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Le nom Khouzistan[1], qui signifie « Pays des Khuzi »[2], se réfère aux noms des premiers habitants de la province, le peupleKhuzi[1]. Ce nom dériverait de l'élamiteŪvja[3].
La province a aussi été appeléeArabistan[4]ouArabestan au cours de certaines périodes après leXVe siècle, particulièrement depuis le règne deTahmasp Ier (deuxième chah de la dynastie desséfévides) auXVIe siècle, après queMuhammad ibn Falah(en), un Arabe à la tête desMsha'sha'iya(en), a lancé des attaques sur le Khouzistan à partir de1440, causant ainsi une augmentation graduelle des populations d'origine arabe au Khouzistan[5]
La province du Khouzistan est un des centres de civilisation antique, basé autour deSuse. Des archéologues français commeJacques de Morgan ont daté les traces de civilisation remontant à plus de 8 000 ans av. J.-C. dans des sites tels queTal-i Ali-Kosh[6]. Le premier grand empire basé dans cette région était l'Empireélamite, un royaume nonsémite indépendant de laMésopotamie.
Les ruines archéologiques montrent que toute la province du Khouzistan était sous l'influence de la civilisation élamite[7].
En -640, les Élamites sont battus parAssurbanipal, faisant ainsi passer la région sous le joug desAssyriens, qui ont détruitSuse etChogha Zanbil. Un siècle plus tard,Cyrus le Grand reconquiert les terres élamites et fait de Suse une des capitalesachéménides.Darius Ie fait construire un palais portant le nom deHadish à Suse en -521.
La chute des Achéménides en -330 laisse place auxSéleucides, jusqu'à ce queMithridate Ie (-171/- 135) regagne de l'influence sur la région, profitant alors du déclin de l'empire séleucide. Les Sassanides, qui prennent le pouvoir en 220 de notre ère, établissent le centre de leur pouvoir dans cette région, et construisent passablement àAhvaz,Chouchtar et au nord d'Andimechk.
Au cours du temps, des missionnairesnestoriens ont amené lechristianisme dans la région, introduisant ainsi la languearaméenne. Pendant les 500 premières années de notre ère, la région a été appeléeBeth Huzaye. À partir de 639, le siège de l'Église nestorienne était àMahoze(en), le complexe comprenantCtésiphon etSéleucie du Tigre.
Pendant les premières années du règne deChapour II, (309 - 379), les Arabes ont traversé legolfe Persique à partir deBahreïn pour atteindreArdashir-Khwareh dans leFars et se sont dirigés vers l'intérieur des terres. En représailles, Chapour a traversé le golfe jusqu'à Bahreïn et défait les tribus arabes deTaghleb,Bakr bin Wael, etAbd Al-Qays, puis a avancé jusqu'àAl-Yamâma au centre duNejd. LesSassanides ont déplacé ces tribus àKerman et àAhvaz.
L'existence d'un centre culturel et scientifique comme l'académie de Gondichapour, qui regroupait des savants grecs, égyptiens, indiens... montre l'importance et la prospérité de cette région à cette époque. Par ailleurs, centrale dans le pouvoir sassanide, c'est dans cette région que se trouvait laForteresse de l'Oubli, prison politique sassanide ayant abrité divers souverains vaincus et dissidents religieux entre le IVe et le VIe siècle.
La présence d'Arabes en Iran n'aurait pas commencé avec laconquête islamique mais serait le résultat d'infiltrations mutuelles entre les civilisations perses et arabes[8] (entre les tribus arabes civilisées,ahl al-madar et les arabes du désert,ahl al-wabar). Les tribus arabes desBakr bin Wael et desThamim étaient déjà présents dans le Khouzistan et leFars avant l'arrivée des conquérants arabes. Certaines tribus arabes se sont battus du côté des Sassanides[9] (Taghleb, Eyad) alors que d'autres se sont alliées aux conquérants arabes (Lakhmides, Shayban, Bakr bin Wael) pour se battre contre les Persans.
L'invasion arabe du Khouzistan a eu lieu en 639 sous le commandement d'Al-Achari, originaire deBassorah, qui a chassé les Perses d'Ahvaz. Suse est tombée en deux jours, provoquant la fuite de ses habitants versChouchtar, qui a été assiégée pendant dix-huit mois. Chouchtar est finalement tombée aux mains des arabes en 642.
