Parallèlement à sa carrière à l'écran, Irons continue à apparaître sur scène, narre de nombreux documentaires et prête sa voix à des personnages, notamment àScar dans le long métrage deWalt Disney Pictures,Le Roi lion en1994.
Il est nommé en 2011ambassadeur de bonne volonté de laFAO qui le décrit comme« un acteur « royal », un acteur dont la voix, la stature, la présence et la classe sont ceux d'un monarque », d'après les termes d'Orson Welles[2].
Jeremy Irons est né sur l'île de Wight en 1948, cadet de trois enfants (Christopher, né en 1943, et Felicity, née en 1944). Son père Paul Dugan Irons (1913–1983) estexpert-comptable[4] dans l'industrie aérienne[5]. Sa mère Barbara (née Sharpe, 1914–1999), est mère au foyer.
Son arrière-grand-père paternel, originaire de la ville écossaise deDundee, était l'un des premiers policiers duMetropolitan Police Service, la police territoriale de Londres, avant de devenirchartiste[6]. Il est également originaire de l'Irlande de son côté maternel, ducomté de Cork (au sud du pays, à Kilcoe Castle[7]), où il réside actuellement[6], lorsqu'il n'est pas à Watlington, dans l'Oxfordshire[7].
Irons est scolarisé dans l'école privée deSherborne School dans leDorset de 1962 à 1966, où il fonde avec trois camarades un groupe de musique appeléThe Four Pillars of Wisdom (« Les quatre piliers de la sagesse »), dans lequel il joue de la batterie et de l'harmonica. Il est aussi l'un des membres d'un duo comique au sein de sa « maison ». À 15 ans, il est nommé capitaine d'une équipe derugby alors que ses parents se séparent[5]. À 17 ans, il intègre laCombined Cadet Force, unmouvement de jeunesse soutenu par leMinistère de la Défense britannique proposant un entraînement militaire, où il obtient le grade desergent-major régimentaire, puis échoue au concours d'entrée d'uneécole vétérinaire, tout en gardant une passion pour l'équitation[5].
« Tim Pigott-Smith [un camarade du Bristol Old Vic] a toujours pensé que j'abandonnerai [le métier] très rapidement, un an ou deux après avoir quitté l'école. Il m'a dit un jour : « tu n'avais pas de talent ». Mais je ne l'ai pas fait. Je portais bien les costumes, je décorais bien la scène, mais je n'étais pas un acteur comme Tim ou beaucoup d'autres. [...] Mais à la fin des deux ans, cinq d'entre nous ont été choisis pour intégrer la compagnie du Bristol Old Vic elle-même[N 1]. »
Après son diplôme, il reste à Bristol pour trois saisons, interprétant les premiers rôles dans de nombreuses pièces deShakespeare,Noël Coward etJoe Orton, puis déménage à Londres en 1971[5] disant qu'il ne souhaite pas rester un acteur duRépertoire : il veut apparaître sur les planches duWest End et dans des films[12]. À 23 ans, il obtient alors le rôle deJean le Baptiste dans la pièceGodspell, qui est jouée plus de 1 200 fois de 1971 à 1973 au Wyndham's Theatre.
« Un jour, j'ai auditionné pour unecomédie musicale américaine appeléeGodspell, de John-Michael Tebelak, qui allait être lancée à Londres. Les Américains aiment l'uniformité d'une façon que nous autres Britanniques n'aimons pas : ils veulent que tout le monde soit aligné dans une sorte de chorale homogène, et me voilà, huit centimètres de plus que tout le monde, au bout de la ligne. Mais ils m'ont quand même donné le rôle, que j'ai joué pendant deux ans dans le West End. Je me souviens d'une nuit, assis à un bout de la scène pendant une chanson que tous les autres chantaient : je jouais Jean Baptiste, etDavid Essex, qui jouait Jésus était assis de l'autre côté. Et j'ai pensé à ce moment, « c'est ça ! », j'ai glissé vers le théâtre sans trop y penser, mais cela me va comme un gant[N 2]. »
Après avoir multiplié les représentations sur scène, et quelques rôles pour la télévision anglaise, Irons fait ses premiers pas au cinéma à 32 ans dansNijinski (1980), un drame d'Herbert Ross, aux côtés d'Alan Bates.
Il fait ses premiers pas àBroadway en 1984 avecThe Real Thing face àGlenn Close, qu'il retrouvera dansLe Mystère von Bülow en 1991, et remporte pour son rôle leTony Award du meilleur comédien, alors que Close remporte celui de la meilleure comédienne[15]. Il continue à apparaître sur les planches des théâtres londoniens jusqu'en 1987[4]. Dans les années 1980, il apparaît de façon sporadique dans plusieurs films : il incarne, face àRobert De Niro, un missionnairejésuite duXVIIIe siècle dansMission (The Mission, 1986) deRoland Joffé, qui remporte laPalme d'or àCannes ; en 1988, il interprète le double rôle des jumeaux gynécologues dans le filmFaux-semblants (Dead Ringers) deDavid Cronenberg, qu'il retrouvera en 1993 pourM. Butterfly.
Jeremy Irons a été marié en 1969 à l’actrice Julie Hallam (mariage annulé)
Il est marié depuis 1978 à l'actrice irlandaiseSinéad Cusack avec qui il a eu deux enfants[22] : Samuel, né le, etMaximilian, né le, qui est également acteur, crédité sous le nom deMax Irons.
