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Juliette Gréco

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Pour les articles homonymes, voirGreco.

Juliette Gréco
Juliette Gréco en concert en 2006.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Surnoms
La muse de Saint-Germain-des-Prés, Gréco, La GrécoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
Fratrie
Charlotte Gréco(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Philippe Lemaire(de à)
Michel Piccoli(de à)
Gérard Jouannest(de à)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Laurence-Marie Lemaire
Autres informations
Labels
Genre artistique
Site web
Distinctions
Films notables
Discographie

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Juliette Gréco[Note 1], née le àMontpellier (Hérault) et morte le àRamatuelle (Var)[1], est unechanteuse etactricefrançaise, surnommée « La muse de Saint-Germain-des-Prés ».

Figure emblématique de lachanson française « à texte », avec une carrière s’étalant sur près de sept décennies, elle est notamment célèbre pour avoir été l'interprète d'auteurs tels queRaymond Queneau,Jean-Paul Sartre,Jacques Prévert,Léo Ferré,Boris Vian,Guy Béart etSerge Gainsbourg.

Biographie

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Fille et sœur de résistantes déportées

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Juliette Gréco est née en 1927 àMontpellier d'un père d'originecorse, le commissaire de lapolice des jeux sur laCôte d'Azur[2] Gérard Gréco, et d'une mère issue d'une famillebordelaise, Juliette Lafeychine (1899-1978)[3]. Ses parents s'étant séparés, elle est élevée, avec sa sœur aînée, Charlotte (1924-2021), àBordeaux, par leurs grands-parents maternels, qui meurent tous deux en1933. Leur mère les rejoint alors et les emmène toutes les deux àParis. Passionnée de danse, Juliette estpetit rat à l'Opéra Garnier, en1939.

La deuxième guerre mondiale ayant éclaté en 1940, la famille retourne dans le sud-ouest de la France, enDordogne. Les filles sont scolarisées chez les « Dames noires », l'Institut Royal d'éducation Sainte Jeanne d'Arc àMontauban[4]. C'est là que leur mère, opposée aumaréchal Pétain, se rallie augénéral De Gaulle et participe à une filière d'évasion vers l'Espagne etGibraltar viaBordeaux[5]. Elle est arrêtée en1943. Les deux sœurs s'enfuient par le premier train pour Paris mais sont suivies par un des agents de laGestapo dePérigueux[5].

Elles sont brutalement capturées cinq jours plus tard, devant le caféPampam,place de la Madeleine, et emmenées au siège de laGestapo, 80,avenue Foch. Charlotte esttorturée, et Juliette est violemment battue — mais après avoir réussi, en se rendant aux toilettes, à jeter les documents compromettants[5] que sa sœur, agent de liaison, transportait pour laRésistance[6]. Elles sont emprisonnées à lamaison d'arrêt de Fresnes.

La mère et la sœur aînée sontdéportées àRavensbrück, où elles se retrouvent dans le même bloc queDenise Jacob, rejointes en février 1944 parGeneviève de Gaulle-Anthonioz. Elles en reviennent, après la libération du camp par l'Armée rouge, le.

En raison de son jeune âge, Juliette elle, est libérée. Après avoir récupéré ses affaires au siège de laGestapo française dans le16e arrondissement de Paris, elle se retrouve seule et sans ressources« sur l'avenue la plus belle du monde, l'avenue Foch », avec un ticket de métro en poche[7]. Elle se rend alors chez la seule personne de sa connaissance résidant dans la capitale,Hélène Duc, qui a été, avant la guerre, son professeur de français. Elle sait que cette amie de sa mère habite près de l'église Saint-Sulpice, 20,rue Servandoni[Note 2]. L'adolescente y est logée et prise en charge. Elle s'habille des vêtements des garçons de la maison, les seuls disponibles, et d'une paire de chaussures donnée par une amie d'Hélène Duc, l’actriceAlice Sapritch[5]. Elle invente là le « style Saint-Germain »[5].

Saint-Germain-des-Prés

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Lequartier Saint-Germain-des-Prés est à deux pas de là et, en1945, Juliette découvre le bouillonnement intellectuel de larive gauche et la vie politique à travers lesJeunesses communistes. Hélène Duc l'envoie suivre les cours d'art dramatique dispensés parSolange Sicard[7]. Juliette décroche quelques rôles authéâtre (Victor ou les Enfants au pouvoir[8] en) et travaille dans une émission de radio consacrée à lapoésie.

En 1950, elle pose pour leStudio Harcourt, cheveux longs et frange.

Juliette noue des relations amicales avec de jeunes artistes (elle vit un temps avec le peintreBernard Quentin au 7,rue Servandoni) et intellectuels du quartier de Saint-Germain-des-Prés, dontAnne-Marie Cazalis etBoris Vian. Jean-Paul Sartre lui permet de s'installer à l'hôtel La Louisiane[9] où il réside. Elle occupe la chambre 10, la seule qui ait une baignoire avec de l'eau chaude.

Débuts

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Juliette Gréco dansV Magazine en1951.

En1949, disposant d'un riche répertoire (deJean-Paul Sartre à Boris Vian...), Juliette Gréco participe à la réouverture du cabaretLe Bœuf sur le toit. Elle rencontre cette année-là le trompettiste américainMiles Davis, dont elle tombe amoureuse[10]. Il hésite à l'épouser. Les unions entre Noirs et Blancs sont alors illégales dans de nombreuxÉtats américains). Finalement,lui ne voulant pas lui imposer une vie auxÉtats-Unis en tant qu'épouse d'unNoir américain, et elle ne voulant pas abandonner sa carrière en France, ils renoncent au mariage et Miles retourne àNew York à la fin mai[11].

En 1956

En1951, elle reçoit le prix de laSACEM pourJe hais les dimanches. En1952, elle part en tournée auBrésil et aux États-Unis dans la revueApril in Paris. En1954, elle chante à l'Olympia. En mai 1958, son amiBoris Vian devient son directeur artistique (labelFontana, filiale dePhilips) et demande àAndré Popp de composer pour elleMusique mécanique (auteur :Boris Vian),La Complainte du téléphone (auteur :François Billetdoux) etDe Pantin à Pékin (auteur :Pierre Delanoë).

Elle rencontre le comédienPhilippe Lemaire sur le tournage dufilmQuand tu liras cette lettre deJean-Pierre Melville, et l'épouse le. Ils divorcent en1956 après la naissance de leur fille Laurence-Marie (née le et morte en 2016)[3].