La conquête deGundishapur et d'autres villes le long duTigre s'est déroulée par la suite. Labataille de Nahavand a finalement laissé place aux armées musulmanes dans le Khouzistan[10]. Les garnisons arabes dans le sud de l'Iran ont vite été suivies d'autres types d'installations. Des familles arabes ont par exemple profité de l'occasion pour s'emparer de grands domaines terriens[11].
C'est à l'époque omeyyade que de grands groupes nomades des tribusHanifa,Banu Tamim, etAbd al-Qays ont traversé le golfe persique pour occuper les riches territoires autour d'Ahvaz et dans la province duFars, entre 665 et 680[12]. L'émigration de tribus arabes continue pendant le califat abbasside.
Le Khouzistan a été sous la domination des califesomeyyades etabbassides, jusqu'à ce queYa'qub bin Laith as-Saffar se soulève contre leur règne et gagne l'indépendance du Khouzistan par les armes, fondant alors la dynastie persane desSaffarides.
Durant la seconde partie duXVIe siècle, lesBani Kaab(en), originaires duKoweït, s'installent au Khouzistan[13]. Par la suite, de nombreux Arabes s'installent au Khouzistan à partir du sud de l'Irak, ce qui provoque une « arabisation » du Khouzistan[14]. D'après C.E. Boswoth dans l'Encyclopædia Iranica, la province était un gouvernorat général connue sous le nom d'Arabistan à partir desSafavides jusqu'à l'époqueqadjare. Au milieu duXIXe siècle, laGrande-Bretagne lance une guerre avec la Perse afin de s'emparer du Khouzistan. Les forces tribales duSheikh Jabir al-Kaabi, lecheikh deKhorramshahr (appelée Mohammerah enarabe) défendent la province.
Du fait de sa position à lafrontière avec l'Irak, la province est celle qui a le plus souffert en Iran de laguerre Iran-Irak. Elle était un des objectifs prioritaires deSaddam Hussein au cours de la guerre. La plus grande raffinerie du pays, àAbadan a été détruite et n'a pas encore récupéré sa capacité d'avant-guerre. La plupart desnakhlestans (champs de palmiers) ont été détruits, de même que des villes et sites historiques. Cette guerre et l'occupation par les troupes irakiennes ont causé un exode massif vers d'autres provinces plus éloignées du front. En 1982, les forces iraniennes ont réussi à faire reculer les forces irakiennes. La bataille de la « Libération de Khorramshahr » est un tournant de cette guerre et est célébrée officiellement chaque année en Iran depuis qu'elle a eu lieu.
Le gouvernement de la république islamique d'Iran ne fait pas de recensement ethnique, il est donc difficile de savoir quelle est la démographie exacte de la province. Depuis le début des années 1990, de nombreux persans khouzistanis ont commencé à retourner dans leur province d'origine.
Lesiège de l'ambassade iranienne àLondres en1980 a été effectué par un groupe séparatiste arabe, le « Mouvement Populaire Arabe en Arabistan », qui demandait au départ l'autonomie du Khouzistan, et qui a finalement demandé la libération de 91 de ses camarades emprisonnés en Iran[15]. Le groupe a, dans les mois suivants, donné des conférences de presse en se référant au « règne raciste deKhomeini ». Il a menacé de mener d'autres actions internationales dans le cadre de sa campagne pour un Khouzistan autonome. Les liens de ce mouvement avecBagdad ont servi à démontrer le fait qu'ils n'étaient pas seulement un mouvement d'opposition complètement iranien, mais au contraire soutenu par l'Irak. Le chef de ce groupe, « Salim » - Awn Ali Mohammed, et quatre autres membres ont été tués, alors que le cinquième, Fowzi Badavi Nejad, a été condamné à la prison à perpétuité[16].
Préfectures du KhouzistanLa baie de Mousa, dans le Khouzistan, une photographie deCopernicus (programme) par le satelliteSentinel-2. Près du centre se trouve la ville portuaire deBandar-e Emam Khomeyni, située au terminus duchemin de fer transiranien - une route qui relie le golfe Persique à la capitale iranienne, Téhéran. La zone sombre à droite du port est la baie de Musa, un estuaire peu profond. Les grandes structures géométriques le long du sommet semblent être des bassins d'évaporation pour l'extraction des minéraux naturels du sol. Le côté gauche de l'image est dominé par les marais et les vasières du refuge de la faune de Shadegan. Il s'agit de la plus grande zone humide d'Iran, et joue un rôle important dans l'écologie naturelle de la région. La zone fournit un habitat d'hivernage à une grande variété d'oiseaux migrateurs, et est le site le plus important au monde pour une espèce rare d'oiseau aquatique : lamarmaronette marbrée. La partie nord de la zone humide est un habitat d'eau douce vital pour de nombreuses espèces menacées. Cette zone est considérée comme une zone humide d'importance internationale par laConvention de Ramsar, un traité intergouvernemental pour l'utilisation durable des zones humides. Février 2017.
