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Jean Gabin

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Pour les articles homonymes, voirMoncorgé etGabin.

Jean Gabin
Description de cette image, également commentée ci-après
Jean Gabin en 1948,studio Harcourt.
Données clés
Nom de naissanceJean Gabin Alexis Moncorgé
Naissance
9e arrondissement de Paris (France)
NationalitéFrançaise
Décès (à 72 ans)
Neuilly-sur-Seine (France)
ProfessionActeur,chanteur
Films notablesvoir filmographie
Site internetMusée Gabin.com

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Jean Gabin, né le dans le9e arrondissement de Paris et mort le àNeuilly-sur-Seine, est unacteurfrançais.

Commençant sa carrière commechanteur derevue et d'opérette, il s'impose ensuite à l'écran, devenant une vedette ducinéma français, avec sa« gueule d'amour », tournant avec les réalisateurs importants de l'entre-deux-guerres commeJulien Duvivier,Marcel Carné ouJean Renoir. Au cours de laSeconde Guerre mondiale, il s'engage dans lesForces françaises combattantes, comme marin embarqué, puis en comme chef de char aurégiment blindé de fusiliers-marins. Après la guerre, il connaît une période creuse. À partir de 1954 et de la sortie deTouchez pas au grisbi, il devient un« pacha » au physique imposant et au regard sombre, incarnant la plupart du temps un rôle de truand ou de policier, toujours avec droiture, dans des films souvent dialogués parMichel Audiard.

Safilmographie de 95 films compte d'importants classiques, parmi lesquelsGueule d'amour,La Bête humaine,Pépé le Moko,Le Quai des brumes,La Grande Illusion,Un singe en hiver,Le Chat,Le Pacha etLa Traversée de Paris. Il tourne avec la plupart des grands acteurs de l'époque dont certains, commeFernandel,Lino Ventura,Bourvil,Louis de Funès,Bernard Blier,Jean-Paul Belmondo ouAlain Delon, sont ses amis. Acteur populaire, il a attiré plus de 161 millions de spectateurs dans les salles après guerre, auxquels il faut ajouter les spectateurs (dont le nombre n'est pas connu) des nombreux succès obtenus parmi sa trentaine de films d'avant-guerre.

Il a remporté trois fois leprix d'interprétation masculine de laMostra de Venise, en1951 pourLa nuit est mon royaume et en1954 pourL'Air de Paris etTouchez pas au grisbi, ainsi que deux fois l'Ours d'argent du meilleur acteur à laBerlinale, en1959 pourArchimède le clochard et en1971 pourLe Chat.

Biographie

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Enfance

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Jean Gabin dans les années 1910.

Jean Moncorgé naît le à deux heures du matin, au 23 duboulevard de Rochechouart dans le9e arrondissement de Paris[1]. De son nom complet Jean Gabin Alexis Moncorgé[1] (ou Jean Alexis Gabin Moncorgé[2]), il sera souvent appelé Jean-Alexis Moncorgé[3],[4],[5] et dira considérerGabin comme son troisième prénom[6].

Il est le plus jeune fils de Ferdinand Joseph Moncorgé (1868-1933), tenancier de café et comédien d'opérette sous le nom de scène deFerdinand Gabin, et de Madeleine Petit (1863-1918),plumassière duquartier du Sentier originaire de laNièvre, reconvertie dans le registre « chanteuse fantaisiste » decafé-concert sous le pseudonyme d'Hélène Petit.

Son grand-père paternel, Ferdinand Moncorgé (1838-1910), chef-paveur à la Ville de Paris, était originaire de Mardore, dans le département du Rhône, où la famille Moncorgé était établie depuis au moins le début du XVIIe siècle, son plus lointain ancêtre paternel connu étant Pierre de Montcorgié (ou de Montcourgié) (1622-1694), «marchand de Mardore».


Le couple a sept enfants dont trois meurent en bas âge ; outre Jean-Alexis survivent un garçon Ferdinand-Henri (1888-1939) et deux filles, Madeleine (1890-1970) et Reine (1893-1952)[7].

Il passe ses dix premières années à la campagne, pour laquelle il garde toute sa vie un profond attachement. Loin de la vie parisienne de spectacle de ses parents, il est élevé par sa sœur aînée Madeleine, dans le petit bourg deMériel dans leVal-d'Oise (alorsSeine-et-Oise), à l'actuel 63, Grande Rue, dans une maison à l’étroite façade (voisine dumusée Jean-Gabin) dont le pignon arrière, où se trouve la fenêtre de sa chambre, offre une vue imprenable sur lagare de Mériel[8].

En 1914, un coup appuyé lors d'un combat deboxe lui écrase le nez. Le, alors qu'il a quatorze ans, sa mère meurt. Il obtient soncertificat d'études primaires à l'écolerue de Clignancourt, mais mauvais élève il délaisse lelycée Janson-de-Sailly à Paris, où il est inscrit, et enchaîne les petits métiers : garçon de bureau à laCompagnie parisienne de distribution d'électricité, cimentier à la gare de la Chapelle, manœuvre dans une fonderie, magasinier aux magasins d'automobiles deDrancy, vendeur de journaux[9]. À 17 ans, il veut, comme son grand-père maternel, devenir conducteur deslocomotives à vapeur dont il peut voir les évolutions depuis sa chambre.

