Pour les articles homonymes, voirJean de Châtillon.
Jean de la Grille | ||||||||
![]() Jean de la Grille peint par Alphonse Le Henaff. | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | sans soute leduché de Bretagne | |||||||
Ordre religieux | ordre cistercien | |||||||
Décès | Saint-Malo, duché de Bretagne | |||||||
Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Évêque de Saint-Malo | ||||||||
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Évêque d'Aleth | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction religieuse | ||||||||
Abbé deSainte-Croix de Guingamp | ||||||||
(en) Notice surwww.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Jean de Châtillon, connu aussi sous le nom deJean de la Grille, (né en1098 et décédé le1er février1163), fut le premierabbé de l'abbaye Sainte-Croix de Guingamp (1134-1144), puisévêque d'Aleth de1144 à1146, et deSaint-Malo de1146 à1163.
Né en1098 d'après l'abbéFrançois Manet, de parents de « fortune modeste » selonAlbert Le Grand, et originaire deChâtillon-sur-Seiche près deRennes selon la tradition, ou deChâtillon-en-Vendelais près deVitré. Il n'aurait ainsi, malgré son surnom, aucun lien familial avec lecomté de Blois, alors aux mains de lamaison de Châtillon. Toutefois, une étude moderne souligne ses liens avec la « mouvance deBlois-Champagne » en s'appuyant sur le fait qu'après avoir fait ses études àParis, il entre dans l'ordrecistercien vers1121, et devientchanoine régulier de l'abbaye de Bourg-Moyen, àBlois. Il est en outre lié avecPierre de Celle etHenri, évêque deBeauvais et troisième fils du roiLouis VI de France[1]
Jean est choisi pour diriger la nouvelleabbaye Sainte-Croix de Guingamp fondée en1134 parÉtienne Ier de Penthièvre et son épouse Havoise, elle-même vraisemblablement originaire de la maison de Blois[2]. Selon la tradition, il aurait été élu à la fin de1142 ou au début de1143 presque simultanément sur les sièges épiscopaux deTréguier et d'Aleth, et choisit finalement le second. Le début de sonépiscopat est marqué par le long procès qui l'oppose aux moines deMarmoutier pour récupérer l'église Saint-Malo-de-l'Isle que leur avait cédée l'un de ses prédécesseursBenoît-Judicaël en1108, pour y transférer son siège épiscopal, au prétexte queMaclou lui-même s'y serait établi.
Les moines bénédictins obtiennent d'abord gain de cause devant lepapeLucius II qui refuse de recevoir Jean de Châtillon àRome en1144. Sur le conseil deBernard de Clairvaux, l'évêque malouin retourne à Rome plaider sa cause devant le nouveau papeEugène III successeur de Lucius II en1145, et qui avait été moine à l'abbaye de Clairvaux. Il triomphe finalement le16 août1146 lorsque le pape entérine la restitution et impose à l'abbé de Marmoutiers et à ses moines un « silence perpétuel sur ce sujet »[3]. Jean de Châtillon institue unchapitre dechanoines réguliers suivant la règle de l'abbaye Saint-Victor de Paris, dans la nouvellecathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Il dote le chapitre de revenus substantiels émanant de nombreuses paroisses (entre 13 et 31) selon les sources et d'entre 10 et 20 % de ceux du diocèse[4]
Huit siècles plus tard lors de la restauration de la cathédrale après 1945, les restes destyle roman de l'anciencloître de ces chanoines furent trouvés dans les ruines d'une maison située à l'angle sud-ouest de la cathédrale dont Jean de Chatillon entreprit la construction[5]. Ses successeurs prennent ensuite définitivement le titre d'« évêque de Saint-Malo ».
Contrairement à son prédécesseurDonoald, il se détourne des ordres religieux traditionnels pour favoriser les ordres nouveaux,cisterciens etaugustins. Un de ses actes concerne l'abbaye cistercienne de Boquen, située dans le diocèse voisin deSaint-Brieuc. Il est aussi associé à la fondation de l'abbaye de chanoines réguliers deSaint-Jacques de Montfort où il consacre l'autel majeur de l'abbatiale en1152, et le premier abbé Bernard en1162. Il est également présent lors de la refondation de l'abbaye de Buzay, autre implantation cistercienne, parConan III de Bretagne. Jean de Chatillon est présent lors de la consécration de lacathédrale Saint-Julien du Mans en1158, et il accompagne l'archevêque de Tours au concile de Montpellier de1162.
Il meurt le1er février1163, et fait l'objet d'un culte populaire local. Il faut d'ailleurs protéger son tombeau (toujours visible dans lechœur de lacathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo) de la ferveur des fidèles par une grille de fer, ce qui lui valut son surnom deJean de la Grille enlatinJohannis de Craticula. Sabéatification officielle n'intervint néanmoins qu'enseptembre1517 après l'intervention de l'évêqueDenis Briçonnet auprès du papeLéon X. Il est fêté le1er février, mais faute decanonisation son culte n'a pas beaucoup perduré[6].
Jean de la Grille | ||||||
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