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Naissance | (75 ans) Grenoble enFrance |
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Activité principale | Chorégraphe,danseur |
Style | Danse contemporaine |
Activités annexes | Réalisateur etscénariste |
Lieux d'activité | MC2 deGrenoble |
Années d'activité | Depuis 1979 |
Collaborations | Mathilde Altaraz Henry Torgue et Serge Houppin Claude-Henri Buffard Strigall |
Formation | Beaux-Arts de Grenoble |
Enseignement | Merce Cunningham |
Conjoint | Mathilde Altaraz |
Récompenses | Concours chorégraphique international de Bagnolet (1976 et 1980) |
Œuvres principales
Ulysse
Mammame
Docteur Labus
La Légende de Roméo et Juliette
Daphnis é Chloé
Trois générations
Jean-Claude Gallotta, né le àGrenoble[1], est undanseur etchorégraphefrançais. Après un séjour àNew York de 1976 à 1978, où il étudie auprès deMerce Cunningham, il fonde en 1979 avec des artistes de Grenoble dontRobert Seyfried,Henry Torgue etMathilde Altaraz, son assistante et compagne, le groupe Émile-Dubois avec lequel il réalise dès lors ses plus importantes chorégraphies. Parmi celles-ci peuvent être citésUlysse (revisité à quatre reprises),Mammame,Docteur Labus, ou plus récemmentTrois générations etL'Homme à tête de chou. En 1995,Ulysse entre au répertoire du corps deBallet de l'Opéra de Paris qui lui commande par ailleurs en 2001 un ballet intituléNosferatu et donné à l'Opéra Bastille.
Directeur emblématique de 1984 à 2016 duCentre chorégraphique national de Grenoble, intégré à laMC2, Jean-Claude Gallotta est considéré depuis le début des années 1980 comme l'un des plus importants représentants de lanouvelle danse française dont il a largement participé à l'essor et à la reconnaissance publique et institutionnelle[2],[1],[3].
Fils d'émigrés italiens (de père napolitain et de mère italo-autrichienne[4]) venus à Grenoble, Jean-Claude Gallotta découvre ladanse classique et lesclaquettes à 22 ans après des études d'arts plastiques auxBeaux-Arts de Grenoble[2],[1]. Subjugué par la discipline, il quitte les Beaux-arts et réussit à s'imposer dans les cours de danse de Grenoble où il fait la connaissance deMathilde Altaraz, qui devient sa compagne et collaboratrice[5]. Bien qu'il se déclare « non-danseur »[6], il obtient un prix auConcours chorégraphique international de Bagnolet en 1976 (puis un second en 1980). Il part alors auxÉtats-Unis travailler avecMerce Cunningham de 1976 à 1978 auprès duquel il forme son style chorégraphique en écrivant ses premières pièces[7],[2],[1].
De retour des États-Unis, il fonde sa propre compagnie en 1979 avec des artistes grenoblois comme le danseur Robert Seyfried et Mathilde Altaraz, nommée le Groupe Émile-Dubois en hommage aufacteur Cheval et à tous les autodidactes[5]. Ce nom énigmatique pris sur le modèle de « Jean Dupond » fait référence à tout le monde et à personne en particulier selon Gallotta lui-même qui dit avoir inventé le nom, bien qu'il ait été suggéré que cela pouvait référer à Émile Dubois, un peintre parisien gravitant autour desBallets russes deDiaghilev essayer de proposer unedanse moderne dans les années 1920-30[4],[1]. Si entre Jean-Claude Gallotta et Mathilde Altaraz s'instaure dès le début un équilibre et un partage des rôles, selon leurs préférences, au sein de la compagnie il faut considérer les apports exogènes au couple de vie et de travail. Lui se consacre à la création et l'écriture chorégraphique, elle se charge du travail de répétitions en aval[8]. Des artistes commeRobert Seyfried, Anne-Marie Moenne-Loccoz, le compositeurHenry Torgue et son collaborateur de l'époque Gilles Jaloustre ou des personnalités comme le décorateur Léo Standard participent au succès du Groupe Émile-Dubois au niveau local. À la suite d'une série de présentations réussies dePas de quatre dans la petite salle de la Maison de la culture en fin de saison 1979/1980, son directeur Bernard Gilman invite la compagnie en résidence dans ses locaux. Le Groupe Émile Dubois est invité à laMaison de la danse de Lyon, toute nouvellement ouverte sous la direction deGuy Darmet. La pièceMouvements, second volet du triptyque hommage à Yves P. confirme l'adhésion du public à cette forme nouvelle de la danse désormais appeléenouvelle danse française dont il devient l'un des principaux chef de file.
En 1981, Jean-Claude Gallotta crée sa pièce fondatriceUlysse qui devient une pierre angulaire de lanouvelle danse française[9],[10]. AvecUlysse, il crée une danse énergique, faite de mouvements de pieds rapides, de petits pas prenant progressivement de l'amplitude dans les grands mouvements d'ensembles latéraux et en profondeurs devenus caractéristiques de son travail chorégraphique[9],[10]. De façon intéressante, Gallotta rechorégraphie tous les dix ans environ cette œuvre déclarant « revisiter ses pièces pour éviter de les voir mourir »[6], et en donner de nombreuses versions (à ce jour il en existe quatre), tant sur le plan musical que des interprètes (notamment avec des enfants et des danseurs séniors), créant en 1995, sur la demande deBrigitte Lefèvre, une version pour 45 danseurs et trois étoiles duballet de l'Opéra de Paris intituléeLes Variations d'Ulysse et donnée à l'Opéra Bastille[3].