Premiers pas au music-hall

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En 1922, son père le pousse à entrer dans le monde du spectacle, à 18 ans, sous le nom de Jean Gabin[10]. Il aurait dit au directeur desFolies Bergère Fréjol, un de ses amis :« Tiens, voici mon fiston. Il aimerait faire du théâtre. Peux-tu l'aider ? Si tu arrives à en tirer quelque chose, tu auras bien du mérite. Moi, j'y renonce… »[réf. nécessaire]. Jean Moncorgé, devenu figurant , est placé sous la bienveillance ducomique troupierBach[11].

De 1924 à 1925, Jean-Alexis Moncorgé[3] effectue sonservice militaire dans lamarine nationale, d'abord commefusilier marin àLorient, puis auministère de la Marine à Paris.

En 1926, à 22 ans, il devient un véritable artiste demusic-hall et chanteur d'opérette. Il fait monter sur scèneLa Goulue auprès deMistinguett, et il imiteMaurice Chevalier. Il entame un tour de chant avec succès pendant deux ans dans toute la France. Il part en 1927 pour leBrésil avec Gaby mais l'affaire tourne au fiasco : ni contrat, ni tournée, ni cachet. Il rentre à Paris via Cherbourg puis, lors d'une audition au printemps 1928, au Moulin Rouge Mistinguett le remarque et lui propose de rejoindre sa troupe. Il débute commeboy, le, dans la revueParis qui tourne. En chantantOn m'suit,Julie c'est Julie etLa Java de Doudoune deJosé Padilla en 1928, il devient le partenaire de Mistinguett, qui vient de rompre avecMaurice Chevalier, auMoulin-Rouge et auxBouffes-Parisiens dont le directeur est le célèbre auteur de l'époqueAlbert Willemetz[12].

À partir de 1929, il joue les jeunes premiers dans des opérettes commeFlossie ouLes Aventures du Roi Pausole, toutes deux sur des paroles d'Albert Willemetz. Il vit une amourette avecJacqueline Francell, sa partenaire deFlossie, et divorce de Gaby.

Débuts au cinéma et consécration (1928-1939)

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Jean Gabin etMichèle Morgan dansLe Quai des brumes deMarcel Carné de 1938.

En 1928, il fait ses débuts au cinéma dans deuxcourts métrages avec lecomiqueRaymond Dandy,Ohé les valises ! etOn demande un dompteur[13].

Ce n'est que deux ans après l'arrivée ducinéma sonore enEurope que Jean Gabin, après avoir refusé de tourner dansLe Chemin du paradis[14], fait ses véritables débuts cinématographiques en tournant en1930Chacun sa chance, un des premiers films parlants du cinéma français, dans lequel il joue aux côtés de son ex-épouseGaby Basset et du chanteurJean Sablon.

Par la suite, il enchaîne les tournages, étant tour à tour policier dansMéphisto, cambrioleur dansParis Béguin, vendeur deTSF dansTout ça ne vaut pas l'amour, mécanicien dansGloria, soldat récalcitrant dansLes Gaietés de l'escadron, capitaine de péniche dansLa Belle Marinière, que Gabin considère comme son premier grand rôle à l'écran[14], ingénieur dansLe Tunnel etAdieu les beaux jours.

En 1934, il tourne pour la première fois sous la direction deJulien Duvivier dansMaria Chapdelaine etGolgotha, dans lequel il prête ses traits àPonce Pilate.Il tourne également en 1934 aux côtés deJoséphine Baker dansZouzou, mis en scène parMarc Allégret. À partir de1935, il devient une star ducinéma français grâce à son « charisme exceptionnel » et àJulien Duvivier qui lui offre les rôles principaux deLa Bandera avec Annabella, qui est son premier succès[15],La Belle Équipe avecCharles Vanel, dans lequel il chante la chansonQuand on s'promène au bord de l'eau, etPépé le Moko. Il incarne des héros tragiques et romantiques d'origine populaire.

Studio Harcourt en 1939.

Jean Renoir l'impose dansLes Bas-Fonds avecLouis Jouvet puis, en1937, dans lefilm de guerreLa Grande Illusion avecPierre Fresnay,Marcel Dalio etErich von Stroheim, qui obtient un énorme succès public et critique, devenant au fil des années un classique ducinéma français.

La même année, il tourneGueule d'amour, deJean Grémillon, où il retrouveMireille Balin, sa partenaire dePépé le Moko et le méconnuLe Messager, deRaymond Rouleau.

En1938, il tient le rôle d'undéserteur dansLe Quai des brumes aux côtés deMichel Simon et de la jeuneMichèle Morgan, à laquelle il murmure le célèbre « T'as d'beaux yeux tu sais ». C'est sa première collaboration avecMarcel Carné etJacques Prévert[a]. Il campe ensuite le personnage de Trott, toujours face à Morgan, dansLe Récif de corail deMaurice Gleize (sorti en 1939), puis un conducteur de locomotive dansLa Bête humaine deJean Renoir, etLa Marie du port.

En1939, il tourne à nouveau sous la direction deMarcel Carné dansLe jour se lève,drame dans lequel il partage la vedette avecJules Berry,Arletty etBernard Blier.