Elle repart pourNew York et ses interprétations des plus grands auteurs français enthousiasment le public Américain[réf. nécessaire].

Le, de passage àAmsterdam.

Mel Ferrer, qu'elle a rencontré sur le tournage d’Elena et les Hommes deJean Renoir (1956) et est devenu un de ses« grands copains »[12], lui téléphone depuisMexico où va se tourner son prochain film, car il pense qu'elle conviendrait« à son producteur qui cherche une Française pour un "petit mais très intéressant rôle" dansLe soleil se lève aussi dirigé parHenry King »[12].

C'est ainsi qu'elle fait la connaissance deDarryl F. Zanuck, avec qui elle entame une relation amoureuse[Note 3]. Elle tourne dans quelques-unes de ses productions, notammentLes Racines du ciel (John Huston,1958) etDrame dans un miroir (Richard Fleischer,1960), films dans lesquels elle partage l'affiche avecOrson Welles. Mais sa relation avec Zanuck est houleuse car celui-ci,dixit Juliette Gréco,« possessif et passionné. […] a vécu avec moi une aventure exotique, mais finalement douloureuse, malheureusement »[13]. En même temps que s'achève sa relation avec Darryl Zanuck, c'est avec lefilm d'aventureLe Grand Risque (Richard Fleischer,1961) que s'achève sa carrière « hollywoodienne », sans qu'elle n’ait jamais mis les pieds dans les studios américains de la20th Century Fox[Note 4].

Consécration

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AAmsterdam en 1962

Au début desannées 1960, elle revient à la chanson et ne la quitte plus. Elle chante notammentJacques Brel,Léo Ferré,Guy Béart et aussiSerge Gainsbourg, qui est alors un quasi-inconnu.

Certaines de ses chansons sont censurées pour cause d’antimilitarisme ou d’immoralité[14].

A l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol en 1964

En 1962, elle fait partie des premiers actionnaires deMinute. À cette époque le journal, fondé parJean-François Devay, médaillé de la Résistance, « est alors plutôt tourné vers l’actualité « people ». [...] Et s’inscrit également dans la lignée des journaux satiriques » du moment. Il compte parmi ses premiers actionnaires des personnalités commeFrançoise Sagan,Eddie Barclay,Fernand Raynaud,Alain Griotteray ou encoreMarcel Dassault[15].

En1965, elle se produit gratuitement dans lesmaisons des jeunes et de la culture de la banlieue parisienne, devant un public constitué d'étudiants et d'ouvriers. Toujours en1965, elle tient un rôle de premier plan dans lefeuilleton téléviséBelphégor ou le Fantôme du Louvre. La même année, lors d'un « dîner de têtes d'affiches » organisé par le magazineTélé 7 jours, elle est assise aux côtés deMichel Piccoli, dont elle tombe amoureuse. Ils se marient en 1966 et se séparent en 1977[3].

Le, à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol.

Du16 septembre au 23 octobre 1966, leTNP accueille pour la première fois dans sa grande salle (2 800 places) dupalais de Chaillot deux chanteurs : Juliette Gréco etGeorges Brassens[16].

En1968, elle inaugure la formule des concerts de18 h 30 authéâtre de la Ville àParis. Elle y interprète l'une de ses plus célèbres chansons,Déshabillez-moi.

En1967 parait le disqueOctobre, distribué uniquement enUnion soviétique. Cette chanson interprétée par Juliette Gréco, écrite parJean Dréjac et composée parPhilippe Gérard, tous deux sympathisants communistes, raconte larévolution russe d’octobre 1917[17].

Attentive au mouvement deMai 68, elle héberge chez elle quelques joursAlain Krivine, menacé d’arrestation. Elle adhère auMouvement de la paix[14].

Elle enregistre enavril 1969 un titre deDidier Rimaud à la demande de son amiFrançois Rauber,Faudrait aller plus loin, chanson intégrée à l'albumDifficile amour de Bernard Geoffroy[Note 5].

En 1972, aux côtés du chanteurClaudio Villa en marge d'un concert donné au profit de l'Unicef à Turin.

Au début desannées 1970, Juliette Gréco effectue de nombreuses tournées à l'étranger (notamment enItalie, enAllemagne, auCanada et auJapon), alors qu'en France, son succès semble marquer le pas. En effet, en1972, elle quitte les productionsPhilips, chez qui elle enregistrait depuis plus de vingt ans, pour les productionsBarclay et, sous ce label, sort deux albums :Juliette Gréco chanteMaurice Fanon (1972) etJe vous attends (1974), opus essentiellement écrit parHenri Gougaud, exception faite deTa Jalousie deJean-Loup Dabadie et de la reprise deL'Enfance, chanson deJacques Brel (extraite de son film de1973,Le Far West). Parallèlement,Gérard Jouannest, son pianiste et accompagnateur depuis1968, qu'elle épouse vingt ans plus tard, devient son compositeur attitré.

Le, elle est présente, tout comme son épouxMichel Piccoli, au grand meeting de l’Union de la gauche au parc des Expositions, conséquence de la signature duprogramme commun[14]. Elle soutientFrançois Mitterrand pour l'élection présidentielle de 1974[18] et lui renouvelle son soutienen 1981 eten 1988 tout en soutenant leParti communiste français (PCF) pour les élections législatives. Engagée en faveur de plusieurs causes (paix, homosexualité, sans-papiers), elle chante à lafête de l'Humanité en 1999 et à la fête deLutte ouvrière en 2001[14].

Nouveau changement de maison de disque en1975. Elle quitte Barclay pour faire graver ses deux albums suivants chezRCA Victor :Vivre en1975, etGréco chante Jacques Brel, Henri Gougaud, Pierre Seghers en1977. Pour ces deux albums, elle reprend sa plume de parolière (exercice auquel elle s'est déjà essayée en1969) pour écrire successivement :Fleur d'orange,Le Mal du temps etL'Enfant (1975),Pays de déraison etL'amour trompe la mort (1977). Sa carrière de parolière s'achève avec ces cinq titres[Note 6].

Entre1982 et1983, elle semble faire un bilan de sa carrière, car consécutivement à la parution de ses mémoires (Jujube,Stock,), Juliette Gréco établit sous la direction artistique deGérard Meys son anthologie discographique telle qu'elle la conçoit à ce moment-là.François Rauber réalise les arrangements et dirige l'orchestre tandis que Gérard Jouannest est au piano. Cette anthologie est commercialisée en trois volumes séparés chez lesdisques Meys (voirdiscographie).

