparaissent les premières souffrances de la maladie. Scott reconnaîtra n'avoir sacrifié cette partie qu'à contre-cœur, trouvant qu'elle apportait une dimension supplémentaire au film[5]. Plusieurs critiques, tels queJames Berardinelli, estimeront cette versiondirector's cut bien supérieure au montage initial[10].
Le film a été accueilli de façon mitigée par la critique, recueillant 39 % de critiques favorables, avec un score moyen de5,5⁄10 et sur la base de 185 critiques collectées, sur le siteRotten Tomatoes[11]. Sur le siteMetacritic, il obtient un score de63⁄100, sur la base de 40 critiques collectées[12].Roger Ebert, duChicago Sun-Times, lui donne 3,5 étoilessur 4, le jugeant meilleur queGladiator, avec moins d'action mais plus de réflexion et un message plus profond[13]. Mick LaSalle, duSan Francisco Chronicle, évoque un film flamboyant oùRidley Scott a pris toutes les bonnes décisions[14].Manohla Dargis, duNew York Times, salue la réalisation de Scott mais estime que le film est desservi par certains de ses acteurs principaux (Orlando Bloom etEva Green en tête) malgré les performances deGhassan Massoud etJeremy Irons[15]. Ty Burr, duBoston Globe, estime le film« pesant » et le message« naïf » avec un acteur principal qui n'est pas mauvais mais n'a pas la stature pour ce rôle[16]. Et pour Peter Bradshaw, duGuardian,Marton Csokas cabotine beaucoup trop dans le rôle du méchant et le film est bien intentionné mais paraît à la fois« désinvolte et naïf »[17].
Plusieurs organisations chrétiennes conservatrices ont déploré la façon dont les représentants de l'Église catholique romaine étaient dépeints dans le film alors que les musulmans étaient présentés selon elles sous un éclairage plus positif[18]. À l'inverse, le film a reçu à sa sortie un accueil favorable dans les pays musulmans, et le journalisteRobert Fisk rapporte que, dans le cinéma deBeyrouth où il a vu le film, les spectateurs se sont levés pour applaudir et crier leur approbation lors de la scène oùSaladin, après avoir prisJérusalem, redresse une croix chrétienne tombée à terre[19].
EnFrance, les critiques ont été plus positives, le film obtenant une moyenne de 3,2 étoilessur 5 pour les critiques de la presse sur le siteAllociné[20]. Richard Gianorio, deFrance-Soir, évoque« un impeccable savoir-faire » ; Aurélien Ferenczi, deTélérama, salue les « accents quasi shakespeariens » des acteursJeremy Irons,David Thewlis etBrendan Gleeson et qualifie le siège de Jérusalem de « beau morceau de bravoure »[21] ; pour Jean-Luc Douin, duMonde, la« mise en scène confirme la maîtrise de l'un des plus habiles cinéastes en matière de grand spectacle » ; Christian Jauberty, dePremière, estime qu'« alors qu'on pouvait douter de l'opportunité d'un film sur les exploits de guerriers occidentaux au Moyen-Orient, Scott et le scénariste William Monahan ont su tourner le problème à leur avantage, adoptant le parti de ceux qui subissent les guerres contre ceux qui les déclenchent » ; pour Gérard Lenne, deTélé 7 Jours, il s'agit d'un« spectacle imposant, bien tenu et bien mené, à la morale édifiante, historiquement correct »[20] ; et pour Éric Libiot, deL'Express, après une première partie classique,« le scénario s'installe sur une ligne dramatique peu commune pour un long-métrage d'une telle envergure »[22].
Parmi les critiques plus mitigées,Jean-Pierre Rehm, desCahiers du cinéma, évoque un« récit qui échappe aux péripéties obligées de l'initiation et trouve sa source dans une surprenante sophistication » mais qui est assez confus ; Patrice Blouin, desInrockuptibles, reconnaît« à ce spectaculaire mastodonte une complexité plus grande que ce que l'on pouvait craindre et, même certaines touches de délicatesse » ; David Doukhan, deMad Movies, juge le« scénario intelligent mais quelque peu dogmatique dans ses questionnements religieux » et le« parcours initiatique assez désincarné » ; pour Christian Viviani, dePositif, il s'agit d'« un semi-échec ou, si l'on préfère, une demi-réussite » malgré l'« excellente interprétation globale, avec une mention spéciale à Edward Norton ». Les critiques négatives viennent de Vincent Ostria, deL'Humanité, qui évoque« un fatras poussiéreux » où« Scott abuse des contre-jours bleutés et vaporeux qui sont sa marque de fabrique », et de Bruno Bayon, deLibération, pour qui le film est un« péplum passe-temps de plus »[20].