Le, mobilisé dans lamarine nationale àCherbourg, il obtient une permission exceptionnelle pour terminer le filmRemorques, avecMichèle Morgan avec qui il vit une brève idylle.

Les années de guerre

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Expatrié aux États-Unis pendant la guerre (1940-1943)

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En, il avait accompagné à lagare Saint-Charles à MarseilleMichèle Morgan, qui partait pourBarcelone, puis lePortugal, afin de rejoindre les États-Unis. Souhaitant également la rejoindre, il va àVichy pour obtenir une autorisation.

Le, refusant de tourner pour lesAllemands pendant l'Occupation, il franchit la frontière espagnole en, sans que l'on sache s'il le fait légalement. À Barcelone, il obtient un visa du consulat américain et peut gagnerNew York à bord de l'Exeter[16]. Il s'expatrie àHollywood auxÉtats-Unis où il retrouve les FrançaisJean Renoir,Julien Duvivier,Charles Boyer,Jean-Pierre Aumontetc.

Aux États-Unis, il tourne notamment, après avoir appris l'anglais,La Péniche de l'amour avecIda Lupino.

Durant cette période, il fréquente brièvementGinger Rogers etPatricia Morison[16]. Ayant refait le trajet depuis Los Angeles après une période d'ennui[16], pendant l'été 1941, il rencontreMarlene Dietrich à New York. Il emménage avec elle en Californie dans une villa queGreta Garbo leur loue, puis[b] au 1006 Cove Way, dans une villa de Beverly Hills. Gabin ayant le mal du pays, Marlène Dietrich tente de le soulager par sa cuisine ou des distractions lui rappelant la France[16].

Déjà très célèbre, il pourrait tenter une carrière d'acteur auxÉtats-Unis, mais tourne peu malgré son contrat avec la Fox (il avait signé un premier contrat en 1937, mais ne l'avait pas honoré). Par ailleurs, l'acteur intéresse moins les studios hollywoodiens pendant cette période de guerre : ils n'ont plus accès aux salles européennes et donc au public habituel de Jean Gabin. La presse l'accueille néanmoins avec enthousiasme, le magazinePhotoplay publiant un reportage de quatre pages avec comme titre : « Escaped from the Nazis »[16].

Jean Gabin devait également tourner dans un film catastrophe,The Day that Shook the World, un tremblement de terre vu depuis une colonie pénitentiaire, mais la Fox annule le projet. On lui propose alorsTampico, un film d'aventure avecGene Tierney, mais Jean Gabin refuse et la société de production se lasse. Un projet avec Jean Renoir (en contrat chez RKO) est envisagé, où Jean Gabin interpréterait un garçon de café dans un pays tropical, avec notamment Michèle Morgan comme partenaire (A Thief in the Night), mais l'acteur se détourne du cinéma et pense à la France, voyant plusieurs acteurs américains participer à l'effort de guerre (Carole Lombard vend des bons de guerre,Charles Laughton déclame du Shakespeare dans une tournée et reverse les bénéfices à ce profit,Bette Davis etJohn Garfield tiennent lacantine de Hollywood, un club où les soldats sont servis par des stars). Il confie plus tard :« J'étais malade à l’idée d'être obligé de finir ma vie aux États-Unis. Je ne pouvais pas rester les mains dans les poches, continuer à faire des grimaces devant une caméra — en étant bien payé en plus — et attendre tranquillement que les autres se fassent descendre pour que je retrouve mon patelin »[16].

Après qu'il a pris contact avec la France combattante, fin 1942, il lui est demandé de jouer dans le filmL'Imposteur, dont le succès critique et public est mitigé[16]. Long-métrage depropagandegaulliste saluant aussi la bénéfique entrée en guerre américaine, ce film tourné en anglais est produit par le service américain de propagande avec, au générique, seulement deux Français : Julien Duvivier et Jean Gabin. De plus, Gabin déclarera dans un entretien àCinévie :« Ce que valent les films tournés à Hollywood, je n'en sais rien. Et ça n'a pas d'importance. On donne, en ce moment à Paris,The Impostor. Je n'irai pas le voir. Quand je l'ai fait, il était utile de le faire. J'ai tourné des films dans le goût américain, pour des Américains. C'était eux qu'il fallait toucher alors et je suis content si j'ai réussi. Si maintenant les Français n'aiment pas ça, ils auront peut-être raison parce que les circonstances ne sont pas les mêmes »[16].

Engagé dans les Forces françaises combattantes (1943-1945)

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Par patriotisme, il s'engage, en, dans lesForces françaises combattantes[17] dugénéral de Gaulle pour libérer son pays. Embarqué comme canonnier, chef de pièce sur le pétrolierÉlorn, il traverse l'Atlantique en convoi à destination deCasablanca. Le convoi est attaqué par dessous-marins et par desavionsallemands aux approches de laMéditerranée et au large ducap Ténès. Volontaire auRégiment blindé de fusiliers-marins, il est sur sa demande chef dechar, à bord duM10 WolverineSouffleur II, sous les ordres de l'enseigne de vaisseau et futur vice-amiral André Gélinet. Il appartient alors au2e escadron du régiment blindé de fusiliers-marins de la célèbre2e division blindée dugénéral Leclerc.

