Pour les articles homonymes, voirFabrègues (homonymie).
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Archives conservées par | Fondation nationale des sciences politiques (Fonds Jean de Fabrègues, FAB, Département archives, DRIS, Sciences Po)[1] ![]() |
Jean d'Azémar de Fabrègues est un intellectuel etjournalistecatholique, né le à Paris et mort dans la même ville le[2].
Membre très jeune du mouvement l'Action française, il se situe au carrefour dumaurrassisme sur le plan politique, dunéothomisme sur le plan philosophique, ducatholicisme social sur le plan économique et social. Quelques semaines secrétaire deCharles Maurras, il s'éloigne de l'Action française en prenant la tête de plusieurs revues intellectuelles,Réaction pour l'ordre,La Revue du siècle,La Revue du XXe siècle qui l'amènent à rejoindre, entre 1930 et 1935, la mouvance dupersonnalisme desnon-conformistes des années 1930.
Troublé par la condamnation de l'Action française par le pape (1926), Jean de Fabrègues souhaite développer une pensée conjuguant l’antidémocratisme et le christianisme et fonder une nouvelle revue pour la diffuser ; Charles Maurras s'y oppose et cherche à le convaincre de renoncer car selon lui « la droite française a été vaincue parce qu’elle s’est toujours divisée[3]... ». Néanmoins,Réaction pour l'ordre voit le jour et attire de nombreuses plumes comme celles deGeorges Bernanos,Maurice Blanchot,André Maurois... « Charles Maurras ou la Beauté de l’Ordre » montre que la séparation avec le théoricien de l'Action française ménage l'amitié et l'admiration[3].
En 1936, il crée et dirige avecThierry Maulnier le mensuelCombat, puis, en 1939, avec le patronage deGabriel Marcel, la revueCivilisation. Il participe en 1937 au banquet de l'association corporatiste Métiers français, proche du « comte de Paris » pour lequel il écrit dansCourrier royal[4]. Prisonnier en 1940, il est appelé, après sa libération en 1941, à participer à diverses activités en relation avec la politique de la jeunesse durégime de Vichy, au mouvement culturelJeune France, à la revueIdées. Il anime un Comité d'aide aux prisonniers, au sein duquelFrançois Mitterrand, qui était alors un de ses familiers, va créer et recruter une partie des cadres duMouvement national des prisonniers de guerre et déportés. Jusqu'à la Libération, il dirige l'hebdomadaire catholiqueDemain qu'il a fondé au début de 1943.
Pour Corinne Bonafoux,« cet homme, dont toutes les années de formation sont imprégnées de maurrassisme, s'est rallié un temps au slogan "ni droite ni gauche" avant de se fourvoyer dans la Révolution nationale vichyste »[5].
Après 1945, il devient rédacteur en chef de l'hebdomadaireFrance catholique, dont il est ensuite le directeur de 1957[6] à 1969. Dans ce cadre, il sollicite la collaboration deJacques Boudet, qui deviendra par la suite un de ses rédacteurs en chef[7]. Il participe aussi, dès sa création en 1945, aux activités du groupe deLa Fédération d'André Voisin (croisé au banquet de Métiers français de 1937) qui va être l'une des expressions dufédéralisme européen et crée des rencontres réunissant journalistes catholiques allemands et français. Il a aussi été brièvement l'un des cogérants en 1951 d'une éphémère revue trimestrielle,Sources, fondée en 1950 par une équipe de catholiques« unis par le travail et l'amitié et désireux de faire passer leur foi dans leurs actes »[8].
Il est dans les années 1950 l'un des premiers premiers membres français d'une association transnationale conservatrice et catholique, leCentre européen de documentation et d'information (CEDI), à l'instar d'autres catholiques commeLouis Salleron ouAchille Dauphin-Meunier[9].
Il collabore irrégulièrement à la revue catholique conservatriceItinéraires deJean Madiran, qui a collaboré àSources. Il n'a à ses débuts en 1956 « consenti que le principe d’une collaboration occasionnelle », a promis un article mais s'est ravisé, protestant contre une critique deXavier Vallat adressée à son amiHenri Rollet, président de laFédération nationale catholique. Ce qui amenaLouis Salleron, collaborateur de LaFrance catholique et d'Itinéraires, à adresser à la revue la lettre suivante : « Fabrègues est un vieil ami à moi. Nous sommes à moitié brouillés la moitié du temps. Mais je l’aime bien tout de même et c’est pourquoi je veux le défendre contre lui-même ». Et de moquer sa modération, les « choix qu’il hésite à faire, les décisions qu’il hésite à prendre »[10]. Toutefois, Fabrègues donne par la suite des articles à la revue, par exemple à l’occasion du numéro 49 de janvier 1961 consacré à célébrer les louanges d’Henri Massis, qui venait d’être élu à l’Académie française. On le trouve au premier congrès de l'Office international des œuvres de formations civiques et d'action doctrinale selon le droit naturel et chrétien (avatar de la Cité catholique) deJean Ousset, àSion en Suisse en 1964[11].
Il est également l'auteur de plusieurs essais, notamment surFrançois Mauriac etGeorges Bernanos dont il avait été proche dans l'entre-deux-guerres. Il meurt d'un accident de la circulation en[12].