Khaled Kelkal | ||
Terroriste islamiste | ||
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![]() Khaled Kelkal, portrait d'après une photographie d'identification. | ||
Information | ||
Naissance | Mostaganem (Algérie) | |
Décès | (à 24 ans) Vaugneray (France) | |
Cause du décès | Tué par balles par l'EPIGN | |
Nationalité | Algérien | |
Allégeance | Groupe islamique armé | |
Attentats | Attentats de 1995 en France Attentat du RER B à Saint-Michel | |
Victimes | 8 morts et 148 blessés | |
Période | 11 juillet 1995-29 septembre 1995 | |
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Khaled Kelkal (enarabe :خالد كلكال), né le àMostaganem enAlgérie et abattu le àVaugneray, est unterroristeislamistealgérien membre duGroupe islamique armé (GIA) et le principal responsable de lavague d'attentats commise en France à l'été 1995[1].
Né le àMostaganem enAlgérie, en 1973[2], ilémigre avec sa mère àVaulx-en-Velin dans labanlieuelyonnaise pour vivre avec son père Abdelkader, en France depuis 1969,ouvrier spécialisé dans une usine deVénissieux, sa sœur et ses deux frères. Il habite aux Barges, avenue Paul-Marcelin, dans uneHLM datant du début des années 1960[3].
Élève au collège Les Noirettes, il a un bon niveau scolaire qui lui permet d'être admis en seconde aulycée La Martinière Monplaisir de Lyon en 1988. En 1989, il passe en première F6 Chimie[4]. Il ne s'y sent pas à l'aise :« C'était plus ça, et ça m'a pas plu. J'ai pas tenu. J'avais les capacités de réussir, mais j'avais pas ma place, parce que je me disais : l'intégration totale, c'est impossible ; oublier ma culture, manger du porc, je ne peux pas. Eux, ils n'avaient jamais vu dans leur classe un Arabe, comme ils disent […] et, quand ils m'ont connu, ils m'ont dit :« Tu es l'exception. » […] Au lycée, dans ma classe, il y avait que les riches. »[5].
Il subit par ailleurs l'influence d'un frère aîné, Nourredine, condamné en 1990 à douze ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de laLoire, et incarcéré à lamaison centrale d'Ensisheim (Haut-Rhin) pour vol à main armée[6]. Il se détourne alors de ses études et tombe dans ladélinquance[7]. En, il est interpellé, soupçonné d'avoir participé à trois reprises à des casses à la voiture bélier. Il est inculpé puis incarcéré pendant six mois à laprison Saint-Paul de Lyon[8]. Niant les faits, il est remis en liberté sous contrôle judiciaire en. Il ne peut alors se réinscrire au lycée[9]. Il est condamné le à trois ans de prison dont six mois avec sursis pour complicité de vols à la voiture bélier. Deux mois plus tard, en appel, sa peine est portée à quatre ans de prison ferme[10].
Durant sa peine, Khaled Kelkal rencontre desreligieuxislamistes, apprend l'arabe et se radicalise[7]. Sa détention dure du au[11]. Il y rencontre un autre prisonnier surnommé « Khelif ». Ce dernier est un islamiste qui avait quitté laFrance pour échapper à la prison mais qui a été condamné à sept ans de détention après y être revenu. En prison, Khelif tente de recruter des Algériens en perdition pour commettre des actes terroristes enAlgérie.
Contre l'avis du parquet, un juge autorise alors son placement dans une entreprise de bureautique et Khaled Kelkal obtient sa liberté conditionnelle. Il retourne à Vaulx-en-Velin et entreprend en une formation de conducteur d'appareils dans l'industrie chimique[4]. Il apprend le Coran, fréquente la mosquée Bilel, dans le quartier de laGrappinière[12] et se lie aux milieux islamistes. Il fait la connaissance d'Ali Touchent, soupçonné d'être un agent recruteur des services secrets algériens[13] (salarié mensuellement par« l'organisme payant les policiers algériens », il échappera à toute arrestation ; et l'Algérie n'annoncera qu'un weekend de sa mort violente le dans un hôtel surveillé d'Alger[14]). En 1993, celui-ci lui confie plusieurs missions en Algérie pour livrer desarmes, de l'argent et des documents. Il en revient « fanatisé »[15] :« Il disait qu'on était dans l'errance, qu'on n'était pas de bons musulmans. Il m'a frappée plusieurs fois et m'a menacée de mort s'il me voyait avec quelqu'un. »[16] déclarera l'amie de Kelkal.