Au printemps 1945, il participe à la libération de lapoche de Royan puis à lacampagne d'Allemagne qui le conduit auNid d'aigle d'Hitler àBerchtesgaden[16]. À la fin de la guerre, il est décoré de laMédaille militaire et de laCroix de guerre.

Enjuillet 1945, à 41 ans, le « plus vieux chef de char de la France Libre » est démobilisé et revient au monde du spectacle avec descheveux blancs[18]. Toute sa vie, il reste très attaché à lamarine nationale et proche de celui qui fut son chef, le vice-amiral Gélinet et sa famille.

Après avoir retrouvé Marlène Dietrich en Allemagne, il revient en France. Il refuse de défiler sur lesChamps-Élysées et observe son ancien char passer, depuis un balcon de l'hôtel Claridge[16].

Retour en France (1946-1950)

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Au-delà des grilles (1949).

De retour en France, il veut reprendre sa carrière d'acteur mais il a changé physiquement et moralement et de nouveaux acteurs romantiques sont apparus, tels queJean Marais,Gérard Philipe ouDaniel Gélin. Il renonce à jouerLes Portes de la nuit, deMarcel Carné, avec sa compagneMarlene Dietrich car cette dernière refuse d'interpréter la fille d'un collaborateur. En1946, après avoir acheté les droits du roman, il incarne le rôle-titre deMartin Roumagnac, aux côtés de Marlene Dietrich. Le film, éreinté par la critique, obtient pourtant à l'époque un succès commercial avec 2,4 millions d'entrées[19]. Toutefois, le film est victime d'une légende qu'il est d'usage de lire[20] et entendre, prétendant que ce film a été un cuisant échec commercial[c].

Au-delà des grilles, avecIsa Miranda, en 1949.

Cependant, ce succès n'est pas réitéré l'année suivante avec lefilm policierMiroir[21], dans lequel il est un financier et gangster à ses heures. De plus, il a du mal à trouver un rôle à sa mesure.

Alors que sa relation avecMarlene Dietrich s'étiole, il noue, fin 1945 et en 1946 un lien avecMaria Mauban[22],[23], puis, en 1947, avecColette Mars[24]. Ces relations restent sans suite.

La même année, il tient le rôle principal du long-métrageAu-delà des grilles, qui obtient un succès honorable en salles[25], tandis que le film obtient l'Oscar du meilleur film étranger, et triomphe au théâtre dans la pièceLa Soif, d'Henri Bernstein, aux côtés deMadeleine Robinson etClaude Dauphin.

Le retour du succès (1950-1973)

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Changement d'image

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Chiens perdus sans collier (1955).

En1950, il retrouveMarcel Carné pour lelong métrageLa Marie du port, adaptation du roman deGeorges Simenon, qui avec 2,6 millions d'entrées[26], permet de confirmer le succès de Gabin après son triomphe théâtral avecLa Soif. Son détour dans lecinéma italien avec le drame fantastiquePour l'amour du ciel la même année passe toutefois inaperçu (plus de 679 000 entrées)[27].

En 1951, il est lenarrateur deDe sacs et de cordes, une pièce musicale deLéo Ferré écrite pour la radio, qu'il interprète tandis que Léo Ferré dirige l'orchestre et les chœurs de la radio nationale. Au cinéma, on le retrouve dans une adaptation d'une pièce d'Henri Bernstein (Victor), mais sa prestation d'un mécanicien de locomotive aveugle à la suite d'un accident dans le drameLa nuit est mon royaume lui permet de rencontrer l'éloge de la critique et de remporter laCoupe Volpi de la meilleure interprétation masculine à laMostra de Venise. Le succès critique se confirme dans les salles avec un bon accueil du public (2,5 millions d'entrées)[28].

Son film suivant,La Vérité sur Bébé Donge, adapté d'un roman deGeorges Simenon, dans lequel il est un industriel coureur de jupons empoisonné par son épouse (Danielle Darrieux), n'est pas un grand succès populaire (1,2 million d'entrées), mais il est considéré au fil des ans comme une œuvre marquante[29].

Il réalise en un de ses rêves d'enfant en entreprenant d'investir une bonne partie de ses revenus dans le domaine deLa Pichonnière, situé sur la commune deBonnefoi, dans lecanton de Moulins-la-Marche, dans l'Orne[30], enNormandie.

Il agrandit progressivement le domaine environnant par plusieurs acquisitions successives. À proximité, il fait construire en 1956 et 1957 une demeure baptiséeLa Moncorgerie, qui devient sa résidence familiale[31]. Avec l'idée d'assurer la subsistance de sa famille, il se lance dans l'élevage desbovins[32].

Passionné par les chevaux, il monte aussi àLa Pichonnière, à la fin desannées 1950, une écurie d'une quinzaine de chevaux de course, qui, sous les couleursBouton d'or, toque lilas, ainsi décrites par l'acteur lui-même, acquiert une certaine renommée dans le milieu hippique.

À la fin des années 1950, il fait aménager sur un terrain lui appartenant, non loin de là, àMoulins-la-Marche, unhippodrome, qui est nommé après sa mort :hippodrome Jean-Gabin[33].