Toujours chez les disques Meys, Gréco enregistre un nouvel album,Gréco 83 où, encore une fois, de nouveaux auteurs venus d'horizons divers lui écrivent du sur-mesure, dontLes Années d'autrefois, du journaliste Richard Cannavo, qui devient un titre incontournable de ses tours de chant. Parmi les autres auteurs figurent ledessinateur humoristiqueGébé (Bleu sans cocaïne), l'auteur-compositeur-interprèteAllain Leprest (Le Pull-over, musique deJean Ferrat) et leparolierClaude Lemesle (Y a que les hommes pour s'épouser).

Elle est faitechevalier de la Légion d'honneur par lePremier ministreLaurent Fabius, le.

Elle retrouve son public de l'Olympia en1991 et l'album du concert est édité parPhilips.

Elle enregistre en1993 un album écrit parÉtienne Roda-Gil sur des musiques, entre autres, deJoão Bosco,Julien Clerc,Gérard Jouannest etCaetano Veloso[Note 7].

En octobre de la même année, un nouvelOlympia précède une tournée.

Après une absence discographique de quatre ans, elle enregistre, en1998, pour les disques Meys un album écrit parJean-Claude Carrière. Son récital authéâtre de l'Odéon à Paris en est enregistré.

2000-2015

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AuFestival de Vienne enAutriche en 2009

En 2003, Juliette Gréco enregistre chezPolydor un nouvel album sur des textes deChristophe Miossec,Marie Nimier et Jean Rouault,Benjamin Biolay etGérard Manset. L'ensemble est mis en musique parGérard Jouannest etFrançois Rauber.

Elle retrouve l'Olympia en2004.

En 2006, elle part pourNew York enregistrer un album avec des musiciens dejazz qui paraît en France sous le titreLe Temps d'une chanson. Elle le chante sur la scène duthéâtre du Châtelet à Paris seulement accompagnée d'un piano et d'un accordéon.

Le, lesVictoires de la musique la couronnent d'une « Victoire d'honneur » pour toute sa carrière. Pour la première fois, le, elle donne un concert à lasalle Pleyel accompagnée d'une formation réduite.

En, elle enregistre en duo la chansonRoméo et Juliette avecAbd Al Malik (albumDante). Fin 2008, début 2009, elle prépare un nouvel album réalisé à partir de textes d'Olivia Ruiz et d'Abd Al Malik.Je me souviens de tout marque également sa rencontre — enfin — avecBrigitte Fontaine.

Proche de la gauche, elle a cosigné, avecPierre Arditi,Maxime Le Forestier etMichel Piccoli une lettre ouverte[19], le, à l'intention deMartine Aubry, première secrétaire duParti socialiste, appelant les députés socialistes à adopter laloi Création et Internet.

En, un nouveau documentaire,Je suis comme je suis deBrigitte Huault-Delannoy, est projeté en son honneur et en sa présence àMontréal (place des Arts).

Le, elle donne le récital de clôture du festival deValence sur la scène duparc Jouvet, accompagnée par son pianisteGérard Jouannest et un accordéoniste. Des centaines de spectateurs l'applaudissent et lui offrent une longue ovation debout.

Elle est membre du comité de parrainage de la Coordination pour l'éducation à la non-violence et à la paix.

En, elle sort un nouvel albumÇa se traverse et c'est beau, un hommage à Paris et ses ponts.Marie Nimier,Thierry Illouz,Amélie Nothomb,François Morel,Antoine Sahler,Philippe Sollers,Gérard Duguet-Grasser ou encoreJean-Claude Carrière figurent entre autres parmi les auteurs des chansons de cet album.Melody Gardot,Marc Lavoine etFéfé l'accompagnent chacun en duo etGuillaume Gallienne y interprète un texte.

En février2012, elle est pour trois soirs sur la scène duthéâtre du Châtelet de Paris. Le, à l'occasion de son85e anniversaire, elle est la vedette de la soirée surArte qui diffuseJuliette Gréco, l'insoumise, le film documentaire d'Yves Riou et Philippe Pouchain (projeté au « Rendez-vous with French Cinéma » à New-York) suivi de son concert de2004 à l'Olympia ; pour les téléspectateurs allemands, les chansons de son concert ont été sous-titrées par des textes allemands dus à la plume de Didier Caesar (Dieter Kaiser, Stuttgart). Le, Juliette Gréco reçoit des mains du maireBertrand Delanoë la Grande médaille de vermeil de laVille de Paris. Bertrand Delanoë déclare :« Il était temps que sa ville lui dise merci. Juliette Gréco, c'est la Parisienne. La Parisienne d’aujourd’hui et la Parisienne qui incarne le temps de Paris qui ne passe jamais ». La chanteuse, qui a souvent représenté la France et Paris à l'étranger, répond :« Je ne suis pas née à Paris, j'ai vu le jour à Montpellier. Mais j'ai été mise au monde ici[20],[21]. ». EnAllemagne, le, elle monte de nouveau sur la scène duTheaterhaus Stuttgart (de) pour un concert donné à guichets fermés, accompagnée par son pianiste et mariGérard Jouannest, devant un public ravi qui, pour la remercier, se lève pour l'applaudir. Dans sa loge elle accueille le traducteur et interprète de chansons françaises Dieter Kaiser, chanteur lui-même de chansons et auteur-compositeur allemand sous le nom de scène Didier Caesar. Le, elle est faite « citoyenne d’honneur de la Ville de Montpellier » et inaugure la plaque apposée sur la façade de la maison située au 2, rue Doria (quartier des Arceaux) où elle est née le au matin. Elle y a vécu jusqu’à l’âge de trois ans avant d’aller habiter chez sa grand-mère maternelle domiciliée dans le Bordelais[22].

Le, Juliette Gréco, victime d'un malaise après quarante-cinq minutes, n'a pas pu finir son concert sur la scène de l'espace Montgolfier àDavézieux, près d'Annonay (sourceLe Dauphiné/Ardèche). Le sort, chez Deutsche Grammophon/Universal Music, l'albumJuliette Gréco chante Brel, réunissant douze chansons deJacques Brel arrangées par le pianisteBruno Fontaine et par le mari de la chanteuse, Gérard Jouannest[23]. Deux récitals de la chanteuse sont annoncés pour les 16 et à l'Olympia[23].

En2014, le trompettisteIbrahim Maalouf l'invite dans le concert qu'il donne à l'Olympia et l'accompagne dans la reprise deLa Javanaise[Note 8].