Le, Khaled Kelkal est impliqué dans l'assassinat de l'imam Sahraoui, dans sa mosquée à Paris. Sahraoui est considéré comme un modéré par rapport au GIA[réf. nécessaire]. Le, il participe à une fusillade contre desgendarmes àBron avec son ami Karim Koussa. Le, il est impliqué avecBoualem Bensaïd, dans le groupe qui pose unebombe à la station Saint-Michel - Notre-Dame de la ligne B du RER parisien. L'attentat fait huit morts et 117 blessés. Le, il est impliqué dans un autre attentat à laplace de l'Étoile à Paris où une bombe blesse dix-sept personnes. Le, il est impliqué dans l'attentat raté contre la ligneTGV Paris-Lyon, où sesempreintes digitales sont relevées sur une bombe qui n'explose pas[17]. Malgré la traque dont il fait l'objet, Khaled Kelkal parvient à commettre encore deux attentats :
Depuis le début desattentats, leministre de l'Intérieur est sur le pied de guerre.Jean-Louis Debré tient trois réunions quotidiennes avec laPolice judiciaire, lesRenseignements généraux, laDirection de la Surveillance du territoire. Le[18], 170 000 affiches signalétiques représentant Khaled Kelkal sont diffusées dans toute la France. Khaled Kelkal est en cavale. Il est repéré le dans la forêt de Malval, dans lesmonts du Lyonnais, par descueilleurs de champignons. Les gendarmes sont reçus par des tirs de fusil à pompe tirés par Karim Koussa, qui est blessé, tandis que Kelkal s'enfuit.
Le, Khaled Kelkal est localisé près deLyon, au lieu-dit « Maison Blanche » àVaugneray. Il est interpellé par une équipe de huitgendarmes, essentiellement membres de l'Escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale, et alors qu'il tente de résister un revolver à la main, il est abattu par les forces de l'ordre[19].
La mort de Kelkal est filmée par une équipe de télévision, des journalistes de M6 et France 2 ayant suivi les gendarmes à leur sortie rapide de la gendarmerie[20]. Les journaux de TF1 et France 2 se livrent à une débauche desensationnalisme[21]. Une polémique naît sur les conditions exactes de sa mort. Alors qu'il est à terre et blessé, un gendarme crie à l'un de ses collègues « Finis-le, finis-le »[19]. Cependant, il semble que Kelkal, blessé aux jambes, continue à viser lesgendarmes avec son arme de poing[22].
Le, Kelkal est enterré dans un caveau du cimetière deRillieux-la-Pape[23].
En est créée par la Compagnie du Théâtre en Bransle une pièce de théâtre de François Durègne et David Psalmon, intituléeMoi, Khaled Kelkal inspirée de l'interview de Kelkal par lesociologueallemand Dietmar Loch[24]. En, l'affiche du spectacle est interdite par la municipalité deMulhouse car jugée « de nature à choquer de nombreux Mulhousiens et à créer untrouble à l'ordre public »[25]. À l'automne 2006, Roger des Prés monte sa propre adaptation théâtrale intituléeKhaled Kelkal, une expérience de la banlieue coproduit par le Théâtre des Amandiers[26].
Le rappeur françaisRohff fait brièvement référence à Khaled Kelkal dans le titreRohff vs L'État, extrait de l'albumLe Code de l'honneur (1999) : « Armé jusqu'aux dents, jamais j'm'avoue vaincu, comme Khaled Kelkal, à mes trousses j'ai l'État, mon principal rival, entre nous y'a pas d'rapport amical, ça s'annonce radical, j'suis prêt à mourir pour ma cause, parce-que l'amour me recale, j'ai l'shaytan qui m'propose plein d'choses… »[27].
Le groupeTandem y fait également brièvement référence dans le titreVécu de poissard, extrait de l'albumC'est toujours pour ceux qui savent (2005) : « Sache que j'n'envisage en aucun cas d'finir à la Khaled Kelkal»[28].