En 1952, il retrouveMichèle Morgan dansLa Minute de vérité, deJean Delannoy, qui fera plus de 3 millions d'entrées[34].

Il renoue véritablement avec le succès public en tant que tête d'affiche grâce àTouchez pas au grisbi deJacques Becker, en 1954, qui enregistre 4,7 millions d'entrées en France[35]. Avec ce film, il retrouve un rôle à sa mesure en changeant son image : celle d'un homme d’expérience, autoritaire et qui impose le respect. C'est durant ce tournage qu'il rencontre celui qui devient un de ses amis,Lino Ventura, dont c'est le premier film.

Le retour du succès lui vaut de recevoir à trois reprises, uneVictoire du Cinéma français, en 1952, 1955 et 1956.

Le,André-Georges Brunelin, un de ses proches, organise à laSalle Pleyel, à Paris, une manifestation à l'occasion de ses 50 ans et de ses 25 ans de carrière. L'événement réunit quelque deux mille personnes, dont les principaux amis de l'acteur[36].

Rencontre avec Audiard

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Avec son amiBourvil en 1956, àVenise (Italie).

Son succès se confirme avecL'Air de Paris deMarcel Carné, puis avecFrench Cancan deJean Renoir en 1955.Michel Audiard, qui devient son ami, est, avec ses dialogues, pour beaucoup dans le succès de ses films à venir, à commencer parGas-oil etLe rouge est mis deGilles Grangier.

Par la suite, il enchaîne film sur film : il est lemaréchal Lannes dans la prestigieuse et pléthorique distribution duNapoléon deSacha Guitry ; flic infiltré dansRazzia sur la chnouf ; juge pour enfants dansChiens perdus sans collier ; chauffeur routier dansDes gens sans importance ; restaurateur dansVoici le temps des assassins ; artiste peintre bourgeois s'encanaillant en transportant avecBourvil de la viande pour le marché noir dans le classiqueLa Traversée de Paris, dont il partage une scène devenue culte avecLouis de Funès, alors méconnu du grand public ; et médecin dansLe Cas du docteur Laurent.

En 1956, il achète une première maison àDeauville et s'établit dans cettestation balnéaire avec femme et enfants[37]. Deux autres maisons suivent, qui l'accueillent à demeure ou le temps des vacances[37]. Le mois d'août le voit très assidu pour suivre les courses, à l'hippodrome de la Touques[37]. « Pour nous, Deauville a toujours été associé aux vacances, raconte sa femme[37]. Jean venait là pour se reposer. Il trouvait à Deauville une douceur de vivre à laquelle il était tout particulièrement attaché[37]. ».

Jean Gabin dans le rôle ducommissaire Maigret en 1958.

En 1958, il prête ses traits aucommissaire Jules Maigret dansMaigret tend un piège, rôle qu'il reprend à deux reprises et connaît le plus grand succès public de sa carrière avecLes Misérables, devenant leJean Valjean du film aux côtés deBourvil et deBernard Blier.

Sa carrière est sur sa lancée, confirmée avec notammentEn cas de malheur, avecBrigitte Bardot ;Les Grandes Familles, avecPierre Brasseur ;Archimède le clochard (film dont il a eu l'idée[d]).

Jean Gabin (à gauche) etJacques Prévert dans lefilm documentaireMon frère Jacques (1961) parPierre Prévert.

En 1960, il reçoit les insignes de chevalier de laLégion d'honneur sur le plateau où il tourneLes Vieux de la vieille deGilles Grangier.

Son contrat exclusif avec le producteurJacques Bar, rencontré à Deauville en 1959, lui offre au début desannées 1960, une série de beaux succès, tels que le drame politiqueLe Président, la comédie policièreLe cave se rebiffe, la comédie dramatiqueUn singe en hiver, dans laquelle il partage la vedette avecJean-Paul Belmondo.

Dans la nuit du 27 au, sept cents agriculteurs encerclent son domaine familial normand deLa Pichonnière pour protester contre la centralisation des terres, en exigeant la location de deux fermes à de jeunes éleveurs en difficulté. Gabin ayant acquis plus de150 ha[38], les cultivateurs ouvrent un conflit avec le célèbre acteurnéorural pour médiatiser les problèmes du monde agricole. Cette situation bouleverse profondément et blesse à vie l'intéressé, qui se sent rejeté par la communauté paysanne normande dont il a tant souhaité faire partie[39]. La presse mobilisée pour couvrir l'évènement, prend majoritairement la défense de l'acteur, mettant en avant les grands travaux d'aménagement et de modernisation effectués par ce dernier sur ses terres, et dénonçant les manifestants comme tenants d’un« corporatisme arriéré »[40].

Annonçant qu'il va vendre ses terres, Gabin accepte finalement de louer deux fermes à des jeunes. Il porte plainte contre X pour « violation de domicile et tentative d'extorsion de signature ». Défendu par MeRené Floriot, il retire finalement sa plainte, dans un souci d'apaisement, en pleine audience du procès au palais de justice d'Alençon le[41],[42].

Durant cette même période, il connaît son premier revers avecLe Gentleman d'Epsom (1962), dans lequel il joue aux côtés deLouis de Funès, qui ne rencontre qu'un succès médiocre[43], échec vite effacé par le triomphe deMélodie en sous-sol l'année suivante, avecAlain Delon[44].