Début 2015, elle annonce une ultime tournée qui débutera fin :« J'ai 88 ans, et je n'ai pas envie de monter sur scène en boitant. C'est une question de courtoisie, de dignité. [...] Je veux partir debout. Je ne voudrais pas faire pitié. J'ai horreur de ça », déclare-t-elle durant une interview avecLe Parisien. Le, elle commence sa tournée d’adieu intitulée « Merci » qui dure un an[24]. À la première date de sa tournée, le auPrintemps de Bourges, elle est obligée d’écourter son récital, victime d’un coup de chaleur. Elle est de nouveau victime d'un coup de chaleur à la première date de sa tournée auCanada àTadoussac le et ne peut terminer son tour de chant. En, sortL'Essentielle, une anthologie de ses chansons en 13 CD ainsi qu'une compilation intituléeMerci ! incluant la chanson inéditeMerci, écrite parChristophe Miossec et composée par Gérard Jouannest.

« Merci », tournée d'adieux

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Sa tournée d'adieux « Merci », comprenant plusieurs dizaines de dates, a lieu en avant-première le à Athènes (Grèce), mais commence officiellement le auPrintemps de Bourges. Juliette Gréco chante ensuite àTel Aviv au début, puis au Canada àTadoussac, Montréal,Sherbrooke etToronto en, en Italie à Milan etSpolète puis en Belgique à Anvers en, à la Fête de l'Humanité, au festival de la voix au Pays de Dieulefit ainsi qu'à Amsterdam en, en Allemagne (Berlin, Francfort, Hambourg, Stuttgart) puis une partie de la France (Tours, Limoges,Lons-le-Saunier et Caen) en octobre et. En, elle fait quelques grandes salles parisiennes (Châtelet,théâtre des Champs-Élysées et La Cigale). Le, elle donne un concert exceptionnel dans lemusée du Louvre devant la sculpture de laVictoire de Samothrace puis un autre le, jour de ses89 ans, authéâtre de la Ville de Paris qu'elle avait inauguré en 1968. De la fin février à la mi-, elle continue sa tournée en province française, elle chante àAbbeville,Châtel-Guyon, Nîmes,Sérignan,Saint-Estève. Le, elle est victime d'unAVC dans un hôtel du centre-ville de Lyon où elle faisait étape en vue d'un concert àSausheim prévu le lendemain. Quelque temps après cet AVC, son entourage indique qu'elle a « bien récupéré » et « retrouvé toutes ses facultés physiques et intellectuelles ». Pourtant, début avril, son producteur annonce qu'elle entame une convalescence et qu'elle devra reporter à l'automne 2016 la plupart des concerts prévus au printemps : Sausheim,Maisons-Alfort,Chenôve, Langres, auCasino de Paris ainsi qu'àCardiff, auBarbican Centre deLondres et auBunkamura Hall deTokyo. Au fil des mois, elle annule graduellement l'intégralité des dates restantes de sa tournée. Son dernier concert restera donc celui du au Théâtre de l'Étang àSaint-Estève, dans lesPyrénées-Orientales.

Dans le magazineTélérama du, elle se confie sur sa vie depuis son accident cérébral et son retrait de la scène, révélant notamment au public la mort de sa fille Laurence à l'âge de62 ans en 2016[25].

Mort

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Tombe de Juliette Gréco aucimetière du Montparnasse (division 9).

Elle meurt le dans sa demeure àRamatuelle (Var), à l'âge de93 ans ; après une cérémonie à l'église de Saint-Germain-des-Prés, elle est inhumée dans la plus stricte intimité le[26] aucimetière du Montparnasse (division 7), auprès de son dernier époux,Gérard Jouannest, mort en 2018[27].

Carrière internationale

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Tout au long de ses près de soixante-dix ans de carrière, depuis sa première tournée au Brésil en 1950 jusqu'à la fin de sa carrière en 2016, Juliette Gréco s'est produite sur les scènes des plus grands opéras ou théâtre d'Europe (Espagne, Portugal, Italie, Belgique, Suisse, Pays-Bas, Grande-Bretagne...). Après laSeconde Guerre mondiale, elle est d’ailleurs la première chanteuse française à se produire en Allemagne (notamment à la Philharmonie de Berlin où elle retourne régulièrement, de la seconde moitié des années 1960 jusqu’aux années 2000). Dès les années 1950, Juliette Gréco s’installe définitivement parmi les rares artistes français capables de remplir des salles dans le monde entier, tout en s'entourant généralement de musiciens français et en leur donnant des opportunités de carrières internationales (ex. :Joss Baselli[28],Léo Petit,Richard Galliano, Gérard GesinaJean-Marc Lajudie[29]). À titre d'exemple, on compte plus d'une trentaine de tournées au Japon depuis 1961, de multiples concerts aux États-Unis, en Amérique du Sud, au Canada, en Israël… Au Chili, l’un de ses récitals fait date : conviée à chanter devant un parterre de militaires, la chanteuse interprète ce soir-là un programme constitué en majeure partie de chansons antimilitaristes :« Je suis sortie de scène dans un silence de mort ; le plus beau bide de ma carrière »[réf. nécessaire].

Vie privée

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EnIsraël en 1962

À 19 ans, elle rencontre le champion automobileJean-Pierre Wimille[30], qui devient son premier amour, bien qu'il ait le double de son âge et soit marié. Leur relation prend fin tragiquement avec la mort accidentelle du champion pendant une course en.

En 1963.
Photo d'Erling Mandelmann.

Au printemps 1949, à 22 ans, elle rencontre le trompettiste de jazz américainMiles Davis alors qu'elle se produit sur la scène du cabaretLe Bœuf sur le toit. Miles Davis, alors âgé de 23 ans, est de passage à Paris. Michèle Vian, l'épouse deBoris Vian, les présente l'un à l'autre. Leur coup de foudre est réciproque. La ségrégation raciale sévissant outre-Atlantique à cette époque les empêche d'envisager un avenir commun sur le sol américain.Miles Davis rentre seul aux États-Unis[31]. Juliette Gréco confiera plus tard entendre la liberté dans sa musique, si précieuse dans le contexte de l'après-guerre. Ils se reverront par la suite aux États-Unis et en France, peu de temps avant la mort du musicien[32].

