Le nom de la ville provient de l'ancien slave orientalкъркъ, qui signifie « gorge », par allusion au détroit du même nom, qui fait face à la ville et que les anciens Grecs nommaientBosphorus. Kertch est l'une des plus anciennes villes d'Ukraine.
Les fouilles archéologiques effectuées à Mayak, village proche de la ville, ont prouvé que la zone était déjà habitée duXVIIe au XVe siècle av. J.-C..
Ruines de Panticapée.
L'histoire de Kertch en tant que ville commence auVIIe siècle av. J.-C., lorsque des colons grecs venus deMilet fondent une ville-état nomméePanticapée, ce qui signifie« route du poisson », sur la rive du détroit de Kertch. La ville est bâtie au sommet du mont Mitridates, sur le site de la ville actuelle de Kertch. Après avoir soumis les cités voisines, elle devient en une capitale duroyaume du Bosphore. Plus tard, durant le règne du roiMithridate VI Eupator, Panticapée est, pendant une courte période, la capitale duroyaume du Pont, beaucoup plus vaste et puissant.
La ville, située à l'intersection des routes commerciales entre l'Asie et l'Europe, connait une croissance rapide. Les principales exportations de la ville sont alors les céréales, le poisson salé et le vin.Panticapée frappe sa propre monnaie. Une grande partie de la population est ethniquementscythe et plus tardsarmate, ce qu'attestent les fouilles archéologiques deKoul-Oba (« la Colline de cendre » entatar).
AuVIIe siècle, lesKhazars prennent le contrôle de Bosphoros, et la ville est renomméeKartcha ouTcharcha. Le chef du gouvernement local est à cette époque letudun. Le christianisme reste la religion principale à Kertch à l'époque de la domination khazare. L'église de Saint-Jean Baptiste est élevée en 717, ce qui en fait la plus ancienne église d'Ukraine et de Russie.
Après la prise d'Azov par l'Empire russe, les Tzars visent l'accès à lamer Noire par Kertch ; c'est l'un des objectifs de l'Alliance avec l'Autriche de 1697, mais la paix conclue hâtivement par lesAutrichiens auTraité de Karlowitz ne le leur permet pas. Face au renforcement des forces militaires russes dans la région d'Azov, les Turcs construisent en 1706 la forteresse deIeni-Kale, près de la ville, face au détroit de Kertch. En 1771, l'armée russe entre en Crimée et, par letraité de Koutchouk-Kaïnardji, signé en 1774, Kertch et Ieni-Kale sont cédées à l'Empire russe. En 1790, laMarine impériale russe sous le commandement de l'amiralFiodor Ouchakov inflige une défaite à la flotte turque lors de la bataille du détroit de Kertch.
En raison de son emplacement, Kertch devient un important port de commerce et de pêche. Le musée d'État de l'Antiquité et divers établissements d'enseignement sont ouverts dans la ville. Une usine sidérurgique est construite en 1846, alimentée par un énorme gisement de minerai de fer trouvé dans la péninsule de Kertch. Kertch possède unfort défendant le détroit.
Au cours de laguerre de Crimée (de 1853 à 1856), la ville est dévastée par les forces franco-britanniques en mai-juin 1855 dans le cadre de la prise de contrôle dudétroit de Kertch.
Kertch connait une période de déclin pendant laPremière Guerre mondiale et laguerre civile russe, puis reprend sa croissance à la fin des années 1920, grâce au développement de diverses industries, minerai de fer et métallurgie en particulier. En 1939, la population atteint 104 500 habitants.
Au cours de laSeconde Guerre mondiale, de 1941 à 1945, Kertch est le théâtre de violents combats entre l'Armée rouge et l'armée allemande. La ville est d'abord prise par les Allemands en. Le, les Soviétiques la reprennent grâce à une opération de débarquement naval, mais le, la170. Infanterie-Division et leInfanterie-Regiment 213 chassent les forces soviétiques de la ville au cours de l'opérationTrappen-Jagd[3]. L'Armée rouge perd plus de 169 000 prisonniers au cours de la bataille de la péninsule de Kertch[4]. Le, les forces navales soviétiques lancent une autre opération de débarquement, mais Kertch n'est finalement libérée que le.
Durant l'occupation de Kertch, l'armée allemande tue quelque 15 000 habitants et en déporte 14 000. Des preuves des atrocités commises par les Allemands à Kertch sont présentées auprocès de Nuremberg. Les catacombes (mines) d'Ajimouchkaï, dans la banlieue de Kertch, servent de refuge à des milliers de soldats et de réfugiés, qui prennent part à des opérations de guérilla contre l'occupant. Beaucoup d'entre eux périssent sous terre, à la suite d'attaques au gaz toxique. Par la suite, un mémorial est élevé sur le site. Pour l'héroïsme de ses habitants, Kertch reçoit le titre honorifique deVille héros.
Depuis 1993, leForum du Bospor, le premier grand festival international des arts de l'ex-URSS, est organisé à Kertch par le poète et savantIgor Sid. Des auteurs connus commeVassili Axionov, Ivan Jdanov, Nikolaï Zvyagintsev,Fazil Iskander, Timur Kibirov,Dmitry Kuzmin, Alexeï Parshtshikov, Andreï Polyakov,Lev Rubinstein, Evgeny Sabourov etc. ont participé au Forum.
Le, un élève de quatrième année âgé de18 ans, Vladislav Rosliakov, ouvre le feu au lycée polytechnique et fait20 morts et au moins 50 blessés, avant de se suicider. Un deuil de trois jours a été décrété en Crimée. Les faits sont qualifiés d'« acte terroriste »[5],[6],[7],[8].
Au sud de la ville se trouvent leport de commerce de Kertch qui représente un trafic de9,6 millions de tonnes en 2016, et l’usine de construction navale Zaliv chargée de la construction des porte-hélicoptèresIvan Rogov etMitrofan Moskalenko duprojet 23900 dont la construction a débuté en juillet 2020 pour une mise en service prévue en 2025 et 2026. Et leport de Komich-Bouroun pour le commerce.
Située à proximité dupont de Crimée, la ville occupe une position privilégiée sur l’axe routier et ferroviaire avec lekraï de Krasnodar et le reste de la Russie. Outre lagare, la ville est desservie par unaéroport et dispose d’unréseau de trolleybus(ru) avec trois lignes.