Son contrat avecJacques Bar n'étant pas renouvelé, il crée en 1963 avecFernandel, la société de productionGafer. LaGafer produitL'Âge ingrat, interprété par Jean Gabin avec Fernandel, puis d'autres films, interprétés par l'un ou par l'autre des deux acteurs.

Lino Ventura, Jean Gabin etAlain Delon lors du tournage du filmLe Clan des Siciliens, en àRome.

La fin des années 1960 est marquée parLe Tonnerre de Dieu,Le Pacha,Le Tatoué, avec Louis de Funès etLe Clan des Siciliens, avec Alain Delon etLino Ventura, qui confirme le statut de l'acteur, parvenu à la soixantaine.

Dans lesannées 1970, sa carrière s'enrichit de sept films supplémentaires mais marque une baisse de régime ; l'acteur rencontre pourtant encore le succès public avecLa Horse dePierre Granier-Deferre etDeux Hommes dans la ville deJosé Giovanni, sa dernière collaboration avecAlain Delon. Il obtient également l'Ours d'argent auFestival de Berlin pour son interprétation dansLe Chat en1971, œuvre que l'acteur considère comme son meilleur film de l'après-guerre[45].

Au début des années 1970, le nom de Jean Gabin est évoqué, parmi d'autres, pour interpréter Don Corleone dansLe Parrain[46]. En 1976,Sergio Leone lui propose de jouer dans son nouveau projetIl était une fois en Amérique, que Gabin décline[16].

Les dernières années (1974-1976)

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En 1974, près de quarante ans aprèsQuand on s'promène au bord de l'eau, Gabin enregistre la chansonMaintenant je sais, écrite parJean-Loup Dabadie. Cette chanson rencontre un succès en45 tours (plus de 300 000 exemplaires vendus[47]) et sort également en version anglaise.

Le, il assiste au départ duporte-hélicoptèresJeanne d'Arc sur lequel son fils Matthias est embarqué en qualité de maître d'hôtel desofficiers mariniers supérieurs. Il est interviewé sur la passerelle parYves Mourousi au journal télévisé de 13 heures[48].

Le, il préside lapremière cérémonie des César. Deux semaines plus tard, il est à l'affiche deL'Année sainte, deJean Girault. Ce sont ses dernières apparitions en public et sur grand écran. Il prévoit de tourner dansLe Chat et la Souris de Claude Lelouch, mais n'aura pas le temps de réaliser ce souhait, il sera remplacé parSerge Reggiani[49].

Au début de 1976, il est nommé officier dans l'ordre national du Mérite[50], puis promu officier de l'ordre national de la Légion d'honneur sur la promotion du.

En, il apprend lors d'une interview télévisée du président de laFNSEA,Michel Debatisse, qu'il ne touchera pas l'indemnisation de l'« impôt sécheresse ». Comprenant qu'il ne sera jamais accepté par le monde paysan, il décide de vendre son domaine agricole normand deLa Pichonnière. Cet événement le touche profondément.

Quelques semaines plus tard, le, il meurt à l'âge de 72 ans des suites d'une leucémie à l'Hôpital américain deNeuilly-sur-Seine[51]. Il avait connu quelques problèmes de santé sur le tournage deDeux hommes dans la ville[52].

Ses obsèques, le, au crématorium ducimetière du Père-Lachaise, attirent une foule considérable et sont retransmises à la télévision. Selon ses dernières volontés[e], son corps est crématisé. Ses cendres sont ensuite transférées àBrest pour être dispersées en mer. Le se déroule, en présence de son épouse, de ses enfants, de personnalités amies commeGilles Grangier,Alain Delon et Odette Ventura, une cérémonie simple et solennelle à bord de l'avisoDétroyat[53],[54]. Ces honneurs militaires de la Marine nationale lui sont rendus sur autorisation exceptionnelle du président de la RépubliqueValéry Giscard d'Estaing. L'urne funéraire est ouverte depuis la plage arrière de l'aviso[f], enmer d'Iroise, à 20 nautiques deBrest, au sud de la chaussée des Pierres Noires[55].

Vie privée

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La vie sentimentale de Jean Gabin est en partie liée à son métier. Le, pendant une de ses premières permissions, il épouse à la mairie du18e une jeune admiratrice, la future actriceGaby Basset (de son vrai nom Marie Louise Camille Basset)[1],[56],[57]. Le couple divorce le 15 juin 1931[56], Jean Gabin ayant entamé une liaison avec sa partenaire de scèneJacqueline Francell[58]. Le 20 novembre 1933, trois jours après le décès de son père, il se remarie à la mairie du16e avecJeanne Mauchain dite Doriane Mauchain, meneuse de revue auCasino de Paris. Le divorce est prononcé le[1],[59], « à ses torts entiers et reconnus » alors qu'il se trouve à Hollywood[60].

Il a des liaisons connues avec les actricesMireille Balin,Michèle Morgan etMarlene Dietrich[61]. En Algérie, de 1943 à 1945, il se lie avec Marie Camilleri[réf. nécessaire]. En 1945 et 1946, à Paris, il a une relation avec la jeune actriceMaria Mauban[23],[62], puis en 1947 avecColette Mars[24].