En 1953, elle se marie avec le comédienPhilippe Lemaire[3] (1927-2004). Ils ont une fille, Laurence-Marie Lemaire, scripte de cinéma, morte d'un cancer du vivant de sa mère (1954-2016)[33],[34]. Ils se séparent en 1956. Juliette consacre deux chansons à sa fille en 1970, l'année de ses16 ans[35].

En 1957, elle rencontre le producteur américainDarryl F. Zanuck qui la courtise activement[Note 9]. Il a finalement une idylle avec elle et voudrait en faire une vedette hollywoodienne. Elle tourne sur ses conseils dans plusieurs films, mais l’histoire d’amour entre « la muse de l’existentialisme » et le prestigieux producteur américain prend fin l'année suivante« Tout s’est déglingué, je suis un animal totalement sauvage. Il ne faut pas chercher à m’enfermer même dans une cage dorée[36]. »

De 1966 à 1977, elle est mariée à l'acteurMichel Piccoli (1925-2020)[37],[38] et, en 1988, elle épouseGérard Jouannest (1933-2018)[39].

Elle est très proche de sa petite-fille, l'actrice Julie-Amour Rossini-Chardronnet[40].

Interprète

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Au studios de cinéma Cinetone d'Amsterdam, en 1962

Juliette Gréco s'applique à interpréter et révéler de nouveaux auteurs et compositeurs, démarche artistique qui semble l'enthousiasmer davantage que d'écrire elle-même ses chansons, déclarant « Je suis là pour servir, je suis interprète. »

Juliette Gréco lors de l'ouverture duFestival de Vienne 2009 enAutriche.

« Dans tout ce que je chante et dans ma vie, je suis là quelque part. […] Les mots, c'est très grave, pour moi. […] Je ne peux pas mettre dans ma bouche des mots qui ne me plaisent pas. […] Je suis là pour servir. Il y a une belle phrase dans la Bible, qui dit : « Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole. » Et moi, mes Seigneurs, ce sont les écrivains et les musiciens. Je suis là pour servir, je suis interprète[41]. […] La chanson est un art particulier, extrêmement difficile (quand c'est bien), contrairement à ce qu'on peut croire. Il faut écrire une pièce de théâtre ou un roman en 2 minutes ½ / 3 minutes et c'est un exercice extraordinaire. C'est grave, une chanson. Ça va dans les oreilles de tout le monde, ça se promène dans la rue, ça traverse la mer, c'est important une chanson, ça accompagne votre vie… […] Les poètes, les musiciens, ils ont besoin d'interprètes. Ils ne sont pas toujours les meilleurs interprètes de leurs œuvres, ce n'est pas vrai[Note 10]. Quelquefois, nous, interprètes, nous trouvons des choses qu'ils n'ont pas entendues, d'eux-mêmes… »

Discographie

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Article détaillé :Discographie de Juliette Gréco.

Quelques chansons célèbres de son répertoire

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Filmographie

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Article détaillé :Filmographie de Juliette Gréco.

Cinéma

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Télévision

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Théâtre

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Livres audio

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Émissions de télévision

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La. La. La. — Émission télé de1966

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Lors de cette émission[44] qui lui est entièrement consacrée, Gréco est entourée deCharles Trenet,Joseph Kosma,Françoise Sagan,Serge Gainsbourg etPierre Louki. Deux d'entre eux témoignent ainsi :

  • Joseph Kosma :« Vous avez changé le visage de la chanson parce que votre choix est toujours la poésie. La chanson n'est pas toujours poétique et puis vous avez vraiment fait quelque chose de très important. Simplement, vous existez, cela suffit. »
  • Serge Gainsbourg (après avoir interprétéLa Javanaise) :« CetteJavanaise, qui fut si incomprise parce que j'y parle javanais, je l'ai écrite pour Juliette Gréco et je lui ai donnée [sic] aussitôt son retour desAmériques [sic] [parution en mai 1963]. Je pense être un auteur privilégié puisqu'elle m'a chanté et je pense qu'il n'y a pas un auteur digne de ce nom ou au moins ayant un tant soit peu de tenue littéraire qui n'ait souhaité écrire pour elle. »

Auprès dePierre Louki, Gréco se désole que le talent de celui-ci ne soit pas reconnu à sa juste valeur :

  • Gréco :« Moi, ce qui me fait très, très plaisir, c'est que tu as un très large éventail. C'est-à-dire que tu peux aussi bien écrire des chansons comme ça [Les Vrais copains, qu'il vient d’interpréter] ou commeIl y a vingt ans, ou commeLes Sardines, ou commeLa Môme aux boutons… »
  • Pierre Louki :« Ça faisait cinq, six ans (ou peut-être même sept ou huit ans) que j'écoutais les chansons de Juliette Gréco et je me disais, enfin, jamais elle ne me chantera… Et puis un vendredi ou un jeudi soir, enfin en tous les cas la veille, j'ai reçu un coup de fil me disant, viens à tel studio à telle heure, on t'enregistreL'Arbre mort. Je n'étais pas du tout au courant et alors j'ai dit, qui est-ce qui m'enregistreL'Arbre mort ? On m'a dit : Juliette Gréco. Et ça, je dois dire que je n'en revenais pas du tout et puis maintenant, je suis bougrement content… » (Gréco chanteSur l'Arbre mort, paroles dePierre Louki et musique deColette Mansard,1963).

Distinctions

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Décorations

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Récompenses

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Hommages

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Rose

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Rose 'Juliette Gréco' à laroseraie de Bagatelle.

Odonymes

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Chansons

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  • Juliette Gréco est mentionnée dans lesparoles de lachansonLe Temps des étudiants, interprétée parLes Compagnons de la chanson — présente sur leur albumÀ Bobino, sorti en1966 — etécrite par l'un d'entre eux,Jean Broussolle (qui reprend la musique, composée par l'américain Arthur Kent, deThe Bird of bleeker street, du répertoire dugroupe musicalfolk-dixie :The Village Stompers (en)) :« […] Gréco, ses longs cheveux dans le dos / Faisait les beaux jours desDeux Magots / Et auFlore, quand elle était là / On retenait son fauteuil tout comme à l'Olympia […] ». Dans l'albumL'Eau deJeanne Cherhal, le titre sous forme de bonusGreco, est rebaptiséAstoria sur l'albumCharade[51], et fait référence au palaceWaldorf-Astoria où la chanteuse a invité Miles Davis en 1957 et où elle vit là sa première expérience du racisme outre-Atlantique, le maître d'hôtel rechignant à s'occuper d'eux[11].
  • Sonnez (objet de plusieursrhinoplasties), est évoqué dans les paroles de la chansonEt mon père, écrite, composée et interprétée parNicolas Peyrac et sortie en1975 :« […] Et Juliette avait encore son nez. /Aragon n'était pas un minet. / Sartre était déjà bien engagé. / AuCafé de Flore, y avait déjà des folles / Et mon père venait de débarquer. […] ».
  • Juliette Gréco est le titre d'une créationslamée d'Abd al Malik (en collaboration avecLaurent Garnier et Bilal Al Aswad, frère ainé d'Abd al Malik), treizième et dernière œuvre de l'albumScarifications sorti en2015.