En 1986, il est nommé directeur de laMaison de la culture de Grenoble qu'il rebaptise Le Cargo[11], cette nouvelle appellation ouvrant la voix à une nouvelle génération de noms pour les centres culturels. C'est la première fois qu'un chorégraphe prend la tête d'uneScène nationale. Sa compagnie devient de mêmeCentre chorégraphique national de Grenoble[2].
AvecMammame puisDocteur Labus, Gallotta confirme son succès et sa place dans la création chorégraphique contemporaine française. Hormis les reprises d'Ulysse, la période 1990-2000 est plus difficile dans l'œuvre de Gallotta. Avec la collaboration de Strigall pour la musique et deClaude-Henri Buffard pour la dramaturgie, il retrouve le succès grâce à un important triptyque s'attachant aux « Gens » à partir de 2002 et constitué de99 Duos,Trois générations (en collaboration avec le Groupe Grenade deJosette Baïz) etDes gens qui dansent qui connaissent une grande audience nationale et internationale[réf. nécessaire].
En 2007, Gallotta reçoit la proposition deJean-Marc Ghanassia d'adapter l'album deSerge GainsbourgL'Homme à tête de chou datant de1976[12]. Il décide de faire appel àAlain Bashung pour chanter et adapter en termes de durée l'œuvre qu'il devait chanter sur scène en direct pour accompagner la danse sous forme de douze tableaux. Ce projet mené en 2008 n'a pas pu totalement aboutir avec la mort de Bashung qui s'est cependant efforcé dans les derniers mois de 2008 d'aboutir à une bande enregistrée suffisante afin de permettre au chorégraphe d'aller au bout du projet dont la première a lieu le à laMC2 deGrenoble[13],[14],[12].
En, après vingt-huit ans d'interruption, il revient au solo avecFaut qu'je danse, présenté en première partie de la reprise de répertoire de son trioDaphnis é Chloé. La même année, il crée sonSacre du Printemps à laMC2 dans la version dirigée et enregistrée parIgor Stravinsky : le personnage central de l’Élue quant à lui disparait au profit de chacune des interprètes, « éligibles » tour à tour. En, il présente auThéâtre de la Ville àParisRacheter la mort des gestes, une chronique chorégraphique qui avait connu une première version dans son studio de répétition de Grenoble en 2008, où il mêle sur la scène, comme il l'a souvent fait depuis ses débuts, « ceux qui dansent, ceux qui ont dansé, ceux qui aimeraient bien, ceux qui ne danseront peut-être jamais ».
En, il recréeLes Aventures d'Ivan Vaffan, une pièce de 1984, sous le titre simplifié d’Yvan Vaffan puis à l'automne 2013 présenteL'Histoire du soldat d'Igor Stravinsky et d'El amor brujo deManuel de Falla, spectacle « à trois mains » avec le chef d'orchestreMarc Minkowski et le metteur en scèneJacques Osinski. Le personnage de la gitane Candelas dansEl amor brujo est confié à la chanteuseOlivia Ruiz.
En, dans le cadre de la saison d'ouverture de laPhilharmonie de Paris, est présenté sous le titre générique duSacre et ses révolutions un programme composé duSacre du printemps, précédé de deux créations,Jonchaies deIannis Xenakis et deSix pièces op. 6 d'Anton Webern, avec leBrussels Philharmonic sous la direction deMichel Tabachnik. Il récrée également cette année-làMy Rock constitué d’une quinzaine de courtes séquences dansées sur des titres emblématiques de l’histoire du rock, resitués dans leur temps, d'Elvis Presley àPatti Smith, deLeonard Cohen auxRolling Stones, deBob Dylan auVelvet Underground.
Le, Jean-Claude Gallotta quitte la direction duCentre chorégraphique national de Grenoble pour travailler uniquement avec sa compagnie, le Groupe Émile-Dubois, tout en étant en résidence à la MC2 de Grenoble.
Les années d'études chezMerce Cunningham à New York auront une forte influence sur ce qui est appelé le style Gallotta ou « gallottien[15] ». Ce style est empreint du gout de lignes pures et nettes dans les mouvements d'ensemble, de l'utilisation des bras tendus, dans lesquels les partitions individuelles des danseurs sont le plus souvent composées de petits mouvements agités et désorganisés, de vacillements ou de boitements, et de petits pas qui sont la marque du chorégraphe[1],[15].
L'aspect théâtral, relativement abstrait, est également présent avec de nombreuses touches d'humour et des questionnements sur les relations entre individus (notamment à propos de la sexualité). La place de la musique dans la scénographie est également primordiale, notamment avec les compositions originales deTorgue et Houppin ou plus récemment de Strigall. Ces dernières années les chorégraphies de Gallotta sont très souvent interprétées par des groupes de danseurs de différents âges soulignant encore plus la singularité des corps de chaque interprète et jouant ainsi des capacités émotives et narratives basées sur le vécu et l'histoire individuelle du danseur plus que sur ses qualités purement techniques ou physiques[1]. Enfin, Gallotta, qui danse relativement peu, est souvent présent sur scène, ou/et par micro interposé, pour diriger ses danseurs à la manière d'un chef d'orchestre[1].
Le dramaturgeClaude-Henri Buffard considère que Gallotta est « à l'origine d'un mouvement,l'abstraction ludique, dont il est sans doute le seul représentant »[16].
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