Pour les articles homonymes, voirWeill.
Président Consistoire de Strasbourg(d) |
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Formation | Université de Strasbourg Université de Strasbourg(d) ![]() |
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Joseph Weill (Bouxwiller,Bas-Rhin, -Montfaucon,Doubs,)[1],[2],[3] est unmédecinfrançais qui a un rôle important dans laRésistance. Il est le fils cadet d'Ernest Weill, grand-rabbin deColmar et duHaut-Rhin.
Joseph Weill est né le àBouxwiller (Bas-Rhin), près deStrasbourg. Son père est legrand-rabbinErnest Weill et sa mère, Clémentine (née Weill). Ses parents sont des cousins. Joseph Weill a un frère aîné Élie Weill et deux sœurs, Sarah et Lucie.
Il fait ses études primaires et secondaires en allemand, mais on parle français à la maison.
Il garde l'habitude jusqu'à sa retraite de se lever à 5h30, car avec son frère Élie, il étudie laTorah et leTalmud tous les matins avant de partir à l'école.
Il fait ses études de médecine à Strasbourg et devientchef de clinique du professeur Léon Blum. Il pense faire une carrière hospitalo-universitaire mais y renonce quand Léon Blum décède prématurément. Son successeur est connu comme n'étant pas unphilosémite.
Il pratique comme médecin dans le centre de Strasbourg, d'abordrue des Serruriers, puis place de l'Université.
En avril 1928, il se marie avec Irène Schwab deGerstheim (Bas-Rhin). Le mariage est célébré par son ami le rabbinSimon Langer de Paris[4].
Ils ont trois fils : Jacques (né en 1929), Francis (né en 1933) et Dan (né en 1938).
Il devient l'un des premiers diabétologueseuropéens. Le matin, il fait des visites à domicile, puis se rend à son service à la clinique Sainte-Anne à laRobertsau. L'après-midi il fait des consultations dans son cabinet. Le soir, il fait des visites à des patients. En cas d'urgence, les malades sonnent chez lui la nuit. Le samedi, il va à la clinique en se faisant conduire par un chauffeur, un compromis entre le respect des lois duChabbat et la nécessité de s'occuper de ses malades.
Joseph Weill promeut à Strasbourg au début des années trente unInstitut des études juives.
En 1939, tous les civils doivent quitter Strasbourg. Joseph Weill trouve une petite maison àTerrasson (Dordogne), aujourd'hui connu commeTerrasson-Lavilledieu, proche de laCorrèze, à 20 km deBrive-la-Gaillarde.
Joseph Weill avait été réformé, mais il se porte volontaire et est versé dans le service de santé, àAngoulême. Il place sa famille chez d'anciens patients belges àVilleneuve-sur-Lot. La famille Weill retourne à Terrasson, après l'armistice. Dans la ville proche de Brive, il y a une communauté juive dirigée pendant la guerre par le rabbinDavid Feuerwerker[5].
Démobilisé, Joseph Weill exerce comme médecin pendant plusieurs mois, jusqu'à ce que lesLois contre les Juifs et les étrangers pendant le régime de Vichy mettent un terme à sa carrière médicale.
Il continue toutefois ses activités médicales comme médecin ducamp de Gurs et ducamp de Rivesaltes. Il réussit à faire libérer des internés. Son livre-témoignageContribution à l'histoire des camps d'internement dans l'anti-France publié en 1946 est selon l'historienAndré Kaspi, « l'ouvrage pionnier »[6]sur cette question.
Joseph Weil se fait inscrire comme Juif à la mairie de Terrasson. Il aurait pu s'en dispenser vu ses bonnes relations avec le secrétaire de la mairie, qui paie de sa vie, plus tard, l'aide apportée à la famille Weill.
Joseph Weill travaille par la suite pour l'Œuvre de secours aux enfants (OSE), comme directeur médical. Il comprend rapidement qu'il ne faut pas laisser les enfants en groupe dans des orphelinats, pour éviter l'arrestation par les Allemands et la police française. Sous son impulsion, un réseau se met en place pour disperser les enfants en les plaçant dans des familles, souvent à la campagne, avec notammentGeorges Loinger,Georges Garel et bien d'autres.
À cause de ses activités, Joseph Weill doit entrer dans la clandestinité. Il devientJean Valois né à Tours. Avec sa famille, il passe clandestinement la frontière vers laSuisse àAnnemasse, en, et après un passage dans un camp de transit réside àGenève.
En 1945, Joseph Weill s'installe àParis. Il y reste jusqu'en 1947, et revient s'établir à Strasbourg.
Il devient président du Consistoire du Bas-Rhin. Il reçoitRené Coty, lePrésident de la République sur le chantier de laSynagogue de la Paix alors en construction, le[7]. Il y accueille plus tard, leGénéral de Gaulle,président de la République.
Il quitte Strasbourg, en prenant sa retraite, car il sait qu'il ne peut y échapper à sa condition de médecin. Les patients le considèrent toujours comme médecin. Il se retire près deBesançon, dans une propriété mitoyenne à celle d'un de ses fils. Son épouse, Irène, décède en 1981. Joseph Weill décède sept ans plus tard, en 1988.