Théâtre

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Bande dessinée

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Leroman graphiqueMiles et Juliette publié en 2019, met en scène la brève histoire d'amour entre la chanteuse etMiles Davis[52].

Publications

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Mémoires

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Récits

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Documents audiovisuels

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Vidéographie

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  • 1993Juliette Gréco Olympia 1993 — inédit, diffusé à plusieurs reprises sur la chaine Arte.
  • 2004Juliette Gréco Olympia 2004 — 1DVDPolydor

Documentaires télévisés

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  • 2009 :Juliette Gréco « Je suis comme je suis »,documentaire de Brigitte Huault-Delannoy (dans la collectionEmpreintes deFrance 5)
  • 2012 :Juliette Gréco, l'insoumise,documentaire d'Yves Riou et Philippe Pouchain, diffusion le surArte, soiréeThema,Juliette, la Gréco[53]
  • 2015 :Juliette Gréco, une femme libre, réalisé par Valérie Inizan et Jérôme Bréhier, voix off et interview parStéphane Bern

Son personnage dans la fiction

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Témoignages

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Télégramme dePaul Chaland, rédacteur en chef deParis Match, dumusée de la Gendarmerie et du Cinéma de Saint-Tropez (1962)
  • Jean-Paul Sartre[Note 15] :« Gréco a des millions dans la gorge : des millions de poèmes qui ne sont pas encore écrits, dont on écrira quelques-uns. On fait des pièces pour certains acteurs, pourquoi ne ferait-on pas des poèmes pour une voix ? Elle donne des regrets aux prosateurs, des remords. Le travailleur de la plume qui trace sur le papier des signes ternes et noirs finit par oublier que les mots ont une beauté sensuelle. La voix de Gréco le leur rappelle. Douce lumière chaude, elle les frôle en allumant leurs feux. C'est grâce à elle, et pour voir mes mots devenir pierres précieuses, que j'ai écrit des chansons. Il est vrai qu'elle ne les chante pas[Note 16], mais il suffit, pour avoir droit à ma gratitude et à celle de tous, qu'elle chante les chansons des autres. »
  • Pierre Mac Orlan[Note 17] :« Si vous entendez une voix qui est l'appel de l'ombre, c'est Gréco. Si les yeux clos, vous entendez la chanson de votre adolescence…c'est Gréco. C'est Juliette Gréco qui mène la chanson chez qui la lui réclame. »
  • Louis Nucéra[Note 18] :« Juliette Gréco est davantage qu'un nom. C'est son prestige. Un mythe. Dans le cœur des foules d'Orient et d'Occident, elle est la plus grande depuis la disparition de Piaf. Elle a la beauté millénaire des chats et aussi leurs superbes silences peuplés de magie. »
  • Alice Sapritch[Note 19] :« Je l'ai connue àSaint-Germain-des-Prés quand elle avait 16 ans. Elle y chantonnait déjà. On l'appelait Toutoute. C'était une période de vaches maigres et les chaussures manquaient comme le reste. Je lui en ai offert une paire en semelles de crêpe, c'était rare à l'époque. Elle en parle encore aujourd'hui avec beaucoup d'émotion. Je pourrais lui en vouloir un peu parce qu'elle n'a rien fait pour m'aider à rentrer au cinéma lorsqu'elle vivait avecZanuck. C'est une oublieuse personne, mais je ne lui en veux pas de ses manques. Je l'aime bien et j'apprécie la manière dont elle a fait son chemin. »
  • Jean-Pierre Melville (à propos de son filmQuand tu liras cette lettre)[54] :« Gréco, c'était le côté pas sage du film. Juliette n'a jamais été du cinéma. Même à l'époque où elle vivait avecDarryl Zanuck, elle n'a jamais fait partie de ce monde. […] J'aimais beaucoup Juliette, une fille intelligente, vraiment très belle. Quand on se souvient de la petite boulotte de 47-48… Pendant le tournage elle était tellement mince que je l'appelais la limande… »
  • Jacques Mercier, lors d'une émission de laRTB[Note 20] :« Le Portrait chinois que lui consacra André Lemoine nous révéla une chatte plutôt qu'une tigresse. « Chez le Chat Juliette Gréco » nous raconta André « le calme n'est qu’apparence, il cache une grande timidité. Réserve serait probablement un mot mieux adapté. La passion marque tout ce qu'elle entreprend, l'excès aussi, mais son charme et sa merveilleuse tolérance font qu'on lui pardonne volontiers ce travers. Elle s'intéresse en profondeur au monde qui entoure son univers personnel, aime vagabonder, faire des voyages, vivre pleinement les choses de la vie. Ce Chat apprécie, comme bien des chats, les réunions amicales, se prête aux réunions mondaines, histoire de briller, mais aussi d'observer les autres. Amie précieuse et dévouée, Juliette Gréco se montre à l'occasion une critique féroce. À noter qu'elle est plus intuitive que psychologue. Son jugement spontané apparaît sans défaut, alors que ses raisonnements sont souvent obscurcis par sa subjectivité ». Elle donna à André une note maximum. »
  • Benjamin Biolay, à propos de leur collaboration[Note 21],[Note 22] :« Gréco, faudrait être con pour refuser. C'était quand même la fille qui se tapaitMiles Davis, qui était dans les camps[Note 23]. Elle incarne une France que j'aime, une idéologie forte. »
  • Bernard Lavilliers[41] :« On ne croise pas tous les jours des gens de ce niveau, qui ont cette espèce de sensibilité, d'intelligence et une sorte de classe tout en pouvant n'être jamais vulgaires, mais extrêmement drôles. Et même employer des mots que seuls les hommes emploient parce qu'elle doit faire ça depuis son adolescence. »
  • Anna Mouglalis[Note 24],[Note 25] :« Gréco se fout des conventions avec une grâce inouïe. C'est une femme qui a eu un répertoire d'homme. Elle a cristallisé énormément de fantasmes sans jamais devenir un objet du désir. »