La province du Khouzistan peut être divisée en deux régions : les plaines et les régions montagneuses. Les plaines sont situées au sud et à l'ouest de la province. Cette zone est irriguée par les rivièresKaroun, Karkheh et Jarahi. Les régions montagneuses sont situées au nord et à l'est de la province, et constituent le sud de la chaîne montagneuse desZagros.
Lesfruits de mer sont la partie la plus importante de la cuisine khouzistani, mais beaucoup d’autres plats existent également. Le plat le plus populaire du Khouzistan est leGhalyeh Mahi, un plat depoisson préparé avec desépices à saveur forte, desoignons et de lacoriandre. Le poisson utilisé dans ce plat est localement connu sous le nom demahi sobour (poissonalose), une espèce de poisson abondante dans le golfe Persique. Parmi les autres spécialités de la province figurent leGhalyeh Meygu (ou "casserole decrevettes"), leashe-mohshala (un ragoûtkhorramshahri servi au petit-déjeuner), lesær shir (un petit déjeunerdezfouli rempli de crème épaisse), lehælim (un petit-déjeunerchouchtari composé defarine de blé et deviande d'agneau déchiquetée) et lekohbbeh (un gâteau de riz frit avec garniture de bœuf haché et épices d'origine arabe, il s'agit d'une variante duKibbehlevantin)[21].
Le barrage Karoun-3 a été inauguré au début duXXIe siècle afin de satisfaire les besoins croissants en énergie du pays.
Le Khouzistan est la région produisant le plus de pétrole en Iran et est donc une des provinces les plus riches du pays. Le gouvernement d'Iran classe la province3e d'Iran par son PIB[22].
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L'abondance d'eau et la fertilité des sols ont transformé cette région en une terre riche et bien dotée. La variété de produits agricoles tels queblé,orge, graines oléagineuses,riz,eucalyptus, herbes médicinales; l'existence de nombreuses fermes de palmiers etd'agrumes; le fait d'avoir des montagnes propices à l'élevage d'olives et, bien sûr, à la canne à sucre - d'où le nom du Khuzestan - montre tout le potentiel de cette plaine fertile. L'abondance des sources d'approvisionnement en eau, des rivières et des barrages a également une influence sur les industries de la pêche, qui prévalent dans la région.
Il y a plusieurs usines produisant dusucre de canne en quantités industrielles dans la province de Khouzistan, parmi elles, on peut citerHaft-Tappeh etKarun Agro Industry près deChouchtar.
Les barrageshydroélectriquesKarun-3 et 4, et celui de Karkheh, ainsi que les réserves pétrolières de la province fournissent à l’Iran des sources nationales de revenus et d’énergie. Les industries pétrochimique et sidérurgique, la fabrication de tuyaux, les centrales électriques qui alimentent le réseau national, les usines chimiques et les grandes raffineries de la province comptent parmi les principales installations industrielles de l’Iran.
La province abrite notamment les champs deAhvaz,Marun,Aghajari,Karanj,Shadegan(en),Mansouri(en) etYadavaran(en), qui fait aussi partie du champ plus large et contesté (avec l'Irak d'Al-Fakkah(en). Le Khouzistan détient 80 % des réserves pétrolières terrestres de l’Iran, soit 57 % de l’ensemble des services pétroliers de l’Iran, ce qui en fait une ressource indispensable à l’économie iranienne[25].
Chogha Zanbil: un des sièges de l'empireélamite. Cetteziggourat est un temple païen de 5 étages. Le temple a été construit en l'honneur deInshushinak, le dieu protégeant la ville deSuse.
Dezfoul (Dezh-pol) : le nom de la ville vient d'un pont bâti sur la rivièreDez sur ordre deChapourIer.
Chouchtar : une des plus vieilles villes fortifiées d'Iran, connu sous le nom de « ville des 40 anciens » en dialecte local. La mosquée du Vendredi de Chouchtar a été construite par lesAbbassides
Masjed-e Soleyman, une ville antique qui possède des autels du feu et des temples tels queSar-masjed etBard-neshondeh. Lestribus bakhtiari y passent l'hiver, etWilliam Knox D'Arcy a creusé le premier puits de pétrole en Iran.