Le film a connu un succès commercial assez limité, rapportant 211 652 051 $ (à peine le double de son budget) aubox-office mondial, dont seulement 47 398 413 $ aux États-Unis et au Canada[2]. Il a réalisé 1 270 000 entrées enFrance, 346 521 enBelgique, 205 797 enSuisse, et 165 381 auQuébec[23]. Il a eu beaucoup plus de succès enEurope et dans le reste du monde qu'aux États-Unis, y rapportant plus de trois fois plus, ce qui est assez rare pour une grosse production.
Box-office mondial par pays du filmKingdom of Heaven (par ordre décroissant)[24]
« On n'attend pas d'une œuvre d'art qu'elle nous enseigne l'histoire. Un artiste se sert du savoir qu'il possède et le place dans une œuvre d'art pour démontrer à l'humanité la vanité et la bêtise des actes de violence. C'est le cas pourKingdom of Heaven. »
La plupart des déviations à la réalité historique peuvent être expliquées par des raisons d'ordre dramatiques ou pratiques. Ainsi, le personnage de Tibérias est basé surRaymond III de Tripoli mais a été rebaptisé car les producteurs faisaient la confusion entre Raymond etRenaud (Reynald en anglais, prénom très proche à l'oreille de Raymond pour les anglophones), raison d'ordre pratique, alors que la relation amoureuse entreBalian etSibylle a été créée de toutes pièces par le scénaristeWilliam Monahan pour les besoins du film, raison d'ordre dramatique. Les personnages de Balian et de Sibylle dans le film sont ceux qui sont les plus éloignés des personnages réels dont ils sont inspirés[5]. L'histoire de Balian telle que présentée dans le film est largement romancée mis à part sa défense deJérusalem et sa reddition àSaladin en échange de la vie sauve pour les habitants de la ville (néanmoins, Balian a en réalité menacé de faire exécuter les prisonniers musulmans et Saladin a exigé une rançon pour chaque habitant). La tolérance religieuse affichée par plusieurs personnages importants est également exagérée dans le but de faire passer un message auprès du public (en réalité cette tolérance pouvait ponctuellement exister pour des raisons pratiques et non philosophiques, mais en règle générale, les clercs et prêcheurs de chaque religion, convaincus d'être les seuls à détenir la vraiefoi, qualifiaient les fidèles des autres confessions d'« hérétiques », « mécréants » ou de « cafres »razziables[31]).
Guy de Lusignan est présenté comme le principal « méchant » du film afin de servir d'adversaire à Balian alors qu'il était en fait de caractère indécis et influençable[30].Renaud de Châtillon ne faisait pas partie des Templiers, mais était toutefois un de leurs alliés ; le patriarche de Jérusalem,Héraclius, fut en réalité un organisateur, aux côtés de Balian, de la défense de la ville et un élément de tempérance, privilégiant les négociations avec l'ennemi. Le nombre de machines de siège de Saladin est très exagéré, le casqueottoman de Saladin, à nasale, garde-joues et protège-nuque est bien plus tardif que leXIIIe siècle ; lefléau d'armes n'existait pas encore ; les boucliers des chevaliers n'étaient pas portés dans le dos lors de la charge ; on ne pendait pas lesTempliers, car ils étaient nobles et comme tels, auraient été décapités ; par ailleurs l'Ordre du Temple était souverain et avait sa propre chambre de justice interne[32].
Le destin de la sœur de Saladin après sa capture par Renaud de Châtillon reste inconnu. Ce n'est pas Godefroy d’Ibelin qui découvrit lalèpre deBaudouin IV, mais le chroniqueurGuillaume de Tyr. Enfin la conversion de Balian en modeste maître-forgeron après la chute de Jérusalem est tirée d'une légende antique concernant la fin de vie dePersée, dernierroi de Macédoine[33].
Cette « licence artistique » a alimenté des controverses avec les historiens pendant le tournage deKingdom of Heaven. Ainsi l'historienJonathan Riley-Smith, dans un article duDaily Telegraph, a qualifié le scénario de« version des Croisades vues parOussama ben Laden », tandis que Khaled Abu el-Fadl, de l'Université de Californie à Los Angeles, affirmait qu'il« incitait à la haine contre les musulmans »[30]. À l'inverse de ces avis négatifs contradictoires, Cathy Schultz, professeur à l'University of St. Francis de l'Illinois, évoque une« représentation juste et honnête de la Terre Sainte pendant les Croisades » passant un« message de paix et de tolérance »[34]. LeDr Nancy Caciola, professeur à l'université de Californie à San Diego estime que, même s'il comporte des inexactitudes, le film« restitue à merveille l'aspect et l'ambiance du Moyen Âge »[30].