Notes et références

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Notes

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  1. La forme Juliette Greco est utilisée mais l'accent aigu est établi à l'état civil.
  2. Là où vécut jadisOlympe de Gouges.
  3. bien qu'ils n'aient jamais vécu « en couple ». Juliette Gréco écrit à ce sujet :« Lorsque Darryl Zanuck était en France, il vivait à l'hôtel Plaza Athénée. […] Je crois que je fait partie, sans doute, des « choses » qu'il n'a jamais possédées. […] Je ne demandais jamais rien. J'habitais chez moi. J'ai toujours payé mon gaz, mon électricité. […] Il n'a jamais rien payé pour moi. Il m'a fait des cadeaux, mais ne m'a jamais donné un franc ! » Page 201 de ses mémoiresJe suis faite comme ça.
  4. Tous ses films de cette période ont été tournés dans des studios mexicains et européens. Source :Jujube etJe suis faite comme ça, mémoires de Juliette Gréco.
  5. Album33 tours sorti enseptembre 1971 sous le label Studio SM (réf. 30M-400).
  6. En tournée au Japon en1986, Juliette Gréco interprète spécialement pour son public japonais la chansonLe Chant de la flamme, adaptation française, dont elle est l'auteur, d'un poème de l'écrivain francophileMakoto Ōoka. Mais, lors de son récital, alors qu'elle annonce rituellement les noms des auteurs et compositeurs, elle omet de se citer en tant qu'adaptatrice. Source : volume 19 de son intégraleL'Éternel Féminin.
  7. L'année suivante, l'album connaît une nouvelle édition, augmenté d'une chanson,Le Temps des cerises — qu'elle a déjà gravé dansJuliette Gréco : Jolie Môme/Accordéon, volume 2 de son anthologie de1983 — que désormais, elle présente dans tous ses récitals comme« une chanson d'amour donc une chanson révolutionnaire, et une chanson révolutionnaire donc une chanson d'amour ».
  8. La compilationIbrahim Maalouf : 10 ans de live paraît le.
  9. Juliette Gréco note à la page 196 de ses mémoiresJe suis faite comme ça publiées par leséditions Flammarion en2012 :« Zanuck est un formidable conteur de souvenirs de tournages et d'anecdotes, pleines d'humour, sur les stars hollywoodiennes. Il est captivant. [...] J'apprécie sa compagnie, nos échanges, sa culture cinématographique. Il parle très bien le français. »
  10. Léo Ferré, invité d'une émission TV duGrand Échiquier deJacques Chancel où Juliette Gréco interprétaJolie Môme, déclara qu'il n'avait jamais su comment chanter cette composition.
  11. Fredonnée parArletty sur une première musique dans le filmLes Enfants du paradis, Juliette Gréco en fera « sa chanson » sur une nouvelle composition deJoseph Kosma.
  12. Interprétée parYves Montand dans le film deCarné et créée auparavant parCora Vaucaire, Juliette Gréco contribua à faire de cette chanson un succès et un classique mondial.
  13. Après avoir longtemps hésité, Juliette Gréco l'interprète pour la première fois sur scène àTokyo lors de l'hommage rendu à Jacques Brel pour l'anniversaire de sa disparition en1988. Elle explique :« Ce n'était pas une chanson que j'aimais, pour son côté larmoyant. Comme je ne suis pas larmoyante du tout, j'en ai fait une chanson d'une extrême violence, une chanson plutôt vainqueur que vaincu. » – Note extraite de son intégraleL'Éternel Féminin.
  14. Ce sont les titres exacts des deux chansons écrites par Jean Renoir et composées par Joseph Kosma pour le film, enregistrées à laSacem, voirMiarka à la Sacem etMéfiez-vous de Paris à la Sacem. « Ô nuit mon amie je t'attends / Ô nuit donne-moi un amant / Ô nuit mêle-toi à ma chevelure / etc. » sont les premières phrases de la chansonMiarka :« lente supplique d'une femme blessée par l'amour s'adressant à la nuit », notes deBertrand Dicale pour cette chanson dans le volume 2 de l'intégraleL'Éternel Féminin de Juliette Gréco (Mercury Records/Universal Music, 2003).
  15. Présentation manuscrite de Sartre au verso de la pochette du1er 33 tours vinyle de Gréco paru en1952 (voir ArticleDiscographie de Juliette Gréco section « Albums studio »).
  16. À l’exception de la reprise par Gréco deLa Rue des Blancs-Manteaux (1950), chanson écrite par Sartre pour sa pièce de théâtreHuis clos. Pour Gréco, Sartre a écrit deux textes de chansons qui seront définitivement perdus :Ne faites pas suer le marin etLa Perle de Passy (note de Gréco dans ses mémoires,Jujube).
  17. Extrait d'une dédicace manuscrite dePierre Mac Orlan datée de 1966 (fac simile) inJujube, mémoires de Juliette Gréco,Éditions Stock, Paris,1982(ISBN 2-234-00816-6).
  18. Extrait de sa présentation de l'album liveJuliette Gréco à la Philharmonie de Berlin (1966).
  19. Mémoires inachevés d'Alice Sapritch,Éditions Ramsay, Paris,1990(ISBN 2859568271).
  20. Extrait de son récitTotalement confidentiel, Éditions des Archers/RTBF Éditions,Bruxelles,1988.
  21. AlbumAimez-vous les uns les autres ou bien disparaissez... (2003).
  22. Extrait de son interview parue dansTechnikartno 114, juillet-août 2007.
  23. Benjamin Biolay fait une confusion, car elle n'a pas été déportée dans les camps, mais incarcérée à laprison de Fresnes. Source :Jujube, autobiographie de Juliette Gréco, pages 64 à 69,Éditions Stock,1982.
  24. Extrait de son interview publiée parL'Express.com le.
  25. Anna Mouglalis incarne Juliette Gréco dans le filmGainsbourg, vie héroïque réalisé parJoann Sfar.