Il se remarie le à la mairie du16e arrondissement avec un ancienmannequin de la maison de coutureLanvin, Marcelle Christiane Marie dite Dominique Fournier[1],[63] (1918-2002)[64], déjà mère d'un garçon, Jacki, et avec qui il aura trois enfants :Florence (née le), Valérie (née le) et Mathias (né le)[65],[66]. Durant cette période, on lui prête une liaison avec l'actriceDora Doll[réf. nécessaire].

Ses petits-fils, les acteursJean-Paul Moncorgé (né en 1981, fils de Florence) etAlexis Moncorgé (né en 1986, fils de Mathias), n'ont pas connu leur grand-père.

Un acteur symbole

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Buste de Jean Gabin sculpté parJean Marais, place Jean-Gabin àMériel.

Jean Gabin incarne dans les années 1930 l'homme du peuple, ouvrier, titi parisien, au temps duFront populaire[67] : on le retrouve ainsi successivement chômeur dansLa Belle Équipe (1936),spahi dansGueule d’amour (1937), petit truand dansPépé le Moko (1937), déserteur dansQuai des brumes (1938), cheminot dansLa Bête humaine (1938), ouvrier dansLe jour se lève (1939).

L'image de l’acteur s'est parfois confondue avec celle, mythique, de ses personnages qui se sont imposés dans l’imaginaire collectif du public français au cours duXXe siècle. Les différents personnages joués par Jean Gabin, archétypes professionnels ou sociaux, sont inscrits dans l’histoire du cinéma (l’ouvrier gouailleur avant-guerre, le patriarche bourru à partir des années 1950)[68].

DèsArchimède le clochard (1959) et durant les années 1960, les films qui mettent en scène Jean Gabin témoignent aussi d'un rejet, au cinéma, de la transformation de la France. Il apparaît dans un certain nombre de films dans lesquels la construction desgrands ensembles vient détruire peu à peu le monde dans lequel il vivait[69]. DansRue des prairies deDenys de La Patellière, le personnage de Gabin, qui habite une rue de Paris faubourienne et populaire, est contremaître sur le chantier des Sablons, àSarcelles. Il est ainsi amené à construire les structures de ce qui va détruire le monde ancien dans lequel il vit, dans leXXe arrondissement de Paris. C'est aussi le cas deMélodie en sous-sol en 1963, où il ne retrouve pas son pavillon au milieu des barres d'immeubles de Sarcelles nouvellement construites, ou du filmLe Chat en 1970, où il vit dans un pavillon qui a vocation à être détruit pour faire place au quartier deLa Défense[69].

Théâtre

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Filmographie

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Article détaillé :Filmographie de Jean Gabin.
Fauteuils d'acteur desstudios de Billancourt.

AvecFernandel,Louis de Funès etBourvil, Jean Gabin fait partie des acteurs français ayant attiré le plus grand nombre de spectateurs dans les salles de cinéma : environ 161 millions entre 1946 et 1976[g]. Dans ce total, sur les 96 films de sa carrière, 32 (soit 34%) sortis entre 1930 et 1945 ne sont pas comptabilisés, dont de nombreux succès commeLes Gaietés de l'escadron,La Bandera,La Belle Équipe,Pépé le Moko,La Grande Illusion,Gueule d'amour,Le Quai des brumes,La Bête humaine,Le jour se lève.

Box-office

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Ses films ayant eu la plus grande audience entre 1946 et 1976[73].

FilmAnnéeRéalisateurClassementNombre d'entrées
Les Misérables1958Jean-Paul Le Chanois2e9 940 533
Napoléon
(rôle très court et anecdotique)
1955Sacha Guitry4e5 405 252
La Traversée de Paris1956Claude Autant-Lara4e4 893 174
Le Clan des Siciliens1969Henri Verneuil3e4 821 585
Touchez pas au grisbi1954Jacques Becker4e4 713 585
Le Tonnerre de Dieu1965Denys de La Patellière7e4 093 000
Archimède le clochard1959Gilles Grangier6e4 073 891
Les Grandes Familles1958Denys de La Patellière9e4 042 041

Discographie

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Distinctions

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Décorations

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Récompenses

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Les troisVictoires du cinéma français et l'Ours d'argent remportés par Jean Gabin au musée Jean-Gabin de Mériel.

