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Julie Doucet, née en àSaint-Lambert, auQuébec (Canada), est uneautrice de bande dessinée québécoise. Elle a réalisé des œuvres classées dans labande dessinée alternative, mais aussiféministe, dont sonfanzineDirty Plotte.
Elle est sacréegrand prix de la ville d'Angoulême lors duFestival international de la bande dessinée d'Angoulême en 2022.
Julie Doucet naît en 1965 àSaint-Lambert dans laRive-Sud de Montréal[1].
Elle étudie lesarts plastiques auCégep du Vieux Montréal au début desannées 1980. C'est là qu'elle découvre la bande dessinée. Elle s'inscrit ensuite à l'université du Québec à Montréal[2], où elle étudie lesarts graphiques (arts de l'impression) et plastiques. Elle fait ses débuts dans le numéro 2 de la revueTchiize! (bis) publiée par Yves Millet au milieu desannées 1980. Elle collabore ensuite àL’Organe (devenuMac Tin Tac) et àRectangle, deux revues qui verront éclore toute une génération d'auteurs « underground » québécois majeurs[3].
Entre 1988 et 1990, Doucet crée sonfanzine,Dirty Plotte[3],[4] (14 numéros) — expression qu'elle traduit en « sale fente » ou « vagin dégueulasse »[5]. Elle y raconte, de manièreautobiographique[6] — mais aussi enautofiction[7] —, son quotidien et ses rêves[8], qu'elle note, et ses fantaisies ou ses angoisses[6], en n'ayant jamais peur de choquer — sa pudeur prend une forme inattendue : alors qu'elle évoque sans problème des sujets tels que la sexualité ou les menstruations, elle évitera toujours de parler de sa famille ou de ses amis[3]. Les récits sont souvent courts, les cases chargées et paraissant brouillonnes, un trait gras.
Julie Doucet s'inscrit dans ce qui est appelé quelquefois la « ligne crade »[6] (par opposition à laligne claire)[9]. Ses pages sont reprises par des revues commeHeck!,Rip-Off Comix,Wimmen Comix,Buzzard,Weirdo (fondé parRobert Crumb) ou enFranceChacal Puant (fondé parStéphane Blanquet).
En 1990, le fondateur de lamaison d'édition montréalaiseDrawn and Quarterly, Chris Oliveros, publieDirty Plotte sous forme decomic-book[3],[8] — en anglais[7]. C'est le point de départ d'une reconnaissance importante pour Julie Doucet, qui est alors admirée par des auteurs tels queRobert Crumb[8],Charles Burns ou encoreArt Spiegelman[7]. À partir de la même année, son travail est publié enFrance parL'Association,maison d'édition de bande dessinée alternative cofondée par le bédéisteJean-Christophe Menu : il y aura notamment l'ouvrage collectifLogique de Guerre Comix (1990), le recueilCiboire de Criss ! (1995), l'ouvrageMonkey and the Living Dead et trois autres[8].
En 1991, elle reçoit leprix Harveybest new talent[1]. Elle émigre un temps àNew York[10], revient à Montréal, part vivre quelques années àBerlin avant de rentrer à nouveau à Montréal.
Après la sortie deL'Affaire Madame Paul, elle participe à l'albumComix 2000 (paru en 2000)[1] ; les années 1990 l'ont vue s'éloigner de la bande dessinée — milieu qu'elle décrira comme très masculin etnerd dans lequel elle était à l'aise au début, mais où elle ne se retrouvait plus suffisamment après quelques années[6],[7] —, qu'elle abandonne en 2006[10],[2].
Elle se consacre ensuite à d'autresarts, dont lapoésie, leroman-photo, lagravure, lalinogravure, lasérigraphie et lescollages[8],[6],[7]. Elle passe aussi par lamicroédition[6]. Elle ne quitte cependant pas le dessin et crée notamment unJournal, composé sur une année de dessins autobiographiques quotidiens[6].
En 2021, une anthologie de 400 pages de sesDirty Plotte, souhaitée par l'auteure, est publiée, intituléeMaxiplotte[9],[8],[6], comprenant aussi, pour moitié, des inédits et une quarantaine de pages en couleurs. Le journaliste Frédéric Potet du quotidien françaisLe Monde explique en 2022 que, dansDirty Plotte,« [elle] transgresse tous les thèmes du puritanisme nord-américain en usant d’un humour désespéré et sans tabou, qui a fait d’elle une cheffe de file de la bande dessinée underground[6]. »
En avril 2021, elle reçoit le prix Albert-Chartier, dans le cadre du Festival Québec BD, pour sa contribution à la bande dessinée au Québec[11].
En 2022, elle remporte le grand prix dufestival international de la bande dessinée d'Angoulême. Elle est la troisième femme à recevoir ce prix[12],[6],[8],[4],[13].
En 2024, elle est l'invité duMusée Tomi Ungerer (Strasbourg) avec l'exposition « Julie Doucet - Une rétrospection »[14], organisée du 25 avril au 3 novembre dans le cadre de la programmation Strasbourg, Capitale mondiale du livre - UNESCO 2024[15],[16].
Julie Doucet réalise, essentiellement entre 1987 et 1999[7], des œuvres de bande dessinée dans un contexte où ce sont en majorité des hommes qui en publient[8],[6].« [Elle] a participé à l’émergence de l'auto-fiction dessinée », selon Le journaliste Tewfik Hakem en 2022, qui précise aussi que certains chercheurs en sciences sociales la considèrent comme« une des figures du féminisme contemporain »[7]. Elle est« précurseure d'un nouveau féminisme en bande dessinée », d'après Anne-Elizabeth Moore, qui a consacré une étude à son œuvre (étude parue en 2018)[8]. Sa période de création de bande dessinées couvre douze ans et, selon la journaliste Laurence Houot en mars 2022, elle est« une figure tutélaire de la BD alternative »[8].
En ce qui concerne la bande dessinée,« dessins en noir et blanc, cases surchargées, personnages à grosse tête : le trait et le style de la Canadienne s'inspirent des comics de l’underground américain[7]. » Toutefois, son regard et son utilisation des codes du genre en font quelque chose de singulier et nouveau, selon le journaliste Tewfik Hakem[7].
La plupart des œuvres de Doucet sont parues d'abord en anglais, mais cela n'est pas systématique. Les recueils ne correspondent pas forcément selon les langues.
À partir des années 2010, elle auto-publie de nombreux livres au sein de la structure « Le Pantalitaire »[17].
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