À la fin des années 1990, il achète le château médiéval irlandais de Kilcoe, alors en ruines, qu'il rénove et aménage, avant de s'y installer[23].
Sauf indication contraire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données cinématographiquesIMDb, présente dans la section« Liens externes ».
Depuis 1985, mais surtout depuisLe Roi lion, Jeremy Irons est régulièrement invité à prêter sa voix ou à faire le narrateur de nombreux films ou séries documentaires.
Il remporte en 1978 leClarence Derwent Award pour son rôle dans la pièce de théâtreThe Rear Column, puis en 1984 leTony Award et leDrama League Award du meilleur acteur pour celui de Henry dansThe Real Thing, une pièce deTom Stoppard jouée àBroadway. Au cinéma et à la télévision, il est nommé et remporte les récompenses les plus prestigieuses du monde, à commencer unOscar (au cinéma) et unEmmy Award. De plus, il remporte à partir du début des années 1990 des prix saluant l'ensemble de sa carrière, dont unCésar d'honneur en 2002[28]
Jeremy Irons est le quatorzième acteur à remporter les « Trois couronnes des acteurs » (Triple Crown of acting) en ayant remporté un Oscar (cinéma), un Tony (théâtre) et un Emmy (télévision), qui sont trois des quatre récompenses les plus prestigieuses décernées aux États-Unis par les différentes Académies artistiques, avec leGrammy, qui récompense la musique[29].
Chez Jeremy Irons, la vie et l’art s’entremêlent jusqu’au point de former un style inimitable, de l’homme et de l’acteur, d’où filtrent une bouffée de liberté et la capacité enviable d’être dans le jeu des productions les plus variées, théâtrales, cinématographiques et télévisées, sans jamais se trahir, ni renoncer à son indépendance. Entre grandes productions, engagements et amour constant pour son métier, Jeremy Irons dit de lui-même : « Je suis devenu un acteur pour être un vaurien et un vagabond, je ne pense donc pas que l’establishment aurait été en mesure de m’intégrer comme l’un des siens, car je ne le suis pas ». La liberté d’Irons est aussi de savoir maîtriser à la perfection toutes les possibilités d’un métier parmi les plus difficiles au monde. Sa ductilité d’acteur, à son aise aussi bien dans le théâtre shakespearien que dans une série télévisée à succès, est le fruit d’une profession aimée et voulue. Son expérience et son pragmatisme lui permettent d’affronter et de vivre, plus ou moins radicalement mais toujours avec une grande honnêteté, certaines questions liées à son milieu de travail, à la formation des acteurs et également à la politique et aux contradictions que nous vivons à notre époque. En décernant à Jeremy Irons le Prix Europe pour le Théâtre, nous récompensons un artiste exemplaire et admiré aux quatre coins du monde. Nous devons toutefois avoir conscience que ce prix va à un homme, qui, réfléchissant sur l’étendue de sa carrière, a déclaré : « L’idée d’une carrière m’est apparue comme un verdict de condamnation à la prison. Je serais parti du fond et j’aurais suivi mon chemin jusqu’à atteindre le haut de l’échelle, après j’aurais pris ma retraite et quelque temps après je serais mort... En tant qu’outsider, tout cela m’a semblé très très attirant »[33].
Note : sauf mention contraire, les informations ci-dessous sont issues de la pageAwards de Jeremy Irons sur l'Internet Movie Database[34]. En gras sont indiquées les récompenses majeures.
Prix Robert-Altman(partagé avec le réalisateurJ. C. Chandor, les directeurs de casting Bernard Telsey et Tiffany Little Canfield et l'ensemble des acteurs[N 3])
AuQuébec,Jean-Luc Montminy[36] est la voix française la plus régulière de l'acteur qu'il a doublé à dix reprises dont dansAlter Ego,Casanova,Appaloosa,Les Mots,Sublimes créatures,Assassin's Creed ou encoreLe moineau rouge. À titre exceptionnel, il a été doublé parLéo Ilial dansLe Mystère Von Bülow[36]Jean-Marie Moncelet dansMarche ou Crève : Vengeance définitive[36],Daniel Roussel dansAdorable Julia[36] et Daniel Lesourd dansLa Panthère rose 2[36].
↑Citation originale :« Tim Piggott-Smith had always thought I would give up very quickly, like in a year or two years after leaving drama school. He said, "You had no talent." And I didn't. I wore clothes well, I decorated the stage well, but I wasn't an actor in the way that Tim was, or many of the other students. [...] And at the end of the two years, five of us were chosen to go down into the theater, into the Bristol Old Vic company itself. »
↑Citation originale :« Eventually I did an audition for an American show called Godspell, by John Michael Tebelak, which was coming to be launched in London. Americans enjoy uniformity in a way that the British don't; they wanted everybody of a sort of nice chorus line height and here I was, this person who was a good three inches taller than anyone else on the end of the line. Every time I sort of slouched, a little voice would say, "Stand up, Jeremy, could you please?" Anyway, they gave me the job. I did that for two years in the West End. And I remember one night sitting on the stage during a song someone else was singing. I played John the Baptist, and David Essex who played Jesus was sitting on the other side. And I thought "This is it", you know, I slipped these theatrical shoes on without a lot of thought, but they fit me like kid gloves. »