Références

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  1. VéroniqueMortaigne, « La chanteuse Juliette Gréco est morte »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le)
  2. « Juliette Gréco - Biographie, discographie et fiche artiste », surRFI Musique,(consulté le)
  3. abc etdJacques Lafitte et Stephen Taylor,Qui est qui en France, Jacques Lafitte,,p. 1045.
  4. Pascal Caïla, « Un évêque dans la tourmente : Mgr Pierre-Marie Théas »,Annales du Midi,‎, P.349(lire en ligne)
  5. abcd eteCaroline Rochmann, « Juliette Gréco : "Ma sœur s’est tue à jamais." », inParis Match, Paris, mars 2010.
  6. Charles Dantzig,« L'insoutenable légèreté de Charlotte Aillaud »,Vanity Fair,no 15,‎,p. 230-239(lire en ligne).
  7. a etbJ. Gréco, cité inL. Bérimont,Les Caves du ciel,, rediffusion in ''Les Nuits de France Culture,France Culture, Paris,.
  8. terresdefemmes.blogs.com
  9. « Hôtel La Louisiane - K-Films Amérique », surkfilmsamerique.com(consulté le)
  10. Miles Davis et Quincy Troupe,Miles, l'autobiographie, Infolio,, 132-133 p.(ISBN 978-2-88474-919-0 et2-88474-919-5).
  11. a etbBertrand Dicale,Gréco : Les Vies d'une chanteuse, Paris,Éditions JC Lattès,,p. 47
  12. a etbExtrait de ses mémoiresJujube,éditions Stock,1982.
  13. Page 198 et 202 de ses mémoiresJe suis faite comme ça.
  14. abc etdCécilePrévost-Thomas,« GRÉCO Juliette », dansLe Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier,(lire en ligne)
  15. Christophe Forcari, « « Minute », ascenseur pour les fachos »,Libération,‎(lire en ligne).
  16. Source : volume 18 de son intégraleL'Éternel Féminin,2003,Mercury.
  17. « C’est une chanson qui nous ressemble. La diplomatie communiste de la chanson », surfranceinfo,
  18. Raphaël Proust, « 1974, Giscard peopolise la campagne de la droite »,Slate.fr,‎(lire en ligne).
  19. « Loi sur le piratage : des artistes "de gauche" dénoncent la stratégie du PS »,Le Monde,‎(lire en ligne).
  20. a etbSource :Le Nouvel Observateur du.
  21. a etbSource : actualités de laMairie de Paris surParis.fr du.
  22. Source :reportage France 3 Languedoc-Roussillon du 20 octobre 2012
  23. a etbVéronique Mortaigne, « “C'était le moment de dire à Brel que je l'aimais” »,Le Monde,no 21392,‎,p. 10
  24. « Juliette Gréco fait ses adieux : « Il faut savoir s’arrêter, par politesse, par courtoisie, par raison » »,Télérama,‎(lire en ligne)
  25. Véronique Mortaigne, « Juliette Gréco : “Je suis résistante, j’ai un sale caractère, ce qui est une qualité” », surTélérama,(consulté le).
  26. https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/les-obseques-de-juliette-greco-seront-celebrees-le-5-octobre-a-saint-germain-des-pres-25-09-2020-8391885.php
  27. « A Saint-Germain-des-Prés, les obsèques de la muse Juliette Gréco », parismatch.com, 5 octobre 2020.
  28. Interview Jean-Marc Lajudie du 24 septembre 2020, à la suite du décès de Juliette Gréco - liste d'instrumentistes ayant accompagnés durant plus de 15 années en tournée Gréco
  29. Jean-Marc Lajudie,Carnet de notes d'un batteur, Editions Mines de Rien,, 160 p.(ISBN 9782952037686), p66 à 68
  30. « Un portrait inédit de Juliette Gréco sur France 2 », surLe Point.fr,.
  31. Salva Rubio & Sagar,Miles et Juliette, Paris, Delcourt,(ISBN 9782413015208)
  32. « Juliette Greco et Miles Davis, un amour 'brûlant' mais 'fugitif' à cause du racisme »,Huffpost,‎.
  33. Télé 7 Joursno 405 du 23 décembre 1967, page 70 : « Juliette Greco et Michel Piccoli, son mari, ainsi que leurs filles respectives, Laurence et Cordelia, passeront Noël en famille, à Verderonne. »
  34. « Juliette Gréco : “Je suis résistante, j’ai un sale caractère, ce qui est une qualité” », surtelerama.fr, consulté le 16 juillet 2020.
  35. Dans ton lit de cristal, paroles deJean-Pierre Kernoa et musique de Gérard Jouannest (enregistrée en 1970 et éditée en 1971) etMa fille bonjour, paroles deJean-Loup Dabadie et musique deJacques Datin (enregistrée en 1970 et éditée en 2003 dans levolume 11 de son intégraleL'Éternel Féminin).
  36. Cité dans l'articleDe nombreux flirts avec le cinéma pour Juliette Gréco sur le siteLapresse.ca, publié le 23 septembre 2020.
  37. « Les coulisses du mariage secret de Juliette Gréco et Michel Piccoli »,parismatch.com du 25 mai 2020, consulté le 25 septembre 2020.
  38. « Décès de Michel Piccoli : son histoire d'amour "compliquée" avec Juliette Gréco »,amomama.fr du 20 mai 2020, consulté le 25 septembre 2020.
  39. Voir surpurepeople.com, consulté le 24 septembre 2020.
  40. « Julie-Amour Rossini : Biographie et actualités », surGala(consulté le)
  41. a etbExtrait du documentaireJe m'appelle Gréco, réalisé par Jaci Judelson (un bonus du DVDJuliette Gréco, Olympia 2004,Polydor).
  42. « Gérard Jouannest | Les coulisses de la création | Musée Sacem »(consulté le)
  43. CompilationMerci !, 2015 (consulté le 17 septembre 2016) et« Accueil » du site officiel Juliette Gréco.
  44. La. La. La. – Juliette Gréco, diffusée le, sur la1re chaîneORTF.
  45. Décret du 14 juillet 2012 portant promotion et nomination,Journal officiel de la République française.
  46. « Veil, Gréco, Voynet... les promus de la légion d'honneur », surLe Nouvel Obs,
  47. Décret du 29 mars 2002 portant promotion et nomination
  48. Décret du 20 novembre 2015 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
  49. Décret du 15 mai 2006 portant promotion et nomination
  50. Arrêté du 10 février 2016 portant nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres
  51. « Biographie de Jeanne Cherhal », surmusicme.com(consulté le)
  52. Salva Rubio, Sagar,Miles et Juliette, Delcourt,, 72 p.(lire en ligne)
  53. Source :Dossier de presse d'Arte
  54. InJuliette Gréco parMichel Grisolia etFrançoise Mallet-Joris, ÉditionsSeghers (voir section bibliographie).

Bibliographie

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Biographies

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Essais

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Autres sources

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Articles connexes

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