Nominations

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Hommages

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Lithogravure au musée Jean-Gabin de Mériel.
Place Jean-Gabin dans le18e arrondissement deParis
  • En 1981, à l'initiative deLouis de Funès[75], le « monde du cinéma » lui rend hommage en créant leprix Jean-Gabin, récompense décernée tous les ans aux meilleurs espoirs masculins du cinéma français. À la suite d'un désaccord entre l'organisation et la fille de Jean Gabin, le prix est remplacé depuis2008 par leprix Patrick-Dewaere.
  • En 1992,Mériel (Val-d'Oise), la commune de son enfance, ouvre unmusée Jean-Gabin qui lui est consacré, 1 place Jean-Gabin, voisin de sa maison d'enfance.Jean Marais a sculpté le buste de l'acteur qui se trouve devant le musée.
  • En 2008, uneplace Jean-Gabin est inaugurée dans le18e arrondissement de Paris.
  • En 2011, une place Jean-Gabin est inaugurée dans la ville dePorrentruy dans la République et Canton du Jura en (Suisse).
  • Une rue de la commune desAspres et une rue de celle deBonnefoi (Orne), sur lesquelles se trouve son domaine de LaPichonnière, portent son nom.
  • L'hippodrome Jean-Gabin deMoulins-la-Marche (Orne), créé par lui à la fin des années 1950, porte son nom.
  • À Jette, commune en région de Bruxelles, une place porte son nom.
  • En 2023, plus de 110 rues, places (etc.) portent le nom de l’acteur[76].
  • Dans la sérieDix pour cent, le chien de l’agent de star Arlette Azemar, interprété parLiliane Rovère, s’appelle Jean-Gabin.
  • Le rappeur françaisMC Jean Gab'1 a choisi son nom de scène en hommage à l'acteur.

Notes et références

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Notes

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  1. « Après avoir vuDrôle de drame, [Gabin] a envie de travailler avec Prévert et Carné. Il le fait savoir. » En 1938, il est dansLe Quai des brumes. Les deux amis se souviennent avoir attendu ensemble les réactions du public dans un café de larue des Saints-Pères, Jacques précisant en rigolant :« On avait glissé sur un bouchon de limonade ! ». L’accueil est plutôt bon. Gabin ajoute avec humour :« Dans le fond, on était laNouvelle Vague de l’époque ».Jacques écrit de lui qu’il a« le regard toujours bleu et encore enfantin », qu’il est l’« acteur tragique de Paris / gentleman du cinéma élisabéthain / dans la périphérie du film quotidien » et que« Jean Gabin / c’est l’évidence même / l’évidence même d’un être humain / qui joue son rôle publiquement / devant tant d’autres qui jouent le leur secrètement / et si mal la plupart du temps ».« Jean Gabin / Toujours le même jamais pareil / Toujours Jean Gabin / Toujours quelqu’un. »Carole Aurouet,Prévert, portrait d'une vie, Ramsay, 2007,p. 216.
  2. Après qu'il s'est affiché de nouveau avec Ginger Rogers, donnant lieu à l'attention de la presse sur sa vie sentimentale.
  3. C'est par exemple le cas du documentaire deSerge KorberGabin intime, aristocrate et paysan, produit en 2006 dans lequel est dit, à propos de Martin Roumagnac :« film médiocre et qui sera un échec dans les salles. ».
  4. Pour ce film, il est crédité sous le nom de Jean Moncorgé, qui est son vrai nom de famille.
  5. « Pas de mise en terre car je ne veux pas qu'on vienne m'emmerder sur ma tombe comme on fait sur celles de Gérard Philipe et d'Édith Piaf », disait-il[réf. nécessaire].
  6. Et non du porte-hélicoptèresJeanne d'Arc qui était alors en escale à Mayport (États-Unis)[réf. nécessaire].
  7. 84 millions selon l'article « Les Rois du box office » deStudio Magazine en novembre 1992, mais 161 millions si on fait le total des entrées cumulées dans les années 2010 dans le tableau récapitulatif du box-office 1945-1976.

Références

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  1. abcd ete« Registre des naissances de l'année 1904 pour le 9e arrondissement : Acte de naissance n°621 », surarchives.paris.fr,Archives en ligne de la Ville de Paris, Archives de Paris(consulté le)
  2. a etbMédaille militaire attribuée à « M. Moncorge Jean, Alexis, Gabin » (sic) par décret du 10 novembre 1948
  3. a etb« L’engagement Jean Gabin, le marin », surCols bleus Marine Nationale(consulté le)
  4. « 18 novembre 1976 : les cendres de Jean Gabin en mer d'Iroise », surLe Télégramme,(consulté le)
  5. (en) « Jean Gabin | French actor », surEncyclopedia Britannica(consulté le).
  6. « Un trait de malice de mon père que de m'avoir donné, en troisième prénom, son nom de théâtre » (citation d'André-Georges Brunelin inGabin, Robert Lafont, 1987,p. 46)
  7. Jelot-Blanc 2014,p. 7.
  8. « Mériel », dansLe Patrimoine des communes du Val-d’Oise, Flohic,coll. « Patrimoine des communes de France »,(ISBN 978-2842340568),p. 432.
  9. Barbier et Moreau 2007,p. 26.
  10. « Jean Gabin, fils et père », surcinematheque.fr(consulté le).
  11. Gauteur et Bernard 1976,p. 16.
  12. Gauteur et Bernard 1976,p. 18.
  13. Jacques Baroche, « Jean Gabin : “J’ai tout joué sauf les curés et les badernes” »,Cinémonde,no 1728,‎(lire en ligne).
  14. a etb« Jean Gabin », surEncinémathèque,(version du surInternet Archive).
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  20. « Le film n'eut aucun succès, ni en France, ni aux États-Unis. » Cf.Thierry de Navacelle,Sublime Marlène, Ramsay poche cinéma, 1982,p. 116.
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  39. Brunelin 1987,p. 502-516-.
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Voir aussi

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Bibliographie

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Documentaires et images d'archives

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Articles connexes

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